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L\ CO!\FEDI~RATlOi\


.\ll(~~~N~rINE




!'A1;I~ l\lI' ...... 1'10.' 1..\\ w .. r.T ((llH., 1,' E [1 EH[ I ~TIi.




VI! {


LA CONFÉDÉR.~TION


ARGENTINE
PAR


ALFRED M. DU HRATY
ColuneL d'artillel'ie


aneien sous ::;eel'étail'e d'ÉLlt aux Ministf~re~ deí:> Airaires étl'ung-el'es et de ... Finallce~
de la }{épublique Al'gcntine. ('te.


lllf!ltJl)re (;Ol'l'cspllndnnt 11,: Ja :Sori~té géogl'aphique, de 1.:1 Sodété géülogique
et ue l'A~;:;(}"¡atíon eeIltl'al,,-~ pour l'amélioration des cbsses laborieuses de Prus~e


il1elúlJl'f' L~orrespondant. de! l'Assot'iation des amis de l'histoire naturelle de la Plath
IJJ~ltlbre t"ondateur de ld ~ol2iété des antiqnaires ou Noru, de Copenhague


vice-présideut honoraire de la Société universelle
pUlIl l'eU(!Olll'agement des arts el de I'industrie et membrc {~orl'e~pondaIJ t llour la \~J asst-!
il~=-, seience~ de l'Athénee des arts de Paris. etc., cte.


COlUuhlllüeu¡· (le l'Ordrc du Cl.lrist et olfieiel' tle )'Ordre Imperial de la Húse du Bré<.:.il
ClIeyalieL· di! l'Ordl'o ll(' Léopold (le Belgique, ue l'Aigle~Ronge ele Prusc:e


<te Charle" In d'Espagne, etc.


2" ÉDITION.


BRUX.ELLES, LEIPZIG, GAND
L1H!{AIIUE El'!{OP~:E:'\NE DE O. MUQUARDT


l-4ondrele


T1\Ull'iEIt ET UOMl'. PATEItl\'OSTEH 1\OW


1865
TOUS DI\OITo RÉSERY¡:;S.






INTllODCCTJ ON


L'auLelll' de ee li\Te habite les provinccs de la
PlaLa depuis longlles années, et iI a prís pel'son-
nellelllenL parL aux derniers événements quí les
out l'égéuél'ées; il a done pll en lraeel' l'hisloire
d'une main ferme et assurée. Mais a cela ne s'est
pas lJornéc sa tache. Élcve de I'ÉcoIe míliLairc de
Bclgique, iI a pll lItiliser les forLes études de sa
jCllllCSSC a la I'ccherche dc tont ce quí pellt iuté-
l'esser l'Europe tonchanL le eommel'ce, l'indus-
trie, l'agriculture et la minél'alogie de ces eOIl-




INTHODUCTION.


trées; el il l'a rait a\'ec un soill scrupuleux que
!lons prenons plaisir acolIstaLer. Sous ce dernier
I'apporl, l'ou\T;¡ge de M. du GraLy est un recucil
aussi complet (¡ue possible de donnécs statis-
tiques et d'observations pl'écieuses; Ol! Y tl'om'e
une sortc d'ill"clllaire éconornique de chacllne
des pl'()"inces argentines; il eH raÍl connaHre les
principales pl'Oduclions, leul's pl'ix de l'evicnt et
leurs pl'ix de ven le ; cnsuite il signale awc beau-
con p de sagacité les améliorations que compol'lenl
les méllIodes adoptées par les prodnctclll's. Les
connaissances spéciales du jeune écrivaitl en chi-
mie et en métallurgie donnen t a ses appréciaLiolls
un caractere exceptiollllcl de véri té et d' a -pl'OpOS
que les lecleurs compétents apprécicronL COl1-
venablcment. Son livre, entin, el c' estl:'t ~;on ob-
jet, inlé1'esse puissammellt au 801't des pays dont
il donne la descri plion ; il rai t plus: iI dissi pe
les crainles, malheurcnsemel1t fondées, que lem
passé inspire, mais que Icm présent démenl par
eles promesses sél'ieuSC8, sinceres, et en pal'Lie
déja réalisées. A cel égard, 1I0US enlrcrons nous-
mcme dans quclq nes cOllsidérations, que le lcc-
tcnr lrou"era plus longuement cllÍYeloppées dan s




INTRODUCTIO~. lJI


le corps de l'ouvrage, mais dont la répélition ne
saurait nuil'c, va l'ignorance ou l'on esL géné-
l'alement, en Europe, des questions qu'elles em-
brassent. L'allteur nous pardonnera cet empié-
tement sur son domaine, an frontispice duquel
nous voulons seulement placer une inscrip-
tion.


Pendant quarallle ans, deux partis se so111 dis-
puté le gomernement des provinces argenlines :
ce 50nt les unÍlaires el les fédét'aux; mai5 aUCllll
d'eux n'avait, a ce qu'il semble, le sentiment
bien clair des besoins de lelll' patrie. Absorbés
exclllsiyemcnL par les exigcnces immédiates de
la lutLe, ils négligerent l'étnde des condltions
qui pouvaient donner au triomphe de I'l1n d'eux
la durée el la solidiLé. Aussi les vit-on tour a tour
él'iger le provisoirc en systeme, comme s'ils
avaient en ,la conscicnce de lem impllissancc
a créer le définitif. La période diclatoriale de
Rosas, de l'aveu rncme da diclatenr, n'est qu'un


. long el Lumnltlleux provisoire.
Ce dualisme stérilc, inconciliable, appelail


une synthese, el la synthese parut. Le gouver-
l1emenl fétléral actnd, qui siége an Parana, en




IV L\'TIlODUCTION.


esl l'expl'cssion. Ce gouvel'llement !l'a pas en-
core, assurérncnt, la sanetion du ternps; il a
moins duré, jusqu'a présellL, que la diclature de
Rosas; mais iI a ec que n'avaiL pas la didature :
un fondement moral, une eonstilution géné-
reuse et ¡¡ratique; iI a, elltln, lc scntlrnent de sa
haute mission eivilisalriee. A ceux qui tlnule-
raient encore, llOll~ dil'ions : Pal'COllreZ ee Ji-
vre; chacllne de ces pages aUeste la pl'ospél'ité
¡noule dont jouissenL ]cs provinces al'gentines
80US le gou\'ernement fédéral d'aujourd'hlli. La
prospél'ité des peuples est le plus sur témoignage
de la bOBlé de leurs illstitutions.


Cette synthese est un troisieme parti né de
l'expérience dcs del1x antres et de leurs com-
mUlles déeeptions; il n'a pas de drapean pro-
prement dit, paree qu'il n'esl pas sy;';Lématique,
mais iI repose sur une plus large base que ses
devaneiers, donl il absorbera peu a peu les der-
niers représentants. Deux hommes, suivant Hons,
le personnifient : c'est le généra] Urquiza, pré-
sident actuel de]a Confédération, aneien partisan
dn fédéralisme, dont iI fut un des piliers les
plus robustes, el 1\'1. J. -B. Alberd i, jeu ne el sa-




INTIIODUCTIO:'l. v


vaut publíeist.e el éeonomisle sOl'ti des rangs du
partí utlitaire. Ces deux hornIlles ne représellLent
pas le nouveau parti national argentill d'ulle
maniere idcntiq ue; ma i s e' esl pom cela meme
qlle lons dellx luí sont néeessaires. Ponr miellx
préeisel' notre pellsée~ llOllS alloIls monlrer la
1'onction spéciale de ehacun d'eux dans la per-
süJlIlifiealion que nons si gnalons. Le lecteur en
opé rera faeilemenL la fusion dans ulle heureuse
el fécollde uuilé.


Le gouvernement des peuples dérive de deux
SOllrees essentiellement unies, mais essentiel-
lement diverses : l'esprit eL la pllissanee. Nulle
parL, sans doule, il n'cxiste d'esprit sans llUis-
sanee ni de puissanee san s esprit; cependant la
distinetíon de ces deux essences esl faeile a saisir
dans les eorps poli tiques cornIlle dans les indi-
vidus. Eh bien, ce sonL ces deux essences que
représentent le général Ut'quiza el M. Alberdi
dans le gouvernement actuel de la COllfédération
Argentine : le général Urquiza en est la puis-
sance; M. Alberdi, l' esprit. C' esi le général Ur~
quiza qui a vaineu la tyranl1ie a Monte Caseros;
c'est M. Alberdi qui a soufflé sur son pays af-




INTRODUCTlON.


franehi I'e~prit nouyeau qui l'a régéllél'é. C'est
le général Urquiza qui maintient l'ordre établi
par le prestige de son Hom et l'énergie de sa "0-
Jonté honnCLe el loyale; e'esl M. Alherdi llui en
"iviHe l'incarnalion pal' ses tl'avaux de jurispru- .
elence el d'économie, OD puisent ineessamment
les législaleurs argentins. La fonction c1u gé-
nél'al Ul'quiza esl plus éclatante, elle impo se
davanlage a nos habitudes séeulail'cs cl'obéis-
sanee a 1'al1to1'ité visiLle; celle de M. Alberdi,
plus modesle, n'en est pas moins uécessai1'c, el,
devant la phiJosophie de l'histoirc, elles sont
égalcment belles 10uLes deux.


Nons n'aimons gucl'e dOlll1er aux personna-
lités historiques une pal't trop gTande dans les
é\'(~nements de Jeul' pays : cela humilie l'ospece;
mais nous eédons eeLle fois cleyanl l' évidenee.
Que seraienl devenues les pl'ovinces argenlines
sans ces deux hommes si étroitemmJt, si provi-
denticllement unis? Nous n'osel'iolls J(~ dire. Le
pellple argentin, nous aimons a le eroire, auralt
puisé sans eux, dalls les cil'constances diffieiles
(}túl travel'sail, des cOllseils et des résoJulions
salntaires; mais nous préférons qll'il en ait élé




I;,\TRODUCTION. \11


alllrelllent. Chose étrange! ces deux hommes,
gui s' embl'assent el se confondcnt dans une soli-
darité si fécollde, ne se connaissent pas person-
Ilellernent; ils ne se sont jamais vus! Voila, a
C(}UP sur, qui Illontre de la maniere la plus sai-
sissanle comlJicn lcur unÍon était néecssaire eL
combien elle l'esL encore.


Nous n'elllendolls, bien entendll, diminner en
rien la yaleu!' du concours que d'autres hommes
lellr onL apporté; ce serait manquer sciernrnent a
la vérité, ce seraiL rnécollnallre ]'reuvre lllcrne de
1'écrivain auquel Hons avons l'hol1neur de nOlls
associer. M. du Graly éLait, en efieL, aide de
Call1}) dn général Urquiza ~l MOllte Caseros, eL ú
ceLle henre jI est législatenr du pays déliyré par
son épée. NOlls pourrions e11 nommer encore ;
mais telle Jl'esl pas noLre rnissioll. EL, d'ailleurs,
ces autres 1 :OlIlIl1eS SOJl 1 assez COII1l11S pOUl'
u'avoit' pas besoin de notre apologic. Tons e11-
semhle out le mérite, la satisfactioll el la gloire
d'ayoir samé lIes écueils de 1'anal'chie le lloble
vaisscau de la patrie argcntine. C'esl a nOllS
mainlenanl, jouets aussí pelldant longlemps des
orages de la politirlue, llOUS quí les YOyOI1S




Vil! INTIIODUCTION.


aujourd'hui navigucl' Lranc!uillclllellt dans les
eaux calmes eL profondes de l'ordl'c et de la
paix, de leur souhailcr pcrsévél'tluce et bOll
VO~ age.


Tu. MA~NEQUlN.


Pari~, le 20 IHlvl'llliJrc '1857.




SA MAJEST I~ LÉOPOLD r"
HO! DES BELGES


Sirr,


La Belgique, le pays relativement le plus peu-
pIé de l'Enrope, eL qlli occupe un des premiers
rangs panni les nalions agricoles, industrielles
ct cornrnerciales, renferrne un excédant de popu-
lation dont iI est nécessaire de la soulager; elle


¡:prouve, en outre, le besoin de créer des nou-
b




veaux débouchés pour les prodl1Íls de son ill-
dustrie.


A Votl'e l\'Iajesté, qui s'est constamment oc-
cupée avec le plus vifintéret de la prospérité du
peuple qui lui a confié ses destinées, n'a pu
échapper la nécessité de favoriser l'émigration
qui assurerait un sort heurel1x a ceux que le
besoin on le désir d'améliorer lenr position en-
gageraient a s'expatrier. CeUe palerneIle sollici-
lude, donL est animée Volre Majesté, a dli allssi
lui faire désircl' que ceux d' en tre les BcIges qui
ironl dcmandcr a l'étranger une portion d'un
sol inhahité, mais qni de"icndl'a productif par
lem travail et leur intelligence, renconll'cnt, dans
ces contrées ouvertes a l'immigration, des ga-
ranties d' cxistence et de hien-elre, el que ces
memes émigranls, appclés peut-etrc a changcl'
de nalionalité, tronvent, dans lcs institutions et
les lois du pays qni peut devenir leur patrie,
des conditions d'avenir ponr eux et pour lems
cnfants.


La Confédération Argentinc, dans sa situation
actuelle, et par les garanties de prospél'ité qu'elJe
préscnLe, appelle a juste litre I'altenlion de Votre




Majesté, comme étant destinée a offrir a l' excé-
dant de la population beIge tous les avantages
désirables.


La colonisation beIge, dan s la Confédération,
ouvrirait un nouveau débouché a I'industrie de
la Belgique : cal' les émigrants, accoutumés aux
produits de la mere patrie, les consommeraíent
de préfércnce a ceux des autres nations; l'af-
flnence des marchandises beIges sur les marchés
a l'gentins ne pounait manquer de tourner a
l'avanlage de l'industrie beIge, dont les produits
réunissent tontes les conditions nécessail'es:
bonne qualité eL has prix, élégance eL solidité.


Diriger l'émigration beIge vers la Confédéra-
líon Argen tine, l' encourager et la protéger, don-
nerait done ponr résnltats infaillibles :


L'amélíoration du sort d'une partie de la po-
pulation beIge;


De nouveanx et importants débouchés pour
les produits de l'industrie de la Belgique;


L'accroissement de son commerce el de sa
marme.


Si Votre Majesté daigne pal'courir ce livre,
dOllt elle a bien vouIn accepter l'hornmage res-




pedueux, eL qui Ct,l le I'ruit d'éludei:i conscien-
cíellses, peul-etrc partagcl'a-t-elle mes cOllvic-
lions; alors mOll trayailllc sera poinl perdu pour
la Belgique, el, dans un pl'Ochain avenir, s'éta-
bl i I'a, j' ose l' espél'er, pa r la colonisation eL le
(;ommerce, l'étroÍle relaLioll que je désirc, pom
leun; intél'cLs réciproques, voir unir un JOur
mOll ancienne el ma nOll velle patrie! ...


,/'ai l'honncur d'clrc,


Sirc,


De Votl'e Majeslé,
Le tres-humblc el tl'es-obéissant senitelll',


ALFHEO M. UD GRATY.


Paralla. 1" jamicI' 1~;)7.




La Cnufédération Argentine, apres la bataille
de 1\'1onte Caseros, qui mil fin a la tyrannie qui
pesait sur elle depuis tant d'années, a pris son
fang parmi les lll!.tiollS sud-américaines et a
éveillé les sympathies de toutes les puissances
étrangeres, en oITrant, sons la protection d'insti-
tutions éminemment libéra les, les trésors de ses
richesses naturelles aux hommes de tons les
pays de la terreo


La COllfédél'ation Argentine tiendl'a les pro-
messcs et remplira les ellgagemenls qn'elle a
pris a la (ace du monde, cal' elle comprend que




INTnODUCTION.


de la dépendent sa Gmndeul' et sa prospél'ité. Mais
eette assuranee ne suftlt pas pour attil'er vers elle
les spéeulateurs et les émigrants auxquels ces ré-
giOllS promeLtenl une fOl'tune rapide. Il faut eu-
core que la Confédératioll fasse connallre a l'ex- .
tél'ieul' les avanlages matériels qu'elle offre al1X
UI1S eL allX autl'es, eL que la stabilité de son gou-
vememenL el la conservalion de l'ol'dre l'eposent
sur unc organisation politique et administrati,·c
capable de réaliser les promesses faites aux
étrangers.


La bienveillance avec laquelle on a accueilli
le Mémoire sur les productiolls minerales de la
Confédémtion Al'gentine, que j'ai écrÍl a I'oeca-
sion de l'Exposition universelle de Paris en 1855,
m'a engagé a publier ces nouvelles pages, cal' j'ai
pu me eonvaincrc qu'on était avide de données
eL de rcnseignements précis sur un pays vierge
eneol'C et dont la doueeur du climat, ]a fertilité
du sol ct la richesse des produils naturels sont
trop pen connus dans l'inléret du cornmerce, de
l'indnstrie el de l'émigl'ation.


Jc n'ai pas eu la prétention de produirc une




INTRODUCTION.


ffiUVl'C liLléraire, mais un travail conscienciel1x,
dont le seul mérile consiste dans l'exactitude ri-
gonreuse des renseignements qu'il contient, reu-
seignemcnts pris sur les lieux par moi-meme on
par des personnes compétentes, et toujours
puisés aux sources officielIes.


Je puis l'affirmer, il n'y a dans cet éc!'it au-
cune exagération. La vérilé sumt; et je suis
convaincu queJa vérité seule peut conduire con-
venablement au bul que je me suis proposé.
Les sympathies el l'attachement que j'épl'ouve
pour la Confédération Ál'gentine, a laquelIe je
me suis dévoué depuis plusieurs années, m'ont
conseillé de traite!' avec la plus grande impar-
lialité les différents points dont je m' occupe dans
ce livre, évitant avec soin l'exagération qui,
loin d'etre un bien, produit, tOt ou tard, des
déceptions nuisibles aux intérets que I'on veut
favoriser .


. Mon bul est de faire connaitre la Confédératioll
Argenline dans son état actnel, el sous les di!'-
fél'ents points de vue qui doivent appeler l'at-
tention des hommes d'État, du commerce, ~de
~wuo
~ /


.~ r., ~'.~- .....
:; .(.'1 ;('; ""(~;_ ~c'<:~




4 INTRODUCTION.


l'industrie eL de l'émigl'ation. Si mes effol'ls
aboutissent a quelques résultats avantageux pOllL'
1a Confédération et pour l'Europe, je me croirai


, .' d 'Z' recompense e mon t1YLVa1 .••••




LA


CONFÉDÉRATION
ARGENTINE


CHAPITRE PRElVIlER
NOTIO~S IIlSTORIQUES


1


Conquillc des rég!ons quí forment aujourd'hui la Conl'édération Al'gelltiné.
- Division administralive et politiquc du pays de la Plata sous la ']0-
mination espagnole.


- 1515 a 1810 -


La découvertc et la eonquete des régions qui for-
menl le pays de la Plata, e' est-a-dire la Confédéra-
tion Argentinc, la république orientale de l'Uruguay
et eeHe du Paraguay, sont dues a des expéditions en-
voyées directement d'Espagnc, et a d'autres dirigées
du Pérou et du Chili par le vice-roi qui résidait a
Lima.




() LA CONFÉDÉRATION ARGENTINE.
Les expéditions venues d'Europe établirenl le siége


de l'autorité au Paraguay; elles déeouvrirenl el con-
quirent: le Paraguay, Corrientes, Entre Bios, Santa
Fé, Buenos-Ayres, la république orientale de rUru-
guay, et les missions du Parana et de I'UruguaI,
qui formerent un seul gouvernemenl sous l'autoritt;
uu vice-roí du Pérou.


Les eolonnes cxpéditionnaires qui furent envoyées
du Pérou eonquirent la partie de la ConféMration
flui s'appclait alors le Tucuman, el qui se composait
des provinces argentines connues aujourd'hui sous
le nom de Tucuman, Salta, Jujuy, Santiago de l'Es-
tero, Cordova, Catamarca el la Rioja. e'est aussi du
gouyernemcnt du Tucuman que partirent les expé-
dilions qui tenlcrenl la conquete du Grand Chaco
argrntin, compl'is entre les fleuves Salado, Parana
et Paraguay, et qui s'étend au nord jusqu'a la répu-
blique de Bolivie.


Le gouvernement du Chili, par ordrc du vice-roí
du Pérou, fit passer les Andesa une par ti e des forces
mili taires dont il disposait, et celles-ei occuperent
le pays quí forme aujourd'hui les provinces argenli-
nes de Mendoza, San Juan et San Luis ou de Lugo~ el
fluí firent partie du gouvernement ou inlendance du
ehili, jusqu'it la eréation de la vice-royant!) de la
Plata.


L'hisloire de la conquete au pays qui constitue la
Confédération Argentine offre peu d'int()ret; elle ne
serl fIu' ¿l fixer l' époquc de la fonclation des pl'incipale<;




f:UAPITRE PREMIEn. 7


villes qui sont aujourd'hui les capitales des provln-
ces confédérées. On y voit aussi que la plus complete
anarehie régnait entre les ehefs chargés de la con-
quete, ce qui donna lien a de fréquentes séditions de
la part des troupes. Les cruautés ¡nutiles exercées
p.lr les conquérants envers les incligenes ont amené
des luLtes dont les résulLals ont été souvent la dcs-
Iruclion des villes qu'ils venaient de fonder et la
mort d'un grand nombre d'Espagllols: cnfin, plus
d'un siecle et demi fut employé pour aehever la e011-
(Jllt~te de ces régions.


A I'époque de la découverte et do la conquete, les
pays de la Plata renfermaient une population indi-
gene nombreuse, dont l' origine n' est pas connue. Le
P. Guevara, de la Compagnie tle Jésus, rapporte que,
SUi":111t lino Iradition des temps antiques, les pre-
miers habilanls vinrent déJJarquer au cap Frias el
tormerent la portion la plus considérable, ceUe des
Guaranis, qui ne fut flas délruite par le déluge,
paree que Tamanduure, ancien propheLe et grand
pretre de Tupa, informé d'avance de la cata5t1'ophe,
se 1'éfugia, avee quelques familles, sur un palmiel'
¡¡¡ové dont les fl'uits leur serv11'ont d'aliments. Le
meme auteur dit que l'origine eles ,mtres tribus n'est
pas eonnue.


Quoi q u'il en soit ele l' origine des Guaranis el de~
mltres Indiens, il n'en est pas moins certain que ces
l'égions éLaient tres-peuplées a l'époque de ]u décou-
,er'le, et que la eonquete et la civilisation firent dis-




,') LA CO:'1FÉDÉRATION AUGENTI:'lE.
paraitre, non-seulement la plus grande partie de
cettepopu lalion, mais encore des tribus entieres.


EnLre les fleuves Parana et Paraguay, au nord,
existaient les ~¡bayas, les Guaycurus, les Payagus, les
IIirayaras et les Guaranis.


Au sud de ces fleuves, 'el sur les rives de l'Um- .
guay et du Parana, habitaient les Calehines, les Tim-
lmes, les Mbeguaes, les Aga~cs, les Mepenes, les Chi-
loasas, les Martidanes, les Chal'ruas, les Guenoas,
les Jaros, les Colastinés, les Caraearas, les Ql1eran-
di s, les Tapes, cte.


Le Tucuman était au pouvoir des Juries, des Dia-
guitas, des Tonocotes, des I.ules, des Ca.lchaquies,
des Humaguacas, des Tobas. des Apipones, des Mo-
cobis, des Sanabírones, des Comeehingones, cte.


Le tert'itoire qui forme aujourd'hui les provinccs
de Lugo était occupé par les Pehuenches, les Huar-
pes, les Guandacoles, les Calingcsta, cte.


COl\'QuETE PAR LE PARAGUAY.


La premiere expédition qui aborda aux pays de
la Plata fut ceHe de Juan Diaz de Solis, qui fut chargé,
par le gouvernement espagnol, d'un voyage de dé-
comerte. Solis partít du port de Lepe en octobre
1515, avec trois navires de trente a soixante ton-
neaux, une soixantaine de soldats et des vívres pour
deux ans et demi. Il arriva au fleuve de la Plata au-
que] il donna son nom; mais, ayant débarqué a la




t; llA PIrRE r RE~I 1 Ell. :1


eMe orientale, pres du confluent du fleuve Uruguay,
il fut assassiné par les Charruas. L' exp6dition, ayant
perdu son chef, fil voile pour I'Espagne, y annol1-
~ant toul ;\ la fois la d6eouvel'te d'un nouveau pays
el la mort de I'exploraleur.


Une nouveIle expédition parlit d'Espagne, ell
avril1G26, sous les o1'dres de Caholo, et, :lpr8s avoi1'
essuyé de grandes difiicultés dans la navigation, elle
jeta l'ancre, au commencement de I'année 1527,
devant l'emplacement OU est situé aujourd'hui Bue-
nos-Ayres. Cabolo remonta le Parana avec un des
navires, et, le 28 mars 1528, il entradans le fleuve
Paraguay, qu'il remonta jusqu'a I'embouehure du
Vermejo. Une partie des gens de l'équipage, qui
étaient desenndus a lerre, furent massacrés par les
indiens Agaees. A eeUe époque, Gabolo, ayant appris
que Diégo Garcia, qui était parti le 15 aout 152(;
du cap Finistcre, venaít d'arriver a la Plata, se dé-
cida a deseendre le fleuve; 21 peine étaít-il arrivé i't
l'embouchure du Paraguay, fIu'il reneonlra Garcia.
Chaeun d' eux prétendait avoir découvert le premier
ce pays ; il s' ensuivÍt une querelle, el Gaboto refusa
de reconnalLre l'autorité de gouverneur dont Garcia,
avant son départ, avait été revetu par la cour d'Es-
epagne.


Garcia s'étant soumis a Gaboto, celuÍ-cl envoya
immédiatement a Charles V deux agents, chargés de
remettre a I' empereur des morceaux d' 01' el d' argent
qu'il avait oblenus des Indiens, et de luí communi-




10 LA CONFÉDÉRATION ARGENTl;,\E.
quer tous les renseignements qn'il avait recneillis
sur cette contrée, et de sollieiter pOli!' lui le gouvel'-
nemenL de ces régions. L'empereur accucillit avec
satisfaction les agents de Gahoto et promi t de lui en-
voyer des seeours pour qu'il puL continuer la con-
quete; mais les événements qui se passercnt en En-
rope en 1520 empecherent de metlre le projct ü
exécutioH. Gallolo ignorait le résultat de son mess:lgc
a l'empct'eur; fatigué d'attendre, il p:lrlit pOllr l'Es-
pagne, ou il ohtint le gOllvernement de la Plata, quí
fut ainsÍ Hommé par Gaboto a cause des morceall:\:
d'argent qu'il a vait trollvés en la possession des In-
diens.


Sous prétexte que la eour d'Espagne ne pouvait
<lisposer de fonds pour continuer la conqul~le, eeIle-
ei fuI. eonfiée a Pedro de Mendoza, qui offl'it de faire
les frais de l'expédition el re~ut le litre de gouYr'l'-
neur de la Plata, dont fut dépouillé Gahoto.


Pedro de Mendoza partit de Séville le 24 aout 1534
avec une flotille de quatorzc navires et deux mille cinq
eents Espagnols, cent cinquante Allemands el Fla-
mands et soixante-seize chevaux; il arriY:l ;\ la Plata au
commeneemcnt de 1 ;)35. Le 2 février (le la meme ~n­
née iI fonda la ville de Salita Maria de H/lCllOs-A yres.
Mendoza eut a soutenir plusieurs comhats con tre les
Indiens pendant qu'un de ses chefs, Juan de AyoJas,
remontait le Paran a et le Paraguay eL fondait, sur la
rive tlroile de ce fleuve, le '14 aout '1536, la ville
lhlWcill)l. Lo 12 février 1537, il déharclua au




CIIAPITRE r n E 1\11 En. 11


p;Jrt Je la Candelaria, dans l'intention de se diriger
vers le Pérou, laissant a Domingo ~Iartinez de Irala
le commandement de la flotte.


Entre temps, Pedro de Mendoza, fatigué eL dé-
couragé par les obsLacles que lui opposait la con-
(lueíe, s'embarqua pOUl' l'Espagne, laissant a
.\)'olas le gouvernement de la Plata. Mendoza mou-
l'lIt pendant la traversée. De son cOlé, AyoJas
n'avait pas donné signe de vie depuis son départ
pour l' inLérieur. La cour d 'Espagne a vait ordonné
(jll'en cas de mort de Ayolas les chefs réunis éli-
raien! un gouverneur provisoire; en conséquence,
lr:lla convoqua ;\ Asuncion Lous les chefs espagnols,
{rui, a la majorité des suffrages, l'élurent en 1558.
Le premier acle de l'administration d'frala fut d'ap-
peler dans Asuncion lous ceux des Espagnols qui
(;taient resLés ;'¡ Buenos-Ayres.


Crpendant la cour d'Espagnc, ayani eu connais-
sanee de la morl de Juan de Ayolas, nomma, pou!'
le rempl~ccr, Alvar Nuñez Cabeza de Val,ja, f[ui
partit de San Lucar le 2 novembrc 1540, et fit son
cntréc au Paraguay le U mars 1542, chargeant
ill1nH~diatement Jrala de recherchel' un chemin ([ui
pourrait conduil'e au pórou. AIrar Nuiíez, appl'!~­
nant alors fIue Irala était vivcment prcssó par les
Indiens, marcha a son secours le 8 septcrnbre 1543.
:Mais ses troupes se souleverent, et il fut obligé de
revenir a Asuneion, OlI il rentra le 8 auil de
l':mnée suivanlc. Dans la nuit du 20 au 26 du meme




12 LA CONFÉDÉRATION ARGENTINE.
mois, une révolution éclata; Alvar Nuñez fui arrCLé
et envoyé en Espagne, sous prétexte de dé sobéis-
sance aux orures du monarque, et Domingo Mar-
tinez de Irala élu de nouvcau gouverneur.


Depuis prcs de cinq ans on n'avait l'e~ll ancune
dépeche d'Espagne, et Irala, ífui persistait dans son
projel de se fray el' une route pour pénétrcr au Pé-
rou, parlit de ASlIncion en aouL 1548, a la tete
d'une expédition qui parvint jl1SífU' a Chuquisaca,
en Bolivie. De ce point, Irala cnvop une ambassade
~l Lagasca, présiuent dll Pérou, résiclant a J,ima,
réclamant la confirmation de son litre de gouver-
neur, et offrant sa petite armée pour coopérer a la
pacification du Pérou.


Lagasca, informé de l' étal d'insubordination dans
lefluel vivaient les Espagnols du Paraguay, el com-
prenant qu'au lieu de contribuer a rélaLlir la lran-
quillité au Pérou ils ne faisaient qu'augmenter les
difficultés de la situation, remercia Irala de ses of-
fres et lui promit de demander a la cour d'Espagne
la confirmation de son titre de gouverneur du Pa-
raguay; néanmoins il l' engagca a se retirer, crai-
gnant que la démoralisation ne pénétrtlt dans sa
propre armée. Il ne se borna pas a cette mesure et
désigna pour le remplacer Diego Centeno, qui fut as-
sassiné par Irala informé de ceHe nomination.


Peu apres, les soldats d'Irala, mécontents de la
campagne, se révolterent contre leur chef et le rem-
placerent par Gonzalo de Mendoza; ils ne tarderent




e 11 AP 1 T n E P [\ E .\1I E 11. 13
poinl a méconnaltre ce dernier et offrirent soumission
elobéissance a Irala, qui prit de nouveau le eomm::m-
cIement el revinl a Asuncion, ou il mourut vers le
commencemenl de I'année 1557, laissant le gouver-
nement a son gendre Gonzalo de Mendoza, quí mourut
a son tour le '1 er juillet 1558. Alors fut élu gouver-
neur Francisco Ortiz de Bergara, qui eut a souffrir
plusieurs révolutions et différents combats contre les
Indiens; mais, ayant été accusé dcvant l' Auelience
par ses ennemis, il fut renvoyé en Espagne, et le vice-
roi le rempla\{a par Juan Ortez Zavati, qui partit
pour I'Espagnc afin de solliciter de la cour la confir-
malion ele son litre, laissant en son absence a Felipe
Caseres le gouvernement du Paraguay.


Juan de Garay, sous-gouverneur du Rio de la
Plata, refiut la mission de fonelel' la ville de Santa
Fé de In Vem Cruz, dont il jeta les premiers ronde-
ments en juillet 1:l75.


Orliz Zarate, qui était revenu el'Espagne entre
temps, mourut au commencement de 1575, laissant
le gouvernement a sa tllle sous la tulelle de Garay,
et chargeant de l'intérim son neveu Diego Mendísta.
Celui-ci se fit détester par ses cruautés, et mouruL
S011S les coups des Indíens.


En 157Ci, Juan Garay fut nommé gouverneur; íl
s'occupa de pacificr le Paraguay, el, en 1579, des-
cendít le Parana pour reconstruire Buenos-Ayres,
dont iI jeta les nouveaux fondemenls au commence-
ment de 1580. Il eut a soutenir un violent combat


,~


.:.J{




14 L.\ CONFÉDÉ!l..\TIOl\' AIl.GENTINE.
contre les Indiens a quclques licues de la nourelle
ville, et si grand fut le nombre des morls du c6t(;
des indigt'mes, que l'endroit de la lutle fuL nomml'
Matanza, nom qu'il conserve encore aujounl'hui.


Garay resta ¡\ Buenos-Ayresjusqu'en 1 ;581, nomma
gouvernellr de la ville Hodrigo Ortiz de Zar:1te, el
s' emh:1rqlta pour Asuncion; mais, étant descendu il
terre pour y passer la nuit, iI fut mis a mort avee Lous
eeux quí l'accompagnaient par les Indiens Minu:1nes.


IJa mort de Gar:1y renJit l'espoir am:: Indiens, qui
se liguerent et se proposcrent d'attaquer lluenos-
Ayres et Santa Fé; mais ils furent vigoureusemenl
repoussés.


Juan Torres de Vera y Aragon, nommé en 158;-;
en remplacement de Garay, fut retenu a ChuCjl1isica
pour vider devant l'Audience une difticulté qui luí
était suscitée, et il ne prit possession du gouvernc-
ment ql1'en 1587. Dans l'intervalle, la PIafa élait
gouvernée par les sous-gouverneurs du Paraguay el
de Buenos-Ayres. L'année apres ceUe de son arrivée,
1 G88, iI chargea Alonso de Vera, son neveu, d'une
expédition qui avait pour hut de fonder une viIle sur
]a cOte orientale du Paraguay; iI lui donna le nom
de San Juan de Vera, mais ceUe ville prit hient6t
celui de Siete Corrientes, ou Corrientes, paree que
le fleuve semble se diviser en cet emlroil en sep!
hranches ou courants différents. n fonda aussi le:;
eolonies indiennes de Guaearas, Hati, Ohoma e!
Santa Lucia.




f:IlAPITRE PREMIEn.


Juan Torres de Vera y Aragon partit pOUl' l'Es-
pagne en 159'1.


Depuis eetle époque jusqu'en 1620, différents
gouverneurs se succéderent dans la Plata, mais sans
qu'il survlnt aucun t~vénement remarquable.


En lG20, le roi d'Espagne fit du Paraguay deux
gouyernements indépendants l'un de r autre, vu l'im-
portan ce qu'avait acquise la Plata: le gouvernemcnt
du Paraguay, qui comprenait tout le territoire situé
entre les fIeuves Paran a el Paraguay au nord; eL 00-
lui du Rio de la Plata, dont.la juridiction s'étendait
sur Buenos-Ayres, Corrientes, Entre Rios, Santa Fé,
et ce qui est aujourd'hui la r<'publique orientale de
l'Uruguay.


l.e 11 février 1625, Philippe V, par une céduIc
royale confirmée le G novcmbre 1626, anncxa au
gouvcrnement du Rio de la Plata toutes les missions
du Parana et de rUruguay, situées sur les versants
de leurs dcux. rives.


Les deux gouvernements étaienl indépendants
l'un de l'autre, et administrés par des gouverneurs
llornrnés pat' la cour d'Espagne, mais soumis a l'au-
lorité du vice-roi du Pérou et de l'Audience.


CeUe division administrative se maintint sans al-
tél'ation j usqu' en 1776, époque de l' ércction de la
üce-royaulé de la Plala, dont il sera parlé plus tardo




lG LA CONFÉOÉR.\TION ARGBTlNE.


COi'íQUETE PAR LE rÉlwu.


Pendant que les Espagnols, qui avaient conguis
le Paraguay, abandonnaient Buenos-Ayres pour di-
riger tons leurs efforts vers le Pérou, qui était pour
eux la terre de 1'01', les conquérants du Pérou re-
uoublaient el'activité dans leurs marches et leurs per-
quísitions dan s la direction du Río ele la Plata, oont
le nom avait pour eux une signification positive.


Fatigués de leurs vaines recherches pour trouver
les immenses trésors qu'ils avaient cru exister au
Pérou, les Espagnols se dirigerúnt vers le Rio de la
Plata, traverserent les montagnes de Cordova, et ar-
rivcrenL au Rio Tenero, qu'ils cotoyerent jusqu';\ son
cmbouchure dan s le fleuve Parana.


Francisco de ~lendoza, chargé de ceUe expédi-
lion, se dirigeait vers Asuncion, lorsqu'il fut assas-
siné par son second, Pedro ue Heredía, qui ne put
continuer la eonquete, paree que ses troupes se révol-
terent et forcerent leur chef a retourner au Pérou,
el! iI arriva a l'époque du triomphe du parti du pré-
sidcnt Lagasea sur eelui de Pizarro.


Lagasca offrÍl alors a ses troupes la conquete du
Tucuman, el en donna le cormnandement a Juan
Nuñez del Prado, qui partit en 1550.


Nuñez del Prado se reneonlra dans la vallée de
CaIchaclui avec le Cacique Tucumanahao, et, d'ac-
corel ¡¡Yee ce dernier, iI fonda la \'ille de Barco. Peu




CIIAPITRE PREMIER. 1 í


.le tcmps apres, Prado f ut hattu pal' des t l'oupes q ui
,cnaienl effectuer la conque te an nom de Pedro de
Valdivia, gouvernellr du Chili, elont il dut reconnai-
tl'C }'mliorité. Celui-ci, instruit des cruautés com-
mises par Prado, le l'empla~a par Francisco de
Aguirre, qui s'empara de ce chef par surprise, el
I'envoya au Chili.


Les Espagnols, sans cesse attaqués par les Indiens.
ohtinrent de Aguirre d' abandonner la viIle de Barco
el d' cn fondo' une nouvelle, en 1553, sur les rives
du fleuve Dulce, viHe qui porta le nom de Santiago
del Estero, qu'elle a conservé jusqu'a ce jom.


En j ~¡58, Aguirre fut remplacé, par ordre du
gouverneur du Chili, par Juan Perez de Zurita, qui
fonda trois villes nouvelles dans la vallée de Calcha-
(lui, Londus, Cañete eí Cordova.


L'importance des services rendus par Zurita et
les difficultés de communication qUÍ exÍstaÍent entre
le Chili et le pays conquis déciderent le vice-roí du
Pérou a former de ce dernier pays, en '15GO, une
province indépendante de celle du Chili, qui pril le
nom de Santiago del Estero, el dont le gou\'crne-
ment fut donné ii. Zurita.


Plus t~lr(l, les Espagnols de Londus se plaigni-
ront des mauvais traitemenls que Icm infligeait Zu-
rila, et celui-ci fut remplacé par Gregorio Castaiieda,
qui fonda, en 1561, la yiUc de iVicra, dans la valléc
tIc Jujuy. A la meme époquc, les Indiens de Calclla-
qui se soulc\'crent en masse, el délruisil'ent COIll-


2




18 LA CONFÉDÉRATION ARGENTli'lE.
plétement, en 1562, Londus, Cañete et Cordoya.
L'année suivante, ils firent subir le meme sort a la
vine de Nieva. Castafieda, vaincu dans plusieurs
combats, se retira au Chili, laissant le commande-
ment de la nouvelle province au capitaine Manuel de
Peralta. Entre temps arriva d'Espagne la cédule
royale du 29 aout '1565, qui approuvait la sépara-
tion de la province de Santiago del Estero de celle
du Chili, et l'annexait a la juridiction de la Plata; et
Aguirre, relevé de l'accusation qui avait pesé sur
lui, fut rétabli dans ses fonctions de gouverneur de
Santiago del- Estero. Il détacha un de ses capitaines,
Diego de Villaroel, avec ordre de fonder une nou-
velle ville; ce qu'il effectua en 1565, donnant a
ee11e-ci, qu'il établit a vingt-cinq licues de Santiago,
le nom de San Miguel de Tucuman.


Aguirre, qui avait enlrepris pendant ce tcmps une
expédition contl'e les Indiens, fut arreté par deux de
ses subalternes, Diego de Heredia, el Juan de Ber-
socana, qui souleverent la troupe au nom de I'auto-
rité ecclésiastique de Santiago, et envoyerent leur
chef, en 1566, a l' Audience de Charcas.


En 1567, les deux capitaines de Aguil're fonde-
rent, sur les hords de la riviere de las Piedras, la
ville de Esteco, qui fut détruite, en 1692, par un
tremblement de terreo


A la suite de ceUe fondation, il survint plusieurs
soulevemcnts dans les troupes expéditionnaires, et,
peu de temps apres, Aguirre, une seconde fois ac-




CllAPITRE PREMIER. 19


quitté par l' A udience, reprit le commandement de
la province. Une nouvelle accusation du tribunal de
l'inquisition 11t encore suspendre Aguirre de ses
fonctíons, et, en 1570, Diego de Arana fut nommé
pour le remplacer. Celui-ci, mécontent de son em-
ploi, se retira aussitot, laissant sa place a Nicolas
Carriso, qui gouverm jusqu'en 1572, sans que la
conquete fit aueun progres; a eeUe époque, Gero-
nimo Luis de Cabrera le rempla!;a et s'avan!;a vers
le Río de la Plata en combattant les Indiens, eL, le
6 juillet 1575, il fonda la ville de Cordova dans les
plaines de la Tablada, sur la rive septentrionale du
Río Primero, auquel iI donna le nom de San Juan.
Ensuite iI s'avan!;ajusqu'au fleuve Parana, OIi il ren-
contra Juan Garay, qui avait fondé la viHe de Santa
Fé. Cahrera prétendit au droit de conquete, et an-
nexa ce nouveau territoire a la juridiction de Cor-
dova; mais plus tard cette décision fut annulée, eL le
lerritoire de Santa Fé conservé a la province de la
Plata.


Cabrera revint ensuite a Cordova et envoya le ca-
pitaine Pedro de Zarate rebatir la ville de Nieva, dé-
truite par les Indiens.


En 1574, Gonzalo de Abren y Figueroa, d' apres
le eOllseil de I'Audience de Charcas, vint du Pérou, a
la tete d'un détachement, s' emparer de Santiago de
l'Estero, qu'il for!;a a le reconnaltre pour gouver-
neur. Ensuite il se dirigea sur Cordova, s' empara
de Cabrera, le fit déeapiter a Santiago, eoupa toute




20 LA CO:'lFÉDÉRATION AI\GE\TI:'\E_


communication ave e le Pórou, et, dans ce hut, tiL
raser la ville de Nieva.


Abren v0111ut entreprendre une nouvclle conquete


du Calchaqui, mais il fut énergiquement repoussé


par les Indiens. Alo1's il dirigea ses efforts vel's la
riviere de Siancos, OU il fonda la viHe oe San Cle-
ment oe la Nueva Sevilla, Jont los ruines existent
oncom aujourd'hui clans l'endroit appclé la Viña,
distriet dll Campo Santo, pl'ovince de Salta. II 1'e-


vint ensuite a Santiago; mais sa llwuvaise conduito
le fit dcstiLuer et remplacel', en -1580, par I1ernando


de Lerma, quí, l'année suivnnte, fit mourir son pré-


décesseur dans d'horl'ibles souffrances.
Lerma eu t des difficultés tres-graves avec le clergé,


el, 1017 avri11582, ordouna l'évacuation de la ville


de San Clemente, qu'il transporla ii huit licues au
sud-ouest, dans la grande vallée de Chicuana el sur


les bords ele la pelite riviere ele Arios, elonnant son


nom a celte nouvelle ville; mais, plus tarel, elle prit
celui de Salla, que lui donnerent ses habitants, aux-
qucls Lerma avait inspiré une profonde haine par ses


crimes et ses cruautés.
L'audience de Charcos mit fin aux horreurs que


commeLtait Lerma en ordonnant son arrestaLion.


II fut envoyé a Chuquisaca et remplacé, en 1586,
par Jllan Ramirez de Velasco, qui, pour rétablir la


communicaLion avec le Pérou, fit fonder deux no\]-
velles villes, en 1592, ceHe de San Salvadl)r de
Jujuy, sur l'emplacement me me ou existait antérieu-




CIlAPlTnE l'BEmER.


rement eelIe de Nieva, et ceJle de Las Juntas, an
confluent de la ríviere de las Piedras avec celle de
Passaje; celte derniere fut promptement abandonnée.


Velasco, profitant de la paix qui régnait entre les
conquérants et les Indiens, fonda anssi, en '1595, la
Nueva Uioja.


A ceUe époque, V claseo fut remplacé par Fer-
nando de Zarate, qui, a son tour, en '1598, eut pour
successeur Pedro ele Mercado Peñaloga, qui gou-
vernajusqu'en '1(300.


A Peiialoga succéderent Francisco Martinez de
Leive, Francisco Banasar, Cardenos et Alonzo Ri-
bera. Celui-ci élaÍl gouvernenr du Chili; mais, s'é-
tant marié sans la permission de la cour, iI fut
chargé de celui du Tucuman. Ribera prit possession
de son nouvcau gouvernement en 1605, livra de
grands comhats aux Indiens de Calchaqui, qu'il con-
traignit a la paix, et, en '1607, fonda, dans la vaIlée
de Londus, provinee de Catamarca, la ville de San
Juan de la Ribera, qui fut évaeuée en '1683 et ré-
tablie dans la vallée de Catamarea a ceHe meme épo-
que, sous le nom de San Fernando de Catamarca.


Ribera ouvrit des commnnieations ave e Buenos-
Ayres, et, en 1611) iI fut remplacé par Luis Quiño-
nes Osorio, qui mit un terme aux dévastations des
Indiens, en les traÍtant avee douceur.


Les successeurs de Osorio furent, en 1609, Juan
Alonzo de Vira y Zarati; en 1627, Felipe Albornoz.
Celui-ci rompit la paix qu'Osorio avait obtenue des




22 LA CONFÉDÉRATlON ARGENTINE.
Indiens, qui, a leur tour) se réunirent en masse et
se jeterent sur Jujuy, Salta, Tucuman, Ribera et la
Rioja. Albornoz et ses chefs résistcrent a l'attaque,
et les Indiens furent traités plus inhumainement cn-
coreo Les mauvais traitements qu'Albornoz leur fai-
sait souffrir amenorent un soulevement qui mil en
grand danger le territoíre conquis. Alors, le vice-
roi du Pérou envoya de Charcns un corps d'armée
sous les ordres d' Antonio de UUoa, qui, nvec les for-
ces du Tucuman, dirigen la guerreo


Les cruautés d' Albornoz amcnerent dix années de
lutte el de dévastations; enfin, en 1657, iI fut rem-
placé par Francisco de Abendano. Cclui-ci, pour ar-
river a la pacification des Indiens, essaya le sysleme
des missions, qu'il confia aux jésuitcs; mais il n'oh-
tint aucun résu Ita lo


Les gouverneurs qui succéd(~renl a Abendano con-
tinucrent la guerre cont1'e les Indiens; et, enfin, en
1664, ceux-ci furent forcés de se soumettre.


A partir de ceUe époque, la conquete cessa de
faire des progreso Les Espagnols s'occuperent de
peupler le pays conquis; et cnfin, en 1776, la pro-
vince du Tucuman fut annexée it la vice-royaulé de
la Plata, créée ceUe meme année.


CO:iQUETE PAR LE CHILI.


Vers l'an 1559, Garcia Hurtado de Mendoza, qui
avait suceédé a Almagra dans le gouvernement du




f:I1AP1TRE PREMIEn.


Chili, ellYoya une expédition de quatre-vingts hom-
mes, aux ordres de Castillo eL de Villavicenas, pour
faire la conquete des pays qu'ils nommerent Cuyo y
toria, et ~uevo Valle de Rioja. lIs ne rencontrerent
:mcun obstacle a la conquete dont ils étaient chargés;
les tribus cl'Indiens se soumirent sans combats aux
troupes espagnoles. La meme année, ils fonderent la
ville de la Hesureccion, qui prit bientót le nom de
Mendoza, en l'honneur du gouverneur de ce nom
gui avait ordonrié l'expédition. Un peu apres, en
15(H ou 15G2, un des premiers habitants de lVIen-
doza, tuis de Loyola, fonda la ville de San Luis de
Loyol(/. ou de la Punta, et le capitaine Juan InCré
ceBe de San Juan de la Frontera.


En '15ü6, le territoire eonquis fut définitivement
appelé province de Cuyo, et, sous la direction d' An-
tonio Chaeon, du cabildo de Mendoza, on procéda a
la construction de routes et de canaux d'irrigation.


En 1574, Antonio Chaeon et Juan de Villegas fu-
rent nommés premier et second aleades, et rempla-
eés, en 1574, par Alonzo de Miranda et Gabriel de
Zepeda. En 1602, Jeronimo de Benavides prit la di-
reetion du gouvernement de Cuyo, et, a eeite meme
époque, on eommen0a la conslruction de quelqnes
édiflees puhlies an moyen d'une eontribution impo-
sée aux habilants. Des ceHe époque, jusqu'il. l'ineor-
poration de la provinee de Cuyo a la viee-royauté de
la Plata, eréée en 'l77G, aueun fait de quelque im-
portanee ne se passa dans eeUe province.




24 U C()l\"FÉDJ~IL\T[OX A HGE!\"Tli\"!:,
La partie de l' Amérique du Su<l qui forme actuel-


lement la Confédéralion Argentino était done répal'-
tic, en 16~O, entre les gouyernements de la Plata,
du 'fucuman el du Chili, dépcmlanls, comme cclui
du Paraguny, de la vice-royauté du Pérou.


1 () 'f~~('l "PE "1' ,e o aout " I i ), C 1'01 u < spngne engea n nco..,
royallté de la Plata, qui fut formée des gomeme-
ments de la Plata, du Tucuman, des terri toires de
la province d 1I Chili si lués á l' orienl des Andes, tlu
gouvernemenl du Parnguay et des territoircs uu
Haut-Pérou (la Bolivie actuelle). CcUe yice-royauté
dépendít directement de la cOUt' d'Espagne, con-
serva l' A udience de Cbarcas, el sa capitale fut Buc-
nos-Ayres.


Une ordonnance royak de 1 i82 di visa la vice-
l'oyauté de la Plata en huit intendances : la premici'l'
comprenait l'ancicnne province de la Platn; les all-
tres étaient : le Parnguny; - le Tucuman; -la P::¡z,
(lui comprenait Lampa, Carahaya et Azangaro; -
Santa Cruz de la Sierra; - Mendoza, e'est-a-dil'e les
provinces actuelles de Mendoza; - San Juan et San
Luis, connus aussi sous le nom de Cuyo; - la yille
de la Plata, inclus Charcas, Alacama, Lipes, Chichas
et Tnrija.
J~es chefs de ces inlendances étaient nommés par


le roi d'Espagne, mais subordonnés a l'autorité du
vice-roí de la Plata el á celle de l' Audíence de Charc:ls.


En '1 í83, en vel'tu d'un ordre royal, les intcn-
dants prirent le titre de gouverncurs.








ClIAP1TT\E l'REmEn.


Tellc était la Jivision politique et administratire
des pays de la Plata, lorsque éclata, en '18'10, ;\ Bue-
nos-.\ yres, la réroJ ution contre le roi d'Espagne.


II


Apcr~:u tIc l'hj~toirr poJiliqup, de la Conr~déralion AI'~cntil1c !1epuis SO!!
t~!i1ancjlwtiotl dll gouH~l'ncm{,lll c.spa~'lIol ju:,rlu'il riu:::;tallation du prcmicl
présidcnl comlituliollllcJ.


- ':!~ mai '1:)10 DU G m;\rs lS:;-i -


Lesresll'iclions du régime colonial espagnol pro-
voqu(~rent la révolution du 25 mai '18'10, qui éclata
a l'occasion de l'ahdication du roi Ferdinand VII, el
proclama des son origine I'intégrité eL l'union des
terl'itoircs qui formaient ¡\ ecHe époque la yice-
royauté de la Plata.


Une junLe provisoirc, composée exclusivement
ti' Américains, rempla~a l'autorité du vice-roi, et la
forme d'union fédératiye fut admise par les provin-
ces de la Plata, qui prirent le nom de Provinces-
Unies. A ecHe époque commence la lutte qui se
poursuit encore aujourd'hui entre Buenos-Ayrcs eL
tes autres provinces argentines, qui se refusent a
accorder a l'ancienne capitale de la vice-royauté une
prépondérance qu' elle ne possédait pas du temps de
la domination espagnole.


Vers la fin de 1811, le 25 septembre, la junte




2G LA CONFÉDÉRATION AllGENTE\C.
provisoire, sur la demande du peuple de Bucnos-
Ayres, mil le pouvoir exéculif dans les maíns de
trois citoyens de eeUe ville, et sanetionna, en oelobre
de la meme annéc, un reglement conslitutionnel qui
devait servir de base a l'administration de la nou-
velIe junte. CelIe-ei ne tarda pas a méconnaitl'e.
celte loi provisoire qui avait un caractere national,
et, le 22 novembre, elle promulgua une nomelle
eharte qui l'investissait de tous les pouvoirs, et dé-
elarait que la souveraineté devait etre une el indivi-
sible; en eonséquenee, elle s'arrogca le droit de
nommer les gouverneurs, pouvoir que n'avaient pas
eu les vice·rois.


Le premier résulLat (le ecUe centralisation du pou-
yoir fut la séparation du Paraguay, qui refusa d'acl-
meLlre les chefs qui lui étaient envoyés de Buenos-
Ayres; eeUe séparation se converlit des lors en une
indépendance de fait, quí fuL reeonnue en aout J ~G2
par le directeur provisoire de la Confédération, et
confirmée par le congres argenlín en J 856. CcUe
meme prétention de Buenos-Ayres, a l'égard de Mon-
tevideo, donna !ieu a des différends quí amenerenl
son occupation par le Brésil jusqu'en1827, époque
de la victoire remportée par les Argenlins sur les
Brésiliens a Ituzaingo, et dont le résultat fut la con-
vention du 27 aout -1828, qui reconnut l'indépcn-
dance de ceUe aneienne provinee argentine l.


i Les provinces dn haul Pérou, (luí faisaiOlt ¡nrtic di' la yice-




e H A P I T TI E P TI E ~II E TI. 27


La politique de centralisation de Buenos-Ayres fut
la cause de la sépal'ation de ces deux grandes frac-
tions du terriLoire argentin, comme elle le fuI, des
gucrres civiles interminables qui ont isolé la Confé-
déralion, el de la tyrannie de vingt ans qui fut ren-
versée en 1852.


Lá junle des Provinces-Unics gouvernail avec la
eharte de 1811, tandis qu'nne expédiÜon militaire
(;tait envoyée a }'intérieur ponr combattre en faveur
tic l'indépendance, et sonmettre en meme temps les
pl'ovinces a la politiqne de Buenos·Ayres, ce qui ne
fit qu'accroilre l'aversion des provinces contre le
gouvernement central.


Le 15 janvier 1813 se réunit une assemblée gé-
nérale des provinces, qui sanctionna, en 1815, une
nOllvelle charte provisoire deslÍnée a remplacer celle
de 1811 et ;1 servir de constitlltion nationale, jus-
qll'a ce que celIe-ci fUt votée. D'aprcs la charle
de 1815, les provinces élisaient leur gouverneur.
J1ais, qlloiqu'ellc cut été l'reuvre d'un corps législatif
national, elle ne fut pas respectée par le pouvoir
exécutif de Bllenos-Ayres, qui, a l'époque de la réu-
nion de l'assemblée générale, était confié a Gerva-


¡"oyauté de la Plata, se séparcrent aussi de la Conféllération Argen.
tille, IlrocIamant lenr indépendance, en 1825, sons le nom de
république de Iloliyie.


tu révolution de 1810 dOllna done nais3ancc 11 quatre répu-
hlique.s indépcndulltes : la COIlI;;dération Argentine, le Pat"aguny,
lT¡"uguay el la BoJiyic.




28 LA CONFÉDÉRATIO~ ARGEXTINE.
sio Posadas, en remplacement de la Junte des t1'ois,
créée en 1 81 '1.


Le!) juillet 1816, un con gres élu par toulo la po-
pulation, ct qui fut réuni a Tucuman, déclarait so-
lennellement les Provinces-Unies sousll'aites défini-
tivement au gouvernement d'Espagne (.\ppendice A).


Le congres de Tucuman se tr:1nsporta pou apres a
Bllenos-Ayres, et, le 3 décembre 18'17, sous I'inspi-
ration des idúes de cel te capiL:1le, il vota un rcgle-
ment provisoire eonstituanl les provinces en une ré-
publique. sous le nom de Provinces-Unies de la Plala,
dont le gouvernernent était confié a un dirccteur
auquel appartenait la nomination des gouverneurs
prOYIIlCli1UX.


Les provinces accueillirenl ce reglcment avec un
grand mécontenternent. Entre Rios et Santa Fé se
soulevcrent contre l'autoritó qu'ils aV:1ient créée, el
les troupes envoyées par Bllenos-Ayres pour les
réduire a l' obéissance furent complélement dé-
faites.


En '18'19 fut votée la constitution (}tú devait rem-
placer le reglement de 1817; elle confirma le sys-
teme d'élection des gouverneurs de provínce par
l'aulorité qui résidait a Buenos-Ayres. Une vive
alarme se répandit des lors dans toutes les pro-
vinces, qui voyaient dans cetle disposition une at-
teinte a leurs libertés, el le soulevement prit un ca-
caractere plus sérieux. Alors les généraux San
Martin et Belgrano, qui se couvraient de gloire




CIIAPITItE rREMIEJI. 29


au Pérou et au Chili, en eonleibuant puissammenL
a leur indépendance, furent appelés par Buenos-
Ayees pour conLcnir les provinces. ~lais ces généraux,
qui ayaient repassf~ les Andes pour obéir aux ordres
émanés du pouvoir supreme, vircnt bientóL se désor-
ganiser leurs troupes, qui, composées de provin-
ciaux, refusaient de comballre en faveur des préten-
lions de la métropole et sympaLhisaient avec l'oppo-
sition faite au pouvoir cenLral.


Dans ces eirconstances, les provinces du littoral
se lanccrcnt sur Buenos-Ayres, renvcrsercnt la con-
sLitution militaire ue 18'19 et le gouvernement
qu' elle avait créé, ohligeant Bnenos-Ayrcs a signer,
le 25 février 1820, le traité de la Capilla del Pilar,
qu i reconnaissait une égalité, parfaite entre tontcs
les provinces el le dl'oit de touLes a concourir a la
formation cl'un gOllvernement nalional.


Alors Buenos-Aves, au lieu de pousser a l'organi-
sation du gouvernement, stipulée dan;;; le 1raité del
Pilar, se tint it l' écart, ainsi qu' elle le [aisait chaque
fois qu' elle ne parvenait pas a faire triompher les
principes de domination.


Possédant l'uniqlle port accessible a l' étranger el
maltresse llinsi du commerce du pa)'s, Buenos-Ayres
se clonna a l'extérienr comme représentant des Pro-
vinees-Unies, eL imprima a ses insLitutions un Cllrac-
tóre national vis-¡t-vis de l' étranger. De celle lllllniere
son ambitión était en partie satisfaite, eL les provinces,
contentes d' avoir ohtenu r élection de leurs goU\'er-




50 LA CONFÉDt;I\ATION AHGENTIXE.
neurs, ne lui disputerent point la part qui leur reve-
nait dans la représentation extérieure.


Buenos-Ayres savait qu'un tel étaL de choses devail
empecher tout pl'ogrcs; mais, toujours égoiste et
ambitieuse, elle chercha a prolonger eeUe situation
el a s'assurer l' exercice de la souveraineté extérieure,.
en faisant accepter formellement celte situation par
les provinces du littoral, dans le cluadruple traité du


·25 janvier 1822, par lequel Buenos-Ayres, Entre
Ríos, San ta Fé et Corrientes, s' engageaien t a ne
point provoquer l'organisation nationale, et a se
maintenir dans les limites OU elles se trouvaient.


Cet état d'isolement persista jusqu'en 1824, épo-
que a laquelle un senliment de justice et de patrio-
tisme surgit dans le creur des hommes qui étaient
a la tete du gouvernement de Buenos-Ayres, et un
congres national constituant fut convoqué en verlu
des stipulations du traité del Pilar.


Ce con gres élut président de la République, le
7 février 1826, Bernardino Rivadavia, et le 24 dé-
cembre de la meme année iI vota la nouve]]e consti-
tulion, qui, malgré les efforts et le talent fIue dé-
ploya Rivadavia, ne resla pas longtemps en vigueur.


La constitution de 1826, quoique militaire, lais-
sait aux provinces des attributions assez étendues :
leurs gouverneurs étaient nommés par le président
de la République, mais choisi entre les canrlidals
préscntés au nombre de trois par les conseils d'ad-
ministration provinciale. Ceux-ci, qui l'emplissaient




: 1






CIIAPITRE PREi\IIEIl. 3l
los fonctions de députation provinciale, dictaient
toutes les mesures relatives au régime administratif
el financier des provinces, et le gouvernement cen-
tral n'avait que le droit de haute inspection en ma-
tiere de finance.


Cette constitution était en grande partie hasée
sur les principes qui constituent celle du Brésil;
c'était l'reuvrc d'un congres général qui, avant de
la sanctionner, avait consulté l' opinion des pro-
vinces. Quelques-unes se prononcerent poul' le
syf,teme fédél'al; d'autres, pour le systeme uni-
taire; enfin heaucoup d' entre elles n' avaient émis
aucune opinion sur la forme de gouvernement qu'il
convenai t d' adopter. Des travaux du congl'cs iI ré-
sulta une honne constitution, qui eut fait le honheur
de la répuhliquc et lui eut épargné hien des mal-
heurs, si elle avnÍt été adoptée. MnlheureusemenL
elle devait etre soumise a l'approbation des provin-
ces; colles elu littoral et celle de Cordova la refuse-
rent tout d'ahord, sans tenir compte des conséquen-
ces que ce rejet devait produire.


Rivndavia, dans l'espérance d'éviter la guerro ci-
vile, donna, en 1827, sn démission de ses fonctions
de président de la République; alors l'opposition fé-
dérale qui existait dans le con gres triompha et
amena une nouvelle dissolution de la nation nr-
gentine.


Une réaction nationaliste, a la teto de laquello se
mit le génél'al Lavalle, se pronon«;a le ter dén m-




32 LA cO;\,FéoÉIlATIO~ AIlUE.\TI.\E.
hre 1828, et donna le signal de luttes sanglantcs
fluí devaient durer pendant de longues anrllSes.


C'est a ceUe épo<lue que Rosas npparait pOUl' la
seconde fois dans les lrollLles poli tiques d<~ la Confé-
dération. Comme citoyen de Buenos-Ayres, iI avait
servi, en 1820, dans les rangs des défenseurs du sys- .
Leme centra liste ou unitaire; mais en 182fJ iI pro-
clame le systeme fédéral, paree fju'il a compris (Iue
le seul moyen d'obtenir l'appui des provinces eL de
parvenir a les dominer, e' est d'invoquer un systeme
que plus tard jI lui sera facile de dénalurer. A pres
avoir étouffé le mouvement provoqué par le général
Lavalle, Rosas fut nOll1mé gouverneur de Buenos-
Ayres.


Le 4 janvier 1851, les provinces de Buenos-Ayres,
de Santa Fé, d'Entre Rios eL de Corrientes, conclu-
rent un traité quí porte le nom de Uttoral, du ;1 la
position géographique des provinces signataires. Ce
traité, auqucl les autres provinces donnerent leul'
adhésion, déclarait que la forme définitive du gou-
vernement des ancÍennes Provinces-Unies seraÍt la
fédération, instituait un fondé de pouvoirs pour trai-
ter les affaires extérieures de la Confédération, le-
quel devait elre lcur représentant légitime devant
]' étrangeI'; laissait aux provinces la plus grande Ji-
berté dans l'établissement de lcurs gouvcrnements
respectifs sur la base des trois pouvoirs, légíslatif,
exécutif eL judiciaire. Enfin ce meme traité stipuJait
la convocation d'un con gres constituant quí rédigc-




CIIAPITHE PI\EMIEIL


r:üt la constilulion naLionale, ar¡'angerait les ques-
tions relaLi ves a la navigat.ion des fleuves intérieurs,
des douanes, de la rente nationale, de la dette pu-
llliqlle, cte. (Appendice n.)


Rosas, dt's son en lrée iI la din~ction des affaires,
fut contraire a loute idée d'organisation, s'opposant
ainsi aux vreux eles provinces. En novembrc 1 X31, le
général Estanislas Lopcz, gouverneur ele la province
de Santa Fé, insista sérieusemcnl pour qu'il [út pro-
cédé 11 l'organisaLion de la Hépllblique, et qu'en
verlu des dispositions du traité du 4 janvicr les
commissions représentatives [ussent nommées. A
ses instances pressantcs, Rosas réponelit qu'il n'é-
tait ras temps encore de constiLuer le pays, et qu'il
ne fallait ras nommor les commissions représenta-
li"es, fluí emharrasseraient la marche du gouverne-
lJ1ent. Le général Lopez ['uL vivement affecLé de celle
réponse; il déclara flu'il exigerait I'accomplissemcnt
des prornesses d'organisation de la Répuhlique, et
inviLa le général Quiroga a se mettre d'accorcl avcc
lui pour atteindre ce buL.


Quiroga étaiL un chef important, actif et redoll-
lahle, qui s'était faiL une grande réputalion militaifl~
dans les dernieres guerres civiles. JI pouvait eontra-
rier séneusement les projets (le Rosns; aussi ecl ui-ci,
craign:lllt ses exigcnces eL son opposition armée, le
Ih lornhcr sous le fel' d'assassins soudoyés.


Maitl'ü ahsolu du pOllvoir par le régime de la ter-
renr, Bosas ne s'occuln dós lors que de perJl(~lllel' sa


;j




34 LA CONFEDÉRATIO!\' AIIGENTINE,
dornination, et ne songea nullemenl ;'\ l' organisalion
de la République. Il fanatis3it le peuple ave e le mol
lédétation, parole vaine pour lui, qui en méconnut
tonjours le sens. La fédél'ation de Rosas était la cen-
tralisation unie a la spoliation exercée sur les pro-
"inces, dont il avail faÍl fusiller ou forcé it s·expatrier.
les cito yen s les pI us impOl't3nts.


L'aspecL de la Conü:d¡:ratioIl avait changé corn-
plétement sons ce régime hostile a l'inlelligence el. ir
la verlu; il avaÍt inlroduit la corruplion dans les
mmul'S et dans l' adminislration publique; fait pénr-
trer partoul, comme condition essenticIle de la vie,
J' 6go'isme et la fallsseté; il avait encouragé la ft~ro­
cité, la violence, et détruit les liens de parenté rl
d'amílié.


Le partí militaire, ennemi du gOllvernement (y-
rannique et l:ruoJ de Rosas plutót filie de son sysleme
f0déral, qui n'était autre que le centralisme le plus
altsolu exercé despotiquement, luLta avec constance
el éncrgie cont1'e lni : Corrientes, Catamarca et Tu-
cuman l'épandirent glorieusement lell!' ~ang cbns
les gil erres acharnées qu'elles soutinrent contrc Je
tyran.


Bosas s' étaÍt fait proclame!' maitre ahsolll de la
vie, de la fortune el de l'honncur meme du peuple
argenlin; mais son ceuvre était encore incompleto.
JI épl'ouvait quelques soucis u propos des intérels
étrangers dan s le Hio de la Plata. La pnpulntion était
divisée en deux classes : les nalionaux, dépossédés el




e II.\ P frItE PIt El\I 1 E 1\.


~oumis a la volonLé ahsolue d'nn maitre, el les étran-
gers, protégés eL rcspectés dans lcurs pCl'sonnes eL
lems biens en vcrtu du droit des gens eL des traités.
te diclateur eomprenait que eeUe rlifférence de
droits devait amener une perturhation sérieuse dans
ses sinistres projets; il imagina alors le systeme ou
principe américain, au nom duqucl il a commis tanl
d'iniquítés, de crimes et de folies. Ce prin¡;ipe amé-
ricnin n'était autre que la hainc qu'il inspiraiL aux
Argcntins contre les éLl'angers, haine mal dóguiséc
sous le manteau d'une polilique nationale, mal-
adroite et inconséquente, fpli le miL en mésintelli-
gence avec tous les États voisins eL avec les natíons
qui avaient des relations avec la Confédération.


nosas ne pouvait étahlir sa dicLature sur des hases
solides el comme il l'enlendaÍt, sallS isoler la Conré-
dération de la civilisaLion eurOpéelll1C, ou 's:lns ame-
líel' les inl\~rCts étrangers a l' état cl';¡haissement qu'il
élait panenu it imposcr:'t ceux des Argentins. A ccUe
¡in, il égara, pervertit et porta a l'exces l'esprit de
naLionaliLé, chercha a ranimer les gcrmes encore
vivaces du l'égime colonial ct ü en réLablir les prin-:
cipes. II n'épal'gna ricn pOli!' soulcwer la haine la
plus implacable contre l'éLranger; il montra l'Eu-
rape conquérante eL despotique. « L' Europe yeu t
HOUS conquérir, disait-il; réveillons la colere de nos
enfants, et, les armes a la main, crions: Mort aux
élrangers! »


Telle élait la situatioll de la Confédération Argen-
v




;)¡¡ LA CO;\FÉIlÉIL\TIO\ AI\GE?\T1i\E.
tine en18,J'l ; les hornrnes qui professaient les idées
libérale5, qui Jésiraient vivernent voir consliluéc la
n~puLlique, et qui avaient échapp6 au fer ou all
plornb des hordes cxterrninalrices uu tyran, s'¡:taienl
réfugiés a l' 6tranger, sans espoir de revoir lenr pa·
trie; l'intervenlion anglo-franl.iaise, faliguée (l'il111-
tiles cfforls, allail abamlonncr ses alliés, qui avairml
été yaincus ;\ eliffércnles rcprises sur les champs de
bataille, quancl le gén6ral Urquiza, gouverneur et
capitaine génél'al de la provincc cl'Entrc Bios, se
souleva le '1 cr mai de la l1leme :mnée con1rt) Hosas.
(Appenelice C.)


La Conféelération fit entendl'c un cri el' espoir au-
fIlie] répondit toute l' émigration argenline. Le w\-
néral Urquiza se pr6parait un avenir glol'ieux, tal'
non-sclllement il se proposait de renversel' le tyran,
rnnis il inscrivait en lele de son programme : exécu-
¡ion des stipulations du traité du 4 janvier 1851, en
ce flui con cerne l'organisation nationale, oubli du
passé el aholiLion des distinctions de parti. Son but
(:lnit la mise en pratique du droit fondamental et
éel'iL de Jn Confédéralion, l'ouverture des grandes
arteres de communicatioll au commercc du monde
entier, l'aholilion des Cnlr,lYCS mises au développe-
ment clu COlfll1lCrCe el de l'indusll'ie, l'emploi des
immenscs SOHIl1;CS (lui El' M]lellSaicnt en guerres
fralricirlcs et dé\"aslall'iccs~ h des tl'ilrallX 1'I'oductifs
el d'uliJil(; g-énérale, cnfin LdlOlitiol1 dI! ~ystl'·ml' de
rers¡:curir)ll el de S~ll1g (jlli l~urnil dl'lJllis Yillg! ;lJl".




CIlAPITRE PIIE,}I!f:R. 37
La voix de la civilisation s' était enfin fait enten-


dl'e, la Confédération allait etre sauvée de l'état de
barbarie et d'esclavage dans lequel elle marchait si
r<lpidement. JI éLait temps, cal' Rosas n'avait plus
(lu'un pus;\ faire pour reeueillíl' le fruit de vingt an,·
nées de crimes et de persécutions : les députés des
provinces, envoyés a Buenos-Ayrcs a cet cffet, al-
laient le proclamer chef supreme de la Confédéra-
lion, et I'élever sur le treme qu'il avait construit
nvec les cadavres de ses victimes.


De touLes parís on accueillit avec joie et enthou-
siasme les promesses du général Urquiza : con gres
et constitution, - liberté et progreso


Le mois de mai 1851 est pour la Confédération
une époque aussi glorieuse que le mois de mai 1810,
cal' celui-ci entendít le premier cri d'indépend,mce
contre J'autorité espagnole; l'autre fit revivre les es-
pél'ances con\(ues a cetLe époque, et il est le point
de départ d'une ere nouvelle pour le pays.


Les provinces argentines, gouvernées par des
hommes intimement liés a la cause de Rosas, eL ac-
eahlées sous le joug d'une autorité despotique, ne
purenL répondre a l'appcl que leur adressa le gou-
verneur d'Entre Rios. Corrientes seule offrit son ap-
.pui et prit part, des le commencement, ¿, la gIorieuse
croisade de la liberté conlre la tYl'annie. (Appen-
dice D.)


Le général Urquiza, entrainé par l'enthousiasme
que produisent les grands événements appelés a in-


': \ 0"
> '.




;¡~ LA CONFÉill~nATION AnGENTL'lE.
fIuer sur l' avenir do toute une nation, so souleva CUJl-
tre Hosas avant d'avoir pu réaliser les alli:mcc'i
politiques ot militaires qu'il était nécessaire de con-
tracte!' pOUl' mener a bonne Hn l' entreprise gigan-
tesque dans laqnelle il s' était lancé a la tete de la
pro\'incc d'Entre Rios, d'accord avec celle de Cor-
rientes, Le traité d'alliance entre Entre Rios, le
Brésil et la République Orienlale de l'Uruguay n' étai 1,
pas encore signé. (Appendice E.)


Rien n'arrcla cependant le gouvernour d'Entre
Rios; ot, pleiIl de la confiance qu'inspire la défense
d'une caus'o juste et sainte, il forma son plan de
campagne, qu'il mit 11 exécution sans tarder : dé-
tmire le pouvoir de Rosas dans la RépuLlique Orien-
tnlo de l'Uruguay, représenté par le général Oribe,
qui, maltro de la campagno, assiégeait Montevideo
depuis neuf ans, 11 la leLe de dome millo hornmos
des lrois armes, dont plus do la moitié étaient AI'-
gentins; et ensuite, aller LaUre le dictateur sur son
propre territoire.


Le 20 juillet, avec einq mille hommes de cavale-
rie 1 d'Entre Rios et Corrientes, sans attendre le


I L~ forre expéditionnaire était composée. :
De 1,000 hOllllfles tI'Entre nios, des dil'Ísions: Esrorll" Cualc-


guaychu. ritOl'ia, San ,Jose dn Grat.y, UrdinalTain, et.e., le,; qmlre
prelflieres, 1,800 llOlflmes, fonnanL I'ayallt-garde aux ordrt's il1l ..
lJIédiats dn g(\néral Ul'quiza;


EL de 800 hommcs de Corrientes et 200 émigr('s orirllt:!\lx, le,-
qud;, arec les dellx aull'es divisiolls d'Entre Rio~, formaicnt ),o
"01'1" prineÍpal aux ordres <lu général Gargore!.




ClIAPITHE PHEmEH. 3D
mouvement (le }'arrnée brésilienne, Urquiza passe le
neuve Uruguay, vis-a-vis de Paysandu, et se jette
sans perdre de temps sur le génél'al Oribe, qui con-
centre ses forces dans son camp retranehé du Cer-
ri lo, sous les mu rs de Montevideo.


Les troupes orientales abandonnent le Lyl'an de
¡eul' patrie, et eelui-ei, l'éduit aux troupes argen-
tines, accepte la capitulation qui lui est offerte. Le
8 oetobre, les meilleurs soldats de Rosas élaient au
pouyoir du général Ul'quiza, el devaient plus fard
eontribuer a renverser leur aneien maitre. Cetre
eampagne de deux mois et demi ful pour le géné-
ral erquiza un glorieux triomphe, el pour les amis
de la liberté un heureux présage. Sans répandre
une goulle de sang, il avait détruit en quelques se-
maine s l' ffiuvre de vassclage de 1.1 Hépublique Orien-
tale de I'Uruguay, qui allaiL s'accomplil' apres dix
ans de guerres d'extermination soutenues par Rosas.
Le triomphe du 8 octobre mit fin au siége de Mon-
tevideo, qui avait duré neuf ans, el qu'avaient sou-
tenu avec énergie el valeur les habitants de la rivale
de Buenos-Ayres.


Le gouverneur d'Entre Rios s' empressa de 1'epas-
ser l'Uruguay apres avoir rendu la liberté a la Répu-
hlique Orientale, et se prépara a ouvrir la campagne
contl'e Buenos-Ayres.


Un nouycau traité fut signé entre les provinces
d'Entre Rios et Corrientes, la Hépublique Orientale
de l'Uruguay et le Brésil, le 21 novembre, dans le




40 LA CONF É DÉ n A TION AH G ENTlN E.
hut de régler les dispositions relatives a c(;tle nOll-
yelle campagne. (Appendice F.)


A la fin de décembre, l'armée alliée, c0I!lposée
de vingt-sept mille hornrnes, envahit, san s renco n-
trer aucune résistance, la province de Santa Fé,
dont le chef prit la fuite et alla rejoindre le tyr::m .
a Buenos-Ayrcs. Santa Fé adhér<l irnrnédiatement au
mouvement libérateur, et fournit un contingent de
Jeux mille hornrnes de cavalerie l.


Dans les prerniers jours du mois dejanvier 1852,
l'armée alliée fiL son entrée dans la province de Bue-
nos-Ayres, eL dirigea sa marche sur la capitale sans
rencontrer d' obstacle.


Rosas avait concentré ses troupes a Santos Luga-
res, camp permanenL silué a quatre lieues de Bue-
110s-Ayres et célebre par les atrocités et les cruauLés
qui y furent commises par ses ordres.


Son avant-garde, qui avait passé le ponL de Mar-
quez, fut complétement défaite, le 31 janvier, par
eeHe de l' armée alliée.


1 ComjlositiOI1 (le l'arlUl'e alliée :
Dirisiolls d'Entre fiios. . '1 U,OOO hommes des trois arml'''.


de Conienles. •. 5,000
de =':l1lta Fé. . • _ 2,000 de cavalcl'ie.


Carps argenlins ayant serví
~ous Oribe. . . . . . . . .. 4,000 des lrois arme,


Division orientalc (aux erdrcs
du général Diaz). . . . . .. 2,000


Divisioll Lrésilirlllle (aux 01'-
dres du IXlJ'()l1 de Puerto Alegre). 4,000


TOT.\L. • . • 27,000 »




CllAPITI\E PHElIIIEI\.


Le 1" févriel', llosas Gl faire a son armée un mou-
vcmenl en avant et occupa la position de Monle Ca-
seros, tI proximité oe Santos Lugares. Enfin, le :3 du
memc mois, apres cinq heures de combat, le pou-
"oir flu lyr;)n fut délrult b. tout jamais dans ces me-
mes champs dc Monte Caseros) quí dui \'ent a ceUc
circonstance une célé]JriftS qu'ils conserveront long-
lemps. Rosas el ses principaux chefs s' enfuirent vers
Buenos-Ayres, ou ils chercherent asile et protection
sur des vaisseaux de guerre étrangers.


Apres la gloríeuse hataille du 3 février, Buenos-
Ayres se trouvait sans autorité. Le général en chef
de l'armée alliée instal1a un gouvernement provi-
soire qui pourvut a l' ordre intérieur de la province
et prit les mesures nécessaires pour luí élire un chef.


L'élection des l'eprésenlants eut lieu, el ceux-ci
ratifiercnt le choix du général en chef: le gouverne-
ment. provisoire fut conservé a la lete de l'adminis-
tration provinciale.


ecHe époque de }'hisloire politique de la Confédé-
ralion offre a l'esprit de tous ceux qui s'intéressent
it la prospérité et a la grandeur de la natíon argen-
line une queslion de haute importance.


Le général Urquiza fiL-il bien de meUre Buenos-
.\yres en possession de ses instilutions provinciales
et de res ter avec son armée aux portes de la capi-
tale? ou ,croyant sa présence nécessaire dans ceUe
partie de la Républiquc, eut-il mieux fail de gouver-
llcr la province de Buenos-Ayres en verlu du pouvoir




í:l LA CONFÉof:IíATION AIíGENTE\'E.
qu'il avait confluis a ~Ionte Caseros, jllsflu'au mo-
ment oe la sanction de la conslilution nationale pilr
un con gres général constituant réuui sans pel'llre un
instant? ou bien, enfin, devait-il dormer h la fois
liberté et constitution an pays? cal' les peuples s(~
donnent librement leurs institutions quand ils ont
alteint un degré de maturité qui leur en fait sentir la
nécessité et apprécier les avantages, ou bien elles
s'imposent par une ,olonté ferme qui possede I'ap-
pui rl'un pouvoir fort.


La tyrannie avait cherché a éloigner de plus elJ
plus l' époque de l' organisaLion de In Répuhli(l'lC, en
·détruisant ave e soin et avec constance lous les élé-
ments quí auraient pu concourir h celte CBtnTe.


Il n' élait done pas 11 espél'er que le pays se trou-
dt, a la chute de la díctature, en état de se donner
lIne constitution.


Le liLérateur allait, au momenL du Iriompbe, ac-
fluérir une force matérielle et morale immense, el
l'étude des tentatives faites antérieuremcnt pour
,constituer le pays devait lui conseiller de proflter de
la victoire pour donner a la H('publiciue une consti-
tution quí fut la mise en CBuvre dn programme de la
révolution ou 1 er mai.


eette constitution eut été re~ue du général Unjuiza,
meme par Buenos-Ayres, avec joie et enthousiasme,
cal' elle eut offert la liberté en échange des cl13ines
Cju'il venait de briser, et l'on eut évité bien certaine-
ment les funestes événemcnts Cjui succéderent ü celte




CllAPITIlE PIlEMIER.


tijloque, el qui amlmeront pcul-CLl'e le démembre-
ment de la nation argentine.


La mise en posscssion de Buenos-Ayres d'instilu-
tions qui avaient été altérées dans lem essenee par
la tyrannic, d'instiLutions qui avaient, au nom du
peupIe, donné au despote }a lolalité des pouvoirs pu-
bIies pour le tyranniser la Ioi a la main, et qui s'é-
taient enlln arrogé des pouvoirs qui appartenaient
excIusivement ii l'aulorité nationale, fut une impru-
(lence ou une générosité qui devait nécessairemcnl
amener de grandes dif11cultés dans l'organisation flu
pays, et quí }'el1t rendlle cerlainement impossible
sans la s:lgesse et le bon sens des provinees.


Les ohstac1es ii l' organisalion avaient toujours étó
npportés par Buenos-Ayres; il fnllait done savoir pro-
/lter de 1'llCureuse eirconstance qu' offrnitla vietoire'
de Monle Casems pour lui faire aceepter, meme avee
reconnaissance, ce qu'elle avait tcmjours rcpoussé
jusqu'alors.


Le triomphe de l'arméc alliée fut une surprise
pour Duenos-Ayres, quí, aceoutumé a vivre sous le
I'égimc tyrannique (]e llosas, ne pouvait eroire a la
{léfaite de son dominateur.


Sa joie el son enthousiasme furent granos; mais
il [J.rri va ce qui survient a tout peupIe habitué a se
courber sousle joug d'un despote eL qui recouvre su
liberté: eelle-ei fui mal comprise, et la haine re m-
plac,;a la reeonnaissance qui devllit a tout jamais liel'
Buenos-Ayres a ses libérateurs.




4í LA CONFÉDÉRATION ARGENTli\E.
Bosas avait réduit la Confédération a Bllenos-Ayl'cs;


eeHe-ei étaiL tout; les provinces ne eomptaíenL pour
rien eL n'avaient aucune influence dans le gouverne-
ment général du pays. A pres la chute du dictateur,
Buenos-Ayres oublia que les provinces qui vcnaient
de luí donner la liberté avaient des droits a revcndí- .
quer, et que le systeme d'usurpation exercé depuis
vingt ans i\ leur détriment devait ces ser avec la ty-
ranme.


La chambre des l'epl'ésenLants et une partie dts
113bitants de eeHe province commencerent ti. contra-
riel' la marche du pouvoir cxéeutif de Buenos-Ayres,
qui se montrait disposé a organisel' la Confédération
sur des bases équitables eL rationnelles.


Les résistances devenaient sérieuses et pouvaienL
compromettre les résultats d'une ffiuvre a peine ébau-
ehée. Le général Ul'quiza erut done prudent d'aeeé-
lérer la réunion d'un eongres appelé a rédiger la
constitution, qu'il eonsidérait comme l'agent le plus
efficace eontre le désordre eL l'anarehie.


Mais la réunion d'un con gres et la sanetion de la
eonstitution ne pouvaient s' effeetuer avee la rapi-
dité qu'exigeait la situation; il était done nécessail'c
de eréer entre temps un pouvoir national qui rem-
pla«.;at eelui que llosas avait exercé de fait jusqu'au
3 févl'ier.


Le traité du 4 janvier '1851 avait institné une au-
torité générale qui devait pourvoir aux besoins les
plus urgents du pays et servir d'intermédiaire entre




CIIAPITRE PREMIEB. 45


celui-ci et les nalions élrangeres. En vertu des dis-
posilions de ce traitlS, seul pacte existant entre les
provinces, celles-ci, dúmenl représentées par lcurs
gouverneUt's, conférerent au général Urquiza la di-
rection des affaires exléricures de la Conféd ération.
I~\ppendice G.)


Alors celuí-ei, désirant. activer la réllnion du eon-
gres constituant, convoqua immédiatement les gou-
verneurs de province en asscmblée générale pour
fixer les bases de l'organisation du pays, et les
moyens d'y arriver.


Afln que les Lravaux du con gres ne fussent pas
illusoires, il était surt.out nécessaire de se meUre
d'accord sur un point de la plus haute importancc;
c'est-a-dire que les députés au congres constitllant
viendraient munis do pouvoirs illimités pour l'ac-
complissoment do leur mission, et, p:lr consl~quent,
llue les provinces ronon~assont d'avanco au (lroit de
révision de la ConstituiÍon qlli serait sanetionnée,
eondition indispensable pour arriver a l'organisalion
clu pays; cal' sans elle il était probable que jamais
les quatorze provinces eussent pu se mettre d'ac-
conl. Le sort qu'avait éprouvé la Constilution
de 182(3 rcndait nécessaire celle mesure, sous
-peine de tomber dans rert'eur commise aceIte
époque, 011 I'on avaiL sanctionné une Constitulion
provisoire soumise a I' assentiment des provinces, et
dont le rejet eut pour résultat la ruine des travaux
du con gres et l'anarcllÍe de la R('puLlique.




4G LA CONFÉIlÉIlATION AI\GENTINE.
San Nicolas de los Arrovos, viHe du nord de la


province de Buenos-Ayres, siluée sur le fleuve Pa-
rana, fut choisie pour le point de la réunion dcf,
gouverneurs de province, qui cut Iieu lc 20 mai.
Le 50 du meme mois, apres dix jours de conféren-
ces, fut signée UIle Convenlion qui pode le nom de
la viHe OÚ elle fut arretée. (Appendice lI.)


La Convention de San Nicolas, lout en raLifianl
les príncipes fondamentaux du ¡railé du 1, janviel'
1831, ou du LiLLoral, 6lablit les bases de la Consti-
tulion que dcvait voter le Con gres. Elle comprencl
trois points principaux, qui curent pour bul: fl'as-
surcr aux pl'ovinces une indépendance effective sous
le nSgime fédél'aLif; - de régler les inlérels géné-
ram au moyen de la réunion d'un con gres consti-
tmmt; - enfin, de crr\er une aulorité nationale pro-
vísoire, revetue du pou vOlr néccssairc pOllr effeelllcr
ímmédiatement la réunion du con gres , cl empéeher
que la Confédération ne fút dé~ue dans ses espéran-
ces d'organisation définitive, ainsi qu'elle l'avait été
jadis par la destruct.ion des élém cnls sur lesquels on
pomait compler pour mcner a bonne fin ceUe 01'-
ganisation.


eette convenlion fut acceptéc unanimerncnt par
les provinces, qui yoyaient en elle une garantic fo\'-
melle a la réalisation des vceux de toute la nation.


Buenos-Ayres seule refusa son approhation au
puete de San Nicolas; elle prétendit ne pas apcrcc-
voir d'équilibre et de responsahilité dans l'autorÍlé




e 1I A PI T n E P l\ E i\1I EH. 47


11 U' 11 créait, et no ras rencontre1' dans la vie politique
flu g(~né1'al Urcruiza, qui avaÍt été arpelé a l'exercer,
eles habitudes constitutionnelles el. de subordination
aux lois. Duenos-Ayres craignaiL 1:1. dictature.


La chambre des re)H'tSseuLants de cette province
s'occupa de la convention avant meme qu'elle luí.
eúL été communiquée officiollement, contestan! au
gouverneur ele l3uenos-Ayres le droit de sousc1'ire de
;;on lihre arbitre un acte de cctte naLure. On attaqua
d'abon{ la queslion de forme, puis insensiblement
eolIe du fondo


Huenos-Ayres avait compris que la convention de
San Nicolas metLait fin au systeme de centralisation
du pOllvoil' el de la rente, pratiqUl' ti son profit par
Hosas.


On reprocha ;. ce pacte les nombrclIx sacrifices
qu'il imposait a Buenos-Ayres. Les l'cprésentanLs de
ceUe pro\'Ínce appelaienl sacrificcs ce qui n' étai l
qu'une dévolution juste el l'ationnelle faiLe aux au-
tres des droits qu'avait usurprs le tyran.


Le peuple de Buenos-Ayres avait applaudi a la
chute de Rosas; mais il voulait voir continuer la
spoliation qu'il avait excreée envers les provinces.


Loin d'altenl.el' aux droÍts légiLimes de cette pro-
vince, la Comention facilitait son commerce Iwec
l' Íntérieur de la Confédération par la suppression .
des entra\'es flui luí portaient un granel préjmlice,
tout en assnrant a ce commerce des garanties d'or-
dre et de stlreté qn'il ne possédait pas avant la créa-




18 LA CONF ÉDÉl\AT ION AH G E:'iT li'i E.
tion d'une autorité nationale pl'ovisoire; Buenos-
.Ayres ne cédait, dans le 1mt d'arriver lt l'organisation
de la Répuhlique, que les attributions qui étaient par
elles-memes de eompélence nnlionale.


Hosas avait, eomme en lH20, allrihul\, par son
propre fait, les pouvoirs essentiellement nalionaux
aux aulorités de Buenos-Ayres; et eclles-ei, a(;COUlll~
mées a eet élat de ehoses, confondaient faeilemcnl
ou malümement les allributions du ressort Ilational


G


avee ecHes qui étaicnt réservées aux provinccs en
vertu du systeme féJ.ératif st.ipul15 dans le traité r1u
4 janvier 1851.


La diseussion de la eonvention de San :\icoJas
J.onna lieu ;\ de vifs et longs dl~hats; le désordre était
a son comble dans la cltamhre des représentant.s.
Les ministres y étaient insultés, et on mena~ait
meme d'attenter a leurs personnes. L'impossihilillS
d'arriver a une diseussion modérée, et d'apaiser l'a-
gitation qui s'était répandue dans toute la popula-
tion, les fit renoneer a leurs portefeuilles.


Le gouverneur de Buenos-Ayl'l:s, sans moyen ti'ac-
lion! sans (~nergie suffisante pour dominer la silua-
tion, donna également sa démission le '14 juin. Elll~
fut acceptée par la chamhl'e, qui le remplac.;a proyi-
soirement par son présidenL.


Le directeur provisoire comprit toute la gravité de
ces faits, et la portée qu'ils pouvaient avoir pour J'a-
venir du pays; alors, en verLu de l'article 11 de la
convention de San ~icolils, tIui luí octroyaiL le droit






\ ,
I :.: I \,


:0




CII.\PITnE PI1E3llEIl.


d'employer toutes les mesures néccssaires pou!'
maintenir et rétablir l'ordre intérieur et soutenir
les autorités légalement constiluóes, il dóclara elis-
soute la chamhre des représenlants, ct rétablit le
gouverneur t!émissionnail'e.


Duenos-Ayres accueillit ce coup t!'État en silence,
la tranquillité fut rélahlie. L'opposition se fut, mais
dIe ne fil qu'augmellter. Seulemenl elle aUeuelait
une occasion favorable pour se monlrer plus forte
et plus mena~anle, et l'occasion nc se fit pas aLten-
dre longtemps.


Pen de temps apres les événcments de juin, le
gouverneur ele Duenos-Ayres, filligué d'une position
flui l'effrayait, se retira définitivement, et le direc-
tcur provisoire s'empara du gouvernement de la
provll1ce.


I l enc!:1l1t que ces événements se passaienl a Due-
nos-Ayres, les provinccs nommaient leurs représen-
tants an congres constituant quí devait s'ouvrir en
septembre :i Santa Fé.


L'époque de l'ouverture clu congres approchait;
Jp général Urquiza parti! le 8 septembre pour yas-
sister, déléguant le gouvernement de Buenos-Ayres
au général GaIon, son ministre de la guerreo


. Cclui-ci, sans influencc et sans antécédents pro-
pl'CS U le faire accepter par la province de Buenos-
Ayres comme conciliateur, et n'ayant pas un pres-
lige suffisant dans les restes de l'armée alliée, ne
rcprésentait ({u'une autorité nominale. Le dirccleur


4




~o LA CONFÉDÉnATION ARGENTINE.
provisoire, en abandonnant Buenos-Ayres, que par la
force il avait maintenu dans l' ordre jusqu'a eeHe
époque, aurait du prévoir que l' opposition profite-
rait de ecUe oceasion propice, el. iI eut peut-clrc
évité ainsi une révolution qui menuvait d'éclatel' tle-
puis longtemps. Sa présence a Buenos-Ayres était
une nécessité absoIue, une eonséquence des événe-
ments du coup d'État de juin.


La revolulion ne se fit pas longtemps altcntlre.
Dans la nuit du 10 au '11 septcmbre elle eut lieu.
Ses moteurs furent eeux-Ia memes que le directeur
provisoire avait comblés de plus de faveurs. L'ar-
gent répandu de toutes parts fit taire le sentiment du
devoir et de l'honneur militaire dans les rangs d'une
partie de I'armée.


CeHe révol ution n' était rien en elle-meme; un
pen d'énergie déployéc des le commcnccment cut
rélabli l'ordre. L'inaetion du général Galon la favo-
risa et l'eneouragea. Au lieu de la eontenir et de la
réprimer, iI erut prudent de se retirer, quoiqu'il cut
a ses ordres toute l'armée d'Entre Rios, forte eneore
a eette époque de plus de trois mille hommcs des
troís armes, qUÍ étaient restés fideles a leurs deroirs
et bien (lisposés a maintenÍr r ordre.


CeUc retraite, inutile el préeípitée, amena la dé-
rnoralisation d'une parlie des troupes et ne fit que
rendre la situation plus diffieile, cal' la campugnc
de Buenos-Ayres, qui n'avait pas prís part au mouvc-
ment révolutíonnaire du 11 sepLembre, y adhéra en




ClIAPITRE PREMIER. ~I
masse le 14, des qu'elle connulla retraite ele l'armée
d'Entre Ríos.


Entre temps, le directeur provisoire, ayantappris
ce qui s' r,tait passé a Buenos-Ayres, se mettait en
marche avec un nouveau corps d'armée d'Entre
Ríos, pour renforcer le général Galon, qu'il croyait
occupé a étouffer la révoltc. A peine arrivé a San
Nicolas, il eut connaissance de la retraÍte effectuée
par son ministre de la guerre, qui se trouvait
déjá a donze jours de marche de cetLe meme villc.


'fous ses plans étaient détruits; ce n' étaient plus
les factieux de Buenos-Ayres qu'il fallait combattre,
c' était une province entiere.


Afin d'éviter une nouvelle guerre civilc, le direc-
teur provisoire résolut de se retirer a Entre Rios
avec ses troupes, espérant que, tót ou tard, lluenos-
Ayres reconnaltraÍt que son opposition n'était pas
fondée, et qu'alors elle unirait ses efforts a ceux des
provinces en faveur de l'organisation de la Confédé-
ration. 11 adressa, a cet effet, une co mmunicat!on
pacifique au gouvernellr septembriste, et celuí-ci
assura, a son tour, qu'il était possédé des memes
sentimenls.


Toutefois, malgré les assurances de paix données
au général Urquiza el aux agents diplomatiques des
puissances étrangeres qui résidaient ti Buenos-Ayres,
le gouvernement septembriste préparait une expédi-
tion armée contre la province d'Entre Rios.


Le 20 novemLre, le dírecteur provisoire devait


\'\ \ \ .
.. '
.....




52 LA CONFÉDÉlIATIO:,\ Al\GEXTIXE.
assister a l'ouverture du Congres conslituant, réuni
a Santa Fé, eL le 1;:; du meme mois débarquaient au
sud rl'Entre Rios, pl'es de Gualeguaychu, deu:(
mille hommes des trois armes, envoyés par le gon-
vemement de Buenos-Ayres, au mépris de ses enga-
gemcnts et des assurances officielles qu'il avaiL don-
nées aux représentants des nalÍons lStrangercs, sans
déclal'atíon de gucrre et sans motif légitime.


Celte expédition sauvage et patricide subit le son
qu' elle méritaiL; quelqucs centaines (1' hommes ¡'¡
peine retournerent a Buenos-Ayres.


Le directeur provisoire se préparait a ch;itier la
láche trahison du gouvemcmenl scptembristc, lors-
qu'il apprit que la campagne de Buenos-Ayres s'était
soulcvée en masse eontre eeluí-ci, el qll'elle marclJaiL
sur la capiLale sous les ordres du colone] Lagos, (lui
mil le siége devant la "iHe.


CeUe révolutiou u'avait pas un caracllll'e natio-
ual. C'étaÍl. l'ancien partí qui avait dominé pendant
vingt ans a Buenos-Ayres et qui voulait oblenir une
porlion du pouvoir conquís en commun en septem-
hre, pouvoir dont il avait été adroitement, mais im-
prudemment exelu.


Le mouvemcnt du 1er décembre avait réuni un
grand nombre de chcfs de la milice de la campagne,
dont l'ambition dcvait amcner la division el. l'anar-
chic dans les rangs des réactionnaires.


Quelqucs-uns d'cntl'Ü cux comprirent qll'il était
nécessaire, pour vaincre, de s'ullir, de reCOlln:lllre




CllAPITRE PREMIEII.


un chef supéricur el de lui obéir; 11Iais, J'un autre
eóté, ils ne voulaienl donner á aucun d' cux un pouvoir
qui ruinerait a I'instant meme tous les projets am-
hitieux. AJors ils invoqucrcnt l'organisation natio-
nale et prierent le directeur provisoire de prendre
le commandement des forces réunies.· Celui-ci ré-
sista d'ahord, 11Iais enfin, cédant aux instances réi-
térées el pressantcs, et trompé sans doute par l' ap-
parenle bonne foi de ceux qui avaient invoqué
]' organisalion nationalc quand ils s' étaient vus vain-
cus par l' anarchie introd uite dans leurs propres
rangs, le général Urquiza sollicita du congres l'au-
torisation nécessaire. Celui-ci sanctionna, le 22 jan-
vier 1853, une loi quí aulorisait le direcleur proyi-
soire á employer toutes les mesures que sa prudence
el, son patriotisme lui inspireraient, pour faire ces-
ser la gucrre civile dans la province de Buenos-Ayres
el obtenir son libre consentement a la convention dc
San 1"icolas.


La révolution de décembrc n' eut a son origine au-
cun hut national, et jamais elle n'a changé d'objet j
elle youlait se servir du général Urquiza et du pou-
voir moral et matériel de la nalion pour triompher;
11Iais dan s la question d' organisation elle était restée
. fidcle aux príncipes de l' opposition de juin et des
septembristes. La maniere dont elle accueillit plus
tard la Consti tution nationale votée par le Congrcs,
et présentée a son acceptation, acheva de convaincre
ceux qui ayaient besoin de ceUe preuve. Se lier a un




;)4 LA CONFI~nÉfiATION AfiGENTINE.
partí quí ne donnaít aucune force ~t la cause natio-
nale el qui éiait en opposition avee les prineip(~s quí
devaient servir de base a l'organisation de la Confé-
(lération, fut une nouvelle erreur; cal', apres le
triomphe, ce parti n' offrait aucune garantie de honne
foi, et, dans le eas d'une défaite, la nation en devc-
naÍt solidaire, et la haine de Buenos-Ayres, tout en
augmentant, rendait l'union plus diffieile que ja-
mais. C' était enfin une partie dans laquelle la Confé-
dération n'avait rien a gagner, si toutefois elle n'a-
vait pas tout a perdre. Le général Ul'quiza et le
Congres auraient dli le eomprendre et imposer silence
a des désirs irréalisahles. Ce n' étaít pas les armes a
la main que l' on pouvait demander « le libre assen-
tirnent de Buenos-Ayres a la convention du 51 maí
1852, » ni en s'unissant a un parti quí ne I'accep-
tait pas davantage, cal' il n'y avait pas meme I'cx-
euse d'appuyer une majorité prononcée en faveur de
eette conventlon dans la provinee de Buenos-Ayres.


En vertu de la loi du 22 janvier, le direeteur pro-
visoire se trouvait pleinement autorisé a passer dans
la province de Buenos-Ayres; mais il résolut de ten-
ter auparavant une démarche pacifique pros de son
gouvernemcnt.


Le ministre des affaires ét.rangeres du DirecLoire
et deux membres du Congres furent ehargés de ecUe
mission, et signerent une eonvention qui devait eLre
ratifiée par l'autorité nationale provisoire de la Con-
féJération.




CIIAPITRE rHEMIER.


Buenos-Ayres exigeait des modifications aux bases
d'installation du Congres, modifications qui devaient
amener sa dissolution, ou tout au moins un ajourne-
ment indéfini. Elle se réservait également le droit
de révision de la constilution que vote1'ait le Con-
gres. II élail impossible d'accepter ces oonditio:ns,
qui détruisaient les p1'incipes de la comcntion de
San Nicolas el faisaient renaitre les dangers ·qu' elle
avait eu pour Lut d' éviter. Le directeur provisoire
refusa done son approbation a la conventiondu
fI mars 1853, et le Congres constitmmt confirma ce
rejet.


Le général Urquiza, a la Lete de mille hommes
de troupes d'Entre Rios et de Santa Fé, attendait a
San Nicolas le résultat de sa démarche. II refusa de
sanctionner la conventlon signée par les plénipoten-
tiaires, se mil incontinent en marche, et arr1va, dans
les dermiers jours de mars, a San Juan de Flores,
(Iuartier général de l'armée assiégeantc.


La révolution uu 1 er décernbre avait mis sons les
<lrmes environ dix mille hornrncs, qui 'Übéissaient
tant bien que mal aux ordres du colonel Lagos, Bt
porlaienl le nom d'arrnée fédérale.


La présence du directeur provisoire augmentait
eette force de t1'ois mille !tommes fluí formaient l'ar-
mée nationale, composée des contingents d'Entre
Rios el de Santa Fé, el de celui de Cordova, qui ar-
riva a Buenos-Ayres peu de temps apres ceux-ci.


Ces deux armées, convenablement 'Ürganisées el




;)G LA. CONFÉDÉR.\TION AllGENTIl\"E.
réunies sous la direction immédiale du généraI Ur-
(luiza, quí avait asa disposiLion des ressources sufti-
san tes pour faire face aux dépenses de la gnerre,
cussent, avec raíde de l'escadre natíonale, offert d(~
grandes chances de "ictoire; mais, des son arrivée ü
San José de Flores, le dil'ecteur provisoire viL surgir
une foule de difficultés qui s' opposaient au hon 1'lo-
sultaL des opérations miliLaires.


L'al'mée fédérale exigeait une organisation com-
plete, eL iI était difficile de la lui donner, vu fIu'il
n'exislait pas entre ses principaux chefs celte COIl-
Dance et ceUe unité d'action indispensables: il y
a rait meme cerlaines résistances mal déguisées quí
rendaient impossíhle la création d'un tout fort cl
homogtme.


L'armée assiégeanLe se composaiL donc d'unc
réunion de douze a treize mille hommes réparlis en
corps mal organisés et commandés par des officiers
qni avaientdes vues eL des sentiments diverso Les
uns combattaient pour l'organisation nationale, les
antres seuIement pour renverser le gouvernement
de Buenos-Ayres, et heaucoup pour leurs intérels
particuliers.


Dans un te! état de choses, Je róle du général Ur-
quiza devenait presque passif; les opérations mili-
taires se limitaient a hloquel' la vi !le par mer el par
lerre, san s rien entreprendrc de sérieux ou de dé-
cisir.


Le direetcur provisoire, pl'évoyant fJu' iJ n" y ayai t




ClIAPITRE PBEMIER.


rion a cspéror de ses troupes, résolul do tonter un
nouvel oflort aupres de Buenos-Ayres pour la ramo-
ner a l' union par des voies pacifiques; mais ceUe
nouvolIe tentative échoua.


Entro temps, le congres constituant disculait la
Constitution argentino, (lui fut volée lo 'lec majo Le
2G <lu me me mois, elle fut promulguée par le direc-
teur provisoire, d prj¡;e avee enlhousiasme dans
toute la Confédération le fI j uillet suivant.


Lo con gres envop Ú I'armée une commission de
t1'ois de ses memLres, clwrgée de soumett1'o coLLe
Constitution a l'approl)aLion ele la province de Bue-
nos-Ayros. Elle devait elrc présentée d'aborcl a la
campagno, et, une fois admise par celle-ci, soumise
a l'adoption de Duenos-Ayres.


Uno eonvenlion spéciale, nommée ptlr les l1abi-
tanls de la campagnc, fut chargée de l'examcn de la
Constitution. La rapidité avec laquelle se suivircnt
les événemenLs désastreux qui amcnerent la dissolu-
LÍon de l' armée assiégeanto ne permit pas a la con-
vontion d' exprimor sa pensée définitive sur la Consti-
tUljon; mais il était fortoment a craindrc fIu' elle ne
l' out pas acceptéo en son entior.


Le premier événomont qui vint ronelro impossiblo
la victoire a l' armée assiégeante fut la trahison do
Joseph Coe, commandant de l' escadro nationale, qui:
vondu au gouvernoment de la ville, passa a l'en-
nemi avec touto la force navale.


La défeclion de l'escadre changea enlieromenlla




j8 LA CONFÉDÉRATION ARGENTINE.
siluation; il devenait impossible de próvoir la fin
<l'une guerre civile qui mena<;¡ait de se prolonger
indéfiniment, el qui rendait plus indispensable que
jamais une armée bien <lisciplinée et commandée
par des officicI's entierement dévoués a la cause
4Iu'ils défendaient.


L'armée assiégeante se démoralisait rapidement,
le gouvernement de Buenos-Ayres enconrageait el
payaiL la L1'ahison et la désertion. L' anarchie était
au comble, et une force ennemie, d' acco1'd avec qucl-
(1 nes chefs de l' armée fédéralc, menat;;ait les dc1'rie-
res de l'armée assiégcanle. Le direetcur provisoire,
dans ceUe position critique, chercha a obtenir du
g-ouvernement de Buenos-Ayres une capiLulation qui
assur,lt la paix entre eeUe provinee et les autres, et
qui rétablit la fratcrnité entre les habitanLs de la
ville et ceux de la campagne. Les ministres de
France, d' Anglcterre et des ÉlaLs-Unis furent char-
gés de la négociation.


Le gouvernement de Buenos-Ayres acccpta les
hases proposóes; mais la ratification se fit aL.tendre,
augmentant ainsi la démoralisation des troupes et
leurs méfianees. Le '13 juillet, la dissolution de l'ar-
móe était complete, eL le général Urquiza fut forcó
de s' embarquer. Le lendemain seulement, Buenos-
Ayres signait la capitulation convenue el 3lTetée
troisjonrs auparavant, eL qu gal'antissaill'llOnneur,
la vic et les hiens des habltants de la campagne de
celte province. La dissolutlOn de l'armée rendait la




CIIAPITRE PREMIER. 50
capitulation illusoire, paree que ses eondiLions ne
pouvaient 8tre remplies par ceux en faveur desqucls
on l'avait sollicitée; e' est le but que se proposait
Buenos-Ayres.


La dissolution d'une armée de siége, forte de
treize mille 110m mes, et ayant sa retraite assurée,
est un fait diffteile a eomprendre pour eel1X qui ne
savent pas ce que sont les armées révolutionnaires
dans ce pays; ils nepourront jamais eoneevoír qu'un
{)orps d'armée, qui n'a subi aucun revers, puisse se
dissoudre et disparaitre dans l' espaee de vingt-quatre
heures.


Buenos-Ayrcs avait vaincu la eampagne, et avait
porté une rude atteinte a l'autorité nationale. Par
l' énergie et le patriotisme des provinces confédé-
rées et de ses représentants au con gres, le triste dé-
noüment du siége de Buenos-Ayres aurait eu pour
eonséquenee la guerre eivile. II n'eut pour résultat
1ue el'éloigner elavantage l'époque de l'union de
cette province, qui, peu de mois apres, se donna
une Constitution par laquelle, san s reconnaitre d'une
maniere absolue qu' elle se séparait de la Confédéra-
tion, elle se dédara en plein exercice de sa so uve-
raineLé intérieure el extérieure.


Pendanl que Buenos-Ayres sanctionnait une charle
'qui I'isolait complétement de la famille argentine,
le direeteur' provisoire eonvoquait les comités élec-
toraux qui devaient élire le président et le vive-pré-
sident ele la Confédération, et déléguait ensuÍte le




60 LA CONFÉDÉH ATlON AHGEl\Tl;\"E.
gouvernement politique el administratif á' ses trois
ministres: don Salvador M. del Carril, don Mariaño
Fragueifo, et don Facundo Zuvifia, qui, sous le nom
de gouvernement nalional délégué, enLrcrent en
fonctions le 7 noyembre 1855.


Le résultat du scrutin fut proclamé en février par·
le congres consliLuant : le général Urquiza fuL élu
premier président constitutionnd de la Confédéra-
Lion, et M. del Carril! vice-président. Leur installa-
Lion eut lien le 5 mars 1854, el ils pretcrent ser-
lOent le meme jour entre les mains du congres, qui
se déclara dissous.


La Confédération, définiLivement constituée, se
trouva en possession d'instituLions analogucs a celIes
qui avaient fait la prospérilé des États-Unis de I'A-
mérique du Nord.


1 31. :';,hador Maria del Carri!, bien cerlaillern811t un des plus
granels llOmmes el'État de l'AmériCjuc du Sud, joult d'une r~puta­
tion justelllent acquise parmi ses coneitoyens el les étrangers n;-
sitlant dans la Conf,'dération, ponr son taknl, ses iMes liheral."
et I'mn¡'~nité de son earaetere. - En 1825, j,'une eneor,', il fut élu
gonvcrncur de la province de Sall Juan, oú il est né, el pea apre,;
le prtsidt'nt Riradavia l'appela 1, Buellus-Ayres, et lui contia le
porlpfeuille des finances. Les gucrres civiles le forc(~rent á s'm:iler.
Apres la vic[oire de Monte Cnseros, il s'empressa de rentrer dan,
sa patrie el ü'offrir le concours de ses scrvices pOllr l'organisatioll
du pays au général Urquiza, dont M. del Carril fut lles lors l'ami
et le conseillcl' siJl(:el'c el déyoué. De¡JUis le 3 ft"vl'icr 11\52, le 1I0111
de M. del Carril se trOllYe assocj¡~ anx :1etes les plus importanls de
la [lolitillue et ele l'administration lle la COllféd{Tatioll, commc
membre du conseil du gomeruellJent, IllcllIlm:; et pl't'sident du
congres comtituallt, rneulbre du gouvernement nnlional délegul~
en 1853, pr,;sidcnt da sémt el vice-I)]'(;sidcnl (le la r.onféLll'ratiol1.








CIlAPITRE PREMIER. GI
La poli tique dll gouvernement féd6ral devait, des


eeUe époque, avoir pour hut la r6alisation des prin-
cipes inscrits dans la Conslitution ele mai. La pre-
micre pr'riode présidentielle allait inévilahlement
oHrir des dif(1cultés pour la mise en pralique des
nouyelles institutioTls auxquelles ron était si peu
accoulum6; mais il ne elevait pas elre impossihle
d'en venir a hout par l'autoritr;, le génie organisa-
teur, el l'unlté des yues, qualitl;s indispensables aux
memhres du gou\"ernement fédéral pour répondre
aux hesoins de l' époque, sous peine de s' ex posel' .
a comprometlre l'existence du nou\"el ordre de
choses.


De la politique qu'adopterait le gonvr,rnement fé-
eléral, de la fidélillS a olJservcl' la Constitution a
laquelle il devaÍt son pouvoir et sa force, allaít d6-
pcndl'e l'ayenir de la Confédération, dont la re con-
naissance Ini élait acquise a l'avance s'il savait. pro-
fiter de l'heureuse situation dans laquelle se t.rouvait
le pay5.


Les provinccs avaient fait preme, pendanL la pé-
riode consliLuante, d'un patriotisme et d'une sagesse
dignes d' éloges; elles avaient foi dans la Consti Lu-
tion qui leur assurait la liberté, le progres el 1'01'-
dre, el leur offraient des gal'anlics positives pour
l'aveni1'. Le gonvcrnemenl nalional pouvait elonc
eompler sur leu1' coopération poul' vainere les ob-
stacles que devail rcncontrcr le nouvel établissement
politiquc; il pouvait aussi compte1' sur l'abnégation




G2 LA CONFÉDÉRATlON AHGENTINE.
eL le dévouemenL de tous les Argentins; seulement
il fallait qu'il monLr;\t constamment la volonté sin-
cere de maintenir et d' obserrer fidelcment la Consti-
tlttion.




eH A PITRE DE UXIEME
GÉOGRAPIIIE, TOPOGRAPIUE, COMMEI\CE ET INDUSTRIE


Étenduc, limites, )lopul:1tions, natllre du sol, commcrcc el industrie. _
Division territoriale. - Des dirférenles provinces, Icm, limites, étellllllc.
population, COllllllerce el industrie. - Agriculturc el ,:leve nes he_,liaux
dans Entre Bio,. - Culture du tahac, du cOlOnlliel', ,le la cunne it
sucre el de la vigne clan s le, provinccs de 'l'uclllmn, Calamarea, Sallil.
la Bioja, rlc.


Le lerritoire de la Confédération comprend toute
l' étendue de l' Amérique du Sud située entre le Bré-
sil, la Bolivie, les Andes et la mer, a l'exception dll
Paraguay el de la république orientale de l'Uruguay.


Faisant abstraction de la Patagonie, il s'étcnd en-
tre les 59" et 74° de longilude occiden tale, et lc~
22° et 4t o de latitude australe. II a 470 lieues (de 20
au degré) du nord uu sud, et 328 de l'est a l'ourst
dans sa plus grande largeur. Sa superficie ost d'en-
viron 80,000 lieues carrées, et su population est




IH LA CONFÉDÉRA TIOX AlICE:'iTl.'\E.
d'un pen plus d'un million d'habitanls. Ses limiles.
sont : au nord¡ la Dolivie, le Chaco, le Paraguay et
leDrésil; a l'es[, le Brésil, la r¡~rublique de I'Vl'ugn;¡y
el l' océan A llantique; au sud, le nio Negro, qui le
s¿parc de la Patagonie, el ;\ l'ouest la chaine des An-
cles, qui le sépare du Chili el de l' Ataeama boli vien.,
L'élenduc du le1'1'1toire argentin, en yannexant la
Palagonie, s'augmente de ;:;00 licues de longueur, d
il alteint tllors jusqu'au 51,e degré de latitude sud.


1"a Confédération possede le plus large fleme du
monde, la Plala, formé de deux énormes f1euves, le
Parana et l'Urllguay, qui courent du nonl au sud,
tllTosanllc Bl'ésil, le Paraguay, la répuhlique or-ien-
lale de l'Uruguay et la Confédération. Le Paran a
compte pres de 900 lieues de longueur et preml Sil
source dans la province brésilienne de Mina!" Ge-
raes; il est navígable sur une élendue de plus de
,100 lieues, jusqll'a l'emboucllUre de 1'1guazu, pour
les navires qni calent moins de dix pieds d'eau. Le
fleuve Uruguay prend sa source dans le Bl'ésil, pro-
vince de Santa Catalina; il est I1tl vigahlc des son
embouehure jusqu'au Sallo, environ 70 lieues de
longueur pour les bMimenls d'un tonnage onlinaire.
Apr(:s la chule qui en interrompt la navigation u
cet endroit, iI rcdevient capable de porter des em-
barcations d'un ti1'ant de 6 a 8 pieds jusque dans
l'intérieur du Brésil.


L'aspect du pays est exlremement rarié, car il
orfre Lout a la fois de haules monlagnes et de vastes




ClIAPITHE DEUXIÉME. 65
plaines; les provinces voisines des Andes sont tres-
accidentées, et a mesure que l' on se rapproche des
fleuves el de l'Océan, le pays devient uní comme une
mero


Le climat est tres-sain et la température tres-va-
riée, en raison tant de la btitude que de la position
des différents points au-dessus du niveau de la mero
Dans le norn, on jouit de tous les clima ts, depuis ce-
lui de la zone tropicale, comme dans les provinces
de Jujuy et Salta, jusqu'a celui des régions polaires
a mesure que l'on s'éleve au sommet de la Cordiliere
des Andes ou de ses contre-forts.


La Confédération offre d'immenses variétés dans
les productions des trois rcgnes. Sa grande étendue
en lalitude et la variété de son climat permettent
la culture de tous les végétaux et l'acclimatation de
toutes les espeJees animales.


L'induslrie et le commerce des provinces argen-
tines varíent suivant leur position topographique et
géographique. Les provínces riveraines se livr,:nt
essentÍellement a l' éleve des bestiaux, branche im-
'portante du commerce d'exportation; Santa Fé,
Corrientes et Entre fiios exportent chaque 3nnée
poU1' des sornrnes irnmenses de cuirs, bines, suif,
graisse, crins et viandes salées. Les provinces de l"in-
l¿rienr, tout en s'occupant de l'éleve des bestiaux
dont les marchés sont le Chili, la Bolivie et le haut
Pérou, s'adonnent a l'agriculture et a la fabrication
d'étoffes, a la production du vin, du suere, de ]'eau-


5




ce LA CONFÉDÉBATION ABGENTINE.
de-vie, des fruits secs, etc., etc.; de meme que la
plupart d'entre elles trouvent dans l'exploitation des
mines une branche d'industrie importante et lucra-
tive, quoique jusq u' aujourd'hui cette exploitation
n'ait pas atteint la millieme partie de l'importance
qu' elle est destinéc a acquérir en pell d'années, tant
par la richesse des mines que par la facilité de leur
exploitation.


Les grands fleuves et les plaines de la Confédéra-
tion facilitcnL les communications et permettent 18
transport de ses produits d'un point a un autre de
son territoire au grand avantage UIl commerce in-
térieur et extérieur.


La Confédération Argentine est formée de qua-
torzc provinces 1, uont voici la population el }' é-
tendue:


Entre fijos ..
Corrientes.
Santa Fé ..
Cordoya ..
Santingo del


E,;lcro ..
Tucuman.
Salta.. . .
T •
"uJuy. . .


4,000 licues carrées,
5,000 J)
2,000 ))
8,000


7J,~)00
2,500
ti,OOO
3,000


J)


))


A_ reporter, 31,000 licues calTées.


70,000Iwhit.
85,000
{O,OOO


130,000


(JO,OOO
GO,500' )
G! ,528
33,130 )1


5W,IGi'


1 En y comprcnant celle de Buenos-Ayrcs, ¡¡ui csl sl'par¡"e 1'1'0-
visoirel1lcnl de la Confédération, cL donL il lIe .'era pas fait m"lI-
tiou sp,"ciale, paree qu'dlc a été l'objct de Ll'a-,;¡llX trl~s-éle!ldl1s
f¡ui J'ont fait conlla:tr~ i\ l'cxlérieur.




Report ..
Catamarca ..
b Rioja .. .
San Juan ... .
MCl!(loza. . . .
San Lui;; ....
EllCtlOS - Ayrc,.
Chaco .....


ClIAPITHE DEUXIEME.
34,000 ¡ieLles tarrécs.
/~,ooo
3,500
4,72J
5,000
1,500


16,000
1~,OOO


m
j40, f!)7 hahit.
56,000 ))
34,431
G2,000 j)
flO,OOO )¡
32,000 ))
~;;o,ooo 1)


?
TOT.\L. " 80,725 lieurs carréc,;. 1,014,598 habit.


,
PHOVINCE D Ei.\TRE mos.


Les limites de l'Entre níos sont : au nOl'd, les l'i-
vieres Guay Quiraro, tributairc du Parana, et Moco-
reta, de l'Uruguay, qui la séparent de la province de
Corrientes; a l'est, l'Uruguay; au sud-ouest, le Pa-
rana. L' étendue est d' environ quatre mille licues
¡;arrées, sans comptor les nombrellses Hes adjacen-
tes. Ce territoire est arrosé par un grand nombre de
ileuvcs et rivieres. Le sol est trcs-fertile et présente
Lous les avantages possibles a l'industrie agricole.
en systeme bien entendu de division el de vente des
terres publiques, qui forment aujourd'hui plus des
tmis qual'ts du territoire, attirerait une immigratiou
nombrcuse qui aurait pour résultat une augmenta-
lion considérahle de la richesse de cette province.


Jusqu'aujourd'hui l'industrie presque exclusive
des habitants d'Enlre Rios est l'éleve des bestiaux,
Lworisée par les abonelants púturages et les nom-
brel1x cours el' eau. CeUe industrie, l'unique re8-




OS LA CONFEDÉRATION ARGEl\TlNE.
source de cetLe province, s'opposera principalement
al' accroisscment de la population, et par conséquent
de 13 richesse publir¡ lIe, aussi longtemps qu' on ne
favorisera pas la culture des terres par une loi juste
et équitable sur la distribution ou la vente aux émi-
grants. eette belle province, qui peut alimenter troi8
ou quatre millions d'habitants, en comple a peine
aujourd'hui quatre-vingt mille.


On calcule que l'Entre Bios pos8ede environ' <lem
mi11ions de betes a comes, un million de chevaux el
jlIments, et un million de moutons, qU! donnent
annuellemcnt pour une valeur ele yingt millions eh,
francs en produiLs destinés :) l'exportation.


Le prix eles bestiaux eSl, terme moyen, le sui-
vanl :


Bmuf pom l'ahatage. . . . . ..
» pour le Iabour ou le charroi.


Vache pom l'abatagc. . . . . . .
» Iailiere...........


Betes a comcs de lout age et de tOllle
espece, SUllS choi,ir; achal de trou-
11eanx cnticrs pom l"éleyc .....


MOlltollS éll'~ngcl's, Iaille filie pOU!" la
rcproduction. . . . . . . .


Moulons, premier croi,cmcnt.
denxieme, troisieme.


» <In pays ...... .
Chenux drcssés, hOllS el de serviec.
Cheyanx el jumcnts pOU!' abatnge ..
Mlllcts dressés. . ..


Hall dl'cssés. . . . • . . .


de títí a 7 o JI·ancs.
lle 8tí a 100 j)
de 45 a 60
de 50 a 60


de 25 a 35


de 80 a tOO »)
(le 5 a 6
de 8 a 10
de 3 a 5
de 20 a 40
de 8 a 12
de ;:)5 a 41
de 23 a 30




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SAN JOlSE


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mr!li'lf {!,:l' /}t'II(~!' el /¿'I'It/p,r !'!¡llltIJ,I'de /¡1!Jf!T'-
1/<' tJ/'tr'ItI((/(' ¡1<'&1 /)/'(){lt/tcc (/'<>l:iul'eJi'úu i'~
(:''( {¡¡ pl//,J' ¡J(lle !JI'f7P/'/i'Í'f; dI' ((' gen/'(-" rtue,
/N'<".,/'>/-t, ' ~( (:>-'i0t:ir¡]ti<-Y¡1-:f;?Ti~ -c+f.L'}"'l;~~-"';'
JI. fe t/(;'l(;!'ifl (·/'(f!/(Yrl /'1" {'tI I/"'~';','} 1¡~¡'I;J¡i­
d~'1llf'/tI,j,rf¡) tr" nti~(JlÚlú;t{(' Jdljr'n>, tJlf{· ({//l.I'{
I/[/e ,I'{~,I' di.11(·/lda,({'('~'· /o/'dJl/Y d;-(f/l'émf'lIl ..
('/ P(JI'~-ife/'.', 11Ft tcrwIl-llé en /.f~5~~ a}'l'r'¿,'
dl!(J{/' ¡'(wL(i· plu.l' t!úJ¡ /Julb(J/1 el d(7nt' dI?
jAm(;)'. Jan ~/{).)'/; (~jl (~, {'enire {u:'L)'prand,;'
{:Itlbli.,~í'nlw//t.cr jN}fO' I'é!(;¿w di! b(;¡ail f/lfe
P(J,r,)'(~de ¡J.' f..: J! ¿~ ú(;/,'/>/'{I! 11Vllixa, rlanr
('dte /'(!lúe d~> 111 P/>{ '/)Ú?I'(' de Futre jii(Jye(
(/Ul {Vl¡/}1,(7,~:\'(>nl ¡'//ll{¡l}ll ¡(i'fl,r ('{'fll." llrl{{{t'
oll'/'á',l' di' tf'/I'I~ l' (~r¡'ill'll{e¡~', /'(Y?j/'1'lll(/¿'YOI
/1'(' !<~'/?C!li"~I' !ií'lll/l¡lll/ ('1 (';U{(!<:,jlllll/cnlL,
cí,tlbll,I;)Y'lIlat!.l' l¡r{l~ (/'/~IJ}i('Jti f'la,:'d¡,'(1tJ(~ 000
/la .. ,,;,'; Il¡U'/I{",r.:1(" ¡/!ooou ('k.!IJ(fI/,l\JzuruwlI:
liNde,): (>f(~ 1l)(J, ,000 ",o.rie/l,':' de, l/u; i"tHl.ltduPIl/
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/hutúv:l' de tiJU!P(I' /t-w {~),'I)[~(n!' t'iJIIlIUe.J'.


1 ;:'nái'{Jl/ t¡lll ,Ir.;>¡.'t d'a/Jr'l: {'{ di' IN)? ni dp~
,,(~alt(lTl ('¡)[H' ({'\)'t/~('lfj}e¡{lI,l' d(' 71l(N{ÜnlJ'
dePelldan" dzr dllllcmt


IJ -"-llclcJf2'7'"!1~I'P.n/ZI dI' /{~r' l!t l'e71/ma'.-tmi-
d¡lf¿b·(;¡rI"¡;>.r (~)'P(~a},)' d'(T/lÚIUUl(~'


K Ba,,¡;j'l/{.5' rif !){)I7l!h'd'
L ¡t'l'(!(,lli/'iJI~" w7lf;e de 2/J!fJ/¡.t!w' ,daluiM'de ffwrbre/
~I ,);>"/'1'(',1'
~ ¡;--I'(~Illj¡J~if'''11l1' {w/h", +/!/'({fuim' ,1'luáu{J'fk


l1ül/'bre í'[7Jl'/~'\'(~¿Ülll! úw';' ,.'{nl'OIl,J'
() ,!{[rdDIJ'jltwr/!p'f7i'; bflJym {!tJ('{'pOÚfVIÚ'
p 1~!alm.lÚl.m {.ra/'l}f'I~¡' el P(rt'" Plll{7' (INlIluatir


7'{[l'W' de 6'7lf¡'};{~J,/}('('eJ'
º Fl't>mú'-','(, (~}m;~r¡a¡erú.-'.)' mlrír'ú:ures,onlrel{Jj'clJ1{
lt ,JbC</lule ('uar
S ~); r!(('de la 17'i>l,"Ú~IIU' ('(J(//J




e 11 A PITRE DEUX IEME. O!)


L'agriculture y est négligée et dans l' enfance,
fluoiqu'elle offre d'immenses avantages a ceux qui
s'cn occupent.


Le prix de la terre est peu élevé, de cinq mille a
dix mille francs la licue carrée; les seuls frais de
I'agriculteur sont ceux de la main-d'reuvre, car la
terre est viergc et ne demande point d'engrais.


La valeu!' annuelle des produits de l'agl'iculture
n'aUeint pas la somme de deux millions de fraucs;
cependant l'Entre Rios produit toutes les céréales et
les fl'uits des contrées tempérées, et la culture du
tahac el du coLon donne d'excellenLs résultats.


Le froment y vient parfaitement, et donne géné-
ralement vingt pour un.


Dans ce moment, la difficulté de se procurer des
ouvriers augmente le prix des travaux agricoles;
cependant les résultats n' en sont pas moins satisfai-
sants.


Une cuadra de terre (16,029 metres úarrés, plus
d'un hectare et demi) exige les dépenses suivantes
pour l'ensemencement du froment:


Premier lahour, 16 jOUl'llées a 5 frailes. .
~oUl'rjlurc des ouuicrs. . . . . . . . .
Hersage ................. .
Sccomllabonragc ct nourritnrc des u\lVriers.
IIersage.. . . . . • . . . . . . . . . . .
Semcr et passer le rouleau OH les hranches ..
:250 litres de froment pom semC!lte ..
Fl'ai, (le la récoltc et batl~gc ...


TOTAL •••


80 fl'<lnc,.
40
60
flO
;:;0


105
60


200
665 fr:mcs.




70 LA CONFÉTlÉ HA TION ARGENTINE.
La quantitédefromenl l'écolté, terme moyen, estde


20 fanegas (288 litres), qui pesent chacune 13 ambas
ou 525 livres, et dont le prix varie, a l'époque de la
récolte, de 65 a 85 francs la fanega.


Les 20 fanegas uonneront done, au prix moyen
de 7;) francs, '1,500 francs; et, en déduisant les
665 franes de frais de pl'oduction, le bénéfice sera
de 835 franes, résullat suffisant pour encourager la
culture. La paille n'a pas été prise en compte, paree
que l'on peut eonsidél'er que son produit compense
les autres petils frais.


Le ma'is ou hlé de Turquie présente des a\'antages
égaux, et permet de faire deux moissons sur le meme
terrain dans une seule année.


La luzerne offre aussi de tres-grands hénéfices
dans les envil'ons des villes; cal' e'est, ave e le ma'is,
l'unique nourritul'e des ehevaux de luxe ou de se1'-
vice. Une cuadra de terrain, semée de luzerne, re-
vient a 715 franes, y compás la semenee, 150 liHes
a 1 frane 20 eentimes la livre, et produit annuelle-
ment 1,700 franes, les frais de fauchage déduils.
Les champs de lllzerne durent ordinairement de huÍl
a dix ans.


La pomme de terre se cultive avec grand sucees;
elle es! d'une qualité exeellente el donne générale-
mení vingt pour un. Les frais de culture sont ceux
¡lu froment, et elles se vendent de ;) ti 10 franes les
25 lines.


tu pulate es! d'un tres-bon produil; une cuadra




e 1I A P lT n E D E U X 1 E 1\1 E. -, , ,
admet huit fanegas de Luhercules et produit dix pour
un. La pata Le se vend de 15 a 50 francs la fanega,
donnant un produit nel de 500 a 1,000 francs par
cuadra.


Le melon, la pasteque ou melon d' eau, les ci-
trouilles, dont on faít une grande consommation et
quí sont trcs-nourrissantes, donnent un produit net
de 100 a 500 francs la cuadra.


Les légumes sonL peu aLondants et leur prix tres-
(qeyé; une seule cuadra de terre peut, par la culture
des légumes, subvenir aux hesoins d'une famille et
lui procurer une petire fortune en peu d'années.


Le pecher, l'abricotier, donnent des fruits en trois
ans el croissent avec la plus grande facilité. Le noyer,
le poirier, le pommier, le cerisier, le prunier, le fi-
guier, le coing, la vigne, dOllllent aussi d'excellents
fruits. L'oranger, le citrollnier. le goyayier, l'oli-
\-ier, proclllisent des fruits en cinq ou six ans.


Le cotonnier et le tahac donnenl de tres-Lons el
Lrcs-abondanls produits.


La province d'Entre Rios se divise en deux gran-
des sections: le Parana et l'Uruguay, dont les capi-
tales sont respectivement la ville de Parana et celle
de la Conception de I'Uruguay. Chacune ele ces sec-
lions se divise en plllsieurs départemenls.


SECTIO:'i DU PAnA:.\'A.


1 u Déparlement de la capitale.
2" ) de Nogoya.




72 LA CONFÉDf:RATIO;\ ARGENTIN ~.
50 département de la Victoria.
4° » de Galeguay.
5° » de la Paz.
(jo » du Diamante.


SECTION DE L'URUGUAY.


10 DépartemenL de la Conception de l'Uruguay.
2° » de Gualeguaychu.
;)0 » de la Concordia.
4° » de Villaguay.


Ces neuf départements, administrés chacun par un
commandant militaire, un chef de police el un juge
de paix, se divisent en soixanLe et onze districts.


Gualeguaychu, le point commercial le plus im-
portant de la province, est situé sur la riviere du
.meme nom qui se jette dans le fleuve Uruguay. La
riviere de Gualeguaychu admet des navires du port
de 100 tonneaux; el, devant son cmbolichure, les
navires du plus fort tonnage peuvent jeter l'ancre en
toute sureté.


L'état du mouvement du port de Gualeguaychu,
pendant l'année 1854, a été le suivant:


Navires entrés : 250, du port de 7,501 lonneaux,
dont ü espagnols,


5 anglais,
'1 romain,
1 frauºais,
1 hollandais,




CHAPITRE DEUXIEl\lE.


'1 brésilien,
216 de cabotage,


73


qui ont importé pour 556,965 piastres de marchan-
dises.


Navires sortis: 504, du port de 12,975 tonneaux,
dont 17 espagnols ,


15 anglais,
2 nord-américains,
5 brésiliens,


265 de cabotage,
(lui ont exporté pour 008,836 piastres d'articles du
pays.


Si l'on compare le mouvement commercial de Gua-
leguaychu en 1851 a cclui de '1854, l'on remar-
quera qu'en trois ans l'importation et l'exportalion
ont doublé.


Imporlation.
Exportation.


1851
179,929 piaslres.
447,'273


1854
356,965 piastres.
998,R36 ))


Il n'y a pas de doute que ceUe progression rapide
de l'importance commerciale de Gualeguaychu ne
soit destinée a continuer. A défaut des chiffres qui
représentent la valeur des importations el exporta-
Lions pour les années 1855 el 1856, il suffit de com-
parer le montant des droits de douane per\ius en
1854 et '1855.


En 1854, il a été per~u a Gualeguaychu 148,494
piastres.




H LA CONFÉDÉnATIUN AnGENTINE.
En 1851, les memes droils ont produit 195,568


piastres; e' est-a-dire (IU "il y a eu une augmenlalion
de plus de 50 pou!' '100 dans la perception des (lroits,
augmentation fluí est due a celle des produits impor-
tés et exportés, et qui correspond a celle de -100
ponr 100 qui a en lien en trois ans, de 185 t ~I
'18G1.


PROVL',CE QE CORRIENTES.


CeLte province esl silnée au nord de In prece-
dente; elle a pour limites, a l'ouest et an nord, le
flenve Par3na, el, ;'t l'est, l'Uruguay.


Arrosée par de nombreux fleuves et rivieres, eette
province est eouverte el' excellents pflturages el d'illl-
menses forets qui fournissent du bois de construc-
tion. Ce sont presque tous terrains d'alluvion; mais
l' on renco n tre dan s cel'taines parLies le ealcaire,
le marbre, le quartz, principalement sur les bords
de l'Uruguay.


Il y fait tres-chauel en été; mais les pluies et les
vents flui regnent le soir rafrakhissent l'atmosphcre.
11 n'y a pas d'hiver proprement dit, et la plupart des
arbres ne perdenL pas leurs feuilles.


l/industrie principale esll'élcve des besl.iallx. don!
les euirs el la graisse alimentent en grande partie le
commeree el'exportaLíon ele eeUe pl'ovince. La coupe
et la renLe des bois de construction conslituent
ulle antre branche importante de cctte industrie;




CIL\ PITRE DE UXIE ME.


on peut calculer qu'on dirige annuellement pOUl'
2:>0,000 piastres de bois sur les ports du liuoral.


Les habitants de Corrientes se lívrent peu aux tra-
vaux de l' agriculture; cependant le ma"is donne de
magnifiques résultats : le colon et le tabac y sont
d'excellente qualité. On cultive aussi la canne a su-
ere, dont on fail de l'eau-de-vie, et ]a mandioca, la
patate el la pistache de terre, qui servent d' illimen t
aux Iwbitants. Le blé s'y cultive peu; le climat n'est
pas favorable u sa culture.


Corrientes produit des oranges exeellentes et beilu-
coup de fruits des climats tropicaux, tels que I'ana-
nas, la banane, ]a goyave, etc.


La population de Corrientes est de 85,000 ames,
réparlies en dix-sept déparlements.


Corrientes, capjtalc de la pnwillcr ct sj(.g<' dll gOlllCl"I1ClllCq\
proYillcial.. . . . . . . . . . . . . .. '1 (j.f)ljO halJi~::


Gop. ,.' . . . . . . . . . . . . . ~,OOO )) \:,~ "':
Bella 'lsta.. . . . . . . él, 000 \, /' ,
Salados. . . 2 ,~20 "
San Roque. . .
MUl'llCllp ...
Jaguarctc Cora.. . . . . . . . . . .
San Miguel. ........... .


2,\155 "
2,505 l'
5,061
j ,!)75 11


Ces départements s'oecupent spécialement de I'é-
leve des bcstiilux.


Cacati.. . . . . . . . . . . . . . . . .. ¡:;,094
Uati .......... . l,95A "


Dans ces deux d6parlcmenls, les hahitan(s se li-




76 LA CONFÉDÉlIATION ARGENTINE.
vrenl principalement ti. la culture du coton, dc la
canne a sucre et du tabaco


San Cosmo ..... .
San Luis ...... .
Empedrado ... .
Esquina ..... .
Paajllbre. . . . .
CurllZU Cuatia ..
Reslauration ..
La Cruz .....


3,771
3,732
.1,704 JI
3,283 ))
3,551
2,618 IJ
5,304 JI
t ,200 ))


L'industrie de ces dépllrtements est l' élfwe des
bestiaux; celui de l'Empedrado se distingue des
autres par ses cultures de ma'is, de labae, de coton
et de canne a sucre.


Le Tcrritoire des missiolls, adjacent a la province
de Corrientes, et qui apparticnt a la Confédération
Argentine, formait ancienncment une province de
plus de 100,000 ames. Aujourd'hui cette vaste éten-
due de tcrrain, qui forme un triangle de 2,000 lieues
carrées, bornée a l' est par l'Uruguay, a l' ouest par
la riviere Mirinay, et au nord par le Parana, ren-
ferme a peine 10,000 habitants, la plupart de la
race indienne. Cette partie du territoire argentin,
retenue injustement et sans titre aucun par le gou-
vernement du Paraguay, est destinée a devenir nne
des plus riches contrécs de la Confédération.




ClIAPITflE DEUXIEME. 7í


P110VINCE DE SA'.\TA FÉ.


Celte province est bornée au sud par l'Arroyo del
Medio, quí la séparede Buenos-Ayres; u l'ouest par
une ligne méridienne quí passe par le Quebracho
Herrado, c'est-u-e1ire a peu pres 63° 30' de longi-
tude ouest de París; a l'est par le fleuve Parana; au
nord par le Chaco. CeUe derniere ligne est incel'-
taine. Avant les guerres de 1'indépendance, Santa
Fé s' étcndait au nord jusqua l' Arroyo del Rey el San
.Teron¡mo, situé vis-a-vis de Goya, viHe de la province
de Corrientes. Aujourd'hui la ligne des forts, située
:1 environ cinq lieues au nord de la viHe de Santa Fé,
d(~Lermine la limite de celte proyince.


Santa Fé a, dans les limites désignées, une éten-
due d' environ 60 lieues du nord au sud, et 40 ele
l' est a l' ouest. Son territoire est formé de plaines
haignées par plusieurs rivieres et ruisseaux, dont
dcux trcs-imporlants : le Salado au nord, el le Cas-
carat'íal au sud. Le sol est composé de terre végé-
tale, argile et sable. U donne les memes procluils que
l'Entre Ríos, et les bons paturages qui couvrenl la
province favorisent l' éleve du bétail. Les foréts si-
tuées au nord fournissent du bois de construction
(lussi Lon que celuÍ de Corrientes.


La province se di\"ise en quatre déparlements : la
Capilale, San Jose, San Jeronímo, et le Rosario.




78 LA CONFÉDÉRATION ARGE"TI~E.
La ville de Santa Fé, capitale de la province et


siége du gouvernement, est située dans le départc-
ment du meme nom, et sur le Oeuve Parana. Son
principal cqmmerce consiste en produits de l'agri-
culture, en bois et en charbons de bois. Ces produits
s'exportent a Buenos-Ayres et ¡¡ Montevideo. En
J 8,~5, 604 navires de cabotage en ont chargé pour
1,024,250 francs; le charbon de bois y est compl'is
pour la moitié, le bois employé a différents usages
pour un quart, eL le reste de la somme en cuirs,
oranges, pasteques, palaLes, mai's, cte., ele.


Plus de 800 ollvrirrs se livrent dan s les foreLs ;1 la
eoupe du hois et a la fabrication d u dwrbon.
. C'est pres de Santa Fé, sur les IJords du Salado,
qu' est établie la colonie fondéc par Arao Castellano;
elle compte aujourd'hui pres de 2,000 ,\mes.


Le déparlement du Rosario est le plus important
de la province, tant sons le rapport de ses nomhreux
étahlissements consacrés a l'éleve des bestiaux que
par la siLuation particuliere dans laquelle se trouvc
la vilIe du Rosario, port important OÚ se concentre
aujourd'hui le commerce d'une grande partie des
provinces argentines. Le Rosario a acquis en pen
d'années un développement rapide do a l'augmenta-
tion de son commerce; en 1851, il comptait a peine
3,000 habitants, aujourd'hui il en posscde plus de
15,000.


II suffit d'indiquer la valeur de l'importation et
de l' exportation quí se font par ce port pour appré-




CIIAPITHE DEUXIEME. 70


cier l'importanee de eette place eommereiale, la pre-
miere de li:l Confédération.


En J 855, iI a été importé au Rosario pour 22
millions d'articles étrangers, et il en a été exporté
pour 14 millions de produits argentins.


Parmi ces derniers : 9,7'10 mares d'argent en
barre; 2,778 quintaux de cuivre en barre; 122,303
euirs de bceuf sees; 4D,000 cuirs de eheval, veau,
ehevre, mouton, etc.; 32,000 quintaux de laine;
4,000 quintaux de graisse et de suif, etc., etc.


L' exportaLion a employé 241 navires du port de
D,82G tonneaux, et l'importation 570 navires d'un
lonnage lotal de 'iü, '297 tonneaux.


La différenee de 8 millions de franes entre l'im-
porLation et l'exportation qui existe en défaveur du
eommeree argentin esL eompensée par eeHe qui existe
en fu\'eUl' du meme eommerce avee le Pacifique. La
Confédération exporte annuellemenl, vel'S le Chili et
la Bolivie, pour prcs de 20 millions de franes de
bestiaux, mules, ehevaux eL produits de l'agrieuI-
ture, et elle importe a peine, de ees républiques.
peur 7 millions de franes de marehandises; les re-
tOUI'S se font en grande partic en 01', cal' iI est plus
facile au commeree des provinces anrlines de se pro-
curel' une partie des articles dont il a besoin clans les
ports uu Ji llora!.




80 LA CONFEDERATION ARGENTINE.


PUOYINCE DE CORDOVA.


La province de Cordova est la plus central e de la
Confédération, elle est bornée, au nord et en partie
a l'ouest, par le grand désert des Salines, qui la sé- .
pare des provinces de San Juan, Rioja, Catamarca
et Santiago del Estero; au sud, elle est limitrophe
de San Luis et Buenos-Ayres, el, a I'est, de Santa Fé.


Le territoi1'e de la provincc peut se partager en
deux grandes subdivisions : les plaines et les mon-
tagnes. Dans les premieres, l'industeie principale
esi l' éleve des bestiaux; dans les secondes, l' agri-
culture ell' exploitation des mines.


L'éleve des Letes a cornes, des moutons, des che-
vaux el des mules forme une branche importante de
la richesse de ceUe province.


L'agriculture, san s y etre tres-perfectionnée, pro-
duit de tres-bons résultats : le feoment, le maIs, la
pomme de terre, le tabac, etc., donnent d'excel-
lentes récoltes. Le sol est tres-fertile, et le c1imat
permet de cultiver les plantes et les arbres des zones
tempérées et meme ceux des régions tropicales dans
certaines parties de la province.


Cordova exporte annucllement, par le porí du
Roserio, pour 6 a 7 millions de produits de son in-
dustrie. La laine y entre pour une grande partie, dc
meme que les cuirs tannés de différentes especes.


L' exploitation des mines de galene argentifere et








ClIAPITRE DEUXIEME. 81


de cuivre a acquis une grande importance, tanl par
la richesse des minerais et la facili lé de leur extrac-
tion que pour les avantages que présentent les loca-
lités minérales sous le rapport des cours d'eau, et
des rorels qui existent a pl'oximité des mines.


La province se divise en lreize départements, sans
compter la capitale; elle compte '150,000 habitanLs.


Cordova, capitale de la province, sÍtuée dans une
\'allée el au bout d'une riviere, est une charmante
,ille d'environ 25,000 habitants; elle est remar-
quable par la beauté de ses églises el de ses couvents,
el la solidité et le bon gout qui onl présidé a la con-
struclÍon des maisons et des édifices publics. Les
cnvirons sonl tres-pittoresques et les nombreux
jal'dins qui l' entourent rendent le séjour de Cordovil
tres-agréable.


Les nombreuses carrieres de marbre blanc et rosé,
qui existen! pres de la ville, ont contribué a la so-
liJité et a la beauté des édifices, cal' on peut se pro-
curer a tres-bas prix le marbre el la chaux, el les
forets voisines fournissent en abondance les b01S
nécessaires pour les construclions.


CeLte ville est le siége de l'Uni versité de la Confé·
dération et celui d'un éveché.


PROVINCE DE SANTIAGO DEL ESTERO.


La province de Santiago del Estero est limitrophe
de ceHes de Tucuman, Catamarca et Cordova, el du


(j




:-;'2 LA CONFÉDÉRATION ARGENTINE.
Grana Chaco. Elle est traversée par deux rivieres
importantes, le Dulce et le Salado, formées par les
eaux qui descendent des Andes eL arrosent les pro-
vinces de Tucuman et de Salta. Le Dulce se pord
Jans les gl'anJs lacs Jes Porongos, eL le Salado se
jeHe Jans leParana, pres de Santa Fé. eeUe riviere,
n été, dans ses dernieres années, l'objet d'explo1'a-
tions qui ont mis ho1's de doute la possihilité d'y navi-
guer, et déja il s' est formé une compagnie pour l' é-
tablissement d'une ligne de bateaux h vap~ur. eeUe
entreprise aura un résultat immense pour In pros-
pé1'ité de Santiago, dont les produits t1'ouveronl,
par le Salado, une issue facile, et toutes les branches
de l'industrie de Santiago prend1'ont un développe-
ment que retardait et entravait le prix élevé dt's
lransports par tene.


Le sol de Santiago est fe1'lile. 1.e froment donne
des récoltes prodigieuses; presque sans culture, il
rend de 60 a 100 pour un. Cette grande ferLilité
provient des inondations annuelles produitcs par les
eaux des rivieres. La canne a sucre s'y cultive avcc
grana succes, de m.~me que l'indigo. La cochenille
s'y reproduit naturellement; elle est de tres-honne
fILwlité, eL elle pourrait etre l'objet d'une industrie
tres-lucrative, favorisée par les grandes foréts de
nopals. La cire et le miel sont abondants d~ns les
hois, et la rechcrche et la récolte de ces proLluits
fournissent un moyen d'existcnce a un grand nom}Jre
d'h~hitants de celte province.




CllAPITIIE DEUXIE:\IE. 83


11 existe aussi des établissements pour l' élevc des
Dcstiaux sur les bords du Salado et du Dulce; la
laine est de tres-bonne qualité et s'emploie pour fa-
briquer eles tissus de différentes couleurs.


Au nord-ouest de la province de Santiago, pres
des salines, 1'0n trouve du sel commun, du sulfate
el, du borate de soude. Dans le Chaco, a 60 licues au
nord-est de la ville de Santiago, on remarque un
immense morceau de fer natif ou météorique qui a
toujours appelé l'auention des voyageurs et des per-
sonnes qui ont écrit sur la ConfédéraLion Argentine.
Un échantillon de ce fer, qui a été présenté en 1855
il l' examen de l'École impériale des mines, a Paris,
a donné lieu au rapport suivant, signé par ~I. l'in-
génieur des mines, chef du bureau d' essai :


« L'échantillon l'enferme le fel' et lenickel dans
les proportions ordinaires des fers météoriques. 11
ne contient ni arsenic, ni manganese, ni chrome,
ni platine; il contient des traces de soufre et de si-
licium.


« POUl" 1 de maLierc :
Fe!" ..... .
Nickcl.. . ... .
Soufrc ct silieinm .. .


0,927
0,070
traces.


0,997


La province de Santiago se divise en sept parois-
ses, san s compter la capitale : Copo, Matara, Sili-
pica, Loreto, Soconcho, Salavinas et Sumampa.


La ville capitale, qui porte le meme nom que la




84 LA CONFÉOÉIlATION ARGENTINE.
province, est siLuée sur le Rio Dulce, et a G) 000 ha-
bitants.


PROVINCE DE TUCUMAl\.


Cette province, la pluspittoresque de toutes ec1-.
les de la Confédération, est située en partie sur les
dei'niers versants orientaux des Andes. Elle a el1\'i-
ron 45 lieues du nord au sud, et (jO de J'est a I'ouest.
Elle esl hornée, au nord, par la rivicre Tala, flui la
sépare de Salta; a l'est, par eelle de Unma, qui serl
de limite entre ceLte pl'ovincc el eeHe de Santiago
del Estero; au sud, par le désert de Salinas; et, a
l'ouest, par les montagnes de Amb"ato, quí la sépa-
rent ile Catamarca. Tout ce territoire est fertile el
peuplé.


Le Tucuman a enviran 5,040 lieues carrées; le
climat est tempéré. En hiver, la température ne des-
eend jamais au-dessous de zéro. Elle est arrosée par
un grand nombre de rivieres el de ruisseaux, quí
fertilisent ses ehamps par un systcme d'irrigation
simple et faciJe. Il produit les fruits de toutes les
zones, car la température yarie suivant la hautelll'
des localités. Dans les plaines, on cultive les plantes
des pays tropicaux, et, sur les montagnes, eeHes des
pays tempérés et des régions poI aires.


La provinee se divise en neuf départements : la
capitale, BlIrre-Yaeo, Graneros, Monteros, Trancas,
Chiquiligasta, Río Chico, Leales, Enealilla. Ces der-




ellA P \T BE DEUXIE ME.


niers sont particuliercment agricoles; dan s celui de
Burre Yaco, elle s'occupe surtout de l'éleve des bes-
tiaux. Le département de Monteros renferme la plu-
part des plantations de cannes a sucre.


La capitale de la province ost la ville de Tucuman,
siége du gouvernement provincial, et célebre dans
l'hisloire argentine pour avoir été le siége du Con-
gres ou fut signé l'acte de l'indépendance du Rio de
la Plata: sa population est d' environ H, 000 habi-
tants.


La population totale dc la province est de 60,500
habitants; en ,185;:) le mouvement de la population
a été le suivant:
X¡ti'''''lllcC~. . J ,502
lJéccs. . . . 361
Mariagc~.. . ;) 11


Tucuman produi t tous les fruits qui se culLi "cnt
(lans les autres pI'ovinees : l' orange, le figuier, la
grenade, l'olive, l'amande, la mure, la noix, le
eoing, la peche, la pomme, la poire, le raisin, le
fcoossolier, la banane, l' ananas, le froment, le l1lals,
l'orge, la luzerne, le riz, la patate, le tabac, la eanne
a suere, l'indigo, le café, le cacao, etc.


L'indigo croit spontanémcnt; le riz rend Jeux cents
pour un. La canne a suere, qui forme aujourd'hui
une des branches importan les de la culture a Tucu-
man, donne d' cxccllents produits; il existe actuelle-
ment vingt-(fuatre établissements ou fabriques de
sucre et d'eau-de-vic.




Sil LA CONF ÉDÉIl ATlON ARGEl'\TI:'\E.
La plus gr:ll1de partie du territoíre de la provincc


peut produire le tabac, et principalement les plaines
de I'est et la partie inférieure de la montagne; celui
'llli se cultive dans ces dernieres localités est géné-
ralement de meilleure qualité. Quoique le climal et
les terrains de celte province se prNent d'une ma-
niere tres-favorable a la culture du taLac) on évalue
seulemenlla production annuelle a '10,000 quintaux,
fournic par les départements de Graneros, Bieo Chico
et Chiqui Ligosta. Les plantations sont tres-restrein-
tes, elles ne comprennent d'ordinaire guere au deja
de 20,000 plantes, et I'on nc fait qu'unc seule ré-
coIte, tandis que ron pourrait en faire deux ou trois
dans les endroits OÚ la planle ne gfde paso


Un lot de deux hectares de terrc Lonne pour la
culture du tahae, entouré de fossé 011 d'une haie de
branches mortes ou de nopals, dont le fruit sert a
faire du sirop, vaut 250 franes.


On a besoin, pour la culture de deux hectares, la
récolte et préparation du tabac, de quatre ouvriers,
dont le salaire et la nourl'iturc se monte a 480 francs
par an et par tete; mais ees ouvriers nc s' emploient,
meme pour deux récoltes, que pendant huil mois.


La semence n' a pas de valeur, elle ne cOlite que
la peine de la récoltet'; si 1'0n achcte les plantes en
état d'elre transplantées, elles valent généralement
2 franes 50 centimes le mille.


Voiei les dépenses de premier établissement pour
deux hectares :




CIlAPITHE DEUXIEl'tlE.
Le lcrrain ave e la haie ..
Quatre eharrues du pays. .
Huit hreufs. . . . . . . .
U!le eharreUe. . . . . . .
DCl1x hangars dc 35 met. dc longucUl'.
Outils ...........•...


250 frailes.
80


800 ))
150
600
120


TOTAL. . . . . . . 2 ,(/Oi) franes.


87


Les dépenses pour arranger et emballer le tabac
scc se calculent a raison d'un franc par 23 livres.


Les deux heetares produisent, terme moyen, en
dCllx réeoltes, 12,500 livrcs de tabac de bonne qua-
lité que l'on vend de 7 franes 50 eentimes a 10
franes les 25 livrcs.


D'apres ces données, il est aisó de ealculer les bé-
néfices que peuvent produire deux heclares em-
ployés a la culture du tahac :


DÉPEi'I'SES


Inlél'el a 12 pour 100 par an sur le capital de 2,000
frallcs. . . . . . . . . . . . . . . ., 240 frailes.


5 ollvriers pendant huit mois a 40 fr. par
lllois ehacun. . . . . . . . . . 960


lJ II ollvrier pendant toule l' année l. 480
Ell,lhalJage du tabae. . . . 500
COllll'ilmlioll provineiale. . . . . . 10


TOTAL DES DÉPENSES. 2) 190 franes.
PRODUlT


12,500 li\Tes a 10 fr. les 25 livrcs. 5,000 fraile:;.


t Il est n,':ccs,airc de g:lrder Ull ouvrier pendanl loute l'annéc,
POUl' sllrreille!' l'établisscment, prendre soin des [lnimaux el faire
les setlli~.




88 LA CONFÉDÉRATION ARGENTINE.
D' OU il résulte un hénéfice net de 2,810 francs


pour chaque parcelIe de deux hectares.
Le tahac de Tucuman a actllellement pour mar-


chés principaux: le nord de la République du Chili,
qui en consomme 250,000 livres; les provinces de
la Rioja, Mendoza et San Juan, de 125 a 130,000
livres; celles de Catamarca, Tucuman et Salta,
250,000Iivres.


On en exporte aussi au liuoral, mais dans ces
marchés iI a la concurren ce du tabac du Brésil, de
Corrientes et du Paraguay. San s etre mauvaise, la
qualité du tahac de Tucurnan ne peut entrer en con-
currence avec ces derniers que par son has prix de
revient.


On attrihue généraIement l'infériorité du tabac de
Tucurnan a ce que les acheteurs n'exigent des pro-
ducteurs que la force, sans s'inquiéter du hon gout
eL de la bonne odeur, et les producteurs cherchent
uniquement a donner a leurs produits la premiere
de ces qualités, négligeant les autres, essentielles
pour tout fumeur délicat. J)'auLre part, les moyens
imparfaits ernployés dans la culture, et le peu de
connaissance el d'hahileté dans la préparation des
fenilIes, ernpechent d'arnéliorer les produits.


Le climat et le sol conviennent a ceUe hranche
d'industrie¡ il suffirait de perfectionner la culture,
la récoltc et la préparation, pour que le tabac de Tu··
curnan pul faire une concurrence avantageuse aux
autres tahacs sur tous les rnarchés argcntins, et sur




CHAPITRE DEUXIEME. 8!J
ccux des pays voisins, tout en augmenlant les béné-
tices des planteurs. Quoi qu'il en soit, les résultats
que l'on obtient dans les circonstances actuelles sont
assez avantageux pour engager ¿¡ s' occuper ·de cette
branche de l'industrie agrícole qui demande peu de
capitaux et de bras. Lorsque la culture du tabae sera
entreprise par des personnes quí la eonnaissent bien,
et non, comme aujourel'hui, abandonnée a la elasse
la plus pauvre et la moins intelligente, cette indus-
trie prenelra un dévcloppement rapide et sera une
source ele richesses pour la provinee, et pour ceux
(jui se livrent a ecHe exploi latÍon.


L' éli)Ve eles besl.Íaux oeeupe aussi une partie eles
populations de la campagne. Les paturages sont tres-
bons, et les va ches livrent d' excellent lait. Les él3-
bljssements ele Tafi, situés au nord-ouest de la pro-
"inee, ont acquis une juste renommée pour leurs
fromages, quí sont les meilleurs de la Confédération,
et au moins nussi bons que le roque{ort, si estimé
en Europe. En 1855, il a été exporté elu port de Rosa-
rio environ5,000 quintaux de fromagesde Tueuman,
représenlant une valeur de plus de 400,000 francs.


Tucuman possede de belles foréts de bois de la
plus grande beauté et solidité pour la charpente et
l'ébénisterie; on n' (In compte pas moins de soixante
especes. L'exploitation des bois forme aussi une bran-
ehe de l'induslrie el du commeree el' exportation de
eelte province.


La honne qualité des éeorces a tanner a été aussi
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90 LA CONFÉDÉRATION ARGENTINE.
l' origine de l' établissemenL de grandes tanneries.
Aujourd'hui la provinee en eompte vingt, qui, en
1855, ont fourni 57,650 euirs tannés pour l'éLranger,
représentant une valeur de 2,017,050 franes.


La fabrieation de housses en laine pour selles oe-
cupe aussi un cerlain nombre de bras, el particulie- .
rement les femmes. eette industrie a exporté, en
1855, pour une valeur de pn~s de 550,000 franes.


Dans la meme année, les fabriques de suere et
d'eau-de-vie ont exporté:


7,500 quintaux de suere de 10l1ne qualilé.
4,000 hectolitres d'eau-de-vie.


Les autres produits de Tueuman qui alimentent
le commeree d'exportation sont : le ma"is, le riz, les
harnais, les chaussures, les portes, les fenetres, les
cuycttes, cte.


Le tablean suivant fera eonnaitre ]'importance du
eommeree d' exportation par le port de Rosario pen-
dant 1855.


Cuirs tannés ..
Fromagcs .. .
Tahac .... .
Porles ct feuetrcs.
Housses de laine ..
Riz ....... .
Hamais ct selles. .
Cnvetles. .
ClwussUl'es.
lloü, ....


2,017,050 francs.
395,800
143,990
20,000 »


350,000
62,885


655,000
96,460
86,250 ))
25,000


TOT.\L. 3,852,435 francs.




eH APITRE DEUX 1 E~IE. !il
Le sucre et l' eau-de-vie se consomment dan s les


provinces voisines, de meme qu'une grande partie
des articles qui figurent dans le tableau précédent.


Pendant la meme année 1855, ir a été importé a
Tucuman 750 tonneaux de marchandises étrangeres,
felles qUí~ : étoffes de coton blanc et de couleur, de
laines, de fil; soieries, etc.; mercerie, fer en barre
el outils; liqueurs, vins, biere, huile d'olive, etc.
Des provinces argentines il a été importé 6,250 quin-
taux de farine de froment et 20,000 hectolitres
de vino


Le prix ;les salaires est assez élevé pour les arti-
sans; pour les menuisiers, les charpentiers, maré-
chaux, ma(lons, ele., il est de 5 a 15 franes par jour ;
celui des ouvriers agriculteurs ou lanneurs est de
50 a 10 francs par mois, non compris la nourriture,
quí est a la charge de ceux qui les emploient.


Le b~dgel des dépenses de la province, couvcrt
par la conlribution directe, a été fixé, en '1855, a
228,200 franes.


PRO"Tl\"CE DE SALTA.


La province de Salta, une des plus étendues de la
Confédération, a 74 lieues du nord au sud, et 100
de }' ouest a l' est. Le département d'Oran, enclavé
dans la province de Jujuy, dépend aussi de Salta,
ce qui donne a ce terrÍloire une surfaee de plus de
Ü,OOO licues carrées et une population de 61,628 ha-




92 LA CONFÉDÉRATIO~ ARGENTINE.
bitants, répartie de la maniere suivanle enLre la ca-
pitale, la campagne et la licutenance d'Oran :


Ville de Salta et fauboul'gs.. .
Départemellt tic la Caldera. . .


dc Campo Santo.
de Cerrillos ..
(le Chicoalla.. . .


)), tle GWlchipa,. . .
» de Rosal'io de Cerrillos ..


de Moliuos. . .
de San Carlos ..
tic Carmen .. .
de Cachi ... .
de la Frontera rlu ;<wl ou


\\o"ario ..
del Río del


ValleouAnfa.


Ila yille et enviroll". . . . . Oran. Iruya .......... . Santa Victoria. .


11,278 habif,lllf,;,
j ,534
1,721
1,241
3, :l!~7
5,9710
4,25'\
5,670
4,661
2,107
4,795


S,fHI4


5,000
8,249
2,2J4
2,797


La partie montagneuse de la province se divise
en trois grandes vallées : Escoipe, Toro et Guachi-
paso


eette dernicre cst la plus importante; elle est
arrosée par deux rivieres qui forment le fleuve Sa-
lado l. Salta esL en communication avec le Pacifique


, L'/Ildcpelldance beIge, n° 5\), dll 28 ft~\'rier '1857, cOlltiellt
une correspondance de París, 2G féuíer, OÚ l'oll Irouvc ces ligues,
relatives 11 ce fleme;


« Tandis que les sciences Jlolllellcs s'('vcrtllent 1\ augmenter le
domainc de leurs merveillcllses décou\'ertes, il en est une bien
mHienne, bien bauale en apparence, quí OtnTC tOllS les jours d'ím-




ClIAPITIIE DEUXIEME, 93


par la Cordiliere, et, jusqu'ii présent seulement, par
terre avee le littoral de la Plata; mais la navigation
du fleuve Vermej o luí permetLra d' écouler ses pro-
duils plus faeilement par eette nouvelle voie.


Les transporls se font, de Salla au port du Rosa-
rio, en eharrettes tirées par des hamfs, ou a dos de
mulets. Dans le premier cas, il faut quatrc moÍs pour
faire le trajet, et le fret varíe de 10 francs a 12 francs
50 eentimes les 25 livres; dans le second, le voyage
n' exige que einquante jours, et le fret est de t O franes
les 2~í livres.


L' on effeetue les transports de Salta a Valparaiso,
par Cobija, a dos de mulets, en trente-cinq jours, et


menses es paces ~ l'actiYité bumaine, L'humble géographie se com-
plete, et, par la reconuaiss3nce d'une nouvelle ,oie terrestre ou
fluviale, vicnt rassurcr le vicux monde contre toute craintc d'en-
combrement popnlcm:.


« [n fait de ce genre s'est prouuit dans la République Argen-
tine : deux officiers de marine lles J:tats-Unis, le commandant
Thomas Page et le lieutenant William Murdaugh, du bateau a va-
penr de guerre ues États-Unis le Water-Witch, ont pu fairc trans-
porte!' ce bateau ilVJpeur, it travers les terres, jusqll'au Rio Sa-
lado, qui n' avait jamrd$ ¿té exploré. lis ont constaté, en remontant
le fleme, entre Santiago et J\Iatara, que le Salado, t(ui de temps
immélllorial avait été considéré comme inutile, est un fleme nayi-
gablc, pOUY3nt, drpuis le Parana, oú il débouche, jnsqu'aux confills
(le la proYince de ~alta, c'est-á-dire sur un parcours de J ,000 ki-
lométres emiron, drvenir nne voie de t]'~nsport facile pour de
riches et vastes contrt;es entit';rement isoli'es aujourd'lmi du motl-
~'emcnt univel'scl. II est peu de l'égiolls plus fertiles, plus pitto-
resqnes et plus agréahles. Elles sont exclusivemellt explort;es par
lle pauYl'es Indiells s3uI"ages qui deuont bientOt, grace a d'ingé-
nicux et hal'Cli, piouniers, cédel' le pas 11 la ciyilisation en marche. ))




04 LA CONFÉD~nATION ARGENTINE.
par Copiapo en trente-deux, au prix de 10 franes les
251ivres.


De San Juan a Salta, ee pl'ix est de 120 fl'ancs pour
la charge d'une mule, 550 livres, et le voyage dure


. 42 jours.
La ville de Salta a été fondée en 1582; elle a ac-.


quis un développement notable durant ces dernieres
années. Les édifices sont solides et de bon gout, el
la vie y est a assez bon marché: la viande vaut ele
lOa 15 eentimes la livre; le froment, de 25 a 50 fr.
les 500 livres; le suere, fabriqué dans la provincc)
suivant sa qualité, 15, 20 ou 25 francs les 23 livres.
Le poisson abonde. de meDIe que tOtlles les especes
de fruits: poires, pommes, peches, raisins, la chi-
ri //loya ou corossolier, qui est un des rneillcurs
fruits connus:


La Paldel';), située a huit lieues au nord de Salta,
sur la fronticre de Jujuy, offre un aspect tres-varié.
La partie ouest, qui est montagneuse, produit les
fruits des climats tempérés; ceUe de l'est, unie et
plus chaude, n'est pas propl'e a l'agricuIture, mais
on y éleve des bestiaux. e' est la aussi que gisent les
bons dépóts de kaolin de Getemani.


Le département de Campo Santo est celui qui
l'enferme les plantations les plus considérables de
cannes a sucre. Le sol et le climat en sont aussi tl'es-
ü1Vorables a la culture des [ruils tropicaux: coros-
solier, bananier, oranger, indigotier, cotonniel', etc.
La culture du riz donne d'excellents résultats. Le




ClIAPITRE DIWXIEME.


melon, la pastcque, le m,ús, le piment, etc., pro-
duisent de tres-honnes récoltes. Ces champs sont
arrosés par la riviere de Sianeas, dont les eaux,
si elles étaient plus abondantes au printemps, per-
mellraient a ces cultures de prendre un plus grand
d6veloppement.


La production de suere et ¡]' eau-dc-vie de ce dé-
partement est évaluée a 1250 quintaux de suere, au
prix moyen ele 80 franes le quintal, et GOO Lari1s
d'e:m-de-vie :\ eelui de 100 a '125 franes le haril.


La culture de la eanne a sucre demande peu de
lruvail; seulemen t elle exige beaueoup d'humidité:
aussi, dans les années pluvieuses, la récolte est d'au-
tant plus abondante. Le Lravail se fait le plus sou-
vent a l'aide des Indiens Matacos du Granel Chaco,
qui, al! nomhre del ,500 a 2,000, sont employés
dans les étahlissemen ts a l' époque de la 1'écolte eL
de la fahrication elu ~mcre ou de l' eau-de-vie, e' est-
a-dire d'avril a oetob1'e, sans qu'il soit possible de
les reLenir plus longtemps. On les paye en objeLs
d'hahillemenLs, outils eL uSlensiles, qu'ils emporten!
pour faire leu!' eornmel'ee d'éehange ave e les autres
tribus.


Un lerrain de uouze cuadras carrécs, prop,re a la culture de
la call1lC a Sllcrc, Yallt, avcc haics. .. 7,500 francs.


Les d~pellses ponr la plantation de la cannc
a mcre monlenl il. . . . . . . . .. 2,750 »


Les frais d'établissement de l'usine s'éle-
velll a. . . . . . . . . . . . . . .. 6,500 »


Ce ql1i uoulle pom le pctit étahli:isemcnt




(lfi LA CONFÉOÉRATION ARGEl\TINE.
un total ue dépenses ou l'cmploi tI'un
cnpital de. . . . . . . . . . . . .. 16,7 JO


Ce meme étnhlisC"cnwnt, CIl calculallt sur
(¡uatre cuadras de culture de cannl" a
suerc, dOlllle de 75 a 100 f¡uintaux de
su¡;re, soil 95 au prix moyclI de SO fr.
le quilltal. . . . . . . . . . . . .. 7,000


La produetion de eette quantité de suere donne
lieu anx dépenses suivanLes :


Inléret du capital employé, 12 pour tOO l'an, sur 16,750
franes .... , . . . . . . . . 2,010 francs.


Salaires ct noun;iture des ouvnCl"s. . • 2,250
TOTAL ••••• 4,200 frane,;.


C' est-a-dirc que eeUe peti Le culture laisse un bé-
néfice net de 3,340 francs par an, indépendamment
du produit des hui! cuadras de terrain restant, qui
peuvent etre employées, soit a la meme culture, soit
a celIe du tabac, du eolonnier ou d'arbres fruitiers.


Dans le département de Cerrillos, dont le climat
est sain et agréable, on s'occupe principalement d'a-
griculture, quoique l'arrosement du sol soit plus
difficile, car l'eau est fournie aux canaux d'irrigation
par la riviere de la vallée du Toro, sltuée a une assez
grande distance. Le ma·is, le piment, la pistache de
Lerre, la pasteque, la pata Le, le froment, l' orge, les
reyeS, etc., etc., donnent de bonnes récoltes. Cer-
rillos renfcrme de bonnes carrieres de calcaire qui
alimentent sept fours a chaux.


Le département de Chicoana produit les memes
fruits que le précédent; mais, grace a un climat un




C!JAPITIl.E DEUXIEME.


peu plus chaud, la eulture du tabac est plus impor-
tante que toutes les autres.


Le ,département de Guachipas, situé au sud du
précédent, est tres-accidenté, eL son climat tres-varié,
chaud dans les plaines eL vallées, tempéré et meme
froid sur les hauLeurs. Les vallées sont tres·fertiles
eL produisent du froment de la meilleure qualité.
Les éLablissements de Guachipas, pour l' éleve des
hcstiaux, sont les meilleurs de la province, i'ol1 y
fahrique d'excellcl1Ls fromages, surtout a Caraguazi
eL Churquis.


Le chef-lion dn déparlement de Hosario de Cer-
rillos est distant de neuf licues de Salta. Ce déparlc-
ment jouit d'un climat tempéré eL est arrosé par de
nombreux cours d' eau qui favorisent l'industrje
agricole. Aux produits que l'on cultive dan s Gua-
chipas eL Cerrillos, il faut ajouter la rommo de terro
qui y est abondanLe el de tres-honne qnalité.


Les départements de Molinas, San Carlos, Carmen
et Caclli, sont siLués dans la grande valIée de Cal-
chafJui; ils jouissent d'ul1 c1imat tempéré. 011 y culo
liye le fl'oment, qui rend de J 2 a '14 pour 1, la vigne
quí foumit d'excellent raisin dont 011 fait de tres-bon
vin, la luzcrne qui serL ;'1 engraisser des hesLiaux,
enOn le poirier, le pommier, le pecher, eLe. - On
y 1~levc une grande quantité de mouLons, de chevres
et d'únes. Ces déparLemenls renferment aussi de
riches dépóls de ellivre, donL fJuelques-uns sont ex-
ploi tés eL fOllrnissent de bons minerais.


7




!l8 LA r.ONFÉOÉRATION ARGENTL'iE.
Le département de la Frontera del Sud, un des


plus grands de la province, offre un sol uni el boisé.
Son climat est chaud el convient a la culLlll'e du
tabac et du colonnier. II contient des sources d'eaux
thermales quijouissent d'ulle grande réputation pOUl'
le traitement des maladies de la peau. L'industl'ie.
principale des habilanls de la Frontera del Sud est
l'éleve des bestiaux.


Le département de Anta ou Rio del Valle s'étend
du nord au sud, de Santa Barbara et Maiz-Gordo, qui
le séparent de Jujuy. jUSqU'~1 la frontiere de San-
tiago del EsLero, el de l' ouest a l' est de la montagne
de Ebro, qui le sépare de Campo Sanlo, jusqu'a
Esquina Grande, sur le íleuye Vermejo. Le climat de
ee département est chaud, mais humide dans les
montagnes. La chaleur eL l'hurnidité donnenL nais-
sanee a des miasmes qui produisent des fiCHes in-
termiUenLes. Anta se li"re principalernent a l'(;l(~\'e
des besLiaux, qui se consomment dans la province d
'qui s'exportent en Bolivie et a Copiapo.


Oran forme une lieutenanee dll gouverncment tIc
Salta; il est situé entre la province de Jujuy, le
Vel'mejo et la Bolivie. Le territoire se divise en trois
"Seclions ou départements : la vi!le el'Oran eL ses en-
virons, Iruga el Santa VicLoria.


Le climat et le sol el'Oran lui ont acquis nne juste
['éputation pOUl' la culture eles produits ll'opicaux :
le cotonnier, la canne a sucre et le tabac y vien-
nent.a merveillc. Oran produit aussi d'exccJlclIles




, "


CIIAPITRE DEUXltME,


Ol'angcs que l'on exporte a Tupiza, Tarija et Potosi.
Les foréts fournissent aussi ue h'es-bons bois d(~
construction.


PROVINCE DE JUJt.:y.


Celte province, la plus septentrionale de la Confé-
déralion, a ÜO lieues du nord HU sud, et la meme
étcnuue ue l' est a l' ouesL. On calcule qu' elle a environ
3,750 licues carrées. Elle compte 33,Hl9 habitants,
dont 6,881 dans la ville de Jujuy, capitale de la
pl'ovince et siége du gouvernement provincial.


La province de Jujuy se divise en neuf Uépartc-
menLs :


La Puna, qui en comprend qnatre: Yav1, Rin-
conada, Cochinoca et Santa Catalina;


La Quehrada de Humahuaca, HlImallUaca el, Tum-
baya, deux;


Enfin les départements de la capitale, de Rio NegrG
el de Perico.


Dix-huit r¡"ieres 31'rosenL la province; ¡'une d'eJ-
les, le Rio Grande, esL navigable presque pl'CS dl~
la ville de Jujuy. Il existe aussi grand nombre dc
ruisseaux eL de laes. Au nord, le lac de Las Salinas,


'flui a onze licues de longuellr sur sepL de largeur,
fournit du sel d'llne parfaite hlancheur el d'lIne
grande pureté. L'on en exLrait annuellemcnt de
10 a 30,000 quinLaux, quantité suffisante pOUl' b
consomma lion intérieure eL pOllr l' exportation ; eette




1GO LA CONFÉDÉHATION AI\GENTINE.
extraction pourrait prendre -une proportion consi-
dérable si le débouché augmentait, cal' on peut COI1-
sidércr que les (JO ou 75 licues carrées qui forment
cet immense be ne sont autres qu'une saline iné-
puisable. A l'es1 du lac de sel, il existe deux lacs de
goud ron minéral d' excellente qualité.


Jujuy produit les f1'uits de toutes les zones, cal'
son climat varie suivant les localités et les éléva-
tlo115, depuis celui des tropiques jusqu'a cclui de:,-
régions polaires. On cultive le LIé, le mals, le riz,
les fcves, la pomme de terre; l'oranger, le corr05SO-
lier, le bananier, I'olivier, le péeher, le poi riel', le
pommier, la vigne, donnenl de tres-beaux et tres-
hons fruits. La canne a suere livre d'abondants pro-
dllits a quatre étaLlissements qui s'oceupent de cell!'
industrie.


Les foréts son t nombreuses el fournissent plus el('
trente especes de hois de construction et d' ébénis-
terie.


La province de Jujuy n'a pas été moins favorisé¡'
par la nature souS le rapport des richesses min¡:-
!'ales. Les montagnes du Gigante et du Toro ren-
ferment de riches et abondants gisements de cuivre,
de galene argentifere, d'étain el de fer. A la Puna,
la région la plus élevée du te1'1'iloire de J ujuy, el
dans les dépa1'lemenls de la Rinconada et de Santa
Catalina. il y a de riches gisements el'or, ~l peine
exploités ~l l'aide de procédés tres - imparülils. -
Sur clifférenls points de la province, Oll rencontrc de




CHAPITRE DEUXIEME. 101


In pierre a chaux ou calcaire, f[ui peut servir au:\.
t~onstruclions, et du gypse pour faire du pl:\tre.


On s' occupe aussi, dans quelques départements de
celte province, de l'éleve des bestiaux. Les moutons
tIc la Puna sont remarquables par leur taille, la
quantité de laine qn'ils produisent, ainsi que la
finesse, la longl1eur eL la propreté des toisons. Celte
bine est trcs-esLimée pour l' exportatíon; il n' est pas
rare de voir des toisons qui pesent de dix a douze
Ji\Tcs.


Le commerce d'exportation consiste p1'incipale-
ment en hétail de toutes espcces pour la l301i vio,
Sl1if, vi ande seche, 1aine, savon, elu-de-vio, sucre) ,
fromage, beUlTe, potasso, goudron, sel, cuirs tannés,
;¡midon de mandioca et de froment, riz, etc.


En '1855, il a été exporté de Jujuy, pour la Bolivie
el les provinces confédérées, une valeur de 266,Ü57
piast1'es, san s compler pou1' 51,000 piastros d'ol' en
poudre des mines de la Rinconada et Santa Ca-
talina.


Dans la meme année, on a importé de Boliyie :
3,000 ba\lols (le coca, sub~lallce que machent les llluiem',


,'alenr de. . . . . 51) ,000 píastrc,; 1
i 00 q1lintaux de cale . . . . . 4,000 ))


50 (le chocolaL . . . f ,GOO
500 de plomb el élain, 1,7 GO


TOTAL., • 4G,5GO piaslres.


1 LJ piaslrel'<lnt ciUlI frane:" et c'cst la yalem' r¡u'on doit Ini
,!ullller cll¡¡que rois qu'il est (lUesl~oll de ¡.iastre dans ce ¡¡ITl'.




r02 LA CONFÉ[)ÉRATlü~ AI\GE~TINE.
La navigation dn Yermejo donncra au commcrct'


el a l'industrie de cette province un grand déve-
loppement, car ceHe riviere facilitera le transport el
l' exportation de ses fiches produits naturels.


Le budget des reeettes et dépenses de la provinc('
de Jujuy a été fixé, pour 1855, ~l environ 150,000
franes.


PROVIl'iCE DE CA'fA)IARCA.


La province de Catamarea s' étend de l' oucsl (/
r t:sl entre les Andes et ses chainons. Elle esl formél'
de vallées el de montagnes qui e~lUrent du nonl au
~lHl. Quelques-unes de eelles-ei, a cause de lem
Ii',treme élévation, restent couvertes de neige tOl1te
l'année. Le sol est généralement sablonneux, maiE-
o}ll ['arrose sans aucune difflcuIté, grace aux nom-
brcuses rivieres qui arrosent la province; les diffé-
,"entes hauteurs des localités permettcnt la culture de~
plantes et des arbres de toules les régions. On cultiví'
ainsi avee succes, ~l Catamarca, la pomme de terre Ol!
le fromenl., et la canne a sucre Ol! le cotonnier.


La culture du cotonnier, qui es! appelée a exereer
lme grande importanee dans la Confédération et it
devenir un des artieles les plus importanls de son
exploitation, donne a Catamarca J'excellents rl:~ul­
tal~. Le coton deCatamarea a été appréei(S en Ellro¡w,
et il peul rivaliser avantageusemcnt arec le meillew'
~()l()n conuu. II n'est done pas inutile d'rntrel' dan"




CIIAPITRE DEUXIl~l\IE. 1 ()z¡
quclqucs dél:lilS relatifs a celte culture SI facilc el
si productive.


On choisit, pOUl' la plantation du cotonnier, un
sol sahlonneux. cal' on a remarqué que ceUe qualilé
de lerrain avait une grande influence sur la bl:ln-
cheur, la finesse et la 101lgueur du coton.


La terre se prépare au moyen de la charrue el de
la 1Ier5e, et l'on ouvre des sillons de quatre en quatre
pieds de distance, intervalle que l'on conserve aussi
entre les coLonniers. Ordinairement on place de
seize :'t vingt graines a l3 distance indiq uée, quoique
(luatre suffisent, afin que cellcs qui croissent aux
bords du semis protégent celles du centre contre
l'ardeur du soleil, qui pourrait sécher les jeunes
plantes, tres-sensibles a son action; il suffit d'une
joul'Ilée de fort soleil pour sécher toutes les plantes
naissantes. La graine doit avoir élé trempée dans
¡'eau pendanl vingt-quatre heures avant de semer,
afin ¡J'accéláer la germination, el elle doit etre
recouverte seulement d'un peu de terreo Lorsque
les plantes OH t atteint un picd de hauleur, on releve
la ten'e du coté du midi pour les garantir de l'ac-
tion du soleil et Ienr conserver le plus d'hurnidité
possible. A celle t;poque, l' on commen¡;e l' aITOSe-
illeut au moyen des canaux d'irrigation et ron neltoie
la plantation. En lIive1', on n'a1'rose point; mais, en
été, OH procede a celle opération au moins deux fois
par mOlSo


Lorsque l'on seme en aout, les colonniers pro-




lO~ LA CONFÉDÉnATION ARGENT¡r-;E.
duisent la premiere année, mais seulement la moi-
tié ou le tiers de la pro(luclion maximum. La plan-
lation est perpétuelle; et, si quclcllles pieds se
dessechent, on seme, pOllr les remplacer, de nOll-
velles plantesau printemps. Les colonniers gelent
en hiver; c'est pOlir cette raison qu'on a l'habitude
ue couper ou de hriser tous les ans les vieilles br:m-
ches a la fin de l'híyer, afin qu'clles n'cmpechcnt pas
les nouvelles de cI'oitre.


Si l'on prend pour base la culture d'llne étendue de
80,000 varas carrées, ce qlli fait a pcu prcs 5 hec-
tares 70 ares, qui admettent de 1,4 a 4ü,OOO piecls
de cotonnier, procluisant la premiere année de 2,000
i't 5,000 livrcs de coton ayec graines, la scconde, de
1,000 a 5,000, et la troisieme de 7,000 Ü í,:JÜO,
les bénéfices de l:J culture du cotonnieJ' pcuvenl s'es-
timer par le calcul sllivant:


VALEUR DU CAPITAL E}IPLOYÉ


Terraill ayee haie. . . . ....
Habilatioll.. . . . . . . . . ..
Dlrufs ae laIJ01!l', cltal'n:c, outik
Semcnce. . . . . . . .


ToT.\J..


DÉl'Ei'íSES AIi2\llFJ.L1:S


Intéret dn capital, 12 pOllr 100 )';¡,I ..
Sabire de l' omrier. . . . . .
AI'I'O~Cmellts. ... . . . . . . .
1!(~PCll.,CS ponr faire la rl'colle. . .


TOTAL.


500 (i·alle;;.
2jO
235 »)


·1:; ))
1,000 franC5.


120 frallr,.
450 !;


(JO !l
100


730 fl'anes.




rnOOUT


i '" ~lIllée, 2,jOO h.;l 8 fr. 7tí c. Jns 25 Jir.
·Ie '~';IOO a
::-.' 1), 7,:¡(lO a


105


85.\ fl'¿me,.
U)7~í
2,G2:í


D'ou il résultc (jlIC ccllc culture donne pOli\' bé-
IH~Jlce :


La pl'emi¡~,'l' all!ll'I:.
La ;;prolllll' ••.
La tl'oi,il'llll' pl ";lI¡\,;llllr,. .


145 fl'~lIr,;.
845


1,695


Ces chirCl'cs peuvenl rtre consid(:r6s comme rex-
pression dll résrdtat CfuC llonne, dans l'actualité, la
culture clu cotonníe\' il Catamarc:l.


La culture de la vigne a pour cons,:quencc la fa-
hrication du vin et de I'cau-de-vie, industrie qui a
une assez grande importanee el dont lcs procIuits
,,'exportent. Le tab:lc de Calamaren cst d'une honne
qnalité eL forme aussi une des branches de culture
dm1s eeUe province.


Dans queI(jues départements de la province. on
"'OCCllpC de l'élhe des Lestiaux, dont une partie
s'exporte :m Chili. L'inclustrie qui promet surtout de
!'aire la richesse de eatamarea, e'est ccHe des mines,
c¡ui a pl'is, dans ces dernieres annécs, un dévclop-
pement considér'ablc¡ dú aux ahondants gisemcnts
de minerai de euiYl'e, que l'on commcnce a exploiter
sur une asscz grande échelle : une seule mine de
cuivre a été vendue, l'an passé, au dela de 550,000
fl'ancs.


i
-;


;
~- :




'IOG LA CONFÉnÉRATlON AIlGEl\TINE.
Catamarea possede une popublionde 50,050 ames,


réparties entre la ville et les différenls déparlcrnenls,
qui sont au nombre de huil :
C~pitale. . . . . . . . . . .
fa nbonrgs. . . . . . . . . .
Dépal'lclllL'llls de Pil,tlra Dlallc,l.


de Allca,ll'. . .
de l' Alto. . . .
de l' Allllalt'al~ ..
de Salita Maria.
de DeJill. . .
de Tilloga,ta. .


5,150 habilallh.
6,8;;0


10,000
8,O()()


600
5,:;;:'0
'f,100
!¡,oon
5,500 JI


Calamarca enlretient des rclations cornmcrciales
ayec le Chili, la Boliyie el la plupart des pro\'inces
argentines.


Voici quelle a élé l'importance du cornmerce ex té-
rieur de Calamarca pcndanlla périocle déecnnalc d,'
184J a '1854 :


Mlllf'l" tele,.
CItCYClUX, id ..
Allcs, id.
nceuj~, id ... .
Moutons, id . .. .
CochcllilIe, arm1.lt".
ClImin. id.
Hai,in;, sees, id.
Eau-tle-\'je, ir/.
Fal'ine, id.
FrOJlldgr, id.


EXl'OnTATIO:'i •


llolivif'.


17,flOO
1,700
1,\l00


120


1)10
5711.
921


J5,rJGO


lhili. Provinl'c~ al'gcnline.o,o
1 f ,2GO J ,iOO


4(j5 200
250


5,100 1,100
1,\l00


i ,'252
7,OiO


;>,R04 7,720
168




CllAPITHE DEUXIJ~ME.
~;non, arrobcs. . . .
Talxle, id.
Cninc en banC', f¡uill-


laux ....•...
l'illll'ul, arro]J('''. . .
Figncs,;edtc" anobes.
~1()nll1l'as, piccl' ....
'J'issus tle ¡ainc ordi-


lIaire" piece ..
Yin, arrolles. . . .
Cololl, id.
CUil', (:\lIllé;;, pirce.
Anis, :l1'I'01(·s ••••


~88
17 ,817


400


JJ


))


'107


8,574


4,600
5,768
~7 ,420
2,420


;j,~OO
9,720
1,85G
4,100


175


Ces ;)rl ¡eles représentent, pour chacun de ces
mare]¡«(s, les valellrs sllÍvantes :


lloli lie. .
Cltili ..•
PI'O\in('(',;


1,7:.í7,855 franes.
76;j,~!)5


2,;:;6J ,605
4,884,935 fraile,.


IMPOIl.TATION.


Pendant la mcme période décennale, il a étl~ im-
porté a Catamarca, en marchandises d'outre-mer et
proclllÍls divcrs, pour les valeurs suiv,mtes :


Dn Chili. . . . . . . .. ~ ';J85,040 frailes.
n.·. Bolilir. . . . . . .. 17,570
01'.0; prolillCf'S arg(·lLlilH'o;. 2,ii21,MO


To1'.\I.. . . . .• 4,9:H,150 f!'aue,.


Le COllllllerce que Catamarca entretient avec les
ré)luhliques roisines et les provinces argentines




1 08 L A e o N F É D F. R A TI o l\' A R GEl\' T l N E.
se fait presque exclusivement a dos de mulct. Les
transports de CaLamaren a Valparaiso s'effeetuent en
<15 jours, par ~lendoza, eL le prix du fret est de
~ franes GO centimes les 2tí livres; - (le Cnlamarea
au Rosario, 13 jours, J fr. les 25 livres; - d()s
mines de euivre de Andalgala it Copiapo, J 8 jou!'s,
;¡ fr. 60 c.; - de Andalgala al! Rosario, 40 jours,
() fr.; - des mines de euivre de Sanla Maria it Co-
piapo, 18 jours, 5 fr. 60 c. - de Santa )!aria au
Rosario) 45 jours, G fr. 20 e.


PHOVINCE DE LA IlIOU.


CcUe pl'ovince est hornéc, au nonl, pal' celle de
eatamarea, a rest, par eelle de Cordo\'a, au sud,
par eelle de San Juan, el a l'ouest par la Cordili(\rc
des Andes, fluí la sépare du Chili. Elle a emiron
HiO lieues du sud au nord, et fGS de l'est a l'ouest.
Située sur le versant des Andes eL s'éLendant jusque
dans les plaines} elle offre a ses habilanLs les rl's-
sourees de trois i nd ustries importantes; )' exploi la-
fion des riehes mines de métaux précieux, l'agricul-
fure et l' éleve des hestiaux. Son el imaL est doux el
sain; au hauL des montagnes, il t~lit un f!'Oid cxees-
sir et il regne henueoup de vent.


La Rioja est arrosée par six rivicrcs, qui séparenl
les ehaines de montagnes ou ramifieations des Andes
qui la divisent, et dans lesqueJlcs cxistenL les riches
gisements d'or, d'argcnt, de cuivre, de nickel, ele.,




CIIAI'ITIl.E J)EL'XII~m.
flui forment une partie importante de sa richesse.
La chatne de monlagnes la plus riche est celle de
Famatina, située au milieu des autres.


Les proJuits de l'agrieulture eonsistent en fro-
ment, m:1ls, orge, etc. On y cultive la vigne, l'oli-
YÍer, le figuier, l'oranger, ]e eitronnier, etc. La
yigne produit d' excel1ent raisin, dont on fait du vin
asscz bon qui rcssemble uu madere et qui ponrrait
le l"cmpbeer si on le fabriquail avec soin. Chaque
picd de '!gne produit, terme moyen, trois bouteillcs
de vin, qui se ,end de 60 ~l 90 eentimes la bou-
!CilIe, suivant sa qualité.


Un vignoble d'une étendue d'environ deux hec-
tares conlient d'ordinaire 5,000 pieds de vigne.
L' enlretien du vignoble, la venuange, la fabrieation
uu vin el la mise en cave oceasionnent une dépense
de 5S0 franes; ce meme ,ignoble donne '150 hecto-
litres de vin, qui, yendu au plus bas prix de 60 ecn-
limes ]e litre, produil 9,000 francs, c'cst-a-clire
laisse un bénéfice net de 8,650 franes, qui n'exigc
certainement pas l' emploi d'un ca pi tal de 5 h
ü,OOO francs. La vigne donne du fruit a la seconde
annéc, el, a la troisieme, une récolte complete. Si
la uimculté du transport, qui ,loit se faire en grande
parlic tI dos de mulets pOU1' l' exporta"tion j usclu'a
Cordo\a, n'oecasionnait un fret assez élcvé, celle in-
dustrie seraÍt appelée a prendre un large dévelop-
pCJIlent. Quoi qu'il en soit, les vins de la Rioja se vcn-
dent bien el sonl recherehés surle marché de Cordora.




110 LA CONFÉDf;u:\TIO:'1 AIIGENTIXE.
Le salaire des ouvriers cullivateurs s'éleve a ~;;


ou 30 franes par mois.
La Rioja possede des forets qui fournissent en


abondance de hon el beau bois pom' la charpcnle.
rie et l' ébénisLcrie. Lcs plaincs sont courertes elc
bons paturages, el leur proxirnité des terrains snl pt:-
treux les rend encore plus favorables ü l'éll~Ye eL ;',
I'engraissement du Mtai!.


La province sc divise en sept dépnrtemenls : la
capitale, Farnatina, Guandaeol, Araneo, Fama, Lla-
nos cL Chepcs : ccux de Farnatina, Gmmdacol eL
Araneo cssentiellement livr'és a l'industrie des mi-
nes; ce!ui de Guandacol enlrctienL alissi beaueollp
de vignobles qui donnent de tres-bons vins.


Llanos et Chepes sonL les plus favorables pour J'é-
}¿~Ye du hétáil.


La Rioja, eapitale dc J:¡ provinee, esl une "ille ele
peu d'imporUUlce; sa population s'élcvc a peine il
4,000 ames. Villa Argentina OH ChileciLo, cllL'flieu
du département de Famatina, fondée seulemcnl il y
a peu d'années, esl appe!ée a avoir llPaucollp plth
d'importance que la ville de la Riojn, par sa proxi-
milé des riehes mines de Famalina, auxquelles ellt:
a du sa fondation.


La proyinee de la Rioja a export(S, en J 8:;;'), pOli r
pI us d' un mi Ilion de franes de produi ts, el son illl-
portalion a atteint, la rnernc ann(Se, la SOI11I1lC d(~
750,000 reunes.


Les J'cvenus dc l'adminislr<ltion provincialc s'él(~-




CIJAI'ITRE DEUXIl~~IE. 111
ven! h environ 50,000 francs; ils sufGsent pOI1l' cou-
\Tir ses dépenses.


CeHe province, si 1'ichemellt dotée par la natu1'e,
a beauconp souffert pepdnnt les guerres civiles; (;loi-
gnée du lilloral plus qll'aucune nutre, elle éprotlYe
le hesoin de voir ;¡méliorer les wúes de communica-
I ion. Malgré son élat aCluel, elle prospérera rnpicle-
ment des (Iue les capitaux et les hr!ls !lfflueront de
l'étrangcr pour I'exploilation de ses abondantcs mi-
nes, qUÍ doi"ent, sans allcun cloute, attirer s{(rieuse-
])lent ]'atlention des spéculateurs.


PHOVIXCE DE s.n JUA:\'.


CeUe pl'ovince, située le long de la Cordiliere des
Andes, a une surface d'environ 4,725 lieues cal'l'ées.
Elle est al'l'oséc par plusieurs l'i\'ióres; celles de San
.Juan, In plus importante. roule de l'ean douce et
prend sa SOUl'ce clans les Andes. De novcm bre it
mars, la CfUe des eam donne lieu a des déLorde-
ments (Iui fécondent les prairies situées sur ses
hords.


Sur la rive elroite, el a trois licues, est sÍtnée la
vi He capitale ele la province qui porte le meme nomo
Elle renferme pres de 20,000 Iwhitants. Les alen-
lours de la "ilIe sont parfaitemenl cllllivés. Lesjardins
et les vignobles donncnt d'excellenls fruits de ioutes
les especes connues en Europ~. La ville el ses envi-
!'OIlS son l arrosés par des canaux el 'irrigation rlui




112 LA COl\'Fl~IlÜATIO~ AlIGEi\Tll\E.
pl'ennenL l' eau a la riviere de San Juan el lui en
restituent }'excédant u nenf lienes plus has, par le~
petites rivieres Agua Neyra et Cochagual.


A [l'ois licues au sud de la "ille, commence le d(~­
parlement de Pozito, qui s' étend sur un plateau de
plus de 15,000 cuadras de terrains ferliles eL cou-
pés par des canaux d'irrigation. 4,000 ou 5 ,000
cuadras sont semées en luzerne el divisées par des
haies de peupliers el de saules, f{ui formenl de ma-
gnifiques youles lIe seize mell'es de Iargeur, el, croi-
sant la surface uans loutes les direclions, formenl
ues parceIles ue cent cuau ras carrécs.


A dix-huit lieues au sud de San .J lla u, 011 l'el1-
cOl1lre les grands élablissemenls cOIlsacrés ~t l' éll~ye
de bestiaux de Gllanacache, Berros, Pedernal et Ace-
quien, sur leversant de la Cordiliere.


Le département de Caucele, a quatre licues [t I'est
de l:t capitale, sur l'autre bord de la ri\iere, COlll-
prend une étendue de 80,000 cuadras carrées, donl
5,900 sont en culture. Ce département fournit a lui
seul la moitié du fromenL que produit la proyince.
La fertilité du sol est prodigieuse it Caucele, le fro-
ment re mi jusqu'u 240 pour 1, el les allLres Cl'-
réales dans la meme proportion. On fait lrois récoItr!'
sans avoir besoÍn de lahoul'el', ni serncl', sinon la
premiere fois. La premiel'e année 1'011 obticI11
240 pour 1, la seconde 1 JO, el la troisieme 80. 11
suftlt, apres la premicrc récoIte, d' omrir les canaux
d'irrigation a I'époque haLiluellc de l'arroscmenl, rt




CIlAPITTIE DEUXIl;IIIE. 115
les épis eL les graines qui sont restés sur le sol, sans
aueun tmv:lil pr~paratoire, donnent une magnifiqnc
récolLe. Apres eelle-cÍ, ron obtient de la meme
fa~on la troÍsieme récoltc, ¡'t laquelle suceede un ma-
gnificlue champ de Juzerne; cal' l' on ajoute au fro-
ment, lors des semailles, de la graine de luzerne,
alin d' obtenir ces magnifiques prairies artifieielles,
(luí durent une einquantajne d'années eL donnent de
si beaux produits a leurs propriétaires, qui les livrent
en paturage aux tro·upeaux de bestiaux, de chevaux,
destinés a l' exportation.


Au nonl de San Juan eL a quatre lieues, 90,000
cl¡adras carrées de terrain eonstituent le département
clu Salvador. On y trome de grands élablissemenls
semblables a ceux de Caucete.


Plus all nonl, il existe encore d'immenses champs
en culture, des terrains lrcs-fertiles et des forets qui
fournissent d' execllents Lois de eonstTuction.


A vingt-einrI lieues nord-ouest de la capitale, es!
située la ville de Jachal. dans une vallée de quatre-
vingts licues dans la Cordiliere. Le sol est fcr-
tile et arrosé par une riviere assez importante.
Environ ü,OOO cuadras earrées sont eultivées en lu-
zerne et beaucoup de champs consacrés a la culture
du froment, un des princi paux articles d' exportation
de la localité. La ville de Jachal a une population de
())OOO habitant8, et entretient des relations com-
merciales assez importantes avec les provinces mi-
nieres du Chili. Dans le départemenl de Jachal exis-


8 F' ....... ;.~-
~ c' .'/, Ji /'


,J""" ...


H~ ,~
~\fl.


, ' ..
. ,~f.


.' ~~I .":'




1J~ L\ r.o;\"rl~DÉRAT[ON ARGENTL\E.
tent les famcuses mines d'or et d'argcnL (le Guachi.


A l'ollest de San Juan l'on rcnconlre les vallées de
Pismanta, de Fucllllsion, fle Calingasl;1, UllulH el.
Zonda, toutes arrosées a]¡ondammeut par des cours
d'eau qui les fertilisent, et COllvertes fl'import:1nls
(~tahlisscUlents agricoles. Pismanla posserle des
sources thermales sulfurcuses et des mines de sel
gcml11C; Calingasta, des dópóls de s\llfal(~ de fel' el
d'alun; Zonda, des sources miné1'ales) des (lép¡)(s de
soufre et ele calcaire.


Jusqu'aux Andes, iI existe encore beallCOlJp de
vallées couvel'les de pl'ail'ies naturelles lJiell :/1'1'0-
sées, el des montagnes qui 1'enferment de nom-
breuses richesses mínéralcs a peine explol'écs.


On calcule qu'il existc, dans la province de San
Juan, 30,000 cuádras cal'l'ées de lllZcrne, (Jú ron
éieye plus de 25,000 hmufs qui s'exportent ¡1lI C/¡iJi,
eL une grande quantité de moutons, de che\',lllx r.L
de mulets, On compte 800,000 pieds de vignes, tlont
on retire du vin, de I'eau-cle-vie eldu raisin sec alí-
rncnlant un grand comm8rce iuLél'ieur eL extáieur.
Le froment est aussi un article Ímpol'lanL de l'indus-
trie agrÍcole de Sau Juan; OIl évalue, terme moyen,
};¡ p1'oduction iI. pI LIS de '150,000 hectolitl'cs.


La peche et la cltasse offl'ent aussi d'ahondanle"
re"ssources. Les riyjeres contiennent de magnili(lues
truites eL d'autres poissons exeellents.


Les transports se fout it dos de mulels; la eharge
de 375 a 400 Jivres, pOU\' un pareours de 300 licue",




ellA PITRE DEL'X [1~.llE. 1);'
(;oúle de 4:5 :'t GG franes. Les eharges de retour se
jlayent généralement GO pou!" 'i 00 en plus.


CeUe provinee, éminernment agricole, possede de
riches el nombl'eux dépots de minerais de toules
csp¡'~ces; elle ne peut done manquer d'atleindre rapi-
demcnt un haut degré de prospérité; cal', ~l lons les
avantages énumérés, iI faut encore ajouler la honlé
et la salllbrité de son climat, et le c:1ractere hospi-
talier de ses habitan1s.


~ren~oza ost hornée a l'ouest par les Ancles, au
nor(1 par la pl'ovincc de San Juan, qui a pou!' limite
avee elle le 52° degré de latiLudej á rest, la r¡viere
.\guaclero J:¡ sépare de San Luis; an sud, le déserL
Elle a une étcnrluc de J5 licues ele 1'e5L a l'ouest, et
de (ji- rlu nonl au sml.


La 1110itié de la prminee, siluée sur le vel'sant de
)a Conlilierc, est montagneuse; l'autre moitié, qui
forme la pal'lie sud-esi, est plus unie et p1'ésenLe de
~Tandes plaines. Les Andes clivisent Mcndoza en t1'ois
grandes vallées, eclles de Uspatlata, de la eapitalc
ou cité de Mendoza, et eclle de nio; el heaucoup
(l':ll1lres ravins arrosés, eOll1me ces \'allées, par des
rivieres ou 1'uisseaux qui se l'éunissent pour formel'
(Iem fleuves, celui de ~lendoza, qni se jette dans les
laes de Guanaeache, 0.t le Tutluyan, qui se peru dans
k lae Behedero.




116 LA CONFÉDÉRATION ARGENTINE.
Menuoza est une province agricole, el en meme


temps un centre commercial par sa position sU!' la
route dU.Chili. Le climat est tres-sec; il y plcut lt'es-
rarement, eL le sol en serait stérile, si les nombreux
cours d'eau n'avaient favorisé un systeme d'irriga-
tion arlificiel parfait. 'fous les arbres fruitiers d'Eu-
rope s'y cultivenL avec succes et uonnent de tres-bons
fruits. La vigne produi t d' excellents raisins, uont Oll
fabrique du vin et ue l'eau-ue-vie ue bonne qualité.
La culture du hlé s'y fait sur une grande échelle; le
grain est réduit en farine qui s'exporte vcrs les au-
tres provinces. L' exporlation des fruils secs, raisins,
figues, peches, uoix, etc., es! alls5i tres-importante.


En 1855, on a exporté par le pori du Bosario;
provenance de Mendoza:


Fariuc de frol1lcn{.
Noix ......
naj~ills secs. .
Figues seches.
Peches id.
Autl'CS fruits secs. .
FcYrs el haricots sets ..


14,411 rjnilllaux.
5,452


20,115
3,5~íO
8,210
5,234
4,341


Ces chiffres ne représentent fIu' une tres - pel1te
parlie de la production; car, outre la consommatioH.
qui se fait de ces arLicles dans les provinces argen-
tines, l' exportation au Chili en est tres-consiell:rable,
de meme que celJe uu vin et de l'eau-ele-vie.


L'éleve des vers a soie el la culture dll múricl'
conslituaient une industric importante qui pl'olltcl-




ClIAPITRE DEUXIEME. H7


tail de magnillques résultats pOUl' la richesse et l'a-
hondance de ses produits; une grande partie des vi-
gnobles avaienL été trclllsformés en plantations de
múeie1's, 101'squ' en 1851 les vers a soie furent atta-
qués d'une maladie qui amena la ruine de cette in-
dustrie naissanLe. On a aLLrilJUé le mal a !'espece de
murier dont les fcuilles servaient d'aliment aux vers
a soie, et qui éLait le multicaule; on essaye mainte-
JlanL d'jntroduirc de nouvelles semen ces et des mu-
riers d'autre espece. II est :1 espércr que ces efforts
11e seronL pas vains, cal' cetle industrie offre de
grands avantages clans des conLrées OU les frets sont
}ii élevés, puisque ces produits, sous un peLit volume,
représentent de fortes valeurs.


Mendoza est la province la mieux cultivée de la
COIlfédél'alion. 11 exisLe d'immenses enclos semés de
luzeme, eL dans lesqueIs on fait pallee le bétaiI des-
tiné a l' exporlation vers le Chili; celte seule h1'anche
d'agriculture rapporte des sommes immenses aux
propriélaires des champs de luzerne. L' on com-
mence ;\ cultiycr le lhé, le tabac, le chanv1'e, qui
fournissent de hons produits. Lcs a1'bres forcstiers
(l'Europe des meilleUl'es essenccs y ont élé acclima-
tés: le chene, l' orme gras, le hois blanc, lc peu-


- plie1'; ce demier foumit déjtl toules les planches né-
cessaires pour les caisses employées a l'exportation
des f1'uits secs, qui auparavant s'embnllaient clans
des peaux : l'osie1' a été inl1'oduit ces dernie1'es an-
nées avec heallcoup de SllCCeS.




118 LA COl\'FI~DÉRATION ARGENTINE.
L'exploitation des mines forme aussi une hranelw


de ¡'industrie ele Mendoza, et il est pcrmis de croiro
flu'elle sera des plus importanles. JI existe des minc:-.
d'argent, de cuine, de fer, etc.; des carril~res ([(.
marhre, de gypse, d'anloise, d'albútre, cte.; des gi-
scments de torres a polerie, a [::tIenco et ü po1'o('-
bine, des dépóls de goudron minéral el de trt'·~­
lJonne houille.


La province se divise en huit déparlcments; la
capitale est la ville de ~lendoza, siluée ;\ 7:-10 mei1'o!'
au-dessus <In niveau de la mor, el don! la poplllatjoll
est d' environ 18,000 ttmes.
~Iendoza est entollI'ée de superhes jardins, biel!


cllltivés, et qui rondent ce séjour lres-agréahle. En
étt;, les eaux minérales de 1301'bollol1, situéos a pou
de liouos de la cité, attirent de nomhreux voyagelll'i'.


Le sud de la province de Mondoza, presque désel'l
aujounl'hui a cause du voisinage des tribus d'In-
diens, est destiné, ayec lo temps, ;\ etre une des
meilleures padies de son ter1'iloi1'e pOUl' ¡'industrie
agrienlc, cal' le sol esl trcs-forlile et arrasé par de
nomJ¡r'eux cours cl'oau.


rnOYJ:\"CE nE SA:'i LUIS.


San Luis est située enlre les priwinces de Cor-
dOYJ, San Juan el 'ielldoza, et le d,;scrt qui l'unit :\
cclle de 13uenos-.\yros. La partie peuplée de la pro-
,incc de San Luis esl formée de cleux grandes diyi-




CIlAPITIlE nEUXIE}IE. 1 !!l
sions : la prel11iere, au nord de la ville capitale du
meme nom el du chemin qui condllit au Chili, entre
les I'ivieres AguaLlero el Quinto, et les monlagnes
(l'ú les ayoisinenl, la Carolina a l'ouesl, et la Varela
~I l' esl. Ce terrain est alternalivement plat el mon-
tueux, il contienl des hois, Jes laes el des rivieres;
le sol est lres-yarié el renferme des mines de llif-
férents métaux, 01', cuine, plomh argenlif(~re,
fer, cte., etc. La seconde, au sud et au sud-esl. de
San Luis, en s'approclwnt clu Rio Quinto: e'est une
itnl11ense plaine eouverte d'excellentes prairies, OU
paissaien t jadis des millions de tetes lle hétail qui ont
été la proie des lmliens du désert. Depuis 1852, les
invasions ayant cessé et la fronLiere étant mieux dé-
fenduo, ces helles plaines eommencent a se repeu-
pIel' d'étahlisscUlcnts pour l'élhe (Iu lJétail.


Les nlOulonsdu nonldeSan Luis proJuisentla laine
la meillenre et la plus estimée de la Confédération.


CeUe provinee n'a pas d'autre industrie (Iue celle
du patnrage el du tissage de gro5sieres éLoffcs de
laine. Elle fa i L un eommeree d' échange avec les ln-
dicns qui apporlent dn déscrt des cuirs el des tissus
de laine pOUl' recevoir des articles européens, de
l'eau-de-vie et du tabaco


Des monlagnes de la Carolina el du Cerro Hico}
l'on extrait de petites quantltés d'o!'. ectte exploita-
tion prendraiL heaueoup d'imporl;¡nce si }' on cnLre-
prenait l'épuisement des eaux quí ont inondé les.
mines exploÍtI;es du temps des Espagnols.





1'.W LA CONFÉDÉRATION ARGE:'!TIl\:I~.
La province de San Luis se divise en huit dépar-


tements :


l' Lac~pit[\1c.
2° ~~ladillo ..
5' Morro ...
4" Renea. . ,
JO Salita BarLaril.
(lo) Quinco. . ..
7- Siln FI'[\llci,r:o.
8' Nogoli .... ,


TOTAL ..


;),000 ItalJitanh.
5,200
2,000
5,000
G,OOO
4,000
4,000
5,800 »


32,000 haIJil;mls.


GUAl\"D CHACO AUGEi\'TI'i.


Ce vas te terri toire, excl usi vcment peuplé de tri-
bus d'Indiens sáuvages dont il est clifl1cile de calculer
le nombre, que, d'ailleurs, }'on ne croit pas consi-
dérable, est borné a I'est par les fleuves Parana et
Paraguay; au non}, par le 22c degré de latiturle sud
depuis son point de rencontre avec le fleuve clu Pa-
raguay jusqu'a la province de Tarifa; a l'ouest, par
les provinces de Salta, Tucum::m et Santiago del Es-
tero; au sud, par ecHe de Santa Fé. Celte grande
étendue de terrain présente un peu d'ondlllations,
sa surface est couverte prcsque parlout d'llnc cou-
che épaissc de terre végétale d'une grande ferLililé.
CcUe conlrée offre dc tres·bons pUluragcs qu'arro-
sen1 trois grands fleuves, Salado, Vcrmejo et Pilco-
mayo, 'C!t de nombreuses rivicres aux bords desquellcs




e 11 AP IT n E D E U X 1 inl E. 121


ü:istenL d'immenses foret.s renfermanL de magnit1-
(1 ues ill'}¡res d' especes Lres-Yariées.


Le Chaco posscrle nussi lIne infinité ele bcs, dúnt
(1 ue!(! ues-uns el 'une grnntle étendue.


Le elimat du Chaco varie, suivant les localitt(s,
entre celui (le Corrientes et <lu Pnraguay; les cha-
lems sont fortes en étl:, et I'nlmosphere g(;nérale-
ment humille.


Les Ineliens flui hahitenl ce territ.oire sont eonnus
sous le 110m de Tobas, Abipones, Matagu:ryos, )Ioco-
ríes, cte. lis sonL presque constamment en guerrc
entre eux. Ce sont les Mocovies, qui, d'ordinaire,
font des incnrsions dan s les provinces de Cordo"a,
Santa Fé et Santiago del Estero. Les tribus quí oc-
cupent la partie du Chaco limitrophe de Tucuman,
de Salta et de Jujuy, sont. moins hostiles a la civilisa-
lion; un grand nOlllbre d'entre eux ront travaillcl'
flans les plantations'de canne et les fallriques de su-
ere de ces provinces. Les Tohas qui sont établis vis-
a,vis ele Corrientes s'occupent ele la coupe des bois
(lU'ils vont vendre dans ccUe ville, et heallcollp d'en-
Ire cux vont meme travaillcr a CorrienLes. Les armes
.les Tohas sont la lance et l'arc qu'ils manienL avcc
heaucoup d'}¡abileté. Les Mocovics se servent de la
,lance!.


! :\"OllS crO~'(lm dc\'oil' ~Pl't'kr ratlelltioll du lectelll' Sil\' un tnl-
"Iil tn's-illtt"I'CS';ult de 31. Alllétl .. ,c Jacqw'';, illsl'ré tlaw; la lIevue
¡le Paris, Jil'r. dll 1" pl dll 1" mars 1857, el intitulé: Eotclll'SiollS




122 LA CONfÉOÉUATIO:\ ,\I\(jE~TI\E.


H


nichcsses IlIln:"Til!t'S el {·t;ll de rilldll~tric lIlinir"l'c d¡lIlS ks (lIí'!él'cllt¡·, ...
PI'OyillCf'S. - Carl'it~l'cs el i'Olll'.:i ú ch:wx dall~ la pro, i!lee tfElIll'e Hiü ":,


Les proYlnCeS Jl'genlines I'lvel'<1mes lle" lIeuvcs
Pal'ana et Uruguay se composent en grande pal'liü


dl/ilS fintériclIl' de la Con!il¡{¡lraliciI Ar(]el/tillc. - Le ¡lía Slll(/lI(l
('{ le Chaco.


L'aulel1l' ayait pl'i, pal'L il UIl!' P\l,,"<1il ion chalW',p l['e);\,lol'('1' k
lC'rritoil'l' dl" rll\ irull" dI' Ch:ll'ao, ;¡fin ¡j';lsSllrCI' el de I'cmJe!', au
]¡(',Oill, 11's fronlii']'(,s des l'ro\ill 1',. Ce, adil'll" cUllti{'lIlll'lIt 11' r~­
{'it de J'l'\p,\¡litiol1; ils l'l'Uil'J'llil'llt des n'II,C'i~m'lllI:llb Il1l'i"I1\ ,m
J,'s lll<:mlr, des !lldic!I', dl'S ,h"1;1ib Slll'·Jl" JII'O,!ildiuw; 1111 sul, l'l
l{mt rcssol'lil' tuus Il'S ayallt;¡¡.:t's '1"1' 1'J'0l1ll'llt'111 il r011li~T:iliulllt'­
I'l'ssour('es Íllllllensl''; Ü'Ull l'ay, redile alxll1l1ull11l', !I0lll' aiusi ,lin',
aux eXl'llr~ioll:-5 YagahUlldl'~ des lH'llpl:ules Satnagl':;.


Ponr IW p~s gro,""i!' nolre' YOlnIlH' outre JIlesu]'t', 1l1lW; 11011'
SOlllllles ahstl'llu, i\ I'Pgrrt, de fain' an (l'~mlil dl~ i\1" .bn[1](''; '!l'
llOlnl)l'eux t'lllpl'Ullh. ~Oll;-; lIP pOUYOIl:-., tnnt('t'oi:-;, l't":..;Í,'-.tel' an plili:--il'
de l'l'IH'o¡luire 11u,'1111I1',-u1\(,' des 1 "Ill';' s!',; dwkul'l'\lSl'"' I'~II' Ir'l[llt'lll"
il ;lp11t'lle les ¡"llligr,1I1!s ypro ('es IOllll'~l's [;1\ ori"',(,, du t:Í,'!.


« La Culolli:;a(ioll anllt' e serait d,'jil, 1 al' "Ik-llll:lllt', {'JI lIlL'llll'
[I'1t1I'S '1\1\11;1' SOl1r(',' de ridlt',,"e ;\S:iUI'I"e et pOli!' les 1'01011' el] Oll!'
¡,. l';l~S, 1111l1111y!'ll di' ,V'fplls!' )iuur ce (ll'miel'. UU'011 r<1]1I1l'lk dollt
ir ¡;-['auds cris, el lit'l', par (uu:; ]¡o:i llloYl'IlS ]lossihll's, n\\ prix d,' ton:"
Jl'S sacrilices, 011 la secomle el lill la 1'1'1Ilt'ge. La li],I"I';lIitl"' rO'l i .. i ]'111'
lju"une Yl'!'tll, (,"pst \\111' bOIlI1" :l1T:tin'","". rOllO' lollS <¡l\i, tI;1lh le,
rang;; pressl's de la PII]1uhllion elll'OIIl"!'I111P, 1l";\\"t"Z p\\ II'OIlYC')' \"oln'
place au soleil, el YUlb ¿mtres I;\li, d;\Il,; ks CÍll'S tU111ltitlj,'1\:i,'S Ii,,-
LJonb de rOcéall, l'l'slez al tarlli's <tU\ ('balICe" tI"Ull salail'c clli,tit' ,'1




e lL\ P 11'1\ E DELX Il~ME.


de lerrGins d'alluvion el de tcnains seeondaires et
lertiaires, tGlldis r¡ue eelles qlli se rapprochcnt des
AlIlles sont form(;cs de lerr;¡ins primilifs.


Si 1'on p;¡rcourlla Cordiliere derlUis les confins de
la pro\"ince de Mel1doza au sud jusqu' ú l' é(luateul',
¡'examen des riches mines de mélam:. préciellx, eu
acL!vité OH alJandonnécs, sur' une alls~i gr;¡ncle élen-
,11le, démonlrera (ple le \'ers;¡nt orienlil¡ des Ande~
esl au lllOins anssi l'iche (Iue le Yel'sant occidental.
En se limitanl ;tu territoire GL'genlin, nOllS renCOI1-


l't'écniJ't·, .... i rOH."; {'ll ¡\Y('L le p(¡l1\oil', si \"OH~ '"uus ~C'lltcz da COlll'<!;":P
l'l de la run't', ,i lons t\l;'" biluriellx d SOhlb. s'il YOHS l'este elllill
(l'ar il bnl ('da l'IICOI'(') qUl'll\lll'S milH'ps l'i'SSOllI'Ce,; pon\' confit'l' '1
la 1t'n,' lll\l'I'\llt'S Sl'IlIl'l1n'S (,t :ltlcwlre qn'elJe \0115 les l'ende ;111
1't'1l11l1'1t" UlliSSl'Z-\O\lS. d \l'n,'z il'i arl'l' cOIlJi:m(','_ -rons trollYpj'('z.
d:l!l.' el'.' jll:liIH" loillt:lill"s í'I d('Si'!'ll'S. qni H'att.-utl"lll. 1,oUI' ';l'
('oll\]'il' de IIIOi'''(lIIS I'! d" I'rlli(,;. (j\ll' I'I'i'!'Ul't rlt' H!~ !Iras, HU C;lllllC
qu,' lit' 1 ruublt:I'Oll 1 poilll 1", :lgilalioll' de la l,olili'lue"". "ou, )'
II'ull\'l'J'('Z ('uliu 1111,' j'opul:\tiull dou('(', :l!lli,' de 1',"le;lllg'el', l't·,ifilléf'
(,1 sl'niabll', flni \ OU, l'l'ekra raid" 11,' S", hras pi le \¡l"nélice ti"
.'Oll h:1hitw]r (ln p:lyS. ('11 relour l¡'nu" poigné\' llP 1I1ai, el ¡le (pli'l-
qUI'S le('uJls de ndlnre off,'rles :11'l'~ ¡¡miti,', Qlul\l ü la terre, \Olb
1;\ (·Ollll;li~;...:('z, si roas (iY¡'Z In t'r~ p<lgt'S : tl'(\s-,li\'c;fse v~n' ~;l'S (111,'1-
lil .. ·.,. lIJ"i" 1l1\1jUl\rS [('COlld,' ~ tr::Yl'I'S<"l' [la!' 1\ll(' l'i\'i(~rl' na\ig-ahl(·
Ijlli fUlll"llil. 01111'" srs irrigal io]]s Ilatnl'ell .. s, nil instl'llJ\H'nl ,10('i1,'
;'¡ 101110' irl'i,~atiull arlifit-i,'lle, i'dl:mfl'i'l' p:11' un suh'il gl"nél"t'\(\ f]ui
1;1 l'i"'(lIlt1(, sallS la hl'l'Il,'l'. d:(' ,',1 jll'ujll'l' it IUIL(¡>:i les t'ullure;;, t'I
\'OIlS l't'II:lI':I lotls 1,0' fruils, ""U:<; ¡\ps trupi'\lll'S (,Olllllll' ('l'U\ de>
[(""iUllS 1('lJlpi'!"'l''';. Au Iml11 de jll'n de llloi", dI:- ama pOlll'l'n {t
10m \(b lll'soillS; an 1lOllt dI' l'l'll d':\I\n,'(':', t'!le \'OUS aura fail,
]¡I'IlI'l'lIX el ri..II('s, si \:¡ r()rtnllt~ d ]¡o l,olllll'ul' cOll~istelll. COlllll!('
,jI' le> ,J'UIS, d:lIlS 1':ll'tilit:', I',"~II"(' (\'nn tl'al'ail pl'ollnrlif. (]1\i ,1CHIII('
:![I 11':11 :,ill"1I1' 1(' llél'(''isail't' 1'"1l1' Ini-llll\IIlI' t'I le Slll,cl'flu pon!' son
I:ro¡haill, 1)




12í L A e o N F t: DÉ n A TI Ü N A 1\ l; E N T 1 ~ E.
trerons, au snd de la rl'ovince de Mendoza, la fa-
meuse monlagne de Payen, courerte de mines
d'argent qui ont été cxploitées autrefois el SOlÜ au-
jourd'hui au pOllvoir des Indiens sauvages; en <:011-
tinuant an nonl, les mines Uspallata, riches en mi-
nel'ais d'or, d'argent et de cllivre. Plus :1Il nonl en-
eore, la province de San Juan offre les mines fI'or de
Galihan el de Guachi, dont l'exploitation est res-
treinte, et celles d'argent et ue clIiue un Pie de
Palo; a l'esl de ces mines, les célebres mines (rOl'
de la Carolina, dnlls la provinee de San Luis, d cel-
les d'argent de Cordora. En suiv::mt de nouvcau la
Iigne de la Cordiliere, au nonl de San Juan, on 1'el1-
contre la fameuse ehaine de rnontagnes de FamaLina,
qui contient d'imrnenses l'ichesses en minerais tI'OI'
eL tI'argent. Plus au nonl encore, les mines d'or,
d'argent et de euivre de AneoJ1fluija, dans la pro-
v¡nce de Calamal'ea, eL, a rest de eelles-ci, ecHes
d'argent de Huaschascienega, de la province de Tu-
cuman; enfin, au llord et sur les confins de la pro-
vince dll Jujny, les riches minerais d'or de la Hin-
conada, et ceux d'argent et de cllivre des rnonlagncs
du Toro et du Gigante.


L'espace compris entre ces mines a été ü peine
foulé par le pied de I'ho111111e depuis l'époflue de la
conquete de I'Amórique, et, s'íll'a ÓLÓ, lcs pcrson-
Des qui 1'0nt parcouru avaient a peine ulle ic1ée de
ce (Ine pourrail etre une mine. Il y a nécessaircment
dans ces contróes, OU sonl dissóminées tant de ri-




f: 1I A P l T n E D E U X 1 E ~I E. 125
chesses en partie eneore ineonnlles, fo1't pen de gens
all eou1'ant des travaux des mines. Leur exploitalion
offre un ehamp d'opéralion immense aux explora-
frurs illlelligenls, lOl1s deslinés u faire des déeouvertes
d'une grande valenr, et dont la propriété leur est
assurée par les lois sur les mines en vigueUl' dans la
Confl\déralion 1.


Les richesses rninéralcs que renfermcnt la ehaine
des Andes el ses ramifications, depuis le détroit de
Magellan jusqu'u l'isthme de Panama, ne 50nt pas
des raits connlls par l'exploitation aetuelle, ils le 50nt
depuis longlempsi 1'01' el I'argent qlle les Espagnols
ont C\portés de ces r6gions le prollvent jusqu'u l'é-
,·idenee.


I Lp" ]¡.i, 1'11 ,igueur sout ks onlOllnances espagllol!';, sur Ics
llIiIH''', d:lIIs les parties ({ni ¡¡'out pas l'l~ lIlodili,·:,'s par des lois du
gOllrPl'IlPllll'nt fé,léral argenlin.


Ce, ol',lol1nancl's conl't'dent la llIillC il ¡-elui ([ni b dérou\Tc, d:lIls
liul'l'[lH' terrain que ce ,uiL; lIlais elll's exig·eaicnt, ]lum' l'1l COIlH'r-
\('1' 1:1 propriétl\, qm'les tr:m\llX ne fnsscnt pas inlen'ollljlus pinO' dc
tl'oi" 1II0i", l.", statuts dI' finances ont llIodifi,': cr, poillt; IC's millPs
so1l1 sujdlr, :', 100 franes (le rOlltrihulioll annnelle, et il esl pennis
d,'les l:ti",!'r illexp[oitées S:lI1S etrc IJédlú ,le ses droits, (A ppcnrlicr K.)


Lile lui du cOlIgrés Il>gislatif, de dL'Celllbl'e I !l:í4, assimilc It·s
llIilll'" de ch:trhon dI' terre anx :mlres lllines, rl"'l'ogP:lI1t aillsi il l'nr-
dnllll:lIlce pspag-Ilo!t\ qui dOl1lwit la pr0l'rit':t(: tle la mine dc char-
hl\1l :lll ¡-roprid:tin' t1u tcrrain Olt die existe. (Appl'lIllice L,)


te, mét:mx (\'01', ¡\'argcnt el de milTc, et \es 1I1inerais soumis,
jn,,'¡u':IlI (j :lOút 18~;), it (ks droits d't'xportation, 0111 I',té r1écbrl:s
lilon', ir la surtir, I't, en melue telllps, la loi dc cl'lle memc date a
p'l'Illis ['eul rée lihre tk c1roits am hrilJ1H:s réJ'raclail't's, au mercUl'e,
:nl.\ machinrs el :Il'p:n'l'ils I'olllpll'h, el aux outils dcstilll"s ;1 rex-
1'1\\ilalion de, luines l't trailellll'lll des luitler,li,;, (Appeudicc M.)


..




12G LA COl'iFÉIlÉfiATIO:í AHGENTIl'íE.
La Confédération non-seulemenl posscclc de~ mi-


lIes d'o!', d'argenl d d,; cuivrc, clle eompte llussi
parmi ses produetions mim:rales le~ plus importan-
tes: le plomh, le fer, le zinc, le nickel, l'anlimoinc,
le bismuth, l'étain, le mercurc, l'arsenic, le suufre,
le sel, le salpetre, l'alun; -le granil, le porpllyrc, .
l'émel\Huie, le saphir, la tOp;lZC, l'am6lhysle, la COl'-
Dnline, l'agatc; des grós de toul.es cspeees, des cal-
caires, des l11t1rh1'es; l'anlhl'aeile el la llOuille; des
hilumes, de l'asphalte; des argiles, des mames, des
:cables; les ocres j~une el rouge; le kaolin et les ter-
I'es ti polcl'ie; la plomhagine, l'amiallte, ele., ele.


En général, l'exploital.ion (les mines el le traite-
ment des minerais offl'Cllt peu de diffieultés, car t0111
(',ontl'ihue a facilite1' l:es opl)l'ations: le pen dc pl'U-
rondenr des mines, le bas pl'ix des animaux, l'ahon-
dance du comhnslilJlc el des fondnn!s, les GOlll'S
d'eau. ctc. L'unirluO obst.ado que 1'onl:ol1l1'c ('indus-
trie m inióre pon r acqlH5rir dll déyeloppement, c' es! It~
manque d'ouvriers, ohslado quc l'émigl'nlion esL ap·
peléc ~ faire disparaltrc, <l son propre proflL el ;', ~llli
(Je l'accl'OiSSClllcnt ele la richessc de];1 COllf(~rl(~ratiol1.


L'irnmigration destinéc aux ttayaux eles mines !le
rCllconlrcraiL alleUlle difficulL(' d'acdimaLation, parl:c
<Iu'(Slanl réparlies su!' lInc grande (:lellllue en lali-
Inde et ti des hauLeul's différcntes, elles ofrrent lou-
tes les conditions diversl's, el par l:ons¡)queIlL sonl
:-llsl:cplihles (l'allmoltre des Irayaillcul's de [I)US le~
pa)'s du monde.




CIIAPITnE DEU'\IE1/E. 12i
,Tusqu'it présent. l'exploitntion des mines a eu lien


sur une trop petite échelle; fous les jours il est fait
{le nouvelles découvertes, mais ces richesses res-
lent enfouies dans le sein de la terre, cal' il n'y a ni
hras ni capitaux suffisants pour donner 11 ceLLe in-
dustrie l'activité qu'elle est appelée a avoi!' plus tare!.


11 n'y a pnsde doute que de grandes compagnies
étrangeres, qui se formeraient dans le hut de ]' ex-
ploirnlion des mines de la Confédération, rencontre-
rnient des avantages immenses, cal' elles pourraient
se procurer la propl'iété des meilleures mines d'ar-
gent eL de cuivre a Irl's-bon prix; el, en employant .
les pl'océdés nouveaux et mécaniqlles pour l'extl'ac-
Lion des minerais et leur trailement, et en appclant
des ingénieul's habiles a la direction des travaux,
011 augmenterairle renrlemenL tallt en écohomisant le
travail de I'homme, qui est. la partie la plus coUteuse
de l'exploitalion.


La Conféclération Argentine a été représentée ,1
l'Exposilion unive¡;selIe de Pal'is, en J855, par une
magnifiJlue colleclion de minéraux qui a ohtenu ulle
mention honorifique el une médailIe de la société
universelIe de Londres, poul' l'encouragement aux arls
el Ü l'induslrie; elle faít aujourd'hui parlie du musée
de I'école impériale des mines de Paris.


CeUe colIection contenait des bloes de cuivre ét
de galene argentifere quí ne pesaient pas 1110ins de
300 Ü 100 livres, et elle se cOl11posait de J 82 abou-
r issants de mines différentcs de diverscs provinces :




'128 cO;,\Ff~DÉnATIOX AHGEl'ITINE.
Cordora : Cui\Tes, hIende, gall~ne argenlif¡·l'l',


fer el 01'.
Calamarca : CuiVI'es, nickcl, argent et fer.
La fiioja : 01', argent natif, galene argentJfl'l'e,


cuivre, nickel.
Salta: Kaolin, sel gemmc, sables, ele.
Entre Rios : Carbonate de chaux, pier1'c mCllliere,


pierre a aiguiser, qual'lz, ocres, clc.
Les autres provinces Ile purent concourir pal'


suite du défaut de lernps pour l'envoi des llIinéraux.
Les plus riches d'entre elles sont celles de la Hioja,
Catamarca, MencIoza, Cordora, Tucurnan, San Llli~,
San Juan, Jujuy el Salta.


CATA)fARC.\'


L'aspcct de eelle province est tn!s-ral'ié, de mcme
que son climal, en raison des différentcs hautcul'~
de ses dépa1'lements, de leur distance a la Conliliel'l'
des. Andes et de l'influence des foréls el rnonlagll(,~
inté1'ieures.


Trois ehalnes de montagnes principales di,iscnl
la province, elles courenl du nord au sud: le:,
b1'anches de la Cordiliere eles A ndes a l' Ollcst, la
chaine de montagnes de Amb:1te unie a celle tIc All-


ce


conquija au centre, d celle de AilC:1sle a l'csl.
Les chalnes ue lIlontagncs el leurs ramifil:atiollS


renrerment d'imlllenses richesses minéralcs, }len
connues jusclu'a p1'ésent, fjuoique duranl l:l~S ciu!j




CIIAPITRE DEUXIEME. 129


dernieres années il ait été concédé plus de 150 mines
d'or, u'argent, de cuivre, de nickel.


Or et argel/t. - L' Anconquija est formée de roches
primi ti ves; on y reneontre également des roches ap-
parlenant aux terrains secondaires. Au norel de eette
chaine de montagnes, au milieu du gneiss, on a
déeouvert des mines cl'argent tres-importantes, entre
.mtres la Peregrina el la DesiderÍa; la premierc est
de chlorure d'argent, qui se présente en masses
irrégulicrcs et mamelonnées; la seconuc, ue sulfure
U' argent et de plomb.


l' AneOIll[uija et ses ramifications, parmi lesquelles
Santa Maria, comptent aujourd'hui plus de quatre-
"vingts mines dénoncées; quelques-unes sont déjA en
voie d' exploitation. Ancaste en posscde également
un granel nomhre.


Les mines el' 01' qui ont été elénoncées son! au nom-
hre de huit, réparties dan s les monlagnes uc Ancon-
quija, Santa Maria, Atajo, Ancaste et Belen.


Les mines d' argent donnent de 200 a 1,400 marcs
d'argent pour une caisse de minerai, et eelles d'o1'
donnentjusqu'a cent onces de métal pur 1.


Cuivre. - Les mines de cuine les plus impor-
tantes sont sítuées dans la chaine de Atajo, ramifica-
tion de ccIle d' Anconquija, qll), contraircment aux


t r ne caissc de Illinrrai pese 64 quintaux, le marc yaut 8 oncrs.
Les mineurs éyaluent presque toujours la ridlesse des mines par la
quantit,; (le mares de \lletal conlenus dans ce qu'ils appellent UIlC
caisse ou 64 (juintaux de minerai.




130 LA CONFÉDERATION AHGENTINE.
autres chaines de montagnes de cette province, comt
de l'est a l'ouest, entre les villes d'AndalgaIn et de
Santa "Maria.


Les filons sont si[w's sur les hautcurs el existent
dans toute l' étemluc de la montngne. L' Atnjo cst
formé de granit dans son centre, et de roches por-
phyriques en décomposition a ses extrémités. C' est
sur ces points que l' on a lrouvé le minerni de cui He
en plus grande abondance, el c'est allssi la qu'ont
élé établis les travaux d' exploitation.


La partie ouesl de la chaine est connue sous le nom
de mines d' Atajo, et celle de l' est sous celui de mi-
nes des Capillitas. JI existe entre ces dcux points
d' exploilation une distance de trois lieucs. Le mine-
raí existe dans une gangue argileuse ou argilo-cal-
caire plus ou rnoins dure el compacte. Le lerrain
des mines el' A tajo est beaucoup plus dur que celui
des Capillitas.


La découverte des mines des Capillitas a dú avoir
lieu au commencement du siecle passé, époque a la-
quelle il se forma une société d'Espagnols el de Pé-
ruviens pour l'exploitation de 1'01' et de l'argent que
1'on renconlrait a la superficie des mines. On voit
encore aujou1'd'hui les traces ele ces anciens t1'a-
vaux, et l'on reconnalt facilement le genre d'opéra-
tions métallurgiques auxquelles on soumetlait le mi-
nerai. La plupart de ces mines avaienl élé creusées
jusqu'ü une profoncleur de 40 metres. A différentes
fois elles ont été mises en cxploitation, mais ahan-


\




CIlAPITRE DEUXIÉME. 131
llounées de nouveau, soi t par suite des guerres ci-
\iles, soit par :suite du manque de capitaux et d'in-
telJigenee dans les entrepreneurs.


Aujourd'hui les Lravaux ont été repris avec Leau-
coup d'aetivité el de sucees dans quelques-unes d'el-
les. On compte quime mines en cxploítation dans les
Capillitas; parrni elles on peuL citer, comme étant
les plus riches, les mines suivantcs: Restauradora,
Basaría, ~ueva Esperanza, Isabel, Carlota, ~lina
Grande, etc.


Le cuivre se rencont1'e dans ces différentes mines
sous di vcrs états : carbonate vert, carbonate bleu,
pyrile, sulfure de cuivre gris, cte., etc. Dans ces
(lerniel's lcmps, on a trouvé dans la mine Santa Clara
un filan de cuine natif it l'état d'arhorisation.


Les mines de cuine en cxploitation donncnt de
55 a üO ponr 100 de métal. Le cuivl'e obtenu e011-
lient Dü pOl11' 100 de métal pu1'; il cst exeessivement
mallbble el )'enferme une cel'laine quantité d' 01' ct.
¡l'¡¡rgenl, il I:¡qnelle il doit sa mnlléabilité. L'année
d(;1'I1íl'rc, les mines de eatamarea ont fourni al' ex-
porfafion une quantiLé considérable tle euine; il
s' est \eud u an port dll Bosario de 8:í ;\ 100 francs
les 100 livres, el, b ce prix, illaisse de grands hé-
-ntSfices aux producteurs.


Les milles d'Atajo offrent une richesse égale ü
eclle des Capillitas; le minerai est de la meme na-
¡ure c[ne le précédent. Ces mines ont tSté également
l'ohjet dc lra\(lllX d'exploitation imporL:mls, du




'1:>2 LA CONI<'ÉDÉRATION AI\GENT1NE.
temps de la domination espagnolc, travaux qui con-
sistaient nniquement dans l' extraction de 1'01' et de
l'argent des couches supérieures.


Aujourd'hni il n'exisle que deux étahlissemenls
en activité : celui de ~lnreeditas et celui de Victoria.


L' établissement de Victoria apparlient a ~BI. Lafon
et compagnie. Il a été fondé en octohre 18G1 pOli!'
l'exploitation et la fonte des mine1'ais de cuivre; il esi
situé dans une vallée formée par les montagnes el' An-
conquija el Balastro, eL Laignée par la riviere Santa
Maria. Victoria est a cinq lieues de la "ille de Santa
Maria el, de celle de San Jose. Les produits se trans-
portent a dos de mulets jusqu'a Tllcurnan, de lh en
chanettes jusqu'au Rosario. Le prix de Lransport, de
l' élaLlissement a Tucuman, esi de GO centimes les
25 livrcs.


Les mines exploiLées qlli dépendent de Victoria
sont : HesLauradora, Santa Clara, Argentina et Pel'c-
grIlla.


Les t1'ois premieres fournissent du sulfure de eui-
vrc; Santa Clara donne aussi un pcn de cuivre nalif.
Peregrina donne du ehlorure d'argent et du e3l'])0-
nale de fer.


La Res tauradora suÍl la direelion de r ouest a r esl;
Santa Clara, du nord-esl; Argentina, dll sud au
nord, et Peregrina, du slld-ouest au nord-(~st.


Ces mines s' exploitent au moyen de galeries, eL le
minerai s'exlrait des puits par des tours mis en
mouvement par des chevaux.




CIlAPITRE DEUXIElHE.


La Restauradora a 2 metres de largeur el 70 me-
tres de profoIlllcur; Santa Clara, 90 centimetres de
largeur et 20 metres de profondeur; Argentina,
05 centimetres de largeur et 58 metres ele profon-
dcur; enfin Peregrina, 80 centim(~lres de largeur et
21 metres de profondeur. Aucune de ces mines n'a
donné de l'eau.


Le rendernenL des minerais est, terme moyen,
ponr chacune d' elles:


40 ponr 100
55
5'¡' »


Br,lalll'a(lol'a.
Santa Clara.
Argmtillr ...
Pl-rí·grina. . . 40 mares r!'argcllt par cai,.:sc.


Ces mines occupent actuellement le nombre d'ou-
"riers suivants :


He"lallra( lora.
Sallta Clara ..
Argrntilla. .
Pcrrgrilla. .


SlIJ'í"!'ilJanls.


1
2


PilIllt'lH'S Ú b \ cinc.


2í\
2'1
15
g


nll\ 1'(1],,,, pOUl' I"C:dl action.
56

;;0
20


Le salaire des travailleui's esl n.xé ainsi qn'il suil :
Surwillant dr 1" das,r ;)'¡.O fr. par mois.


2' 1 í5 »
» S"» 95


P iquclIl" ií. la "eiue, de 1 00 ,( ·12 ~j )'
O(l\Ticr ¡IOUr l'extractioll, (le If¡) a f,O


Les veines traversent des tcrrains primiÜfs formés
de granit et de porphyre; le feldspath prédomine
Jans la composition des roches. On trouve aussi




134 LA CONFÉDÉRATION ARGE:iTIl\E.
quelques filons de sulfo-arsénieux, de niekel et de
sulfure de plomb, mais peu fiche en métal. Ces fi-
lons ne sont pas exploités; on en retire seulemenl
le plomb néeessaire pour la eoupellation des mé-
taux qui s'exlraient de la mine Peregrina.


La fonte des minerais de euivre se fait an moyen
de trois fonrneanx a réverbCre; ils eoutent de 12,000
a 14,000 franes.


On emploie au lravail de la fonte un maltre fon-
denr, qui gagne 510 franes par mois; six fondenrs lt
150 franes, et vingt ouvriers ¿I 4,0 franes.


On peul fondre ehaque jour 25G quinlaux de mine-
rai, qui produisent de 42 a 50 quintaux (le euivre.
On calcule que, en travaillant avee quatre fours, 1'0n
pourrait obtenir 20,000 quintaux de euivre par ano


Actuellement, l' étahlissement de Victoria dépense
1'1,070 franes par mois, et produit pour cm-il'Ol1
28,930 francs de cuivre.


l/Atajo el les Capillitas renferment aussi des ga-
Umes argentiferes, mais d'un aloi trop faible pOIlr
offr'ir quelflue altrai t. Quclques-unes de ces galenes
ont donné de 20 a 40 marcs d'argcnt par caisse.
Leur exploitation est abandonnée aujourd' hui; plus
tarel, ces galenes pourront servir de fondants pom
les mines d'argent de Santa Maria.


Le granil formant la base des Capi 11 itas el d' Atajo,
on trouve dans ces montagnes le silicate el'alumine
en grande quantité, et il se1't lt la confeetion eles ma-
téri:¡ux réfractaires dont on construit les fourneaux.




• CllAPITfiE DEUXJEME.
11 a été reconnu, par suite de l'emploi úomparalif,
que ces matériaux indigenes sont supérieurs a ceux
d'Europe, dont le prix de revient est énOl'me d:ms
ces pays.


La faLricalion des matériaux réfraclaires est appe-
lée ¡'¡ devenir l'objet d'une industrie importante, quí
donnera d'immenses bénéfices aux induslriels au cou-
rant de ccUe matiere et qui voudraient s'occuper de
ceUe fabricaLion, aujourd'hui mal exécutée, par suite
du manque de Lras el de personnes aptes a bien di-
rigel' les Lravaux. Quoi qu'íl en soit, et comme preuve
de la qualilé supérieure eles matieres premieres, la
plus grande pa~'lie des fourneaux sont construits en
matériaux indigcnes. Leur composi Lion esl ele trois
parLies de sil ice pure, une partie d'alumine el ele
feldspaLh en fragments; on ajoute a la masse un pen
de charLon ou de scories, pour lui donner plus de
consistance.


Le manque ele capitaux et d'ouvriers intelligents
a retardé les progres de l' exploilation de ces impor-
tanle''; mi nes de cuivre; mais i1 83t ho1's de doute
que la tr:mql1illité intérieure dont jouissent acluelle-
menl les provinces argentines amenera Lien promp-
tement les éléments nécessaires pour l'exploitation
sur ulle vaste échelle.


iYú:!,;cl. -- Au sud-ouesl des Capillitas, a deux
lieues de distance, sur la route qui eonduit au fort
d'Andalgala, I'on rencontl'e une nouvelle chaine de
mOlltagnes d'une assez grande élévation, qui portelc




LA CONF I~D I~:AT ION AR G E NTI NE.
nom de Negrilla; il a été déeouvert réeemment dans
ecHe montagne six mines de niekel. Suivant les ana-
lyses faítes de ce minerai au Muséc argentin, e'est
un sulfo-arséniurc de niekel et de fer, contenant
également un peu d'argent.
J~tain. - Au eommeneement de l'année 1854, iI


a été déeouverL il Santa Clara, située sur l' Aneon-
quija, une mine d'étain argentifere; jusqu'aujour-
d'hui elle n'a pas élé mise en exploitalion.


La province de C;)lamarea renferme des marbres
eL des pierres eaIeaires de loutes espeees. Les dépar-
lements de Belen et d' Andalgala sont renommés poue
les variétés d'argile qu' on y trouve; 011 y fabrique de
la poterie, mais eelte industrie est dans l' enfanee;
les potiers ne savent pas meme vernisser leUt's pro-
duits. Santa Maria produit du sulfate de ehaux hlane
et rose d' exeellente qualité; dans queltlues endroits,
on rencontre la ehaux fluatée. Dans ce meme dópar-
tement, il existe des laes d'eau salée gui fournissent
le sel qui se eonsomme dans la province. Le dislrict
de Portezuelo contient deux soUt'ces d'eau nitreuse,
excessivement chargée de salpetre; elles peuvent
donner lieu il une industrie im portante lorsque l' cx:-
ploitation des mines exigera une grande eonsomma-
lion de poudre.


Le climat de Catamarca, le caractcre de ses habi-
tants et sa fertiliLé, offrent d'immenses avanlages
pou!' l'exploitation de ses mines. Les mines, en ef·
fet, ne sont pas situées dan s un désert, comme le




CHAPITRE DEUXIEl\IE. 157


sont ceHes de la Californie et de l'Australie; elles
sont au milieu de villes et d'une campagne habitée
par un peuple civilisé el chrétien, religieux, llOSpi-
talíer el travailleur. II n' existe pas de maladies en-
d(imi'lues; bien au contraire, son climat est des plus
salubres. Les aliments sont ahondants eL a hon mar-
ché. Le combustible végétal et l' eau existent en
quantilé plus que sufilsante pour pourvoir a lous les
b(~soins, et l'on est déjil sur les traces de la houille.
D'immenses et ferliles prail-ies naturelles assurent le
fourrage des animaux. Catamarca produit toule es-
pece de cél'éales et de fruits; ceUe province est cou-
verle de bestiauxj on y fabrique l' eau-de-vie eL le
"in; le tabac s'y cultive en abondance. Les moyens
de communication sont passables et s'améliorent de
. .


Jour enJour.


COll.DOV.-\.


Celte province possede une longue chaine de mon-
lagnes 'luí lui servent de limites a l' ouest, et 'lui cou-
rent du nonl au sud; elles sont connues sous le nom
de montagnes ele Cordova. Le pic le plus haut a
2,GOO pieds au-dessus du niveau des pInines.


Du nanc des montagnes de Cordova elescenelent
une grande quantité ele rivieres 'lui arrosent les
plaines, constamment couvertes d'herbes qui servent
il la nourriture de nombreux troupeaux.


Les monlagnes el leurs contre-forts renferment




138 LA CONFÉDERATIO~ AnUE~TlNE.
des mines de cuivre et d'argent, exploil(:es depuis
de longues annécs avee de r;rands avantages. 1\on-
seulement elles l'enferment l'argenL eL le cuiuc,
mais encore l' 01', le plomb, le zinc el le fór.


Jl'genl. - Les mines d'argent sont situées it
50 lieues ouest de la ville de Corclova, d:ms les dé-
parlements de Pocho et Punilla; elles sont nom-
breuses, car il en existe actuellement plus de soixílnte
en exploitíltion. Le minerai est la gíl!ime argenlifere,
dont l'aloi varie de 15 a 40 mares par eaissc; }'aloi
général est ele 25 a 30 mares. Le granel avanlagc
que possCdent ces mines est la constance du mine-
rai; il n'existe pas d'interruption (l:ms les Vl~ines, el
leur peu de profoneleur n' exige que elans eles cas rares
l' emploi de machines d' épuisement rour l' extraeLÍon
des eaux.


Les éLablissements de hénéfice de minel'ai quí
existent dans eette région de Cordova sonl au nom-
bre de cinq:


Le Trapiche de ltlercecle:5, de D. Manuel de la Lestra;
Ojo de Ay/Uf et Gtwyr;o, de M~I. Roque et fl'óresi
Cacapiche, de D. Jase A. Gomez.
La Unían, de D. Carlos Bri:m y D. Luis Ernesto


Louviot;
Santa Bnrbara, de D. Manuel de la Lastra y don


Guido Zaldamiga.
Le Tmpic/ie de Mercedes esi situé a Taninga, pa-


roisse de Pocho, a 50 licues ouest de la Yille de Cor-
clova.




CllAPITRE DEUXIEjIE. 13tl
Le Irailement des minerais s'y faíl par la fonle,


dans des fourneaux: a manche j cet établissement a
aussi Jes fourne:mx a révertJere pOUl' le grillage el
la coupellation, el un mOlllín pour rédllil'e en poudre
les millel'uis C[lle 1'011 exLraÍt par l'amalgamation. Le
renl nécessaire pOlIr faire mal'chel' les fourneaux est
produiL par une trompe.


La machine cl'amalgamation se compose de lon-
lleaux mus par une roue hydraulique. Elle travaille
pí~U, pflr suite du manque de minerais propr~s a ce
genre de traltement.


Les foul'l1eaux fondent allnuellemeent 6,000 quin-
[anK de minerais.


Les fondants que l' on emploie sont le fer el la
chaux; pour combustible, on se sert de bois, clont le
prix esL J'environl2 francs lns 5,000 livres.


1/ élalJlissement admet al! traÍtement des minerais
q u' 011 lui remet, el le prix du traÍlement esl de
300 ¡t 530 francs les 5,000 livres de minerais; le
plomb el les scories res.lan 1 a bénéíice de l' établis-
sement.


I/ élablissement de Ojo de Agua y Guayco esl a
5 licues ü l' ouest du prócédent, el en communicaLÍon
(lirecle avec Cordova par différenfs chemins, donl
les plus eourts sont ceux qui traversenl la monlagnej
inais ils ne pcuvent servir que pou!' le transpo!'t a
dos de mulets. Les mulels chargent de 300 a 3301i-
'TCS, el meme jusqu'a 400. Le príx de la charge va-
ríe de GO a 7~¡ centimes par 25 livres.




140 LA CONFÉDÉRATION ARGENTIl\E.
Il Y a aussi une rouLe pour charretles, qui con-


duit de l'établissement ~t COl'dova, en traversant les
pbines de Soto et d'Olain, entre les monLagnes de
Cosquin et d'Achala.


te bois et le fourrilge ilbondent dans les cnvirons
de l'usine, el les cours d'eau suffisenl pour donner .
le mouvement aux machines el arroser les clJamps
dcstinés a l'agriculturc.


tes établíssemcnts de MM. Roque el freres Ollt
pour objet l'exploilaLioll et traitemenL des minerais
argentiferes. lIs auraient une importance notable,
Lant a cause de l'ahondance du minerai que des res-
sources pOUl' l'exploitation flue prennent ces Iieux,
s'il y avait des bras en nombre suf1lsant.


Quarante mines exploitahles dépendent des usines;
deux seuleménL sont en exploi lation, et une scule
d'elles l'esL acLivement, cdle de San Agustin.


Les mincrais de San Agustín consistcnL en sulfu-
res argentifcres, qui donnent 30 marcs d' argcnt par
5,000 livres de minerais, el quelquefois jllsqu'a
50 mares.


Les filons courcnL dans des roches sLralifiées de
schistes et de gneiss, contenant de l'oxyde de fel'
dans lcs parties adjacenLes aux filons, flui suivent la
dircction du sud au nord, ayec une légcre inclinai-
son a l'ouest. Leur brgeur varie de 9 pouces jus-
fIu'a 9 pieds.


Quelques mines, et cntre autres la Bella Ameri-
cana el San Mileton, donnent de 50 a 50 mares




CHAPITRE DEUXIE~IE. 111
d'argent pour 5,000 livres de minerai, et présen-
tent des tilons dont le gísement a été reconnu sur
plus de deux licues.


JUSqU'il présent, les mines exploitées atteignent
la profondeur maximum de 120 pieds; elles se tra-
vaillenL par gradins, et l' on se sert de treuils pou!'
l' extraclion des minerais eL des eaux.


La mine San Agustin fonrnit 50,000 livres de mí-
nerai pélr moís, et emploie :


5 contl'e-nwltl'l'sCjtligagncnttle
50 oll\Tirrs miucUl's ..... .
40 oU\Tiers pOli!' l'cxtl'adioll.
4 oll\Tiers (¡ui font le triagc.
2 charretiers,. ,
4 charhllnnicl':' , , ,
1 lIl!1rú'lwl., , . ,
1 dwrpl'utic!' ....


20 o\l\l'icrs pOli!' le:; fUlIJ'llC!luX
qni gagnent de ,


40 ti 85 frailes par rnoi,.
50 ti 50
b a 20
20 ,1 25
18 a 20
20 a 25
90 a 100
70 a 7~¡


20 a 40


Elle cmploie encore quclques ouvríers pour le
soin des troupcallx, la culture des champs et la pré-
pal'alion des 'aJimen ts de tous les travailJeurs, dont
la nourrilllre est, en sus des prix du travail, a la
charge de l' élablissemcnt.


L'usine possMe:
Un fourneau a réverbere, pour le minel'ai;
Trois fourneaux 11 recouche, pour la fonte;
Deux fourneaux de coupelIation.
Le vent s' obtient par des soufflets mus par de~




l4~ LA CONFÉllÉRATION AfiGENTINE.
roues hyclrauliques, qui sencnL ¡\ donner le mouve-
menl aux hocarcls.


Le minerai, apres avoir élé moulu, est grillé a
l' air libre, et est ensuite porté au fOl/mean a réver-
here. On empIoie pour fonebnts la chaux, du mine-
rai de fer eL le carbonate de potasse, que fOl/mit la -
cendre de la plante connuc sous le nom dejllmc, qui
revient de 90 centimes a -1, franc 2J centimes les
'10 litres.


Le minerai donne généraIemenl de 30 ;) ;¡(J pOU!'
'100 de plomh argentifere, que l'on soumet II dellX
coupellations; apres la scconde opératioll, 1'on oh-
lient de l'argent au tiLre de tO dcnicrs H97 millie-_
mcs, et dont le prix varíe enlre ~)2 fr. JO c. eL 53 fl'.
7~j c. le marcou les S onces.


Le pl'ix approximatif dcs fourneaux esL le suÍ\ilnt. :
Un foumeau a réYcrh¡'~1'c de 10 pieds el. clcmi de


longueur, sur 6 dans sa plus grande largeur, ayec
toutes les armures de fer et une cheminée deIS a
24 pied!3 de hauíeur, vaut de 2,000 a 2,500 fr.;


Un fourneall a réverból'e de 27 ponces de 1a1'-
genr ,) la tuyere, el de 4 picds et oemi de h:mtcur
au-elessus de eelle-eÍ, \'aut de JOO a 750 fr.;


Un fourneau de coupellation de ü pieds de día-
metre cotite ele 750 a '1,000 fr.; et eelui destiné a
raffiner le proeluit ele la premi(\re coupellation, qui
a senlement 27 pouces de diilmelre, ,',tut de 130 a
200 fr.


L' élahlissement de 11M. Roque el freres produit a




ClIAPITRE DEUXIEME. 143


peine 5,000 mares d'argent par an, tandis que les
mines c¡uí en dépentlent permetlraient d'augmenter
consid()rablcment celte produclion, si l'on parvenait
;\ se procurer un nomhre suffisant d' ouvriers.


L'usine de La L'nion es! située aux environs de
San Carlos, a cinc¡ licues au nord du Trapiche de
Jlefccdes. II y a peu de temps qu'elle a eommeneé
ses travaux, quí d'ailleurs ont lieu d' apres le meme
systemc que cem: de Ojo de Agua.


Santa Barba'm et Caca¡riclte sont également des
élablissements nouvellement fondés pres de Lc&
Unioll, expJoités d'aprós le meme systeme et don-
nant le mt~me 1'ésultaL


Tous ces établissemenls, qui sont pour ainsi dire
complétement paralysés faute d'ouvriers, sont situés
dans des endl'oils tres-avantageux a l'exploilation.
Le hois et rcau sonl ahondants; il existe aux en vi-
1'ol1s de grandes cultures de céréales et des étahlis-
sements poul' l'éleve des hestiauxj le minerai et les
fondants s' extraienl a proximité des usines, et iI y a
sur les lieux d' exeellentes matieres pour la fahriea-
tion du matériel infusible.


La pl'odlletion annuelle d'argenL est de 12,000 a
l5,000 mares, dont une parlie s' emploie a l'hote!
des monnaies de Col'dova, et l'au1re s'exporte en
lingots.


Cuiue. - Les mines de euivre sont sÍtuées a 13
ou 11 lienes sud-onest de Cordova, département de
Calamucheta. Les principales mines en cxploitation




Jí4 LA CON FI~ DÉR A TION A R G ENTI NE.
sont ceHes du Tio eL 1I1hlOtauro, q ui forment l' éla-
blissement connu sous le nom de Pal'adis mineral;
celles de Tacwn, et enfin la Conlovu(l, découvcrtc
iI y a deux ans.


Le Pamdismineral fui fondé en 18:.13 par D. Julio
Zuviria, eL est aujourd'hui la propriété de M. IIcnry
Saint-Jean, qui l'a achclé pour emiron 250,000 fr.
eL a fait venir d'Europc des machines el des ouvriers
pour douut~r une aclivité nouvclle a l'exploitatiou,
qui, avaut cette époque, n'avait aucune importance.


L'élablissement est situé ti ·1;) lielles sud··ouest de
Cordoya, el. communique ayec celte ville et celle du
Rosario par le moyen d'llne exeellente route, qui
perrnclle trausporl en charrettes des mines qui eu-
tourent l' établissement aux fourneaux J el de ceux ·ci
au port d'exportation, qui e~t le Rosario,


Les charreltes a dCllx hcellfs chargcnl 1 G qllin-
taux; eeHes a qualre bceufs peuvenl eharger jUSQU'21
25 qllintaux.


Le climat est sain et tempéré; le sol, tres-fertile,
prodllit toute espece de eéréales, dc fruits eL de lé-
gumes. Il y a dans les environs des élablisserneuts
eonsacrés ti l' éleve des hesliam, eL le hois de chauf-
fage eL de coustruclion y est abondant. On y trouve
aussi de la pierrc a chaux, de heaux marbres, le tale
stéaLite, etc.


11 est difficile de calculer actucllcment l'impor-
tance de l' établissement; mais, aussil.ót que lous les
nOllveaux fomueaux seront en )lction, il sera hien




ClIAPITRE DEUXIE~IE. 145
certainement un des plus importants de la Confédé-
ration, pour la richesse et l'abondance du minerai,
la facilité d' extraction et les ressources de toute es~
pece qu'offre la localité.


L'éLaLli::sement possede vingt et une mines, dont
trois seulemenL sont en exploitation. Le minerai es1
tres-varié; iI n'est peut-etre pas une seute combi-
naison chimique dallt le cuine soit la base qui ne
s'y rencontre : les sulfures, les carbonates et les
oxydes prédominent.


La mine du Tio est située dans une montagne de
peu de hauteur; elle offre l'immense avantage d'une
route qui court dans une plaine el permet d'alter en
voilure jusqu'a l'ouverture de la mine. Le Tio esL
exccssivemenl riche; il présenle des veines ou filons
dans toutes les directions. Il Y a actuellement neuf
veines en exploita lion : Napalcon, Victoria, Fortuna,
Saint-Jean, Leopúldo, Fe/iza, General UTquiza, In-
variable, el clu Graty. Les vcines courent parallek-
ment dans un espace de 60 mclres.


Les especes de minerais qu'elles pn~sentent sonl
tres-variées; ce sont: la pyrite de cuivre, le sulfure
de cui vre gris, le carbonate vert et blcu. Les mines
NapoIéon, Vicloria et Fortuna n'anl pas cncore at-


. teint 12 metres de profondeur, eL donnent de H~
3 30 pour 'lOO de cuivre. Les veines ont environ
60 centimetres d' épaisseur.


La mine Saint-Jean a 15 me tres de profondeur; le
filo n , 50 centimetres d' épaisseur: e' est un carbonate


"\ O .",~......,.,,~,.
~-.
~~\"\'
C' .




IMi LA CONFÉDÉRATION ARGE~TlNE.
de cuivre qui donne 78 pour '100 de métal. Un autrc
filon de la meme mine a 60 centimetres d'épaisseur;
il fournit de la pyrite de cuivre (fer, cuivre et soufre)
qui donne 23 pour 100 de cuivre.


Les mines Leopoldo et Fcliza sont au début de
leur exploita tion; l' aloi de leur minerain' est pas
encore bien déterminé.


La mine General UrrIlliza a donné, au commence-
ment, du carbonate de cuivre d'lln aloi de 75 pour
100 de métal; actuellement elle donne du carbonate
mélangé avec de la pyrite, et fournit 39 pour 100
de métal. La profondeur est de 20 metres) eL son
épaisseur de .JO centimetres.


Les mines Invariable et du Graty sont Je mala-
dúte ou carhonate vert; leur aloi est de 44 pour
100.


Les mines elu ~linotauro son! : Dos Amigos, lVI/ere
de Julio et Fawndo.


La mine Dos Amigos, en exploitation, présente
deux veines qui se cl'oiscnt: Julio et Enrique.


La veine Julio a deux filons de 60 centimetros d' é-
paisseur; le premier donne du carbonate de cuivre,
qui fou miL 46 pour 100 de métal, el le second de la
pyrite donnant 25 pour 100.


La vcine Enrique présente égalemenL deux filons
de pyl'ite; elle a atleill[ la profondcur de 15 metres.


La mine ~ueve de Julio a deux filons qui courenL
unis eL paralleles jusqu'a 6 metres de profondeuJ';
l'un est de cuivre, l'autrc de fer. Le cuivre es! :1




1:I1APITBE DEUxIfDIE.


¡'élal Ile PFite, el donne 15 pOUl' 100 de métal.
La mine Facundo est semblable a celle Nueve de


.rulio Jlour les rnÍnerais; elle n'a atteint jusqu'au-
jourd'huÍ qu'une pl'ofondeur de 4 metres.


Les mines occupent aujourd'hui emironl GO ou-
\'I'iers, <1ont le salaire varie suivanL le tl'avail aUfluel
iIs sont employés, la nourrÍlure étanL au comple de
l' ISLablissement.


Le minem gagne 130 fr. par 1110is; les autn's ou-
\Tie1's, de ':20 a ':2':'; fr. par mois.


Le TIl:1ilre fondeul' gagne 6,000 fr. par an; les ou-
vriers fondeul's, de 60 a 8~; fr. par moís, et les au-
tres ouvl'Íers de :2~) it :;0 fl'.


Les fourneaux !le fonte coutent de lOa 15,000 fr.
avec tons les accessoircs. Le cuivre obtenu se raffine
jllsCfIl'i! cn 'ln'¡1 ait le titre de 08 pour J OO. On ne
dleJ'cllt~ ras ,'1 oLtcnir une plus grande pUl'et(~, paree
fIne les fraÍs d 11 l'afflnage ne sel'aiclIt (las compenSt~s
par l':111gmentalion de valeur du cuÍvI'e.


Les minerais de TaWFll sont de la meme nature
'1lJe ceux des mines précérlentes, mais moins riches en
eniue. Les Illonlagnes de Tacul'u compLent t 7 veines
eu exploÍlation; on y rencontre assez généralement.
le euiue mdangé au fer, :lU soufl'c el [1 }'al'scnic.
Quelques-ullCs ,lc ces ,eines ont donné de 18 a
·4;) pour 10n de m6tal, mais l'aloi général est plus
¡'aihIo.


On a découvert récemmenl, au nord-oucsL de Cor-
Ilova, ulle mine de cuÍvre tres-importante, la minc




148 LA CONFÉ DÉ RATION ARG ENTINE.
de Saldan. A la surface de la terre, elle offre du mi-
nerai qni donnejusqu'u 60 pour 100 de métalj c'est
un carbonate vert ou malachite compacte. On s'oc-
cupe dans ce moment de son exploration.


Le département de Calamuchita contient aussi des
minerais d'orj I'on y trome 1'01' mélangé de quartz;
mais, jusqu'A présent, ce minerai n'a été rencontré
que tres-dissérniné.


An Guayco, département de Pocho, il existe une
mine de blende ou sulfure de zinc; mais elle n' est
pas exploitée.


Cordova possede de magnifiques et immenses ear-
rieres de marbre blanc et rosej jusqn'a présent il
n' existe aueune scierie de marbrej on s' en se1'l pour
la construction d' édifiees, el il est employé pour la
fabrication de la ehaux : il fournit une chaux grasse
de qualité supérieure.


Le calcaire est aLondanl dans eeUe provineej les
montagnes renferment des granits forts Leaux et des
eristallisations magnifiques de cristal de roclJe. Des
montagnes de Pocho on extrait du tale sLéatÍte vert;
anciennement on s' en servait pour la construetion
el' édifices pub ¡icsj la facilité avec laquelle il se laisse
tailler le faisait employer du temps des Espagnols
pour les chapiteaux et socIes des magnifiques églises
qui ont été eonstruites u eeHe époque a Cordova. Au·
jourd'hui 1'0n en fait grand usage dans la eonfec-
tion des fourneaux a réverLere, pour remplacer les
briques réfractaires.




CIIAPITRE DEUXII~ME.
Les mines de Cordova présentent, sur toutes les


autres, le grand aV:llltage d'etre plus rapprochées du
littoral, ce qui facilite l'exportation de leurs pro-
duiLs. Un avenir brillant est réservé a cette province,
cal' non-seulement ses montagnes renferment des
richesses minérales fa elles a exploiter, maÍs encore
elle a été fa vorisée par la naLure d' un sol fertile et
d'un climat délicicux.


1lEl.'íDOZA.


Les produits minér:mx de Mendoza sont variés eL
de grande valeur; parmi ces produits, on compte:
l' or, }' argent, le fer, le plomb, l' anthracite, le char-
bon de terre, le bitume, le marbre, le sulfate ele
chaux 1 la pierre-ponce, le t{uartz, la pierre a feu.
Les montagnes de Mendoza renfermenL l' émeraude,
le saphir, la topaze, l'agate, la cornaline, l'amé-
Lhiste.


A l' ouest de la capitale de la provine e de Men-
doza, il existe une chaine ele montagnes qui fait par-
tie des Andes. Elle s'étend sur une longueur de 30
a 40 licues el renfermc de grandes richesses miné-
rales.


C' est dans ceUe chaine ele montagnes qu' existent
les mines de San Lorenzo de UspalIata, connnes des
le dix-septieme siecle; celles d'or et el'argenl de Pa-
ramillo, au nord des premicres, et eelles de cuivre
de Salamanca et de Sud-California.




ViO LA CONFÉDÉRATION ARGENTIl\E.
Hu temps de la domination espaguolC'¡ il exislail


d'importants travaux d'exploitation ele mines d'or el
d'argent a Uspallala, située ¿, fjO licues de Mendoz!,:
sur la route du Chili. Les mines d'Uspallala furelll
déeouvcrtes en '16i58; on eommenga leur exploila-
lion en 1776. Les trayaux furent abandonnés, el
pendant 10ngLemps quelques spéculateurs se sonl
occupés de la fonte eles anciennes scories, qui elon-
naÍent 8 mares d'argent par caisse. Les mines d'ar-
gent étaient, pom la plus grande partie, de la g>a-
lene argentifere donl l'aloi maximum était dl' 200
mares par caisse. Uspallala possede non-sculement
des mines d'o!' el d'argent, mais encare des mine~
de cuivre et de fer. On s'oceupe dans ce mOIllenl de
rélablir quelques-uns des aneiens travaux, (jui pro-
meitenl d'heureux rpsultats, tanl sous le rapIwrl de
la richesse des minl-raux que sous ccluí de la faci-
lité de leur exploitation et de leur réduction.


Sud-California, situé a 14 licues ¿t l'oues! de la
ville de Mendoza, fut découvert "en HI:í2 par D. Jose
Correa, un des mineurs les plus actifs el les plus il1-
telligents de la proyinee. Le filon principal rourl du
sud an nord; il s'y rattache six autl'CS filons qui sui-
vent une direetion parallele, et qui sont distants les
11I1S des antros de 30 a 4;:' pieds. On ereusa cinq
pnits de mincs : Deljinu, DcscuuridoJ'((, Espeta ¡¡:;a:
Coure ~Yaliw et Esmerlllda, qui donncl'cnt des mi-
nerais t1'8s-riehes; mais 011 rcnonga it l'exploitalion,
faulc d'omriers, el paree qu'on YCllait ele elérou\Til'~




CllAPITRE DEUXIEME.


á trois licues plus a l' ouest, un nomeau gisement de
minerai de cuivre, plus riche que le précédent, el
auquel fut donné le nom de Sftllta Helena.


Dans le meme forage furent successivement dé-
couverts les gisements de cuivre de Vera Cruz, Sa-
cramento, Remolino et Feliciano.


Le minerai de la Descubridora forme une masse
compacte J'un bel aspect, composée de cuivre natif,
de protoxyde, sulfure et carbonate verL de cuivre.
Dans la masse cuivreuse sont incruslés de petits
fbgments de feldspath vitreux llui sont unís a la
meme masse p:lr le carbonate vert fibreux. Le ren-
dement du minerai est de plus de 50 pour HlO. La
gangue du minerai est formée d;un schiste cuiueux
entierement semblable a eelle des minerais de cl1i-
vre des Lords du fleme Amazona el des Andes péru-
Vlennes.


Les montagnes qui renferment S ud -California,
Uspallala, Santa Helena, Para millo, Salamanca, etc.,
sufflsent pour auirer l'aUention des mineurs et des
spéculateurs. En ce moment elles donnent !ieu a
une exploitation sur une pelite {chelle, dont les pro-
duits sont exportés au Chili.


Dans ces derniers temps, une société de lllillcurs
a entrepris une expédition a la montagne de Payen,
située au sud de la province, dans le désert; ¡ls Ollt
constaté l' existence de riches eL nombreux filons de
cuivrc. Un autre giscment de ce métal vient d'6lre
découvert a Jaguaraz, au nord de Uspal1ala.


. .~.




152 LA CONFÉDÉRATION ARGE:'lTINE.
Le sud de la province de Mendoza l'enferme des


pl'oduits minéraux tl'es-vilriés; les carriel'es de mar-
bre de San Rafael prodllisent du marbre vert tie mer,
vert clair, blanc, bhlncjaspéderouge; au Chayado, l'on
rencontre la pierre a aiguiser, a San Carlos la piel'l'e
lithographíque. La plupart des rivieres du sud four- .
nissenL ti' exccllenLe)S ardoises; a Aisol, on trouve un
marbre noir magnifique. De tres-bonnes routes con-
duisent aux carrieres; les marbres son L presque a la
superficie de la terre el s' étendent sur un vaste es-
pace: les couches ont environ '1 metre d' épaisseur.


Entre le Latuel et le Diamante, riviercs situées
dan s le Sud, 11 existe une mine de bitume ou gou-
dron el' excellcnte qualité; elle est exploitée par les
construcleurs chilicns, qui en extraient d'abonelants
chargements pour la marine du Pacifique.


A qllelques lieues au sud de la riviere du Diamant,
on rencontre, pres el'une petite montagne qui elé-
penel du rocher des Buitres, des sources de bitume
épais et noír, qui couvrent une élendue de 40 metres
de largeur sur 1 '20 de longueur, et forment, avec le
sable des terrains qu' elles baignent, une masse com-
pacte semblable a l'asphalte préparé el durci.


Il existe, dans le sud de la province de ~fendoza,
eles carrieres de carbonate el de sulfate de chaux.
L'alb:Hre, la pierre [1 fusil, la pierre-ponce, les gres,
les argiles de toutes espeees eL de toutes couleurs, y
sont abondanls. On y rencontre aussi d' excellentes
matieres pour la confection des matériaux réfrac··




e II AP ITRE DE UX lE 1\111. 153
taircs. Le charbon Je terre ou houille et l'anthra-
cite y exislent. égalemenl en grande quantité; l' an-
thraeite se trouve aussi pl'es de la ville de Mendoza,
a une licue el dcmie au sud: cel anlhracite est d'une
excellente qualité. Suivant l'analyse qui en a été
faite au ~fusée argentin, '100 livres de combustible
donnent 359 pieds cubes de gaz hydrogene carboné
ou gaz d' éclairage.


L' étuue géologique de la province de l\Iendoza fe-
rail découvrir bien certainemenl de nombreux t1'é-
so1's, qui sonl aujourd'hui inconnus, el que des bI'as
et des eapitaux étrangel's pourraient cxploiter, en
assu1'ant. aux travailleurs el aux capilalistes d'im-
monses hénéfices. La siLuation géographique de Men-
doza, son climat, ses p1'oductions, le bon marché de
la vie rnat6rielJe, doivent nécessaÍrement amener l'é-
migration élrangel'e ven; eelto région du tOl'rltoire
argentino


JLJUY ET SALTA.


Ces provinces sont traversées par de grandes chai-
nes de monlagnes, ramifieations des Andes qui s'é-
tendent de Potosi jusqu'aux chaines de CaLamarca,
auxqllelles elles se relienl dans la vallée de Calchaqui.


Les cordilieres de Valles et du Despoblado, el les
monLagnes d'Acay el San Antonio de los Cobres, sont
auriferes el argentiferes.


La Puna comprencl la partie clu territoire de Ju-




154 LA CONFÉ DÉ RA TI ON AHGENTIN E.
juy dans laquelle existe le point culminanL des mOll-
tagnes de cctte province, el se compose de gnatl'('
déparlements : Yayi, Rinconada, CoclllIloea et Sant"
Catalina. Ces dl)parlements sont exeessivemenll'jc!JI'~
en minerais d'or el d'al'gent non exploités, cal' Oll
ne peut considérer comme exploitatioll les peti(e:-
quantités compara ti ves d' 01' que les iudigt'mes 1'('-
cueillent en quelrlues heures pour pounoir ~l lou:,
leurs besoins.


Les montagnes de la Rinconada sont les plus aboll-
dantes en mincrais d' 01'; on le trouve fl l' (;ta t de fH:-
piles eL de paiIlettes apres de forles plllies, dalls lc~
terrains d'alluvion. On a lrOllvé des pl~pites d'Ulll'
grossellr eonsidéralJle en ereusanl a quclques metre",
el e profondeur. L' 01' ilpparail, aprós les pluies, dans
les terrains d'allmion de la Hinconalla el de SanUI
Catalina aYec tant d'abond:mce, (lile 1'011 di" rulg;¡i-
rement qu'il y erolt comme l'herhe.


Le département de Cochinoca renferme les salines
de Casabindo, d'ou I'on extrail des moreeaux de sel
gemme de '12 a 25 kilograll1111es. Ce sel est exporté
en Bolivie, el sert a l'approvisionnement des pru-
\·inces argentines du Nord et dc que]rl'les-uIles du
Centre et des Andines : il esL d' excellente qualité,
pUl' et blanco Lc& salines sont inépuisahles : en lClllp"
de pluie, les eau:\: remplissent les parties creusées,
et, apres Icur évaporaLion, la masse saline para]'
n'avoir jamais été tOllchée. Celle masse a CllVlrUtl
11 licues de longueur sur i de largcllr.




CHAPITll.E DEUXIÉME. 'J¡¡5
La Puna contient d' exccllentes argiles el terres a


poterie.
De la Puna au sud sont situés les départements de


HUlIlallllaca et Tumhaya, séparés entre cux par une
\a!lée abondante en sulfate et carbonate de chaux;
celle vallée est formée des montagnes Aguilar, de
Chuni et Tilcana, toules l1'ois riches de m inerais
d'argent.


Le départcment de Cerro Negro, situé a l'est de la
yille de Jujuy, ¡tia fronlierede Saltael du Chaco, 1'en-
ferme les montagnes auriferes de Santa Barbara.


Le gouYet'llcment de la province de J ujuy, dési-
runt faire connaltre les richesses minérales de ceLle
provillce, a fait, en 1855, effecluer une exploration
des montagnes <In Toro el du Gigante. Le résullat ele
('t'He e'\plol'alion a élé la Ilécomerle de giselllenb
considél'ahles de plomb argenlif¡~re, d't(taill el de
cuiue. Ces gisements offriraient de granus bénéfi-
ces ü l' exploilation; le manque de bras et de capi-
taux les maintienL aujourd'bui improductifs.


La pl'orince de Salta conlient de grandes richesses
minérales a peine explorées, de me me que celles de
JujU)'. Les mines dénoncées jusqu'a la fin de 1835
sonl les suivanLes :


[ne d'or dans le Cerro Negro; dépaI'tement de la
Quebrada;


Quatorze d'argent el treÍze de euivre dans les dé-
parlemcnts de Cachi, Molinos, Guachipas, San Car-
los, ele.




15ü LA CONFÉDÉRATION ARGENTl:'\E.
Jusqu'a présent il n'a été établi aucun travail


dans aucune d' elles; cependant il existe, aux envi-
rons des mines, des cours d'eau et des forcLs qui
faciliteraient l' exploilation et la fonte des minerais.


Les minerais de cuivre son! tres-riches; ils sonL
formés de carbonate vert et de sulfure de cuivre. On .
tl'ouve aussi le cui vre 3 l' état natif, en grandes pla-
ques eL en grandes quantités, incrusté dans le mi-
nerai et dans la g<lngue. Les fHons ont généralemenL
de ·10 a 75 cenlimetres d' épaisseur.


L'argent se trouve dans des fiJons gui traversent
des roches composées de fluartz eL de feldspath jau-
natre. Le minerai est cui vreux, eL l' argent 'j esL a l' é-
taL de sulfure.


Jujuy et Salta produisent le bitume et l'alun. Le
bitume se Lrouve en abondante quantité, formanL un
lac, sur la ri ve droite du Rio Grande, au point OU il
se jette dans le Vermejo; ce bitume présente Loutes
les qualités du meilleur goudron. L' alun existe a l' é-
tat de pureté sur les montagnes qui donnent nais-
sanee aux rivieres Dorado eL Valle.


Salta possede un immense dépót. de kaolin, dans
les montagnes yoisines de Getemani. Ce dépót est
formé de trois filons parlant du sommet d'llne des
montagnes les moins élevées, a flellr de terre, sur
une étendue de 50 metres, disparaissant ensuite sur
une longlleur de 500 metres, el reparaissant de nou-
veau sur un des versanls coupés a pie. Ces filons
donnent du kaolin de différentes coulcurs: blanc




ClIA1)ITRE DEUXIEME. 157
hleuülre, blanc rosé et blanc jaun:Hre. Le rosé est,
d'apres les essais faits, celui qui fournit la meilleure
porcelaine.


On peut se procurer dans le Yoi~inage du quartz
et du feldspath de bonne qualité, des sables blanc,
rosé et jaune. Les mcmes montagnes renferment des
mines de plomb, des minerais a l'état d'arséniure,
et d'autres subs[ances minérales propres a la [ahri-
cation de la porcelaine eL de ses émaux; des a1'-
giles de différentes especes et couleurs y sont abon-
d:mtes.


Il existe également des sables salins, et a San An-
tonio de los Cobres, situé a 50 lieues, on peut S8
procurer des scories minérales pOUl' les émaux 01'-
dinaires, qui coutent a Getemani 'lO franes les '100
kilogrammes.


11 a été formé iI y a quelques années, par D. Ni-
colas Carenzo, un établissement a Getemani, pour la
fabrication de la falence et de la porcelaine; mais le
manque de connaissances pratiques eL d' ouvriers in-
telligents ne lui a pas permis de passer des essais a une


. fabrication eu grand. CeLte en treprise est digne d'ap-
peler l'a llenLion des spéculateu1's; car, á r aide d'un
petit capiLal el de quelques ouvriers intelligents, l' ex-
ploitation du kaolill de Salta et sa transforrnation en
porcelaine serait une industrie tres-lucraLive. Gete-
mani est situé a cinq lieues de Salta et á une lieue du
dépót de kaolin, qui peut etre conduit en charrette
du piee! de la montagne á l' établisserncnt, de la mon-




).',8 LA CONFÉOÉUATlON AllGE:\:TlNE.
Lngne au dépótj le LrajeL est d'ellYiron 600 ll1l'lres,
eL le trallsport se {'ait a dos de mulets.


La vallée es L fertilc, eouvcrLc de fourrages el a1'-
rosée par dix-sepl laes, une riviere eL des ruisscaux;
le lerrain est accidenté el permeL d'élal)lil' un nom-
bre eonvenable de mOlllins sur le cours de la riviere.
Les montagncs sont comerLes de bois; le climal esl.
dOllX, plus agréable eL plus sain que celui de la ville
de Snlta.


Les produits de l'industrie céramique qui se fa-
briqueraient ~I GeLemani auraient pour marchés : les
provinces argenLines du ;\ol'll, uue partie de eelles
du Cenlre el des Andines; plus tan], toute la Confé-
dération, la Bolivie, qui se fournit de ces produits :"
Buenos-Ayres; eL 1'0n pourrait compler aussi sU!' les
marchés du Chili el du Pérou, car il existe une Lr¿~s­
honne foule de ~alla ;\ Cu/¡i;a. La J;l])J'icalion des


. .


produits eéramiqlH;s dans la ConfiSd(;ralion sCl'ait
san S doute, d'ailleurs, protégée par un privil0ge ac-
cordé par le gouvernement.


LA RIOJA.


La province de la Rioja, limitrophe des Andes,
possede une chalnc dc monlagncs l'ellomméc pour
les richesses minérales q u' cllc renfcrlllc; c' csi eelle
de Fama/ina: elle s'élend paralleIement aux Andes,
sur ses versanls oricntaux; sa longueur estde :JO
licues, et sa hauteur moycnne de 3,000 pieds rlll-




CllAPITRE DEUXIEi\lE.


dessus du nivenu des plnines : dans son centre s'é-
leve un pie appelé le Nevado, qui est perpétuelle-
ment couveri de neige. Famatina esi formée d'un
gl'[Init composé de feldspath, quartz et mica, et de
schisLes ardoisiers; elle est céll'bre pour la richesse
de ses mines d'argenl, elle dépasse celle des mines
de Potosi. L'exeessive hauteur des mines, le froid du
climat et la difficultó des communieations ont tou-
jours présenlé un obstad e a Icur exploitation sur
uno grande ('chelle. Cependant on doit altrihuer sur-
lout le peu de développcment qu'ont acquis les tra-
Y<1I1X aux guerres civiles qui ont rrgné pendant si
longtemps dans la B6publique argentino; el, comme
preuve de celte opinion, il s' est formé IIne soeiété
au Chili pour Icur exploitation. Le .hut (le eeUe 50-
ciété est l'omerlure d'une grande Iranehée qui eou-
pera les meilleurs íIlons que les eaux ne permctlent
pas d'exploilel'. Les travaux ont été entrepris depuis
plus d'un an, et le prodllit des rninerais extraits eou-
\Te déja les ¡mmen-es dl~penses de ce grand t1'avail,
f¡ui doit enriehir CCllX qui I'ont entrepris.


En j ¡.; 1 j fut fondée la vi11e de CM/crito, appelée
aujourd'hui Villa Al'gentinn, eomme cenlre de l'ex-
ploitation des mines de Famatina. Elle csL situéc a
t,:.W:i pieds au-rlessus du niveau de b mer, a une
distanee de 8 a JO licues des mines exploitées.


La montagne la plus l'approchée de Villa Argen-
tina es!, Santa Bosa; on y trome des gisements d'ar-
¡:ent S0115 la forme de pUtUS, qui foul'llissent du




16() LA CONFÉDÉRATION ARGENTIl\"E.
minerai donnant de 10 a 20 mares d' argenl par
50 quintaux de minel'ai. Cctte pl'oportion augmenle
lorsqu'on rencontre dans les filons le sulfure d'ar-
gent, l'argent corné et l'argent nalif. Les ¡Jacos sont
rouges ou jaunes; les rouges sonL de meilleur <lloi
que les jaunes. Les filons onl de 40 a 7 5 eentim¡~Lres .
d'épaisseur, eL se montrent sur une longue étendue.


Vers rOues!, on rencontre le Cerro Negro, beau-
coup plus élevé que le Santa Rosa; sa hauteur au-
dessus de Villa Argentina est de 12,335 pieds. Dans
eeUe montagne comme dans eelle de Caldera, si-
tuée un peu plus au nord de la préeédente, il y a
des gisements d' 01' et d' argent. L' argent natir, sous
forme d'arborisation, s'y rencontre fréquemment, el
"lors les minerais sont excessivement riches, tandis
que, lorsqu'ils ne contiennen! pas l'argunt natif, ils
donnent de 20 a 40 mares par JO quintaux.


Au sud-ouest du Cerro Negro, et a une demi-lieue
de celui-ci, existe le gisementd'or appelé le Morado,
qui fournit de 6 a 80 onces d' 01' par 50 quint<lux de
minerai, et dont I'aloi esl quelquefois de 23 kilo-
grammes.


A l' ouest des montagncs précédentes on en troln'c
deux 1uLres encore plus élevées: el Tigre et Bayos.
Les gisements du premier sont semblables a ceux du
Cerro Negro; ceux du second donnent des sulfures
d'argent qui produisent de 60 a 80 mares par 50 quin-
taux de minerai.


Au nord-ouesL de ces derniill'cs, et a une plus




CllAPITRE DEUXIEl'I1E. 161


grande élévation encore, sont les monlagnes de Me-
jicana et Ampall:lO, donl les gisements argentiferes
et aurift'~res donnenl des minerais qui produisent de
-J 5 á 40 mares d'argent et de 2 a 12 onees d'or par
~O quintaux de minerai. Il n' est pas rare de voir
extraire des minerais (Jui donnent jusqu'A ~OO mares
d'argenL et 100 onces d'or, ainsi qu'il osi arrivé
dans ces derniers temps dan s la mine Derdiona.


Au nonl d'Ampallao s'éleve la montagne d'Aran-
zazu, uont les gisemenLs sont des pacos quí donnent
el e 20 á 40 marcs d' argent.


Les mines de Fatamina, quoiqu'elles n'aienl ja-
mais étl' l'objet de travaux prop0l'tionnés a leur ri-
chesse, el que souvent ces travaux aient été inter-
rompus par la guerre, ont produit déjh plus ele t:J
millions de franc.:. 011 comple plus de cenL mines,
el aucune d'elles n'a JO me tres de profondeur.


L'aloi de ces minerais est, comme on 1'a vu pré-
cédemment, excessívemenL éleyé; la mine de Santu
Domingo a donné 50 puur toO d'argenl.


La mine Général Urquiza, qui est le sulfo- arsé-
niufe d'argenL, a donné, suivant les analyscs faÍles
au Musée argentin, 24, 25 pour J 00 el'argent. CeLte
mine a été décollverte en '1831: il en a été extrail
pour environ 200,000 frailes.


L'argent se rencontre a Famatina a rous Jes éLalf-
possibles, eL sous les di verses formes connues. Il
existe a I' état nalif melé elans le quartz, ü I' état nalif
d,lIlS de la galene argentifere; elans des roches \01-


11




!ü;l LA COXFÉDÉHATION AHGENTIl\E.
caniques, a l'état natif, de sulfure et arséniure; OH
le rencontre aussi a l'élat de chlorure, enfin mé-
langé a l'oxyde dc fer. Il est illlpossihlc d'assigner
]'aloi de ces minerais, puisqu'on le lrouvc a tant
d'états différents; il existe des échantillons présen-
tant des filons de 1 cenlimelre d' épaisscnr sur 20
de largenr d' argcnl nalif, que l' OH doit considérer
comme a l' état de rnélal }Jur, puisquc l' on )lcn t pres-
que l'enlevel' <tu ciseau.


Famatina renfenne également des mines ti'OI', de
cuivre, de plomb, de nickel et de fer.


La mine Julio se compose d'une roche volcanique
quartzeuse, dans laquelle est disséminé ]'01' en
grains plus ou moins eonsidérables.


La mine Caldera produit le cuivre a l'étaL métalli-
que cl a l'élaL de carbonate; elle est excessivement
riche eL donne de 70 h 80 pour cent de cuivre; mais
son exploitation est presque abandonnée, par le
manque de capitaux el de débouchés.


La mine Solitaria fournit du nickel en ahondance;
le minerai est Lres-riche, il cst prcsque pUl'; on
l'exporte au Chili; on peut évaluer la quantité ex-
portée annuellement a 50,000 kilogl'ammes.


On compte actucllemenL en exploitation a Fama-
tina:


'2 nlJJl(,~ fl'or.
42 r1'al'gcllt.
2 dc cuivre.
1 de nickd.




C!lA PITII E DEUXIEME.


L'extraction de l'argent du minerai E-:t~ fait généra-
lemenl par arnalgamation et par les anciens procé-
dés; l'nsage des tonneallX d'amalgamation vient
d'l~trc rÓCI~mment introduit dans l'établissement de
i\L Fragueiro.


P:lmatin:l a de lout temps :lppelé l'aitention des
spéculatcUl's. ;\ l'époquc de la découverte de ses
riche~ses minérales, une compagnie se forma an
Pnirei pOUl' l'exploitation des mines d'or el, d'al'gent;
mais les difficuItés de l'exploilation, et plus tard la
guerre de l'indépendance, vinrent arreter les tra-
vam. La guerre civile qui éclata ensuite empecha de
songer a poursuivre les Iravaux commencés; cepen-
dant, en 1825 et t 826, une compagnie anglaise,
profiLant de la ll'anrluillité et de l'ordre quí parais-
saient s'éfahlir dilllS la ConfedéraLion, entreprit. sur
! lile gt':mtle ('e1wJ 1(', j' nxploita lion de qllelques mines·
de F'amatina; mais la guerre c¡vile ne tarda pas a se
rallumer, et la compagnie fut forcée d' abandonnet'
ses lravaux a peine commencés. - D~puis lors l'ex-
ploitation a en lieu dans de tres-petites proportions,
eL seulemenl depuis 1852 elle parait prendre un
llou"el essoJ', quoiqu'il luí manque des bras, des
capitaux et des hommes intelligenls dans les tl'avaux
de l'industrie minérale.


La hauteur des principales montagnes de Fama-
Lina a été prise en décembre 1 ~54, au moyen d' oh-
servations barométriques, qui ont fOllrni les résultats
suivants:




164 LA CONFÉDÉRATION ARGENTINE.
Hauleur du Nevado.


)) Espino.
Cerro Negro,


n Socaboll ..
Santo Domingo.


TUCmIAi'I


22,151 311-des"us du llivcan
de la mero


17,685
15,996
15,81(\
15,8fl7 )i


CcHe provinee est séparée de eelJe de Calamarea
par les ehaines de montagnes d' Anconquija, qui
prennent le nom de Quilmes du coté de Tucuman.
Le point le plus élevé de eeHe ehaine a t 5,UOO pieds
au-dessus du niveau de la mer : elle est tres-riche en
minerais d'or, d'argent, de cuivre, de plomb el de
f81'. Ces mines ont été aneiennement 1'0hjet de Il'a-
vaux d'exploitation, abandonnés depuis; du temps
de la domination espagnole, elles étaient exploitées
par les indigenes; mais les fortes contributions qu'on
leur imposait firent disparaitre eette industrie.


1.e Quilmes est une ramifleation de la Cordiliere
des Andes, qui prend son origine a Potosi, et suit la
direction de nonl a sud sur une étendue de 5UO
licues, formant ainsi l'immense vallée de Calchaqui,
qui est arrosée par la riviere de Santa Maria. Les
terrains de la vallée de Calehaqui son1 d'alluvion;
on y reneontre de grandes plaines sablonneuses, quí
renferment un peu de bitume. La riviere de Santa
Maria donne un courant d'eau exeellent pour l'éta·




CHAPITRE DEUXIEME. 165


blissement des usines d'exploitations des mines qui
l'entourent.


[le la chaine de Quilmes partent différentes rami-
fications plus ou moins élevées et riches en minerais
de Loutes especes.


Huaschascienega, une d' elles, est formée de gra-
nit; on y rencontre des mines d'argent : ce métal est
a l'étaL de sulfure antimonié, eL la gangue est de
feldspath, quartz el mica, en quantité plus ou moins
considérable; quc1quefois il existe seulement deux
de ces matieres, formant alors, suivant les cas, une
gangue d'orthose, Jeptinile OH pegmatite. II existe
déja un grand nombre de mines d'al'gent dénoncées
dans Huaschascienega, et quelques-unes sont en voie
d'exploitation ; San Francisco, San Agustin, etc.


Dans la mon tagne d' Amaicha, on renconLre les
restes d'anciens Lravaux; les mmes furent aban-
données apres avoír été creusées a une grande pro-
fondeur; Amaicha possede des mines d'or, d'argent
et de cuivre.


A l'ouest de eolalao, dans un des contre-forts du
Quilmes, on a découverL de riches mines d'argent,
eL, dernierement, une mine de fer d'immense di-
mension eL d' exploitalion facile. Le minCl'aí de fer
est trcs-riche; il donne j US(jU' a 80 pour i 00; il se
compose de fer oligíste et d' oxyde defer hydraté.


En avant des établissements de Rumí Guazi, dans
les monlagnes de l'est, sur la rouLe d' Amblaillo, il
existe des mines de carbonate de cuí vre J donnant de




1fj(¡ LA CONFÉD tilA TiON A R GE i'iTi i'i E.
30 3.10 pourlOO de métal a la sudace du sol.


Les chaines de montagncs de Tt\l:uman .;Lant la
continuaLion de cclles d.~ PoLo~i, ilu·csL pas surpre-
nant qu'elles soien! cxcessivemenL rÍehes en produc-
tions minérales, eL il est probahle que les rcchcJ'/.;!ws
actives dont ces montaglles sout aujounl'hui rohjet
feront décollvrir des mines aussi riches el aussi
abondantes fjUe eelIes de Potosi.


JllSqll':\ cejour, l'cxploitaLion des mincs de TUCll-
man n'a eu lieu qu'imparfaitement: elle était ré-
duiLe aux lravallX des indigenes, qlli vivajcltt dissé-
minés dans les montagnes, et (jlIi, de temps en
lemps, allaient vendre a la "ille de Tucuman le~
pelites quantit.~s d'argellt qu'ils avaienl recueillies.
Depuis un an, les richesses mÍnél'ales de celte p1'o-
vince ont aLtiré l'aLtention de fIuclqucs capilalisle;-,
101, industriels, et il s'cst déj,l formé plusieul's socíétés
pour leur exploitatioll.


Tucuman offre tous les avanLages possihles pou!'
l' exploilation de ses mines: sa richesse dalls lt:~ troís
l'egncs, 1<J salubrité de son climat, I'ont filÍt consi-
dél'er comrne la plus belle des provinces argeníines.
La végétaLion y est magnifique. Les plaines sun!
d·une excessive fel'tilitli j preslIue sans lravail, elle~
produisent lc hI.:, le rnals, le riz, le lahac en abon-
dance. Les arbres fruiLiers y sont tres-répanelus, el
la canne a su ere y vient naturclleUlcnL Les )Jestiaux
sont abondanLs et a hon marché. Les IlJOnlagllt's
~on L Cal! verLes el' arhres irrllll8nses, d' espece~ \arilo.<, ..




CllAPlTlIE DEUXI\~:ME. \1;7
et riches, laul ~ous le rapport dc lem l'(~sistance ffUC
sous edui de leul's eoulcurs. La eOlll munication d(~
la province de Tuculllan arcc ll~ littoral se fait par
une lJOllllC roulc, qui permet le transport de ses
proLluits en charrclte jLls(lu'aux porls du lleuvc
Parana.


SA:I LUS ET s.\:', .JUAi\.


Les eontre-forls des Andes, qlli sonl interrUlllpu:-,
par h pro/'om!e yallée du Dcsagu;Hlero, qui uníl k~
lac~ Silrero e( Dcl)(~dc]'o, rcnaisscllt a forienl de cc
1IC11\'C, apres !) licnes de pL¡ine, par un n~lt' lalll:-,
qui cOlllmencc les chailles dc San Luis, donl dl:U\
branelics parallell's de nonl a sud ;.;ern~nt de limiles
tI celle pfovinee, ([ui esl diYisée en dcux l'égiülls
principales: eel1e dl'S !l1ulllaglll's et cdle des plaiJll'~.


La premil·t'e esL monlueuse el accidelllée; ses !el'-
l'aius primilif,:; sont eouycl'ls de terrains d'alluYlOIl,
fOl'Iués u(: sahle el de quartz; elle conLinnt de nOI1l-
1Jl'eux giscmcnls m(:lallifel'es: 01', al'gellt, clliue,
plomh, zillc, cel', ele.


La sceonde est fOl'mée de yastcs plaincs, légel'C'-
ment ondult~cs, Lll'l'osées par p[llsieurs J'i,i t';l'es , d


. comeJ'les de plantcs aromatiques el d'herhes <jlli
cl'UiSsellt Jam; un tcrrain lres-fátilc.


Au nonl s'étentlcnt les llloutaglles de la Cal'oliJH,
(lui onl donné Ipul' nom aux mines d'or qu'ellcó, l'eu- .~~ -
fermen!. Sur une l~teIHlll(, de '10 Ji('uc.~ d(· 1)01'([ ~~\.rl'·-d,,:! "


1 I ,
i ~ ~.
~:;. \~: .
,V'::,.
" ''':::s' ... _ _
:.<~ .. :¡,.~; ~ .


.... -. - .¿




168 LA CONFÉDÉRATION ARGENTINE.
sud, et 6 d'est a ouest, on trouve des terres aurife-
res, au sud dans les va llées que forme le Rio Cujnto,
et au nord dans celles des montagnes de la Caroline.
Les vallées les plus riches sont: Ron(h, Arenilla eL
Durazno. - Environ 600 personnes, hommes, fem-
mes et enfants, s'occupent de la recherche de 1'01',
mais avec une in di fférence incroyable et des moyens
(l'exploitation plus qu'imparfaits; dans certaines
saisons, ils enUwent la terre et la lavent avec des
sébilcs de bois: quoi qu'il en soit, ils recueillent
annuellement 4,500 a 5,000 onces d'or. Aucun
d' eux ne songo a se créer une fortune ou de l' ai-
sance; a peine travai Ilent-ils pour recuei11ir la
quanLité nécessaire pour s'habiller eL se nourrir.


Les mines de la Carolina, travaillées il ya long-
temps, furent abandonnées, parce qu'eJles s'inondc-
rent, el les guerres civiles empechcrent de reprendre
les anciens travaux. La mine de Cerro Rico, située
a 25 lieues de San Luis, présente une veine de
1,200 metres de longueur, courant de nord a sud,
sur le versanL de la montagne j elle contienl un filon
aurifcre uans toute son étendue. Les anciens mi-
neurs la trllvaillerent aussi longtemps qu'ils purent
opérer r épuisement des eaux au moyen de seaux, et
i.l est c:onstaté qu'elle donna de briJlants résultals.
Les immenses et nomb,'eux travaux exécutés dans
eoLLe mine viennent, a I'appui de c:es renseigne-
menls, confirmer sa ríchesse. On remarque l'ouver-
ture de troi8 grandes tranchées pratiquées dans le


··~·I




CHAPITRE DEUXIEME. 169


but de faire éC9uler les eaux j mais ces travaux, mal
exécutés, donnerent lieu a des éboulements qui du-
rent etl'e de nouveaux obstacles a l' épuisement.
En 1 Si9 et 1850, on nt quelques travaux de grande
importance dans cette mine, et l'on obtint des mi-
nerais composés de pyrite de cuivrc d'un tres-bon
aloi et contenanL beaucoup d'or.


Au nord de Cerro Rico, on a repris les Lravaux
rl'une autre mine excessivement profonde; enfin,
dans la meme montagne, une compagnie chilienne
a obtenl1 la concession de la mine Estancia, eL elle
se prépal'e a l'exploiter. - Suivant l'opinion d'une
personne r{ui a exploré ces mines avec soin el inté-
reL, on pourrait en extraire 50,000 onces d'or en un
an de temps.


La provinc,; de San Luis renferme aussi des mines
de cuivre et de plomb argentifáe. Ces mines, qui
ont été travaillées du temps d'e la domination espa-
gnole, ont été l'objet de récentes explorations. Les
minerais extraiLs sont généralement bons. Les mines
de San Bal'boix eL San Francisco donnent de i 5 a 30
pOUI' '100 de cui vre, et celles de San Isidro de i °
a 15 mares d'argenl par 5,000 livres de minerai.


Les mines de San Juan ne sonl pas exploitées;
quelques personnes s'occupenl, de meme qu'a San
Luis, de ramasser de pe tites quantités de pépites
d'or. Les mines d'or des ramifications des Andes,
au nord de San Juan, district de Jachal, sont riches,
mais dan s le meme état que celles de la Caroline;




170 LA CONFÉDÉll,\TION ¡\nGE~TINE.
en 1825, elles onL prodnit pou!' 100,000 franes
d'or.


Dans les monlagnes du Valle Fl'r!il) il existe deux
gisemenls: un a'or (bns le Cerro Blanco, I'aut!'e
d'argenl dans la Quebl'ad;¡ (le la Huerta.


Le gisement du Cerro Blanco existe dans dcs 1'0-
ches quartzeust's el est formé de tmis Glons, clonl le
principal court du nord au sud, sur une étendue re·
COIlnue de plus de deux licues. La bnse du rninerni
est le fer a di vcrs états el le sulfure de plomh dans
qllelques veincs. Les prcmiers donncllt de í ;1 k
grammes el'or de 25 quilates pOUl' 100 kilogramnws
de lllinerai, el les seconds de 18 a 2:1 mares d'ar-
gent par caisse de minerai.


Le gisemenL de la Quehrada de la Huerta es!
formé d'un filon qui a emiron no cenlimetres d'(;-
paisseur, dont le centre, de 28 cenlirlH:~lres, se COIII-
pose de sulfuré de plomb argcntil'cre qui donne de í)J
ti 88 milliemes d'al'gent. On a exLrait d'une veine,
qui ahoutit au filon principal, du Illinerai qui a donné
20 pour 100 (l'argcut. La profondeul' de la mine
est de 1 () melres environ.


Dans le déparlement de JachI, il existe d'ahon-
dants gisements. Le Guachi es[ l'un des plus impo\'-
tants. La base de la roche est le cakalre, dans le-
quel OH rencontre de rOl' el de l'al'genl natir. Apref.
de grandes pluies, on ramasse dans le lit des rnis-
seaux el ravins qui entourent la rnontagne des quan-
tités assez notables de divers mélaux précieux. Gua-




CIlAP1TllE DEUXIÉME. 1 ~ 1
ehi présente les restes tLweiens trayaux, de meme
(Iue Gualilan. Dans celle derniere localité, on l1'a-
vaille une mine q ui proeluit ¡T'(lO el'or et ,i ;'0 d' ar-
gen/.


Le gisement de Cheptas, situé sur le vcrsarü de la
Cordiliere, a 8 licues de Jachal, cst el'o!' dans des
roches de formation primitirc. On y lrouve al/ssi de
l'argcnt natir. Le gisement est peu connu, ctnc pa-
ralt avoir douné líeu a aucune cxploilation, quoiquc
la présence de ces rnéLaux, a la surfacc meme, per-
meUe ele c1'oi1'c avec I'aison que l'on pourrait en re-
tirer de gramls Lénéfices.


Au norel ele ce dorniel' gisemenl, on rencontre celui
du Salauo, a peine exploré. Il est connu POUl' quel-
qucs travaux aneien!' cnt1'epris dans le lml el'extrai1'e
de 1'01' f't de l'argent.


Enfin, (laus le dépadelllenL de Jac11:11, il existe
encore quaLre gisements d'argent, dont le demier a
fourni des minerais qui ont donné de :5 a 4 pon!' '100
d'argent; ce sont ceux uc Pescado, Tolas, Hayado et
Antecristo.


ENTRE RIOS.


eeUe provinec ne préseute qu'un inléret secon-
dairc sous le rapport minéralogÍllue.


La composilion géologique de la p:ll'lie riverainc
du Parana est la suivanle; cHe cli1sse cctte parlie
dans les terrains jurassiques :




172 LA CONFÉDÉRATION ARGENTINE.
1 ° Terre végétale ;
2° Limon pampéen datant du déluge;
5° Calcaire conchylien, contenant fJryplta:a, O.~trell


ucwninala, ostreadeltoitlea" exofJ!Jra;
4° Argiles avee fossiles du genre des gryplixa;
JO Sable verL et jaune, séparé de l' argile par des'


couches ocreuses; le sablc conlient des asarte ele-
uans, peden et plagiostomos.


La formation géologique de la partie riveraine de
l'Uruguay differe de eette derniere, a mesure que
l'on se sépare du confiuent des deux fleuves, a cin-
quante lieues duquell' on rencontre déja des agates
trcs-variées, du quartz cristallisé, des roches quart-
zeuses, de l'améthyste de différentes teintes.


11 existe aux environs de la ville de Parana, sur le
tleuve du meme nom, de nombreuses carrieres qui
fournissent d' excellents calcaires, lesquels servent a
fabriquer la chaux maigre ¿t la chaux hydraulique,
paree que le calcaire présente aussi des couches mé-
langées de sable et d'argile, qui donnent a la éhaux
su propriété hydraulique.


Le Diamante, a dix lieues uu sud, possedc aussi
quelques earrieres et foms, donnant des produits (le
la meme qualiLé que ceux du Parana.


La riviere du Dol conlient d'excellentes pierres ;1
IJleules et des picrres fines a aig'uiser. II est probable
qu' en exploitant ceHe derniere carrierc, elle donne-
rait des veines qui fourniraient des pierres lithogra-
phiques.




ClIAPITRE DEUXIEME. 175


Les environs du Parana donnent en quantité con-
sidérahle les matieres suivantes :
Arg'il¡~ smectique, terre a foulon ;
Argile grise Lleuátre, terre plastiqlle;
Argile jaune blanchatre, peu pateuse;
Marne argileuse;
Sable blane pur et mélangé de ehaux;
SaLle jaune argilcllx;
'ferres jaunes, rougeatres et violettes;
Ocres jaune et rouge;
Terres eontenant du sulfate de soude.
La facilité d' exporta ¡ion que préscntent les f]euve~


Parana et Uruguay donne beaueoup ,d'importanee a
ces matieres premitJI'cs, paree qu'elle permct de cou-
vrir les marchés du littoral des produits de leur fa-
bl'ication.


Les briques se vendent de 70 a 80 franes le mili e ,
donnant aux briquetiers un bénétlee de 60 a 70
ponr 100.


Les carreaux ont une grande valenr dans les pro-
\'inef~~ dll littoral, 150 franes le mille; il y a d'ex-
cellentes terres pour lcuT' fabrieation; mais eetLe
branehe d'industrie, de meme qne eeUes de la pote-
ríe eL de la falenee eommune, n'existent pas fante
de bras.


La fabricaLíon de la ehaux est d' une certaine im-
portanee a Parana; il n'est done pas inutile d'en faire
une menlion partieuliere.


Lrs pierre~ ealeaires employées a eeHe fabrieation




17~ LA CONFÉDÉRATION Al1GE:'íTL\'E.
npparticnnenl aux terl'ains jurnssiques; elles son!
généralpment conchyliennes, pell compactes et fo1'-
mées en majeure part.ie ele carbonate de chaux crls-
tallisé. Elles se calcinent facilemenL


Le cnlcaire de ln cnrriere de Garrigo est le plus
compade et le plus (lllr; il peul fournir de bonnes.
pierrcs de constrnction.


Les bancs de ealcnires sont forinés de couches de
rliffércntes naturcs; eelles qui se rapprochent de l'ar-
gile eL du sable contiennent plus de sílice et moíns
de chaux .. En général, lous les calcaires du Parana
renferment du quartz a nn étal plus ou moins divisé,
et en quantité assez grande de J'argile, du fer et de
la magné~ie.


Les analyses suivantes donnent une idée de la com-
position chimique du calcaire du Parima, que I'on
emploie pour la f;¡hrication de la ch:wx l.


Alvaroz. Carauajal. Garrigo,
Carbonate de chaux. 82,14 69,02 67,15
Sable et. r¡uartz en petits


morceaux. HI,20 27,77 29,H
Argile. O,6;j J ,38 1,72
Péroxyde de fel' el IIIa-


glléúr. .. 0,66 0,81 0,77
Eau. 0,34 1,02 1,25


100,00 JOO,OO JOO,OO


1 1'OUI(,8 ces analysc~ rclatives au calcaire, de llIeme que toules
"dles ritécs ;, propos drs minerais des autres prorinces, ont éu\
faite,; par I'allteur.




CHAPITRE DEUXIIDIE.


La chaux du Parana peut done se classer parmi les
ehaux maigr~s et moyennement hydrauliques.


Elles different en cela de la chaux de Corrlova,
qui pst grasse et préférée a cclles-ci pour les travaux
ordinaires. La chaux de Conlova se fabrique par la
caleination d'un ealeaire des terrains de transition,
un marbre blane OH rosé a grains fins, que l'on peut
considérer comme un carbonate de chaux presqlle
pUl'. L'analyse elonne les résultats suivants:


Carbonak de ~hallx. . . • . \)\),28
SalJle tre,-fiu el argile. . . . 0,72
Péroxyde de fpl' d magnésic.. de, traces.


100,00


On emploie indistinctement les elifférentes chaux
du Par:ma poUr la batissc, mais ele préférence celles
guí conliennnnt moins ele sable, ainsi celles el' Alva-
rez et d'Usin. Dans la confeclion du mol'tiel' ordi-
naire, In premiere nelmet 5 parties de sable pour
1 de chaux élcinte, et la seeonde 5 de sable pour
2 de ehaux. Le temps nécessaire pour obtenir une
durcté convenahle varie de 40 a 60 jours.


La chaux du Parana pourrait gngner en qualité si
les chaufourniers ehoisissnient mieux les ca Icaires
el ne melaient pns les bonnes pierres avec d'autres
trcs-inféricu1'es en qualité, choix qui leul' se1'ait fa-
cile a faire, cal' les Mpóts calcaires sont considéra-
bies et fournissent ele tres-bonnes pier1'es a chaux.
Un échantillon de la ca1'riere-usine, p1'is d'un banc




17(; LA CONFÉDÉRATION ARGENTI~E.
formé de térébratules, a donné, par l'anal~se, le ré-
sultat suivant:


Carhonate de chaux.
Sable el ({uartz.. .
Argile. . . . . . •
Péroxyele ele fer et magnésie.
Eau ............ .


U4,49
4,17
O,SJ
0,42
0,57


100,00


ta calcination du calcairc se fait, a Parana, dans
des fours intermittents d'une capacité de 600 a 'l,OOU
fanegas \ et l' on se sert de bois de saule sec pOUl'
combustihle. La cllisson dure de huit á dix jours.
Jusqu'a présent l'on n'a point établi des fours con·
tinus ou coulants, quoique ceux-ci préscntent sur
les autres le grand avantage de donner une cuisson
non interrompue, el par conséqucnl une [Jroduction
constante, tandís qu'aujourd"hui des fours de 800
fanegas, employant 'i 3 ou 14 ouvriers, ne peuvenL
donner une fournée que tous les 60 jours. 11 y a
économie réelle el. augmentation notable de pro-
duit dans l' emploi des fours continas, el il serait
a désirer que ce moyen fut adopté, car, en ce mo-
meni, cette industrie ne peut fabriquer assez pour
satisfaire aux demandes; ce qui, suivant les chau-
fourniers memes, s'oppose a une plus amplc pro-
duction, e' est le manque d' ouvriers. Les fours cou-


1 Le fanegavaut, ~ Parana, 2 he('lolitrl's el 88 litres.




CIIAPITI\E DEUXIEME. 177
lants permettraicnt de produire de plus grandes
quantités avec le meme nombre de bras.


Les fours actuels sont revCtus inlérieurement
d'une chemise en hriques ordinaires; mais ce re-
vetement a le grand inconvénient d'etre hientOt
mis hors de serviee. L' emploi de briques réfrae-
taires serait hien préférahle et n'exigerait, pendant
de longues années, que de pctites réparations. Les
matieres premieres nécessaires pour la confection
de ees hriques réfraetaires existent aux environs
memes des fours.


Les fours du Parana n'ont pas ele grilles de sépa-
ration entre le foyer el le eenelrier; e' est un défaut,
ear l' air, en passant par le eendricr, s' éehauffe,
tandis qu'en entrant par la porte du foyer il produit
une grande perle ele eaJorjcIue. Ce serait une ré-
forme peu eouteuse et d'une applieation immédiate
aux fouI's aetuels, dont les portes sont aussi généra-
lement trop grandes.


11 existe aetuellement neuf fours dans les environs
du Parana; un d' eux fut étahli dans les derniers moís
de l'année '1854; e'est pourquoi iI n'est pas eompris
dans l' état statistiquc suivant, qui eorrespond a eclte
meme année:




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"' '" :,.. '" ET\ULl~'¡;~mi\TS.1 ~~ e ~ ...
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7. ~
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Carabajal. . 8 II)'~ 75 a 100 11'.11,000 I


Quintana .....


A Ivarcz.
Espo]"la


FoLaiio ..


Uzill.
t~;llli~'u


H.OI;IIIO.
. . 1


. . . . [


par nloi~.
:14 16 a 3.rr. 60 c.


I
par Jour; leS¡


uulres de 40 ,¡
75 I'r.pal'ffiois.


10 1 iO l't. pal' moi,. 131:3 fr. par jour el
de li5 ¡, 90 f,..


par mois.
9 5 fr. par jonr el.,


lile 75 a 90 fr. :
par moís. l4 ¡!l5 fr. par mois.


!-l 5 fl'. par jnur.
12 3 fr. par jol1l'.


700


750
800'


SOO


800
7;';0
700


~ ~ }<' A NEGAS DE CHAUX
: Q ~ , ~ PUODl'ITES PE .... nA~T ~ 5 ~ 2; ,~ 'f;: L' ANNÉE 1~54,


:;;¡ ¡(,). ,.;:¡ .:o:l .,J ~
ff.l 7. ~ :; .-.: _" ______
~ ~.~ ~ ~ ~ "...,¡ rñ i j OI\~EI\V\'IIO\S. ~~~ ~~ ~E-< ~~ ,~~ • ~


Q ,~ o ~ Q:O o Z ¡'::J:; ;;: - ,..;¡ c:. ~ ",,"G~ é:~ 56 ~r.i-~ ;;¡.: ~ ~¡::: ~; ~ :. ~ ~ ,i ~~ ~ t
~ ~ : ~


(¡50217 f. 50 C'li5 quillt.15. 5001 -~~O 13. 00~11;~ t~;:I~~~)fatlCgaSpar
230 h 50 I 7 15, (lOIl 13,600 12 00 pl?Y"Ilt 20 ou-


1


I mUIS cn em-


, 1 I vrlerS.


280°1 7
340 17


300 17


300 [7
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~)O
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() '1/2


7


1 2 Une mesure de
, :' bois J'cprésentc


,) ürol1 !J'20 I4 mOli') -o lIlle rile de SI;
-,), , 1 ....


1 cent debl'!..:!'c sur
3,' ,2(,)11 !-lOO 4'000111 O, O :lU t,ml de e h:Ju-


Icor: les buches
oot 11ll. 10 ccnt.


1, 600! ~OO 1, !-lm 1 q 00 de IOll!Jncur.
, 1 ' '1 - ,3 Qu"nd'le boís est


1
I de mnuyaisc qua-


33;4 14,8011 " 1),01"12 00 ' lilé.;;30m:ml'c,s.
, 1 ,i, " Lllnquc toul'tlee )) 1~,OUO,I,OOO 3,001'110 00 'exi~c70,ioursde


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CIIAPITn E DEUXIEME. 179
La produetion de chaux a done été, pendant


I'année 'i8J~, de:
7J1 ,750 tllllega" exporlt'·",; ;1 BlLt\nos-Ayrl·' .


. \220 POll!' la eOllsonmlation locale.


llonnanl un total (Ir, 36,fliO fanegas, ou de WG,475
heclolilres el 60 litres.


CeHe prod uction repl'ésen te la valeur de 415, lB 2
francs 50 Gentimes, en prenant pOUl' prix moyen
(:elui de 11 francs 25 centimcs par fanega.


Les dépenses qu' a exigées ccLLe production peu-
venL s' évaluer de la maniere suivante:
~I\ OUVI'i"I''':\ n:í ('r;lIIC, ll;ll' mo¡", Y compris la J101ll'i'Ítl1rr,


pelllhlllt un aa l ....... ' .. 100,320 fr. c.
U,280 mesures (le boÍs a 7 Ji,. JO e. 107,100
'f,825Ij\TCS IlP pOl1dl'l' a 1 fl'. 25 c. 6,031 '2;)
Ol1lib ~ (,1 /'(;paraliolls :tllX ¡(HII'S~. ' 1,250
¡Jroj¡ d(' pakllle .......... , ¡,GOO
Entrcljcll de c1wrl'ettcs el lIolll'riturr
dr.~' bmufs ". . . . . 1,400


TOTAL. 217,701 fr. 25c.


i Chaque 011 \ riel' cOllte cmiroll 12 franrs par mois pour sa nour-
riture.


2 On calculr la (}¡"pense, en uulils. 11 100 franes annuellement,
par four ou carriere.


" La réparalion des f011r5 rsl de 60 franes annUCllellll~l1t. La
chelllise (lure df' lO ;\ 12 an,,; l']I" \aul t ,000 fr~ncs.


4 Le transport de la ch~lIX psI g(\neralelllent pOllr comptlO rJes
chaufoUl'l1irrs. Chaqlll' ¡\[alJlissrIllent a ses dwrreltes et ses bo;ufs,
qui lui occasiol1nent um~ (lépense de 175 franrs par an; le prix de
lran,'port peut,'évalncr a moins dI' ;) cf:ntiml's par famga, non
cOlllJll'is le fravail des charretiers, puisque ceux-ci sonl comptés
dans Io's ol\Hiers pmploy¡"s (Iam; l'élablissement.




I Sil L A e o N F É [) t R A TI o ~ A R G E N T I ~ E.
Si I'on déduit ceHe quantité de 2'17,701 franes


25 centimes de eelle de 413,012 frimes 30 ecnti-
mes, qui représenLe la valeur de la produetion. le
bénéficc approximatif des ehaufournirrs aura été,
pourl'année'1854, de ·108,2'11 francs2J eentimes,
e'est-a-dire plus de 47 pour 100 de la valeur pro-
duite. et hien cerlainemcnl plus de trois fois le ca-
pital employé dans l'opération, cal' ee capital se
renouvelle achaque fournée, les chaufourniel's ne
vendnnl qu'au comptant, et les 217,701 fralles ':2~)
centimes de dépenses ne représcntent l'éellement
qu'un capital du sixieme ou du septicme de eeHe
somme, mis en moun~ment si:\. ou sept fois dans
I'ann('e.


L'immense bénéfice qu'ohtient celle indllf;lrie,
sans risques de perles et sans crainle d'éplliscr la
matiere pl'emiere, deuait engager les po~sesseur~
actuels des carl'ieres ~l améliol'er leur mode de fabri-
caLion) aUn d'augmenler ]eurs produits. l\'lalheu-
reusement ils paraissent peu disposés a in Lrodui rE'
aucun perfectionnement a leurs fours. La conell)'-
rence seu]e pourrait amener ce résultat, el il est
difficile qu' elle s' établisse, cal' les chaufourniers
sont en possession de Lous les bancs de calcaire des
emirons du Parana. Il est urgent qu'une loi mette
fin a ce monopole) qui lese les intérets des consom-
mateurs et le développement de ceHe industrie. Les
carrieres sont toutes des propriéLés de I'État, et l'u-
sage de celles-ei, eomme de toute autre pl'opriété




CIIAPITI\E DEUXIEl\'IE. PlI


puhlique, ¡loit etre soumis .\ des eonditions qui cm-
pechent un monopole préjudiciable aux intérets du
pays. JI serait convenable que le gOllvernement,
llSant du droil qui lui appartient, divisat les carric-
res actuelles en différents lots et les mil en vente
publique, réservant aux anciens possesseurs les lots
dans lesquels serait inclus leu!' établissement. De
cetLe maniere, ces riches et inéplIisables dépóts de
calcaire seraient prorlnetifs ponr l'État; les consom-
mateurs obtiendraient la chaux á plus bas prix, el
l'industrie prendl'ait un dévcloppement considé-
rahle.


Une autre maLiere non moins importante pour la
h,Hisse se rencontre dans les envil'Oos clu Parana:
e'est le gypse, ou sulfate de chaux hydraté.


A une lieue norel-est de la ville, on le trome en
abondance dans la berge de la petite riviere Yeso
(gypse): il y existe clans l'argile, et jusqu'a présent
le peu de consommation que I'on faít de ceUe ma-
tif)re n'a pas amené a faire des excavations pour en
rechereher les banes Oll amas.


Le gypse des borcls de la riviere Yeso présente
cinq varidés :


Blanc lamellairej
» fihreux;


.Jmm<Hre tiranl su\' le rouge, lilmellail'e;
» » fibreuxj


Noidtre Jibreux.
DI' ces cinc¡ YLll'iétés, le~ (lcux premieres sont les




182 LA CONFÉDÉIL\T[O~ ARGENTINE.
meilleures, mais toutes sont honnes et donnent d"
platre excellent, si l'on a soin de ne pas le gril1pl"
tropo


Le gypse blane lamellaire provenanL d'un éelli1l1-
tillon non alLél'é par raction de I'air, et qui parall
renfermer le moins possible d'argile, qui s'y intro-
duit par infiltralion, a la composition suivante :


Snlfhtc de cIlallX <lllhydl'l'. 80,36
Eau. . 1\),21
Argile .. , , , , . . . . 00,25


100,O()
Les autres variétés contiennenL de 7ti a 80 pour


J 00 de sulfate de ehaux anhydre, e' est-u-dir!'
qu'elles donnent ceLle quantité de pIatre par le gril-
lage.


Vexploitation du gypse pcndallL IBM s'est Lorn(~('
a {'envol ¡t Buénos-Ayrcs de 1,100 quintaux a l'étal
de sulfate hydraté. Il s' est venda, au port du Pa-
rana, a 2 franes 50 centimes le quintal. L' exploita-
tion du gypsc el la fahrication d Il pl~ltre pourraienL
donncl' licu a une industrie flui offri1'ai t de granrl~
bénéfices, cal' aujourd'hui ron importe d' Eu1'ope d"
plMre qui coutc tres-cher el ar1'ive en tres-mauvai~
étaL 101'squ' on n' a pas pris toules les précautions n(;-
cessai1'es pour le préserver du contaet de rail', donl
l'humidité le détériore complétement.




CHAP1TRE DEUXIEME. l85


lB


Le cOté le plus remarquahle de la topographie du
te1'ri1oire argentin est l'immense superficie de plai-
nes lin'il renferme dans ses limites, superficie qui
peut se diviser en deux grandes fractions :- la
partie peuplée, dans laquelle sont disséminées, a des
distances lointaines, les capitales des provinces,-
et la partie entierement déserte, ou le Grand Chaco.


Ces vastes cOllll'ées sont baignées par un gr:md
Hombre de flellves et de riyieres, qui forment un
précieux réseau de communications naturelles: les
fIeuves Parana et Uruguay sont les arteres de ce
grand systcme. A ceux-ci "iennent aboutir d' autres
cours d' eau non moÍns importants qui baignenl le
centre de la Confédération; ce sont: le Salado, le
Yermejo et le Pilcomago, auxquels se rattachel1t des
ramificaLiol1s qui sont aussi navigahles ou qlli pe u-
yent le devenir avec fort peu de lravail.


Les fIemes Parana eL Uruguay et ccluÍ du Para-
guay, qui est une branche du Parana, sont trop
connus pom qu'il soi 1 néeessaire de s' en oeeupe\'.


Le Salado prend SR somee a 1'01l('~t de Salta~ eL,




ISi LA CONFÉDÉRATlON ARGENTINE.
de ce point jusqu'it la frontiere de ceLLe province, il
porte le nom de Pasaje. Des la fmnliere de Salla
jusqu'a son confluent avec le fleuve Panilla, il est na-
vigable.


Ce fleuve, qui met en rapport les pro\'Ínces OU
/lord de la Confédération avec le litloral, a été l' objet
d'tme minutiense explor~ltion faite, en 1855, par le
capitaine Pagc, eornrnandant du vapeul' de guerre
des États-Unis le Wateru:ieh.


Le capitaine Page n'a l'eneontré dans son voyage
que des jones qui croissent en abondanee dans les
laes que formen 1 les débordements de la riviere a
son passage dans la province de Santiago del Estero,
d quelques arbres renversés. Il assure que la riviere
peul erre facHernent débarrassée de ces obslacles,
el qu'alors elle sera navigable pendant au moins six
mois de I'annéc po nI' des vapeurs, avec un tirant
d'nall de lrois ou quatre pieds, jusqu'a San Miguel,
frontiere de Salta, et meme plus haut encore, e' est-
,l-dire sur une longueur, en ligne droite, de plus de
trois cenl" lieues.


Les travaux nécessaires pour neUoyer la ri viere
seraient peu eouteux, et celte navigation aurail une
imporlance irnmense ponr les provinces de JlIjUY,
Salta; Calamarca, Santiago, la Rioja et quelqucs dé-
parLerncnts de eelles de Cordova elle Santa Fé.


Les productions de ces provinces, sujettes aujour-
d'hlli a un transport couteux et long, qui ne permet
gflere leur cxportalion, trouveraient par le Salado




CIlAPITRE DEUXIIil\IE. 185


ulle yoio facile el prompte, et il n'cst pas douteux
fjUe, s'il cxislait un senice de navigation sur ce
Heme, rémigration se pOl'tel'ail ,ers ces rives riches
el ferliles.


Dans la saison des hautes eaux le Salado déborde
sur une grande tSl.(~ndue de terrain dans les endroÍts
ou le fleuve n' est pas cncaisstS. Ouoique ces inonda-
tions ptSriodiqucs J'I~n(lenl inulilcs pendan!' quelques
mois les immenses champs yu'elles recouvrenl, elles
offrent le grand avanlage de les fertilisel' chaque
;ml1t:c. Les parlies qui ne sont pas inondées restent
plus arieles; cependant elles sont comerles de forets
({tlÍ Jonnent d(~ tres-heaux el lres-bons bois de con-
strllction el d' ébénisterie; elles, prodllisent aussi en
ahonrlance 1 e nopal. sur Jequel on récolte de tres-
grandes ql1ilntités de cochenille de tres-bonne qua-
Ji tI).


La vaste étendue comprise entre le Sillado el le
Dulce présente de gl'andes variétés dans la nature
.In sol: dans cerlaines parlies il est fertile el cou-
,el'L d'herbages; dans d'autres il est aride et sablon-
nellX el renferme beaucoup de sel et de salpelre;
mais en général, tous ces champs sonl excellents
pou [' l' éleve des bestiaux.


Le letTain, qui esl plat, ne permet pas d'étahlir
faeilemenl un systt~me d'irrigaLion artificielle; aussi
les hahitants des l'ives ont l'habitude de semer leur
bit; uans les endroits OU l' expérience leur a appris
~lll'atteignaienl les crues rnoyennes.




¡f'li LA CONFÉOÉRATION AIIGE:'\T1NE,
Le Salado, a s~ sortie de Santiago (lel Es! ero. Sp


répand sur une grande éteno ne, formant ainsi un lae
de plus de vingl-cínq licues de longueur; apd·~ ecla
il reprend son cours r:ntre des honls tl'(~s-escar¡)(;s
jusqu'a son conflnent nvec le Pnrana, prj·s de
Sanla Fé,


11 s'esL forll1(;, d:ms ces clerniers temps, une S')-
ciéLé pOlll' la na\'igation ;'¡ \apcur du Salado; le gou-
H:rnemenl argentin a encouragé celle cnlrepl'ise etl
accordant une réduction sur les droÍls d'importa-
fion et d' exportation, et en concédant des tCI'l'ains
pour eolonisation en faveur ch~ In memc eompagnie.
(Appendice N).


CrLle entreprisl', d'une grrtnoe importance pour Ir·
pays, donnera aussi d'énormes héndices aux capita-
listes qui s'eri sont chargés, cal' elle leul' a~Sllrc le
mOllopole du ('omll1crce cl'importation el d'exporla-
lion d'mw partie des provinees argenlines qui pru-
duisent rl'excellenls arlieles pour les marchés du
littoral argentin eL de l'élr:mger, tels que: laine,
colon, cuirs, sel, salpelre, potasse, labae, cochenillp,
grains, suerr, eau-de-vie, bois, ele., ele.


Si Ir Salado est ;}ujourd'hui dans une situatioll
plus avantageuse que le Vermejo el le Pilcomayo,
paree qu'il aboulit au centre de la partie peupléc de
b Confédération, ces rleux fleuves seront, avec le
temps, tont au moins aussi importants (Iue le pl'r-
mier, Ca!' le Verrnrjo arrose Ir nord des provincrs
de Salta el Jujuy et le sua-ouest ele la république de




e II A P 1 T RED I~ U X 1 E 1\1 E. 187
Bolivie; pt le Pilcomayo met le crntre de cettp méme
répl1hlique en rommunicalion avec le Rio de la Plata.
Ces drnx fleuves trayersent <1'ailleul's, des lenr eIn-
bouchU\'e~ les fertilcs terriloires (lu Granel Chaco,
elestinés it devenir les plus riches conlrées de la Con-
fédél'ation.


Le Vermejo esl formé de la n5union de plusieurs
petit!' rivieres qni p\'ennrnt leu\' souree pl>(\S de 1'0-
rija; ~'¡ la IIallLeul' d'Oran, province de Salta, il 1'0-
I,;oil les !':lllX ele la riviere Ceuta, elevenue lllwigable
ponr des elI1harcations ele cinquante a soixante ton-
neaux.


A quelques licues an sud de ]'ernbol1chul'e du
Cenia, le Vermcjo se grossit des eaux du Río Grande,
qui vient de Jnjny el qllí adrnet, presque pres de
cette "ille, des btU.imellts de SO ¡'¡ 70 tonneaux.
Apl'es le conf}ucnl du nio Grande avec le Yenrwju, ce
dernier flenve l'e~oll rnCOrl" avan! de s(~ jete!' dans
le Paraguay, les eaux de plllsieurs rivieres impor-
tante:, ,


Les Yoyages «1' explol'ation d' Arias, de Cornijo el de
Soria, cntrepl'is dans des saisons différentes, el. ceux
plus récents de Hiekman el dt~ Lavarello, ne laissent
allcun doute sur la possibilité de naviguer sur ce
flcuvc, non-sellhmwnt jl1Sqll'~ Oran, rnais ('ncore
jusqldl la frontiere ele Boliyie.


CeUc nayigation offrira de grands aYantages aux
pl'lwinecs tIc Salta el (le .Tnjuy et a la république bo-
liyienne: rconomi(: el cél('rité dans les transporls,




1:-58 LA CONFÉDÉRATION AHGE.'iTINE.
et possibilité ti' exportatíon pOlil' des produits au-
joul'll'hui sans débouchés p,lr suite des prix exces-
sifs du transport par terreo


Le conllnerce européen avec la Dolivie se fail ac-
tuellement par tene, en transit par la Confédération
ou pour la cote du PaciGque en douLlant le cap.
Horn. 11 n'y a pas de doute que des qu'il sera étahli
un senice de navigation a vapeu!' sur le Verm~jo,
on préférera eette voie plus courte et plus súre. Ccl.te
navigation intéresse done a la fois la Conft;dération,
la Bolivie el toutes les nations comrnerciales et marí-
times du monde.


La républiquc boli vienne ne posscde t¡u' un seul
port de mer, Cobija, qu'elle a prot6gé par tous les
moyens possibles, rnai~ quí n'a pu acquérir l'impor-
timce qu'on \'ol¡]ait lui [aire prcndre. Le port unique
pnllt 811'e blofjllé en cas de guerre, et alors la 1301ivie
scrait prin;e de tout commerce direct ,]\'ec l'cxté-
ricm, tandis que la navigation du Vermejo lui offre
une issue qn' il ne seraít pas facile de lui fermer en
temps de guerreo


D' un autre coté, les provinces holi "iennes siluées
a l'est de Potosi sont incomparablernenL plus riches
el plus privilégiécs, en toutes especes de productions
natul'elles, que ceUes de l' ouest; mais l(~s nOffi-
breuses branches d'ind ustrie et de cornmerce ele la
région de }'est ne pourl'ont pas se développer si I'on
ne cherche a rlonner aux produits de celle partie c1u
territoire bolivien un rl6houché prompL eL facile




e IIAPlTRE DE UXIEl\IE.


qu'ils ne possedent pas aujourd'hui, puisqu'ils sonL
ohlig(~s de faire des cenlaines de lieues a travers des
déserls eL des chaines de monlagnes qui ne per-
meltenl que h:cn diffieilement le transport ;) dos de
mulels. Les euirs, les laines, le coton, le café, le
cacao, ele., ne peuvent s'cxportcr avec avantage par
le port de Cobija; les métaux meme, si abondanls
dans la parlie slld-ollest de la Boli\'ie, ne pourraient
prendre cetle route.


Le Vermejo est dOlle pour l' exportation des p1'o-
\"inees bohviennes, de Santa Cruz, Cochabamba el
Chareas,la seule ,"oie possible. lIs se dirigeraient sur
Tarija, el pres de ectte vilIe on en effecluerait l'em·
barquement. Les transports directs jusqu'ft Tarija
auraient l'avantage de ne pas devoir passer la Cor-
clill¡\re des Andes el se feraient par des chemins
beaueoup plus faciles el plus unís que ceux qui
eonduisent a Cobija.


Le gouverncment bolivien a eompris l'importance
de l' ouycrtme de cette nouvelle voie et a offert une
prime de '10.000 piastres au premier batiment a
vapcur (lui cnlrera dans son territoire par le Ver-
IlIPJO.


La navigation de ce fleuve n' est plus un pro-
. hlbllc íllljourd'hui; il conviendrait done que le gou-


vernemcnt de la Bolivie, a l'exemple de eclui de la
Confédémtion Argéntine, adoptat un moyen d'eneou-
ragement plus efficace. Ce dernier, par une loi de
seplcmhrc '18~)J, a aeeordé une réduclÍon de la




Ino LA CONFÉllIIRATION AlIGEXTL'IE.
moitié des droits d'importation ;'¡ tous les <tl'licle,;
intl'oduits par le Vermejo et a déelaré libre le lransi 1
de eeux qui se rendenl en Dalivie par eetLe lllem(~
voie. (Appendiee O).


Une soeiété s' est formée a Salta pOlll' la naviga I i011
Ju Vermejo, el le premie!' vapenr doil faire ee ser~
vice en rlécemhre J X;:,ü.


Le Pilcomayo, d'llllC importanee au moins égale
;'t celle dn Vermcjo, prend naissallee dans les h<1u-
teurs, au nord-ouest de Potosi, el, avanl de se jeter
dans le Paraguay, il se divise en deux branehcs, dont
la plus rapproehée de la AsumjJr;ion a son emhou-
ehure ¡t !) lieues au sud de eeUe ville,


Ce fleuve a été exploré en lB 1 par le jésuite
Fatino, qui partit le '14 aout tlu fo!'! de _\sUmpcioll.
a hord d'un hútiment de SO tonneaux que les Jésuites
avaient fait eonstl'lIÍl'e ponr eclle exploratÍon.


L' expérlition remonta le fleuve jusq u' a lInc dist:lllee
de 4 71lieues et demie de son embouch ure, eL, tI' apres
le journal du bord qui fonrnit ce ehiffre, les denx bras
du Pilcomayo se rénniraient a n;¡ lieues el elemie flu
confluent du bras septentrional a vec le Paraguay. Par
la distance parcourue el, indiquée par Fatino, il est
perrnis de cl'oÍre qlle eeUe exploraLion est al'I'i\'ée
jusqu'a la latituJe de Chuquisaca.


Azana a également exploré une parLie de ce flellve;
mais ji cn parle a peine dans ses voyages; (lepui~
eelle époque aueun explorateur n'y a pénétré.


Ce grand systeme ele communicaLion fluviale forme




CIlAPITRE DEUXIL\lE. Ivl


h hase de la prospérilé de la Confédération, dotée
de tous les éléments nécessaires ponr altirer l' émi-
gl'ation el dévcloppel' son industrie, cal' e' esl la fa-
cilité du transporl qui donlle l'impulsion it la pl'o-
<ludion el au commerce.


Mais ces grandes voies naturelles ne suffisenL pas;
il faut y reliel' les centres de populalion aCluels,
llOll-sculcmenl Jans I'intéret du commerce, lIlais
eJlcore dans celui de la civihsation, du progd~s et
de 1" llonne arllllinistration du pays.


Salla esl a 45.1 licues de la Pla la, Mendoza il 319,
Corrientes á 2Gl; ces chiffres prouvent, á l'évidence,
flu'il faul pl'otéger lous les syslr~llles de locomotion
el établir de nonvclles routes pou r relier entre elles
lontes ces popnlallOns isolées.


La libre ua"igalion des fIeuves intérieurs de la
Confédératioll a mis le littoral en communicalion
directe avec tous les pavillons étrangers, el le gou-
vernement argentin s' esl empressé d' encourager
eette meme uavigalion en accordant des subsides
aux eompaguies de hale<lux a vapeur qui se sont éla-
hlies sur le Parana el l'Uruguay. Il a aussi compris
Ilue la libre navigaLiol1 ne produirait aucun avantage
allx provinces dl~ l'intéricur, s'il ne les metLail pas


- C~n corull1ullication dil'ecte avcc le liLloral, et il s'esL
empressé de l'avorÍser la navigalion des Heuves qui
traversent le centre de la Confédéralion, et a égale-
mcnt créé de nouvelles routes, amélioré les ancien-
Iles el étahl i Iles transporls accélérés.




1 U2 L A e o N F É \) É II A T ION A R ¡; E N T 1 N E.
Une route qui doit t .. averser le Chaco, entr(' 1('


Salado el le Vcrmejo, el qui mcLLra en comrnunica-
lion directe les provinces elu Centre el dn l\onl, a (-té
décrétée le J 7 seplembre 18~í~). (Appcndicc P.)


11 a aussi élé inslitué un service de pos les el de di-
ligences qui metten! en contact prompt el presque·
journalier les pl'ovinces li Ilorales el eelles des Andes,
du Centre eL du Nord. 11aís des cOlllIl1unications plus
vas tes el el'un inlérel plus grand réclamaíent les
50ins elu gouvernement natíona!. Si ron examine
avec attention la carIe géographique de 1',\ mérique
du Sud en particulier et celle des deux hémispheres,
on observera que, s'il était possible de créer une
route 011 un chemin de fel' quí relierait la Plala a
Val paraíso, la ConfédéralioIl Argentine seraiL destinée
ú servir d'union entre l'océan ALlanlil!ue ('[le lJaci-
fique. L'étabJissernenL d'UIl chemin de li'r dI! Bosarío
~l Mendoza est la partie la plus importante de cette
nouvelle voie de commllnicalion, a laquelle vien-
draient se rattacher les ramifications quí condui-
raíent aux différentes provinces argentines.


Le gouvernement a donné déjlt un commence-
ment el'exécution ü eeUe grande idée el'unir les deux
océans ~l travers son territoire. II a décrété les dt'-
penses nécessaires pour l' extScution des travaux de
reconnaissance et clu tracé de la ligne jusqu'i, Cor-
elova, et ces travaux sont terminés. Le Bosarío, qui
doit Clre le point de déparl du systemc général de
communications intéríeures et ('('lui de la !'Oute du




r: n.\ P ¡TR E D EUX lEME. 1(13
Pacifique, esl situé sur le fleme Parana, a 90 licues
de son embouchure. C'es! un port magnifique qlli
admel des batiments calant12 it 15 pieds d'eau. Ce
port est, a peu de diffél'ence prcs, sur la meme la[i-
lude que Mendoza et Valparaiso, point le plus impor-
tant de la cote chilienne son s le fapport commereial.


La constrnction d'un chemin de fel' ¡¡ui .unirai t
les deux Océans est possible; l'ingénieur CampbdL
uuten!' des tracés des chemins de fer dll \.hili, en a
fait l'étude par ordre du gouvernement argentino


te chemin de fer en constl'uction entre Valparaiso
et ~antiago du Chili suit sur un trajet de quinze
lieues la cote du Pacifique paraIlelement a la rivil'rc
Aconcagua, el, du point ou il se sépare de ceUe ri-
riere, on construira un embl'anchement parllllele it
son coursjuscIu'ú S:mta Rosa des Andes.


Santa Hosa est située a environ 2,300 pieds au-
dessus du niveau de la mer et a trente lieues dr
Valparaiso. Le commerce entre "Jendoza el le Chili
se falt actuellement par ceUe ville. La vallée qu'ar-
rose )' Aconcagull est fertile et cullivée; elle est ou-
Yerte jusqu'~ qU:ltl'C lieues au-dessus de S:mta nosa:
a cel endroit elle se réll'écit, la riviel'e devient plu<;
tortueuse eL son courllnt lres-rapide. L'on pourrnit


.construire le ehemin de ferjusqu'h ce point el. alors
continuer par une llonne route ordinaire en suivanl
l'Aconcagua jusque pres de sa source. La distance
de Santa Rosa au point clllminant du passage des
,\udes sl'l'ait (\'environ vingt-qualre lieues marinr<;.


J;'




¡ti, LA CüNFÉOÉRATION AI\GENTl:'lE.
Arrivé au point nommé Vieil de la IIlUn[(/y}/e, il


faut monter a une élévation de 2,000 pieds dans un
tres-eourt espaee de terrain; il faudrait done dans
cet endroit faire des détours sur le versanL en adop-
t:mt un nwximum d'inelinaison.1l serait faeile d'évi-
ter eelte montée en peq;ant la monlagnes a 1,000
pieds de sa base, ct en eonstruisant un tunnel qui au-
rait :.¡u plus un mille de longueur. Ce tunne! aurail
en outre l'ayanLage d'óv'iter Ulle partie des diffieultós
qu'oeeasionnent les neiges pendant l'hiver,


Apres avoir passé le sommet des Andes tI 2,00U
picds plus has, ron rCllcontre la vallée dc la
riviere las CIICCUS, un des prillcipaux tributaires de
la ri viere de Mendoza. Celle valllSe offre une pente
nalurelle qlli facilite la construelion du ehemin.
La route ol'llinaire se terminel'ilit dans eelto vallée
el serait eonlinuóe p:1I' le chomin de fer. L'élendue
totale de la route ordillaire serait de 25 h 32
licues. Le chemin de fer suivrait la vallée for-
mée par la rivicre de ~lendoza el passerait par
Uspallala; d'{;spallala íl lrav-el'seritil les plailles de
Lllj:ll1; de ce poinl jnsqu'a ~Iendoza iI s'élablirait su]'
un terrain parfailement uni. La di~lan(;e tolale de
Santa Bosa [1 Mendoza par la rouLe indi({uée scrait
d'<~nviron 73 licues.


La continualion tlu chel1lin de fel' vers le Rosario
~e feraiL an travcJ's d'imllwnses plaines (lui s'inclillenl
graduellel1lcnt vers 1 Océan; la peule l1loyenne {Jcu!
s'évaluer a raison de 1: pieds par mille. On calcnle




ClIAPITRE DEIIXIl~ME.
que MendoziI a '1,800 picds d'élév;¡tion ilu-dessus du
tleuve Paran;¡, et la distance entre Mendoz;¡ el le
Rosario est. d' cnviron 180 lieues, a vol d'oiseall; ces
points Ollt une diffél'ence de 7° ;');;' en longitude.
L'on comple aCl\]('llemenL par la route ordinaire
27iO lit~ues de ~lelldoza au Rosario, llwis jI y a exa-
gération. Dans ce traje! il y;¡m'ajt quelqucs pnrties,
courtes cl'aílleurs, qui exigeraíent une pente de 50
pieds par mille; mais on peut considérer que la
plus grande parlie de la ligne sernit établie sur un
plan pre~que horizontal. Elle laisserait un peu au
norcl les collincs de San Luis et le Morro, évjtant
ecIle de A ¡'o de Yeso, en passant prcs du lac Behedero,
traverserait les ríos Quinto el Cuarto en cl¡erchant
le rio Tercero, ¡¡/In de se rapprocher de Cordova,
'¡'oll viendrailllll ¡:mbranclwment.


Le comlllcJ'ce dr nos:lrio :IVl'C Cordova es1 actucl-
lemen! Ir¡~s-eonsidérahle rnalgTé le halll prix eL
l'impedcction des moycns de transport; on peul,
pour le Rosario, l'évalucr a 8,000 chanct!es qui
entren' el. !'orlenf :lnnuelJt.menl avec un chargement
de plus del ;;,000 tonnf'tmx. Un ehemin de fer entre
ces dcux vi\les [craien! a ti g mente!' considérnhlement
le eommerec, paree que la diminution du prix de
frimsportcl sa I'apidi [(; augmenterairnt la quantí té des
denrécs qui son tI' ohjel du eomm eree n l:tuel et fourni-
raientde nouveaux etimporlan~s produits üce 1l1(\mc
commcrcc, qUÍ aujoul'cl'ltui pOllr le prix ct la lenteul'
des moyens de cOlllmunication n'a pas de débow:hé,




1 9G L A e o N F É D É R A TI o N A R (; E N T 1 :\ F.
Le chemin de Cordovu au Rosario, c¡ui a fait l' olljel


d'une reconnaissance pratirple, est uni, sans l'oc)¡C'l':-
ni marais; le sol est meubl~; peu de ponls, pell df'
déblais el remblais sel'ont llécessail'es; sa eOllsll'uc-
tion sera l'llnc des moins coutenses eonTlUcs. On
calcule son prixde revient ,1 2~¡ milliolls de fraoc'f;.
pour un pareours de 78 licues, e1. son acbiwemenl
peut avoir ¡iel] en moins de <juatl'e ans. Les bras 1"
les capita llX manq ueIlt pOllr commencel' les lra \'aux :
mais ils ne se feront pas longtcmps atklJdl'c,


Une soeiété est formú~ pour la eonslrudion de
ceHe route, et la loi du ;jO juinl S;¡;¡ lui a aecol'd(;
les priviléges el les lerrains néeessaires. (Appell-
dice tJ). II a été pris dan s la Confédéralion, l~n moiw:
de deu:\: mois de 1.cmps, pOllr pres ¡j'un million ("
dellli de fraIles d'aclions.


L'ingénieul' CampLdl, chargó de 1'l'xl'lol'a¡ioJl el
du tracé de la ligl1e) a termillé compléteml:nL ses
1.ravaux. 11 a pl'ésenté au gouvernement <ll'genlin
lous les plans et devis qu'il a accolllpagllés d'un m(;-
moire tres-inLéressant.


M. Campbell dil dans ce travail :
La sudace unie des plaines porterail it tToi re


fjll' une ligne drOlle pourrait s' élahl ir ell trc Cordova
el le Paran<l, ce qui aurait lieu, si seulpmenl un de·
rait avoil' (~ga['(l ?t la forme et aux ondulations du
terrain. Tai déjú dit que les terrains son! salitrmlX,
que souvent les riviáes et les .puits dOIlllaienl dI'
)'eau impure el salpelrée. L'exprl'ience iJcquise par




ClIAPITRE T1EUXlf:IVIE. J !17


le ehemin de fer de Copiapo, au Chili, a démontré
flUC ¡'eau de cctte espece nc peut servir pour les 10-
comotives. La uussi I'eau conLienL des matieres
étl'anglll'es, eL il y cut nécessité de la faire disLiller.
En examinant le puys OU passeraiL une ligne drojte,
j'uj lrollvé qu'upres avoir passé le Hio Segundo, il
n'y a pus de SOUI'CC d'eau pure eL (Iue les puits sont
plus ou moins sillins. Dans el: e,ls, l'uniqlle moyen
serait d'avoir reeour" il des reprises OU ron pourrait
conserver l'eau des plnies. Dans lu province de Cor-
do\'a il y a rlllelqucfois de longues pél'iodes de sé-
ehel'esse, ce q ui rewlrait ceUe méLhode précujre
pour une ligue aussi étendue. Duns la provinee de
Sauta Fé et a mesure que ron se rapproclJe du Pa-
rana, les pi ujes sont plus fl'équentes et pI us a bon-
danle".


11 élait done nécessilire de chüisir une routc qui
n' offl'it poin! cel inconvénient. Le Hio Tercero, un des
plus grands rle ceux qui prennent leur source dans
la montagne de Cordova, apres un parcours trcs-tor-
!ueux, débouche dans le Parana ¡l quelques lieues
11 tI·dessus el u Hosal'io. C' esl ulle magniflq ue riviere,
ele ue:wcoup r1/imparlance, el dant les e3UX sont.
pUl'C's el dauces, jusqll'a pres de son contluent avee
le Saladillo, peLite rivi¡\re tres-salée qui vient du
sud s'unir au Hio Tercero.


La dil'cction rlu Hio Tercero, de Villa :\"ueva jus-
qu'au Zanjon, distanee de 45 milles, est favorable a
la mute quoiqll'lln pell au sud d¡~ la ligne droite; ct




198 LA COl'iFÉIJÉIL\TION AlI.GENTll'iE.
eomme celte partie de la rivil\re cst a mi chcmin de
Cordova el du llosario, el que toujours on y tl'omt~
de l'ean pure, ce poinl est impo1't<.mt. !lour cette
raison j' ai Cl'U cOllVcnable de me ra pprocher de la
riviere pros de Villa ",ueva. e'est El une raison puur
faire dévier un peu la roule de la ligne droile, s'il
u'y en avait cucore une autre.


n est a désirer que, le plus tM possible, ce chemin
de fer serve aussi pour les provinces du nord el de
rouest, nou-seulemeul. dans l'inlérét du pays, mais
eucore daus cdui du chemin lui-meme. En exami-
nant la carte, OIl voit que la roule de lVIendoza d
de San Luis se l'attachera au chemin de fer a Villa
Nueva, ce q ui off1'i1'a une roule tres-di recte cntre ces
provinees et le lleuve Parana, tandis que, si le che-
min de fer suívait une direction plus au !lord, le
transpo1'! en chanettes de )lendoza ou San Luis serail
beaucoup plus long. Par conséquent eeUe lIoute,
mieux qu'aucunc autre, sera avantageuse a toules
les provinces.


La ligue adoptée pass e aussi plus pros des lieux
actuellcment habités, et en plusieurs poinls touclw
les chemins des postes.


Elle possede en outre l'immense avantage de
suivre pendant 45 milles les Lords d'une heBe I'i-
viere, ce qui, dans un pays Otl cHes sont rares, dou-
nera aux terrains riverains ulle valenr eompara-
tivemenl tres·éleyée. NOIl-seulemenL ce point esl
lmportanl pour l'agriculture, mais encore de gl'allrle




r.HAPITRE DEUXIEME.


ulilité pour la population qui s'établira sur les bords
du ehemin de fer. Cette partiedc la riviere est pres-
que complétement couverte, des deux cótés, de fo-
rels qui pcuvent fournir du bois de chauffage et de
construction. Pour cela meme je considere cette
partie de la route comme d' une grande valeur sous
le point de vue d'un systcme de colonisation, donl
l'encouragemenL devra elre un des ol\jets importants
pOlH' la société q ui construira k, chemin de fer. POIl!'
I'émigrant eUI'opéen, la proximilé de l'eauet duhois
est IIne chose essentielle. POUI' ces raisons et vu la
nécessité indispensable d'eau douce, la direction
adoptée offre des avanlages sur la ligne droiLe.


Apres tout, la diffáence de dislanee n' est p:lS
tres-sensible. La longueur rl'une ligne rlroite de
Cordov:l au Rosario est de 2;;2 milles angl;¡is ou 75
licues et demie du P;¡ys. L:l ligne arloptée est de 217
milI es anglais ou 78 licues argentines; c'est done
seulement une différenee de 4 licues el demie; mais,
sil'on tient compte des pelites déviations inévitables,
meme dan s la ligne la plus droite possiblc, la diffé-
rcnee probable n'excédera pas dix a douze milles.'
Prenant en considération [oute l' éten(lue du chemin,
eette augmenlation n'a alleune irnporlance.


Commc la reconnaissance a été eommencée de
Cordova, je fcrai une deseription succinele de la
ligne tracée de ee point jusqu'au Rio Pnran:l,


Le Rio Primero eslle point ou cst si tué COrdOY3 ;
il est a 120 pieds 3u-dessous clu nin:nu de la phillt',






21JO LA CONFÉDÉRATION ARGE':\:TIi\E.
el, comme l'ine]inaison de la vallée est trop rapide
pour qu'on puisse établir une sortie en ligne droite,
jI a été nécessairc de ehercher une ligne obliqlle qui
monLH graduellement jusqu' h la plaine. Deux roules
furent cxaminées a cel effet; la premiere pal'laut de
J'aneienne douane, montant en suivanL le chemin
dt's postes, dans la direetion sUfl-ollest. Cet examen
se fil paree que ce chemin offrait une surfaee plus
';gale; mais, comme la plaine s'éleve dans eeLle di-
reclion, il fut démontré que la sortie ne pourl'ait
s' cffeclucr sans une forte inelinaison et une grande
<lllgmentalion de trajel.


En cons6quenee, une autre ligne fut eommencée
de l'angle sud-est de la ville, prl's des pares de bes-
tiaux, et qui monte le long de la vallée en direction
yers l'esL, donnanL un parcours de rlCIIX millcs et
demi, avec une inclinaison de 53 pieds par mille,
paree que dans ceLte partie la plaine est plus basse.
Le chemin inclinó est assez seabreux; il faudra faire
quelques remblais el déblais de dix a trente ou qua-
rante picds. Le tCl'l'ain est ferme, see el faeile ú tra-
\'aillcr.


Arriranl ü la plainc, la ligne est pl'esque eomplé-
lemen t dJ'oi te, j usq u' un bord septentrional J.u Rio
Tercero, "is-a-vis de Villa Nueva, distance de 8;;
milles. Seulemenl une pelite eourbe est nécessairc
jiour diminuer la pente en arrivant au Rio Segundo,
puur trollVCI' un point favorable pOllr le franchir.


Le pass:lge de eelte rivil're se fet';lit a 8 licues




ClIAPITRE DEUXIl~ME. 201
1\8 Cordova et a une demi-lieue au sud de la Ca-
pilla del Pilar. II fanura eonstruil'e un pont de 750
pieds de longueur et de 11: pieds de hauteur. Le lit
de la ri riere est formé de sable, et, dans les saisons
de sl;ellCresse, l'eau disparait presflue enticrement.
Cependant on Lrouve de l'eau en tout temps, en
cl'eusant jusqu'all-dcssous du niveall du lit de la ri-
viere, soit sur les bords, soit dans le lit meme. L'eau
ohtenue de ecHe maniere e~1, purc et douel:. Dans la
saison des erues, les eall\: montent jusqu'a six
pi('ds.


Passanl le Rio Segundo, la ligne eoupe eL reeoupe
ll'ois OH quaLr/.; fois le chemin des postes, flu'illonge
;, la distance de 1 ou '2 rnilles.


D'un point situé vis a vis de la Villa ~ueva, la
l'Oute sllit la direction du Hio Tereel'o pendant un
ira.jet de 4;) milles. ecUe riviere est tr(~s-tOl'tlleuse;
slIr quelques points, elle se rapproche de la ligne
jusqu'ii la tOllcher; dans d'autres, elle s'en éloigne
,;nsr1u'[1 G milles. La riviere a, dans cette partie, 1:50
pieds de largcllr, et ses bords présentent une éléva-
tion de 10 jusqu'a 4·0 pierls. Les paturages sont ex-
cellenls pour les brebis et les Mtes a cornes, et, a
en juger par les challlPs cultivés en pctit nombre
lJui existnnt au bord de la rivicl'e, le terrain est tl'eS-
fel'tile.


Pres de la poste du Zanjon, la riviere décrÍL une
grande courbe vcrs le sud, et, si on voulait la suivrc,
(In augmcnterait inutilement le trajet. Ainsi, des ce




202 U CONFÉDÉRATION ARGENTINE.
point, la route a élé traeée presque pn ligne droilp
jusqu'au Rosario, distanee de 120 milles.


En s'éloignant clu Rio Tercero, le pays es! lout a
fait dépeuplé sur une étendue de vingt licues, par
erainte des ineursions des Indiens du Chaco, qui,
it diffél'entes époques, ont pénétré j usqu' a la riviere ..
L'augmentation des postes militaires entre Santa Fé
et Col'dova protége aujounl'hl1i davantage ce terri-
toire, cal' les invasions ont cessé dans ces derniers
temps i et il est a croil'e que les mesures pI us effi-
caces dictées maintenant par le gouvernemcnt gt~nl\­
ral les empechera enlieremcnL. Le projet el' ouver-
ture d 'un chemin it travers le Chaco, entre ~orrientes
ou un autre point du fleuve Parana jusqu'a SanLiago
del Estero, est digne de l'altenl.ion el des plus grands
efforts du gouvernement. Une ligne de rronticre de
cette nature maintiendrait les IndieJls au nOl'd et
gagnerait .1 la civilisation un immense territoire,
non-selllement de grande valeur pOllr l'agl'Ículture
el le p;1turage, mais aussi pour les bois qu'il ren-
ferme.


Dans eette partie dépeuplée du trajel du ehemin
de fel' passe une petite riviere d' emiron 25 pieeis
de largeur, nommée L\rroyo de las Tortugas, 'lui
est la ligne de séparation entre les provinces de Cor-
dova el de Santa Fé. L'eau de eelle riviere, ü I'épo-
que ou nous l'avons lraversée, étaÍl basse et lell('-
ment salée, que l'on ne pouvait s'en servir, pas mCtIle
ponr les animaux. Cependanl l'on tI'ouvait dans les




ClIAPITRE DEUXIÉiHE.
lalus des bords quelr¡ues flltrationsd'eau, sinon pure,
au moins potable.


La rivierc desTorlues (Arroyo de las Tortugas), est
sitlH:e a 80 pieds 3u-dessous du ni veau de la plaine,
el, quoil{ue les pentes de ceUe large vaHée soient
unies el paraissent tres-douces a la vue, cepcndilnt
l'indinaisotl est de 10 pieds par mille, el quelques
rcmblais el déblais son! nécessaires pour mantel' la
penle orientale.


A scize lieues avant d'arrivcr au Rosario, on
n~nll'e dans un pays peuplé a partir du point nommé
Canada de Gomez, magnifique et large vallée, dans
les ondulations de laq ueHe paissent de nombreux
Il'oupeaux de Mtes a cornes; la ligne suit ccUe
valléc pendant quelfllIes milles, traversant lrois fois
In petile ri"iere qui I'arrosc.


A dix licues du Bosario, 011 passe la rivióre Des-
mochado, appelée ainsi sur ce point bien que ce soit
loujours le Hio Tercero sous un antre nomo Cette ri-
viere a ulle grande actÍon sur la dépression de la
surface du pays, et le terrain monte avec tant de ra-
¡¡iJité des deux cótés, que son passage, non-seule-
ment exige une inclinaison de 10 pieJs par mille
(maximum sur toute la ligne), mais encare un écar-


. tement de la ligne droite, que l'on a suivie exacte-
ment jusqu'ici sur une distance de 80 milles. Le
passage de la riviere peut s'effectucl' par le IIloyen
tI'lIn }Jont de '180 picas dn largeu!' et 28 de hauteu!',
<lppuyé sur de la picl're. L' eau s' élevc dans la saison~,L _.
/,~. ff 0. ,,<


,', ¿
., .'




20i LA CONFÉOÉRATIO:-i AI\GE.'lTlI'íE.
des erues jusqu'a 10 ou 12 pieds au-dessus du lit,
tandis que, pendant les sécheresscs, il y a smllemenl
quelques pouees d'eau; e'est paur eeUe raisan que
le coúL de l'étaLlissement des culées eL des piliers
sera pen élevé.


Elltre la ri viere Desmochado eL le Rosario, sur 1 e
fleme Parana, il y a pen de chose a 1I0ler; le pays
est tres-plat eL sans cours d' ean. En s'approchant el u
Rosario,on s'apergoit de l'augmentatiol1 de la popu-
lalion et OIl décollvre une ville importante, des bMj··
ments, des fours a hriques, des champs cullirés el
entourés de haies, présentant un :ISpcct d'originc
moderne.


Le point d'al'rivée ou de départ du chemin de fel'
au Rosario est une qllestion im]!ortante. Le mieux
seraÍt san s douLe de descendre de la plaine (JtI e!'.l
siluée la vi/le jusqll'au bora du Parana, de maniere
que les tl'ains· pussent communiquer dil'cctcment
avec le fleuve par le moyen d'un quai. Cela donncra
lieu a de grands frais. 1l serait nécessaire d' établil'
un long déblai de 36 pieds dans sa plus grande pl'o-
fondcur eL une inclinaison deW pieds par mille. Les
excavations se feraient dans un tcrrain ferme, seo et
facile a travailIer; les terres débbyées servil'aient
aux lcrre-pleins ou remblais de la plage au point oú
l'on établiraÍt la station elle quai.


Un autre moyen serait (sur ce point sculement¡
el' augmenter l'inclinaison j usqu' a 80 ou 90 pieds par
mille, ce qui diminuerait beaucoup la longueur uu




CIIAI'ITRE DEUXIÉME.
déblai, el d' établir la station dans le has, presqu' au
niH'i111 de l'eau. Les locomotives pellvent faeilement
montel" cel le pente avec des chal'ges ordinaires, et
(lJl ~uhdi\iserail les trains pesanLs. Ce serait une
(~eonomic de 1 JO,OOO franes.


Un troisicme moyen serai! ele terminer la ligne
dans la plaine en étahlissanl In slation le plus pres
possible du fl¡;uve. aun de réduÍre le prix de trans-
port en charreltes jusqu'aux borel de l'eau. En ne
porlanl pas en compte la constrlletion elu quai 011 pn
le: laissant conslnárc par une autre soeiété, l'éeo-
1IOmi8 sel'aÍl de :)00,000 franes sur le premier
llloyen ¡,ro JI()~e.


Le prolongement ele la ligne jusqu'au fleme pco·
Ilomiserait aux marchandises un sureroit de dépcn-
s('s pour le transporL en charretles jnsqu'á la plage;
(In 1)('u t úa llH'r eelte économie a 2 fruncs fíO cen-
limes par tonneau, ce ffui, joinl a la cOl11modité et a
la promptÍLude pour le chargement et le cléeharge-
menl. doit cngager a I'aire eette dépense adelition-
nelll'.
c(~ granel parcoufs de 2ZiO milles environ, que


j'ai dl;erit hrievement, esl toujours en plaint" el
prohablement on n'a construÍt jusqu'a ce jour aucun
clIcmin de fel' de celle longueur sU!' une surface
aUSSSI ul1Ie.


011 ni' doit pas loutefois se figurer que ce pays soÍt
san" inondaLions el que les extrémités de la ligne
wlr'Jlf ;1 un memo nívea u ; au eonLraire, 11 ya une




~II¡, LA CO~FÉDÉRATION ARGENTINE.
inclinaison considérable, <Iuoique graduelle, depuis
la montagne de COl'dova jusqu'a I'Océan. La villé de
Cordova est située;'¡ 1,240 pieds all-dessus du niveau
du Parana, devant le Rosario, el la plaine, a une
lieue de COJ'doY:l; a RO pieds de plus, de maniere
flue b hauLeur totaJe est de 1,520 picds. ecHe dif--
férence de nivcau, répartie sur 250 l1lilles, donne
une inclinaison moyenne de 5 picds t par mille;
mais il y a aussi des abaissemenls intcrmédiaires,
au Rio Segundo, le Desmochado, les rivieres des
Tortues et Canada de Gomez) qlli rendent ímpos-
sibIe une pente aussi c1ouce. QlIrlques-llnes de ces
rivieres cOl1rent a un ni vea u tcllemenl infél'iéUl' au
niveau général du pays qu'iI est nécessaire d' établir
des rentes et des montées d'une inclinaison deW
piecls par mille.


Entre les principales vallr'es, jI y a allssi de temps
en lemps des dépressions qui s'appellcnt cOlladus,
et qui exigent eles inclinaisons variables et quelques
remblais et déblais.


De Cordova au Zanjon, la roule passe á lravers des
terrains hoisés qui présentent une 101lgueur lolale
de JO miJles. Les J'orcts sont en majeure parlie COlll-
posées de caroubiers (alfjrrrrof¡os), nrbres pelits et
¡;pinellx, qui fournissent du Lres-}Jon h()is de ch:lllf-
1:1ge, et donl on se sert aussi pour les conslrudions.
A droite et ü gnuche de la Jignc, iI y a d'immenses
forcts qlli donneraien t le combustible n¡'cess;¡ire
pour les locomotives et pour une nombreuse pOpll-




CHAPITRE DEUXIEME. 207


lalion pendant de longues générations. Ces foréts
fourniraient aussi des billes pour une grande partie
du chemin de fer.


Dcpuis Villa Nueva jusqu'au Zanjon, suivant le
Tercero et plus en avanL, jUSqU'il la riviere des '1'01'-
lues, dislance de SS millcs, le pays présente une in-
dinaison uniforme el i nseJ/,ible, el les déblais et
remblais ll'auront pas une profondeur ou une éléva-
lion de 2 pieds.


,\ pres le Zanjon, l' on entre dans la plaine, entic-
¡'crnent dépourvuc d' arbres, a l' exception de quel-
ques groupes de chananos ct de algarrobos, situés a
de grandes dislances les !lns des autres, et, clans
,[uelrlues parLies memc, ils n' existent point : on ne
voit qu'une -vastf\ plaine unie qui a pour limite l'ho-
rlzon.


La natut'C n'a pas doté b phinc d'un granel nom-
bre de flcu ves eL de ri vieres, mais elle l' a pourYue
Ir une intlnité de petits lacs. Ils ont généralemcnt un
diamNrc dc 1 JO a 500 pieds; il Y en a de plus
grands qui, élant au-clessous du niveau général du
lCl'l'aill, ref;oil'ent el conservenl les eaux des pluies.
Beaucoup de ces laes sont fnngeux el se desst1chent,
mais ils ne tardent pas longtcmps á s' emplir el' eau
el sonL (l'une grande utililé dans ces riches patura-
ges, 11 fauclrait reu de travail pour élablir des digues
en plusieurs endroits) el, de ecUc maniere, l'on con-
serveraiL l'cau toute l'année.


Il es!. UlI antre raiL digne d'etre noté: malgré le




208 j,A CONFÉDÉRATION AnGENTI~E.
peLiL nombre de flrmes, de rivicres eL de sourc(~s, 011
Lrouve toujours de l'e:m en creusanL la terre a unr
petite profondcur. J'ai fait mention de l'impul'eté
eles eaux dan s quclques poinls (le la contrér; mais
ces observations ont été faites par l'.lpporl :1 h'aH
trcs-pure exigéc pour les locomolives. Il es! Yl'ai qur .
quelques-uns des puils et des petiLes rivieres, 101'8
de la IJaisse, donnenl une cau peu agJ'(~ahle; m<1is,
sur la route mlopLée, l'eau de puits est potable et sa-
luLaire, et) dans beaucoup d'enclroils, elle pourra
servir aux locomotives.


Les terrains qui traversent cette l'oule, quoiquf'
riches el fertiles, son! a lenr état primitif, a l'exCt~p­
tion de quelques endroi!s aux horcls des chemins ou
des rivic\'es principales. L;1 ítTre est généralemenl
noire el sahlonneuse it la superficie, pI, plus ]);)s, il
y ti une couche d'argile. Quoique mal cultiyée, eeHe
Lerre donne un graml rapport, et, ou elle l'est miellx,
pres du Rosario, I'on ohtient des fruits, de la luzeI'I1(,
et des légllmes en grande ahondance.


Les cbamps, a leur état naturel, sont particulie-
rement propres au púturage, el, jusqu'a ce que la
populatioll s'accroisse, c'est l'usage le plus avanta-
geux tluquel on puisse les consacrer. Les rives du
Tercero sont, dil-on, tres-fayorahles ~ l' éleve de:-
moutons.


11 a été dit qu'au moins une moitié dll traje! dll
chemin de fel' sera dépollrvue d'arLl'cs; cela pourrail
sembler, el avec raison, un inconvénient pOli!' lil




e \1 API Tll E VE UX lE jfE. 209
population ue ces parages, mais on y rcmédic en
quat1'c ou cinq áns, en plantant le peuplier¡ le pe-
cher et d'autres a1'brcs qui croissent rapidemcnt.
C'est ainsi fIue fonl beaueoup d'émigrés dans la p1'o-
vinee de Buénos-AY1'es. Dans l'intérieur, on pourrait
fournir aux émigrants qui s'établiraient dans eette
partie de la ligne de bois de ehauffage et de comiruc-
lion, amcnés a frais réduits uc Coruoya par le ehe-
min de fer. Le climal est tempéré; OH a pen hcsoin
ue eomJmstíble.


Sui vanL les hud gets de dépcnses prescrites par
l'ingénieur Camphell pour la construcLion du che-
min (le fer de Cordoya uu Kosario, cctte ligne eoúte-
raiL environ 2J millions de fraIles:


l\il'dlen1C'IlL de la liglle" . _
j'ont" aqncd\lc:,, ete.. . . . .
Bills, rails ({ km plaermcnt. .
Malérie], voitul'cs, waggons, etc ..
Sl,djow; et ré,cryoirs Il'ean ...
Admilli"ll'al iUII, dil'('cliulI, CO!l1IllIS-


'JUIl. . . . . . . . . . . . . .


)Iudle ... _ ......... .
Tel'l'ain,; ¡ib son! dOlllll''; par J'f;lal).
DéprJl:'c,; illlpréyUé·';. . . . . . . .


011 ajOLlIc 10 pom 100.
TOTAl .•.•....


:-;,280,000 f'rallc:;.
7(j~),i1 t


13,565,000
-1,6::;0,000
1,400,000


1,::;00,000
,:WO,OOO


550,000
---- -


22,GIO,000
~,2(jl,000


24,Ri 1,000 fraile,.


JI. Campbell calcule qu'il faudra qllatre OL! cinq
H




210 LA CONFÉDÉRATION ARl:ENTINE.
ans pour achever la route, ü compLer du jour 0111' on
commencera les lraYallx, el sans íntcrrnption pour
manque de fands ou pour nutre cause. I/on doit no-
ter, diL-il, qne le budget. ne compl'end que lcs dé-
penscs de construclion, ahstraclion faite des inlérets
dll capital enlployé. En travaux, on pourrait ouvrir.
le chelllin de fel' Ü la eil'culationjusqu'a Villa 0;ueva,
distance de JO licues du Hosal'io, et avec une dé-
pense de "J milliolls de franes. C'esl en ee point fIue
le commerce de Mendoza et San Luis viendl'aient se
relier ü la ligne. Dans le cas 01'1 le capital de b com-
pagnie ne sel'ait pas assez considél'alJle, on pourrait,
pour le pl'ésent, se horner a la route jusqu'il Villa
Nueva, paree que c'est le poinL OÚ viendrait "lJoutir
le mouvcment commercial des pwrinees du nord et
de: 1'esl.


La somme de ~J rnillions de frallcs, 011 enril'on
100,000 francs par mille, pClll paralLrc trop faíble a
ceux qui ne conllaissent. que les chúmins de fel' cou-
teux el'Europe. ~1ais, si ron comprend el si l' on con-
sidere les faits relatifs a eelle ronle, tous ceux qui
ont cIuc!fIuÚ connaissance en cette mal ¡ITe reconna1-
tront que ccUe sO/llme ost sumsanle.


Apres ayoir donné une idée du pays cIue pal'court
la ligne projetée et 'des dépenses nécessaires pon!'
l'établil', il esL conwnable de faire conna1lre l'avenir
de ccUe l'oule el les bénéfices ¡¡U' nllc promct a la




CllAP lTRE DE UXIEME. 211
société qui la construira. Voici ce qu'en dit M. Camp-
hell dan s son important mémoire :


J1ollrell/ent et }JI'Odllits. Par les renseignements
obtenus sur le mouvement pendant six mois, on ar-
rive á calculer son importance-, ce qui est le premier
probleme a résoudre :


n(~Ct'ntlJl'(' lS:';~.
F ¡'"Ti "l' 18;):;. .
1\ (H'1i18 55. . .
~('p¡"J1¡JJI'('18:)5
Oclo]Jl'l'IS:,;) ..
1\:01('III1)1'l' 18J~}.


TOTAL de ,ix


ChalTelleg. Jblels. Tonueaux,
f)70 5,58Ü [lYec un poitls tolal de 1,947
Ml2 817 L2XS
551 1,G~jS 1,:';;)5
5ÜO \)31 » 1 ,5G4
55;) 1,01.5 1,025
G5~ SGI) 1 ,~()()


mOl,.. . .. 5,082 8,708 8,843
T('nn(~ lllo)'ell


par mOl,;. . . fJ11 1,451 ». 1 ,474
TOT.\L ('111111(' an-


lll~l'. . • .. Il,l ü4 17,1111 17,GS()


Il parait que le mouvement commercial dans les
dem: (lircctions est réparti aujourd'hui avec assez
d'!Sg:llit(; : il est sorti du Rosario pour l'inlérleur,
dans les si:\. mois cilés, 1,128 tonneaux, el ii en est
entn~1,HJ.


Un supposc que les clwrretLes chargen t générale-
l1]('nt 200 arrobes, '2 tonneaux et demi, eL quelque-
fois da"anlage. Pour ma propre satisfaction, j',JÍ
examiné les comples de frels de plus de (luatre cenls
charrelles, cnregistrés par une des principales con-
signaLions du Rosario dans les neuf derniers ll1oí~.




:212 LA CONFÉDERATION ARGEl\Tli'lE,
De cet examen il réslllte (Iue la chal'ge moyenne a
élé del ü2 arrobos par charrette. Le calcul que j'ai
fait a élé a raison de 1 HO m'l'oLes par charrelte, el
les mulets chargenl 14 arrohes ou 5bO lines ChilCllll.


11 y a sans doule exagération dans le chiffl'e des
lJCLes de charge iIldiC[U(~es pour le mois de décem-
lJre; mais, pour lout le reste, le calcul mó'ite la plus
grande confiance, eL, comme il ne comprend pas
'1uelques-uns des meilleurs mois de l'année, el que
octobre et novembrc ont été tres-pluvieux dans lons
le pays, le lota] dll mouvemenL basé sur ces 1'on-
seignements esL pl'obablemen l audessolls de la réa-
lité. JI est permis de supposer qu'en chiffres ronds
le mOllvement conllue1'cial entre le Rosario el l'iu-
térieur, pendan! ceLLe année (185G), s'éleYera a
18,000 tonneaux de 2,000 li\Tes chacun. Jl n'esL
ras tenu compte, dans ce chiffre, du commCl'ce gui
se fait apetite distance de Cordov<l et du BosarÍo
a vec les districls qui, plus tard, se serviraient du
chemin de fel'.


Le nombre de vopgeurs sur ceLle roule est ac-
tuellement for! reslreint, mais il augl1lenle clw.que
JOUI'. JI y a un {leu plus tI'un an que fllrenl établies
des diligences sur les p6ncipales yoies conduisant
an Hosal'io. La diligence ponr Cordova faisait, dans
le commencement, un sen ice tons les quinze jOUI'S j
récemment il est deyenu hebdom:ldaire, et il y a
peu de jours que deux voituI'es sonl [lartics en meme
Lemps a\'ec \'ingt-cinrI Yoyageurs. Un départ a lieu


'.




f:IIAPITRE DEUXIEME.


rnensuellernent pour Menara, rnais ceL été on doil
établir un service exlraordinaire. Ces derniers rnois
on a étaLli des diligences entre Cordova, Tucurnan
et Salta. Ce service de diligences, si ulile au pays, a
été élabli par le gouvernernent, el il est confié aux
soins d'habiles directeurs. Les ]Jons dfets s'en font
déja sentir, et il n'y a pas de doute que, dans peu de
rnois, il augmentcra Leaucoup.


Ontre les voyagcurs (l'li prennen t la diligence, il
yen a d'autres qui voyagenl dans des voitures par-
ticuli()res ou Ú cheval, par la poste ou enfin dans les
convois de dtarreLles ou de mulels. Enviran noo
voyagnurs se servenL rnainlenant, el aUIluellement, '
des diligences, el, en calculant a 600 ceux qui ern-
ploient les autres rnoyens de locomotion, on obticnl
UlI tolal del ,;)00 par ano Dans ce nombre, il est
hien enlendu que ne sont poinL comptés les eOUl'ts
vopges il. eheval aux environs du Rosario et de
Cordova el vers les points inlermédiaires. Les dili-
genees son! aeeompagnées de fourgons qui eondui-
scnt les bagages, les especes mélalliques, les petils
paqucLs, tout ce qui contrihue beaueoup il. défrayer
r entl'eprisc.


Ayant déja reeherché le nombre de Yoyageurs el
, la qu:mtilt\ de frets, Yoyons la sornrne (lui se paye
annuellcmen t pour transport. Le prix entre le Ro-
sario el Cordova varie entre 1 frane 25 centimes et
2 franes 10 eentimes pour 25 livres. Prenant le fret
de' 54f) charrelles pendant les neuf prerniers mois de




'l14 LA CONFÉDÉRATION AIIGE:'\TIj\\E.
eelte année, le prix moyen est de 1 frane ;j;) eenti-
mes par 25 livres, CJU '125 franes par tonneau. Le
prix varie jusqu'a Mendoza de :3 franes 10 eentimes
a ;) [ranes 75 cenlimes les 25 livres, ou 250 il 300
franes le tonneau, eL, pour la partie du trajel de
Mendoza et San Lu'is, qui appartiendrait a eelle li- .
gne (Ju Rosario a Villa Nueva), on peut ealculer le
frel, terme moyen, a 85 franes le tonneau. Le mou-
vemenl eommereial entre des points el le Rosario
eonstÍtue aujourd'hui la einquieme partie du mou-
vemellt total j on aura done:


14,'WO lOllllcaux de el a COl'lloya el :llIlrcs pl'oyince;;
a 125 francs par tOllneau . .. 1 ,ROO,OOIl f!'alles.


5,600 tonneaux de et a Melldoza et
San Lnis a 85 franes par tont1can,
soient. . . . . . . . . . . .. 30;),000


18,000 tonneaux de frd ... " 2,10:",000 {rallc,.
Re«;u par les tIiligenccs pour yO ya-


gcurs, transport tI'argent, petils
paqueLs, etc., et quantilé pour
les autres Yoyageurs. . . . .. 175,000


Valeur tolale pour les IOllgues tIis-
t;mccs ...... , . . . . .. 2,2iW,OOO f!'allCS.


Si 1'0n tient comple du petit eommerce interm~­
diaire qui existe aujourd'huiet des eourts voyages,
la somme indiquée augmentera un pen.


Apres ce quí a élé dil, il esi eonvenahle de se
remire romple du mouvement qui se ferait par le




C!1APITRE DEUXIEl\JE. 215


chemin de fer lorsqu'il serait ouvert. Nous avons vu
que le mouvement a été, l'an dcrnier, de 18,000
tnnneaux, donnant un fret de 2,280,000 franes, y
compris les voyageurs, et, en complant sur une aug-
mentation modérée, mais certaine, le mouvement
d'ici a cinq ou six ans, sans tenir compte de l'in-
fluence du cltemin de fer, pendant qu'il sera en con-
struction, peut se calcule!' ;\ 24,000 tonncaux, ou
soit 5,040,000 franes it l'année.


11 y a dcux manieres de rechercher approximati-
vemcnt le mouvement du chemin de fer. En premier
liell, on peut prendl'e le mouvement de la l'úute au
moment d'achever la Iigne du chemin de fer et
sans réduire les frcls et teni1' compte de l'augmenta-
Lion qui doit néccssairement avoir lien, en con sé-
I¡uence de l' éeonomie de temps, des reloul's rapides
d d'autres avantages nombreux. Le mouvelIlent des
voyageu1's augmentera considérablement, sans au-
cun doute, et cela sans diminuer les prix actuels de
la diligence, de 55 cenlÍmes par mille.


Si on ajoute seulClllellt 55 pOUl' 100 aux frets, on
ol,liendra :


Hl,OOO tOllucam a 12;, franco.
;,0,000 )) a 85 ))


011 ~jollLc 55 pour 100 pO\ll' l'allg-
Illentation occasionn{'C' par le ehc-


2,375,000 frailes.
425,000


2,800,000 fraIles.


llJin dc fer. . . . . . . 930,000
A reporte1'. . . .. 5,750,000 franes.




216 LA cO:'\FEDÉRATIO:'i AnGE:'iTlXE.
l!eport. . . . .. 3,730,000 fI'3t1CS.


Le pl'odnil (]e, \ up.;.\(·1I 1';;, mlelll'';
mUalli([lIl", ck ....... .


.J,251J,OOU [1'<11;1'"


~fais ce n'esl pas lo moyen cOI1Yonahlc d'al'ri\'cl'
au pl'ouuil probablc do l'cnlrcprise ni le meillcur
moyen de montror les avanlagcs qu'il doit apportor
au pays. Ces avanl<lgcs sont non-seulemenl de trans-
porter les marchancliscs el les vopgelll's en moins
de lomps eL ayec plus de s¡'¡reté, mais encorc dc le
faire a des prix réduits, t't, ce (!u'en apparonco on
perd sur le prix, on le gagne par l' augmontation do
fl'ets et de voyageurs.
~\prr~s a\'oi1' calculé los frais du chcmin de fer pen-


clant une année, fr:üs évalués a hO pOllr 100 de la
rocclte, en se IJasanL sur co (1 ni a lieu (1 1I Chili ol ad-
Illoll;:mL un produit de 4,,'jOO,OOO franc~, lo hénMice
des aclionnail'es serait de :2,2;)0,000 franes, ou
de 8 a u ponr tOO du capital q ui représente le coul
du chemin do fer.


QUELQUES DISTAl'íCES E'íTI\E LES LOC.\LITÉS DE LA Co:.\'-
FÉnÉRATIO;'i ET LES RÉPUDLIQUES VOISIi\ES. - }JI! /' CllU.
Do l'embouchure du Rio de la Plala a l'ile de Mar-
tin Garcia, 70 licues. - De Monlevideo a Buénos-
Ayres, 40. - De Buénos-Ayres a Marlin Gal'cia, ,13.
--- De Martin Gal'cIa a Gualeguaychu, :.H;; ;\ la Con-
ception de l'Urugnay,18; ~l la Concordia, 73. -
D(~ ~Iarlill Gal'cia a Rosario, ü!); a Pal'ana, ion. -
De Parana il Santa Fé, 5; a Corrienles, 'HO. - Oe




1: 11 AP 1 TrI E DEUX 1 EiIIE. 217
Corrientes a l'emballchure du Vermejo, 20; Ü l'As-
somption, capitale du P;¡r;¡guay, 70. - De l'em-
boucllllre GU Vermcjo a Ot'an, 515; a Jujuy, par le
Jl1juy, par le Rio Grande, 570.


Par terreo De Bllénos-Ayrcs a Rosario, 8J. - De
Bosarío a Santa Fé, 58. - De Santa Fé a Parana
(par cau), rL - De Paran;] a Corrientes, 146. -
De Rosario ;'1 Conlova, 112. - De Buénos-~\yres ,i
Cordova, 183. - De Rosario ü Mendoza, 241. -
De Buénos-Ayres a Mendoza, 517. - De Mendoza 11
San Luis, 81. - De S[m Luis a Cordova, 111. - Dl'
COl'dova a Catamarea, 117. - De Cordova i\ San-
tiago del Estero, 155. - De Santiago del Estero a
Tuemmn, 44. - De Tucuman a Salt;¡, 87. - De
Salta i\ JlIjUY, 18. - De Jujuya la frontiere de Bo-
livie, Gi. - De Salta a Oran, 81. - De Mendaza a
SaIlta Rosa ele los ,\ll<les, S:l. - De Santa Hos" de
los Andes a Valparaiso, 50. - De ~Iendoza a San
Juan, 50. - De San Juan a la Rioj" , SS. - De 1"
Iboja a C"(,,marea, 52. - De Catamarca a Tucu-
mal1, 87. - De Villa Argentine (Fama tina, province
ele la Hioja), ;\ San Luis, H13. - De la Rioja a Ca-
piapo, 221. - De San Juan a Tucuman, 227. - De
Salta ;'¡ Cohija, 1 na. - De Salla a Copiapo, 220. -
De Santa F(\ ;'¡ Cordova Ipar le eléserl), :s5. -- De la
fronti¿'re argentine a Potosi, 74. - De Potosi ti
Ornro, GI. - De Oruro a la Paz, 50. - De la Paz :1
Puno, ;-)2. - De' Puno a Arequipa, 51. - De Puno
.1 Cuzco, G4. - De Cuzco a Lima, '185. - De Bué-




218 LA CONFÉDÉRATION AR GENTINE.
nos-Aves a Lima, '1,001. - De Lima á Piura, t 74.
- De Piura a Quito, 206. - De Quito a Popayan,
'109. - De Popayan a Santa Fó de Bogota, '125. -
De Santa Fé de Bogola á Caracas, 280.




CHAPITRE TROISJ}~ME
DROIT PUBLIC ET INTER:'\ATIONAL


()I'~,mi"atioll poJilÍ<I"C de la C'<l¡['('d('I'alioil Al'gelltine, el principc, dc "on
,11'0iL palJlic.


La Confédératíon Al'genLiné cornprend quatorze
Ill'OYlllCeS, (luí peuycllL se diviser en qúalre grollpes:


\
/ Bnénos-Ayre,.


Entre Rios.
LITTORALES. (C . 1 LES I'ROVllíCES


LES rTIOVfXCES CEl'\TnALES.


Er LE, rnO\'lXCES DU l'\OI\D. I
I


Ol'nell es.
Santa Fé.
Mcndoza.
San Juan.
Cat:unare<l.
La Rioja.
COl'r!ova.
San Luis,
Santiago.
Tucuman.
Jujny.
Salta.


Ces provinces, ~t l'exception de celle de Buénos-




:!20 LA CO:'iFÉDÉfiAT10N AnCEl'ITINE.
Ayres, qui a refusé jusqu'a eejour de se soumettl'e a
la eonstitution nalionale, reconnaissent l'autorité
d'un gouyerncment central eréé par le congn~s
constituant de Santa F é, en '18,):2, d:ms la conslilu-
lion qu'il sanetionna de mamcre a concilier les in-
térets communs eL a réllnil' les partis poli tiques qui .
cxistaient des l'inJépcnJance.


Le congd~s eonslituant de Santa Fé posséJait pour
élélllcnts de ses tra vaux constitlllifs les traditions du
régime colonial que I'indépcndance n'avait pas dé-
trui les, l' expérienee des tentati res faites antérieurc-
ment pour constitucl' la répuhlique, le traité du 4
janvier 183'1 entre les provinces littorales, la COll-
vention de San Nieolas, le traité ayec l' Angleterrc
du 2 février -1825, et son ohjet devait etre l'agran-
dissement moral el physiCiue de b Confédérarion.


Le gouvernement colonial espagnol était central
011 unilaire el résidait dans la personne du vice-roi;
la révolution de 1810 amena la création d'une com-
mission gouvernementale composée Je ncuf per-
sonnes nommécs par le peuple j celte aulorilé fuI
entiórement locale ou provinciale, le systerne de
centralisation de pOllvoir ou d'autorité se réforma
cntierement.


Le syslcme unitaire élait impratieable en son en-
tier, ainsi 'lile le proU\'crent les constitutions de '18 t n
el de '1826, qui établissaient la centl'alisalioll du
pou voir. Elles tomberent paree qu' elles contrariaient
de& intérets locaux et qu' elles avaient complé sur des




CIL\ PITR E T 1I0ISIÉ ME. 221
élémenLs ,pIi n'exislaient pas dans la l'épubli'lue.


L'immensité du territoire el le pelit nombre re-
latif d'habitants empcchaient la création d'un gou-
wrnement central completo


Le n~gime fédéral, dans son sens littél';¡l, consi-
dél'\~ comme {llliance de pouroirs égaux el indépen-
llants, n'ét;¡it pas plus praticable que le syst¡\me
unilail'c, el íl eltt amené tot ou tard la dissolulion
de la nation argentine, quí, depuis '1810, avait penlu
troís prorinces des plus importantes, le Paraguay,
la réllUblique oricnlale de l'Uruguay et Tarija, sans
compler Ic haut Pérou, aujourd'hui la république
de Bolivie, quí faisaient parlie de la viceroyautlS de
la Plata durant la domination espagnole.


Les Argentins, qui avaient conservé les tradi¡ions
!lu systeme coloni{ll, vopient lOlljOurS quelque chose
de plus qu'une simpl¡; alliance fédérative (mtre les
proyinccs argentines. A la grandenr et ~ la force de
la n;publique argentine esl attachée une idée d'u-
nion d'aulre nalure que ceBe quí résulterait d'une
alliance puremenl fédéralive.


D'un autre c(¡té, l';¡gralldissement moral el, physi-
que de la Confédéralion élaÍt basé príllcipalement
sur l'exploitalion de ses richesscs naLul'clles, qui de-
"aient offrír a l'émigration étrangere de puissants
molil's d'atlraclion, et dont le résuItat inimédiat était
de peuplcr le paJ's, jusqu'alors presque désert et so-
litaire.


Le congres consliluant comprit toule l'importance




222 LA CONFlíDÉRATION ARGENTINE.
fIU' il Y avait a encourager l' émigralion étrangere h
se diriger \'crs ces rt;gions el l'utilité de la protégel'
effieaeementj il eomprit que non-seulernent il en ré-
suIterait fles aYantages rnatériels, mais encore que
cette émigration facililerait et rendraÍt possi1Jle le
systeme de gou\"crnement républicain représentatir,
aujourd'bui difficile, sinon impossible, ayec les é16-
mellts qui exislent.


La constitution de maí consaera done dans ce lml :
La liberlé en maliere de rcligion,
La liberté du travail el de l'industrie,
L'inviolabilité des personnes et de la pr0l'riété.
Elle facilita l'obtention de la naturalisation sans y


forcer, accorda aux étrangers les mCll1es droits civils
qu'aux nationaux el les admit aux emplois publics.


Les concessions faitcs aux étrangers de toutes les
nations du monde, sans exiger de róci proci té, élaienl
la conséeraLion d'un príncipe de haute poliLique
américaine, poli tique dont le but doit etre l'acc;rois-
sement de sa populalion par l'immigration étrall-
gerc.


Le congres constituant, se hasant sur les élémen(:-;
qui lormaient le droit puLlie argentin, sanctionna
une constiLutíon (appcndice R) analogue a ceHe des
Élats-Unis el organisa un gouvernement général OH
central, tout en laissant subsister la souvcraineté cl
l'indépendanee intérieure des provinces, donnant ::tu
gouverncl1lent nalional une intervention salutaire
dans les affaires provinciales.




CIIAPIT IlE TROISIEIHE.


ta créalion t!'un gonvernement national n'était
possible qu' a la condition que les provine es lui eéde-
raienl une partie de leur pouvoir ou autorité; sans
celte condition indispensaLle, un gouvernement na-
tional qui l'('gUt et consoliclút l'ordre politique inté-
rieur et réunit les intérets généraux de la nation
était impossible. Les provinces, en cédanl une partie
de leur autol'lté, ne fonl fIue la déIéguer an gouyer-
noment nalional, cal' ce gouvernement est éln par
ces ml~mes provinces; ce sont elles qui nomment les
dépositaires de ]'alltorité qu'ellos déleguent.


La cOl1slitulion de mai représenle a la fois le pays
COIIlllle une sCllle nalioll eL comnw une réunion de
provinces indépendantes eL souveraincs. La Confédé-
ralion, aux yeux des étr'angers, en matiere politique
ou commercialc, représente une seu le nalion el doiL
etre eOllsidél'ée comme telle; les provinces conser-
yen t leur souveraineté inÍ(~rieUt'e non elél!~guée au
gouvernement naliona]; elles consenent le pou roir
ele nommer leurs auLorités, de se donnor une consti-
lution provineiale en harmonie av!:c ceHe de la Con-
fédération, de íixer leurs impóts et leurs dépen-
ses, etc., eLc.


La d6linéation des allributions du gouvernemenL
national et de ceBes des gouvernements provinciau~


. était un oLjet de grande importance pour éviter les
conflits; le con gres s' est efforcé d' élablir et ele cléíi-
nir les altrihutions ele chacune de ces aulorités.


L'aulorilé du gouvcrnement national porle prin-




224 LA CONFÉDÉIIATION ,\.IIGENTli\'E.
cipalement sur les affaires extérieures, les traités
avec les nations étrangcres, les uouanes, le com-
merce étl'anger, les affaires de paix et de guerre;
dans l'intérieur de la Confédération, elle se l'éduit au
commerce intérieur el a ce qui en dépend, el an
maintien de la surelé intl'rieure, comprenant l'im- .
position et la perception des conlributions, l' organi-
satíon de l'armée, ele., elc.


La néccssité de reJ1l1re la législation uniforme et
d'éviter une v6ritable ;marchic dans ecUe meme lé-
gislation, ce qui ('(lt infililliblcmclll aJ't'in¡ salls I'a-
doption d'une 10i (~ommunc a toutes les provinces, a
fail donner au gouvemerncnt natianal le ul'oil ue
dicte!' les lois en matit]re civilc, pénalc el commer-
ciale.


Les cito)'ens d'lIl1c province sont considérés comme
Argenlins dans toutes les autres; afin J'éviter un
contre-sens, le urolt de conférer la naturalisation
devait appartenir a l'autorilé nalÍonalc.


Les moyens el'action el ele gouvernement étant
inlirnement liés an moyen de communications SI1-
res l't promptes, la direction des courriel's el postes
incombait au gouvernement national, afin el' évitcr
les enlraves qui pourraienl provenir de la division
entre provinces ou de la Ill~gligence qu'apporteraient
quelclues-unes d'entre elles dans ceL important ser-
vice.


La concession de priviléges, élémcnts ll'r(mulation
puissants pour la prospérité du pays, n'aurait aUGlIl1e




ClIAPITRE TUOISIElUE. 225
imporlance si ces concessions se limitaient a une
seule province ou s'il était permis a une provinee
d'empeeher, pal' son opposition, la réalisation d'en-
ll'eprises utiles a toutes; au gouvernement national
devait done appartenir la eoneession des priviléges
de toute espeee.


La conclusion des traités de eommerce ineomhe a
l'aulorité nationaJe; a elle done doit appartenir le
dI'oit de réglementer le eommerce intérieur et exté-
riour, sous peine de rendre impossible la réalisalion
de ces t raités; l'uniformité des poids et mesures étant
absolument néeessaire a la facilité des transactions
dans toute la Confédéralion, an gouvernemont nalio-
nal done anssi revient le droit de dieter .les loís et
l't"glemeuts sur eette matiere.


Le maintien de l'ordre íntérieur~ J'exécution des
dispositions contenues dans la comtitution el celle
des lois dictées par le con gres national; le droit de
déclarer la guerre el de faire la paix, comme tout ce
([tli en drpend, l' organisation des armées, la colla-
lion des grades el emplois militaires, etc., etc., sont
4:ssentiellement du ressort de l'aulorité nationalc.


L'applieation et l'interprétation de la constitution
el des lois ou déerets qui émanent de l'autorité fédé-
r;¡\e exigent égalomenl dos tribunaux spéciaux de
c;ll'aelere nalional.


Enfin la création d' un gomernemen 1 national en-
tralne la création de ressources égalemcnt nationales
pour faire hlce aux déponscs, cal' une autoritr. natio-


1:,




'22G LA CONFÉDÉRATION ARGENTINE.
nale sans ressourees ou sans rentes etll été une auto-
rité de nom san s pouvoir el sans moyen d'action; iI
falIait done lui assigner un hudget qui, par sa natUl'e
meme, lui apparOnt, avec la faculté de dicter les
lois et reglements concernant les impóLs.


La eonstitution de mai créa une autorilé nationalc
forte et vigilante, di visée en pouvoirs dont les attri-
butions hien délerminées rendent impossibles les
abus et garanlissent aux eitoyens la jouissance des
droits que la constitution leur assure.


Les trois pouyoirs créés par la eonstitution sont:
Le pouvoir legislatif,
Le pouvoir exéculi/;
Elle pouvoir fudiciaire.
Ces trois grandes autorités composent le yom;ei'-


IIcment fédéral, dont l'origine ou éleetion est hasée
sur le systeme fécléral mixte, c'esl-it-dire qu'inter-
viennent clans lcm éleclion respective la sOl1verai-
neté nationale et la souveraineté provinciale.


Le pouvoir législaLif est divisé en deux cham-
bres:


Le sénat el, la chambl'c des représentants.
Le sénat représente la souverainelé et les intéréLs


provinciaux; son élection est dévolue aux représen-
tations provinciales respecli ves.


La chambre des représentants représentc la nation
el est élue dil'ectement par le peuple.


La souveraineté provinciale éLant égale pour eh a-
(lue province, chacune d' elles nomme un nomhre




CIlAPITRE TROISll~ME. 227
(:gal de sénateurs; les représentants sont en raison
directe de la population des provinces.


Les conditions d'éligibilité sont basées sur l'éta;f.
actuel de la Confédération; il fallait faciliter l'acces
il la représentation nationale sans la néeessité indis-
pensable d'étrc né Argentin.


Lc pomoir exécutif comprend le president de la
C'on(Mération argcntáw, remplacé en son absence
par levice-président, et cinq ministres responsables.


L' élection du président et du vice-président est
dévolue ü un conseil d'élccteurs nommés par le
peuple, comme étant l'expression indirccte, mais
plus illtelligenle, du suffrage universcl et comme
moyen de préparer pour l'avenir les masses a l' exer-
cice du suffrage universel direct.


Le pouvoir judiciaire fédéral est nOlllmé de com-
1Il111l aecord par le pouvoir Jégislatif et le pouvOIr
exécutíf, el constituc la COUI' sUJm3me de justice.


La constitution argentine se borne a déclarer, 1'e-
lativement aux prOyillCeS, que nulle des attributions
natiollales déléguées pill' elle ne peut etre exercée
par le gouvernement d'une d'elles, et que tout ce
flui u'est pas de caractere national appartient aux
gou vernements provinciaux, qui voteront leur con-


. stitution rcspective en harmonie avec celle de la
ConféJération.


Si les altrilJULions du gouvernement fédéral sont
limitécs el ses pouvoirs déterminés, ceux des gou-
rernemenLs provinciaux son! illimit,(s sur tous les
~:.' ... ~


~~\t¡..O .. - .~~ . t ,': , :.~::.,~ r~ t .
, 't


'-. ~ r
, ....




228 LA CONFÉDÉfiATION AHGENTINE.
points qui ne sont pas de compélence nationale.


1/autorité du gouvernement fédéral se limite aux
ÍntéreLs communs a 10ules les provinces; les gouver-
nemenls provinciaux conservent lenr autorité sur
toutes les affaire s locales de leur province respec-
tive, et, dans quelques cas, ils consel'vent le pouvoir
de dicter des lois el reglements en commun OH d'ac-
cord avec le gouvernemenl fédéral, hien que les
matieres soient de compétence nationale, ainsi en
matiere de contrihutions directes, de milice, d'in-
dustrie, ele., cte.


Le congres constituant avait voté el décrété la con-
stitution sans la coopération de la province de Bue-
nos-Ayres. A peine le congres était-il convoqué, que
les événements de juin el. ceux de seplernhre le mi-
rent dans une position difficile. La chambre des re-
présentants de Buenos-Ayres, par une loi du 21 scp-
ternbre 'i 852, ordonna que les représenLanls qui
avaient été envoyés au con gres de Santa Fé fussent
rappeÍés, el que l'on considéral comme nuBe él, sans
force pour la province de Buenos-Ayres la participa-
tion qu'ils auraient pu prendre aux travaux consti-
tutifs du congres, puisque Buenos-Ayres s'élait refu-
sée a reconnaltre l'autorité nationale provisoil'c
créée par la convention de San ~icolas, autorité
contre laquelle elle s' élait soulevée le 'i 'i septemhre
de la meme année.


Dans ecHe position, le con gres résolut de ne pa~
attendre la parlicipation de Buenos-Ayres, car toul




CllAP lTRE T llor SIÉ M E.
I'etard apporLé a l'org-anisat.ion de la république pou-
vait faire disparaitre ~i toutjamais les éléments eon-
sti tuti fs qui existaient acoLLe époq ue. La consLi tuLion
fut done voLée sans la participation de Buenos-Ayres;
mais ce fut avec l'espoir que eeHe provinee y don-
neraiL plus tard son adhésion; le con gres considérait
eomme impossible de démembrer la nation argen-
tine.


L'article ;) de la constitution déclarait que Bue-
nos-Ayres serait la capitale de la Confédération. La
I'ésidenee des autorités nationales apparLenait :1
Buenos-Ayres, qui avait été érigée en eapitale de la
viee-royauté de la Plata en '1776, et avait été la ca-
pitale de tous les gouvernements suivants, investis
d' attrihuLions naLionales. A Buenos-Ayres revenait le
rang de capi tale de la nation pour ses antéeédents,
,'état de sa société, sa position géograpbique. Bue-
nos-Ayres avait été désignéc par la nature pour etre
la capitale de la Confédération; ni les lois ni les dé-
erets ne pouvaient changer un rait établi et consolidé
par teois cenls ans d'existence et d' expérience.


Mais. si Buenos-Ayees devait etre la capiLale de la
Confédération, il n'en était pas moins vrai que, par
son influenee el son romoir moral et physique, elle


. (!tait un objet consLant de divisions el de résistance
dú a l'esprit de loealité; l'expérience avait déj:'t
prouvt\ les dangers qu'il y avait a déclarer capitale
de la nation la plus forte de toutes les provinces: il
fallait done eoneil ier les i ntérets g\~néraux et ceux de




2710 LA C01U'ÉDÉRATION ARGENTlNE.
Buenos-Ayres, élablir l' équilibre entre les pouyoirs
el délruire sa préponclérance sur les proyinces. A
cet effet, le con gres dicta la loi organique dul er
mai 1855 (appendice S), comme annexe ;'1 J'arl.icle ;)
de la constitution; cette loi délerminait les bases el
conditíons de l'érection de Buenos-Ayres en capitale.·


A eeUe loi fut jointe une déclaration du con gres
eomprise implicilement dans son article i; le con-
gres ne youlut pas examiner s'il av¡:¡it ou non le rlroit
el' ordonner que la conslilution fUt mise a exécution
dans la provillce de Buenos-Ayres! il déclara seuJe-
ment qu' elle serait obligatoire pou!' les treize pro-
vinces qui lIyaient été représentées au congl'cs con-
stituant, el qu' une commission prise dans son seín
présenterait a l' examen et a l' approba tion de Bue-
nos-Ayres la eonstÍlution votée el la Ioi organiflue
du 1 er mai.


L'état de laprovinee, a eelle époque, rendít eeUe
mi'ssÍon impossible et inutile. Plus tard Buenos-
Ayres se donna une eonstitution provineiale quí dé-
truisaít tous les príncipes d' union qui existaielll entre
elle el la Confédéralion argenline. Le eongres consi-
déra done que le cas prém par 1'1Irticle ~ de la loí
organique était arrivé et vota la loÍ clu 13 décem-
bre J ~55 (appendiee 'f) sur la eapitale provisoire,
avee la eonditicm qu'elle serait révisée par le eongres
législatif. En verlu de cette loí, la capitale provisoil'e
de la ConfLidél'ation ful installéc au Parana, eapitaJe
de la proYi!1ce d'Entre Rios, el le tcrriloire de ccllp





CIIAPITllE T,IlOISIEME, 231


pl'Ovince fut fédéralisé par décret du 24 mars 'l~G,i
(Appendice X).


II


Ves [ruités cxislauts entrc la Conf,"dél'i\liOll AI·~(,nlilH! el les natiolls ,:ll'an-
gel'e~, comme pom"nnt sel'yir de base pour fOl'ltlulcr les pl'iucipes ("ji
matii,.,c de droit intcl'Ilaliollal,


La Confédéralion A I'gentine, de meme que lous.
les pays nouveaux qui possedent une grande étendue
de lenitoire el un pelit nombre relatif d'habitanls,
sans móconnaitre les principes généraux du droit
des gens, dolt cependant, dans les dispositions de
son droil puhlic el internalionaJ, avoir constammenl
en vue l'augmentation de sa population et le pro-
gres de son industrie et de son commeree.


Le premier principe de la poliLique de ces pays
dOlt etre ti' a ttirer l' élément. ótranger, c' est-a-dire
population, civilisation, industrie el COlmnerce.


La eonstitution argentine offre aux éll'angers tous.
les av:mtages possibles j l' exereiee des droils eivils a
l' égal des na tionaux, et des garanties positives de sfl-
reté pour les personnes et les propriétés. Mais elle
a poussé plus loin la prévoyanee; ca!', dans un pays si
longtemps livré Ü l'anarehie et au despotlsme, une
charle peut Jeveni\' illusoire j la constitution a voulu




· 232 LA CO~FÉDÉRATION ARGENTI~E.
que les garanlies fussent accordées am étrangers,
non-seulement en verlu de ses dispositions, mais en-
core f{u'elles fussent rendues obligatoires pal' des
engagements internaLionaux et immuables, afin d'as-
surer pour le présent comme pour l'avenir les droits
des étrangers, ce qui rendrait impossible ou uU·
rnoins tres-difficile l' usurpation de ceux qn' elle re-
connalt aux nalionaux.


Les trait.és internaLiollaux que la conslitulion pres-
crit d' observer sont done de véritables soutiens de
cette constiLution elle-rneme.


Le traité anglo-argentin de 1825 a empeché jadis
que Rosas ne fit de la Confédération un autre Para-
guay: il a été le plus puissant obstaele aux desseins
du dictaleur pendant sa trop longue et tres-funeste
dominatiou.


La Coufédératiou u'a pas a craindre, eH signant
des traités, de porter préjudiee a son industrie, au-
jourd'hui dans l'enfanee, et d'ailleurs la seule vraie
protection de l'industrie el du cornmerce, e' est la li-
berté, qui permet la concurrence, eIlcourage le pro-
gres et sert les intérets des consommateurs. La
Confédération n'est pas dans les conditions OU se
trouvaient les États-Unis du Nord, lorsque \Yashing-
ton leur conseillaÍl de ne point se lier par des traités.


Les traités que la ConfL'déraLion a conelus jusqu'a
ce jour avec l'étranger eontiennent la concession de
gal'anLies et de faveurs égales pOUl' tous; de ceUe
maniere il n' y a lieu de craindre la pl'épondél'anc(~




ellA PITRE TROISIEME.


tl'aucune d'elles. Bien au contl'ail'e, elles servenL ré-
eipl'oquement d'obstacles aux pl'étenLions ou aspil'a-
tions pa l'ticulicl'es de celles d' entre elles qui aul'aient
.tes yues de monopole commercial ou d'influence
poliLique, nuisibles aux autres eL au pays lui-meme.


Libre navigation des {leuves. - Le plus impor-
tanL de ces traités est celui qui met la libre naviga-
tion de ses flellves inLérieurs sous la protection des
na tions étrangeres, cal' de cette manicre I'intéret de
ceHes-ci assure aux provinces la jouissance perpé-
tuelle d'un droit qui leur avait été disputé jnsqu'a-
lors par une d' enlre elles, (lui voyait dans l' ouvel'tUl'e
des flemes au commerce du monde la perte de son
monopole commercial.


Dcs le commencement de la révollltion de mai 1851
fuL proclamé le principe de la libre navigation des
fleuves intérieurs de la Confédération. Les conven-
tions concIues entre le Brésil, la répuLlique orien-
tale de l'Uruguay et les provinces argentines d'Entre
Rios el Corrientes, en mai et novembre 1851, stipu-
laient le dl'oit de libre navigation pOUl' les pllissan-
ces l'1Verallles.


La libre navigation concédée aux puissances I'ive-
raines n'éLait qu'un préliminaire ponI' une conces-
sion plus large. Le 28 aout 1852, le directeur pro-
visoire de la Confédération décréta que la navigalion
serait libre pour les navires marchands de toutes les
nations du monde, concession favorable aux intérets
nationaux en meme temps qu'it ceux des étrangers,




25í LA CONFÉDÉRATION ARGENTINE.
puisqu'elle ouvrait ces importantes voies de eommu-
nication ponr facilitel' son commerce et l'exploitatioll
de ses richesses inLérieures.


La révolution de septembre, <{ui amena la sépa-
1'11 Lion provisoire de Buenos-Aves du reste de la Con-
fódération, fut un ohstacle a la mise a exéclltion du
déeret du 28 aoút dans ses disposilions réglemen-
taires; I'aulorilé nationale lan~a, le 3 octobre de la
meme année, un nouveau déeret élablissant le 1'¡~gle­
ment de eclte navigation.


Le Con gres conslituant éerivit aussi ce grand prin-
eipe dans la constilution de mai (arlo 26) : ( La libre
navigation des fieuves pour toutes les nations uu
monde devient un principe du droit public ar-
gentin. »)


CeUe concession assure le développemcnt dll como
meren et ]' aetion eÍYi Jis¿ltrice, nécessai res ponr l'ex-
ploitation des richesses de la Confédéralion et l' ac-
croissement de S1\ population par r immigralion
étrangere, en meme temps qn'elle délruit a tout ja-
rnais le systeme de monopole dont jouissaiL Buenos-
Ayres au détriment des aulres provinces, el (luí causa
tant de rnaux a la république.


Le dirceleur p1'ovisoire, conformérnenl a l'art. :2 7
de la conslÍlution, signa a,'ee la France, l'Angleterre
et les États-Unis, des traités confirmant la libre na-
yigalion. De ecUe maniere la liberté des fleuves, ga-
ranlic par les lrois plus grandes puissances du monde
ne penl dcyenir illusoire, et il n'est pas ~\ craindre




f:IIAPITRE TnOISIEME.


(Iue de nouvcl1es guerres civiles puissent priver la
Confédération des immenses résu1t:1ts qn' elle doi1
produire.


Ces traités d'nne meme tenenr (appendice y) fu-
ren! signés lelOjllillet 18G3, ralifiés le '12 dumewH'
mois par le directcur provisoire, approuvés le 14 no-
vembre '18G3 par lc Congrcii constíluant, validés
d:ms toutes lelll"s parties par le Congres législalif
par une loi du 3 déccmbre t 8M, et les ratifications
fnrent échangées dans les termes voulus.


La provincc de Buenos-Ayres avait vu, dan s la
conclusion de ces trailés, la perle irrévocable eL ir-
réparable de l'espérance que plus tarel de nouvelles
guerres civiles el un changement de 1'0rd1'e políli-
(Iue íntérieur poul'l'aient luí ren(I1'e le monopole du
cornrnerce dc la Confédération el les clefs des lleu-
ves; aussi elle s' em pressa d(: pro tes ter conlre ces
traités, mais ce fut en vain. Buenos-Arres protcstail
contre des droils qu'elle avait usurpés jadis, el sa
proteslalion nc fut pas meme prise en considé-
ralion.


Le B1'ésil, sal1s protestcr dircclerncnt cOl1tre ces
memes traités, n'tm chercha pas moins a susciter;l
leul' propos des difficultés au gouvernernent argen-
tino Il usa, sans succes, de son influence pour que la
république orientale de I'Urugllay protestat contre
eux. Plus tard, il réclarna aupres du gouvernement
argentin et fit ses réserves. Le Brésil avait tOlljOUI'~
ambitionné des avantages ponr son pavilIol1 dans la




:!jll LA CONH:DÉIL\TION AllGENTL'iE.
navigation des fleuves de la Confédération ; el, d'ail-
leurs, sa politique en ülÍt de navígation intérieul'e
était différenle, ainsi que l'a pl'Ouvé sa eonduite re-
lativemenl ;1 la navigation du fleuve des Amazones.
Le. Drésil l'éclama, invoquant les eonventions des
:W mai et 21 novembl'e 1851, t[ui déclaraient libre
la na vígatíon des fleuves Parana el Uruguay pour les
(JUissanees ri veraines. 11 prétcndiL que les lrait()s du
10 juillet paraíssaient méeonnaUre le príncipe éta-
bli dans les conventions citées, et soumettaienl celte
libre navigation a des condítions qni les ll1odifiaient.


Le Brésil étaÍt dans l'erreur; ear, bien loin de
restreindre le principe de libre navigatíon, inscrít
dans les conventions de maí et de novembre, les
tl'aités dc juillet le garantissaient et lui donnaient
une extension favorable au commcrce CH général, eL
1m particulier a celui du BrésiJ, (¡lJi est celui qní a le
plus de relations avec la Confédération.


Par la convention du 27 aout1828, la Confédéra-
tÍon rcconnut au Brésil, comme puissance riveraíne,
le droit de naviguer sur les fleuves Parana el (Jru-
guay; mais, j usqu' a l' époque de la ligue de 1851
contre llosas, celte reconnaissance fut illusoire. Lors
de ceLle ligue, les eonventions de maí et de no-
vembre mirent de nouyeau le Br¡~sil en possession
de eelle libre navigation; mais cet empire ne pou-
vait considérer (Iue ce fUI, un privilége exclusif pOUl'
lui et les riycrains, el que la Confédération ne pour-
!'ait I'étendre ,1 lous.




CIIAPITRE TROISltME. 237


Le Brésil ne protesta point contre le décret du
~8 aoul 1852, flU] coneédait la libre navigation a
Lous les pavillons marchands sans distinction de na-
tion; le Congres sanclionna ce principe, et enfin
les traités de juillet stipulent particulierement ce
liroit pour lrs riverains el, en général, pour toulef'
les nations.


Les lrailés de juillet onl pour but prillcipal d'em-
peche)' (Iue l'ile de Martin Garcia, clcf du Parana el
de I'Uruguay, puisse jamais {')tre un obstacle a ]a ]ibre
navigation de ces deux flemes; el ils étab]issent un
principe favorable aux neutl'es, en leur donnant des
dl'oits pl'écieux pom ]e commerce el ]'industrie.


Plus tard, le Brésil reconnul les ¡wantages que
lui offrait, en qualité de puissancc riveraine des ex-
trémilés de ces grands fleuves, ]e pl'incipe de lilJl'e
tla\'igalion assuré el garanti par les Iraités dejuillet,
el le í mars 1856 il Y adhrra par les articles sui-
vanls du traité d'amitié, de eommerce et de naviga-
tion signé a ceUe meme époque avec la Confédéra-
lion Argentine.


ART. 14. - Les navÍres argentius el Lrésiliens,
llc commCI'ce el dc gucrre, pourronl naviguer sur
les fiemes Parana, Uruguay et Pamguay, tlans la
partic qui appartient a la Confédération et au Bl'ésil,
en se conformant uniquemenL aux reglcmcnLs fis-
caux et de police, pour l'étahlisscmcnt desquels les
dcux h,mtcs pal'ties conlraclanlcs s'obligent a adop-
le\' eOlllllW hafies les disposÍlions (Jui remenl contri-




238 LA CONFÉDÉI\.ATION AllGENTINE.
hller le plus au développement de la nayigation eH
faveur de laquelle l:es reglements doivent etre ré-
djg¡~s.


AnT, 15. - En conséquence, lesdits navires pour-
ront entrer, demeurer, charger eL déclwrger dans
les ports et lieux de la Confédération et dn Brésil
qui seraient assignés a cel efret sur les hords de ces
fleuves.


Par l'artielel 13 du meme traité, la Confédératioll
el le BrtSsil s'engagent :l élablir et ü conserve\' des
houées et signaux pour faciliter la navigation, et á
établil' un systcmc uniforme de pe\'ception de dl'oits
de douane, port, fanal, pilotage et police.


L'ilrticle lH du trilité du 7 mars esl une adhésion
complete et absolue aux traités du 10 juillet 18G:;,
d aux fins t}1l 'ils anien t en vue :


Les }¡illltes parties contractilntes, rl'connaissanf.
(lue I'He de Milrtin Gal'cia peut, par Sil position, em-
barrasser et empecher la libre navigation des a1'-
fluents du Rio de la Plata, a laquelle sont intéress¡;s
les riverains et les sígnataires du [raité flu 10 jllil-
let 1853, reconnaissent ilussi la COfl\'enance ele la
neutrillité de ladite ¡le en temps de guerre, soit
entre les Élals de la Plata, soít entre un de ceux-ci
et toute autre pllissance quelconque, en faven!' de
l'utilité générale et comme ganmtie de la llayígation
¡les flcuves mentionnés; f't, en constSquence, elles
conviennent :


1" De s' oppose)', par tous les Illoyens, a ce que J¡¡




ClIAPITRE TROISIEME. 2j!)


possession de l'ile de Martin Gareia eessc d'apparlc-
nir a un des Élats de la Plata, inléressé a la libre
navigatíon.


2" De tf,eher d'obtenil' de eelui d'enlrc eux. a qui
appnrtiendra la possession de ladite He, qu'il s'oblige
a ne pas s'en servir )lour enlraver la libre navigatioll
des autres riveraills et des signataires du traité du
10 juillet185D; fJU 'il consen te ;\ sa neutralisation
en Lemps de guerre, de mcme fju'il permcLtc qu'íl y
soit formé des étahlissemcnts néeessaircs pour la
surcl.é de la navigation intérieure de tous les rív(~­
l'ains el des nations comprises dans les traités du
JO j uillet 10;)5.


La ConfédéralÍon Argentine est liée aujourd'hui
par les tl'ailés qu'elle a conclus avec les nations sui-
van les :


jnyletare. -- Traitl; d'amitié, de coml1lerce et
navigaLion du :2 févrierJ 82:í et cclui de libre nari-
gation du 11 .i uilleLl H:-'J.


Brésil. - Convention préliminaire de Paris du 2 í
aout 1828, et le traité d'amitié, de eommeree et de
Jli1vigation du 7 mars 1856.


Cltili, - Traité d' amiLié, de cOlllmerce eL de na-
vigation du30 aout 18;)5.


F/'{l/Ice. - Convention de 1810 el le traité de li-
bre navigaLion du 10 juillet 1833.
J~lats-U¡¡is. - Tt'ail(\ d'amitié, de commeree et de


navigation du 27 juilleL 1855 et eelui de lihre navi-
gatioll du 10 juillet de la meme année.




240 LA CONFÉDÉfiA flON AHGENTlNE.
Portugal. - Traité d'amitié, de commerce eL na-


vigaLion du 9 aout18;:l2.
Sanlaigne. - Traité d'amitié, de commerce eL


navigation du 21 septembre 18J5.
Paraguay. - Traité d'amitié, tIe limiles, de com-


merce et de navigation du 29 juilleL '1850.
Le trailé deI82~) avec l' Angleterre el la conven-


I.ion tIc 1840 avec la France, quoiq\l'ils n'aienl pas
été approuvés el sanctionnés par un congres ](Sgis-
latif national, et seulement par la salle de représen-
tanLs de la proyince de Buenos-Ayres, son! cependant
consitléI'és comme obligeant la ConfétIl\ralion en-
Liere, non en choix, mais par la volonLé meme de la
Confédéralíon qui leur a donné ecHe interprétation.


Prúlm"pes tI' égalité en maticl'e de eDil/maCe et de
nanigatiún. - Tous les Lmítés signés par ]e gouver-
nement argenLín ont pouI' ha~e la concession aux ci-
toyens des nalions signataires, des garanties eL des
priviléges que leur accorde la constitution nationale,
et ils sLipulent une réciprocilé parfaite en faveur des
élI'angeI's dan s la ConfédéI'ation et (!!1 favcur des AI'-
gentins a l' étranger, une liberté ahsolue de com-
merce et navigation, sur le meme pied que les sujots
des nations contractantes. lIs lraitenl aussi sur un
picd d'égalité parfaite les navires élrangers ou na-
tionaux pour lo payement des droits d' inlportalion ou
d'expOrLation des produits bruts ou manufacturés el
ceux de port, de fanal, de pilolage, de jaugeage, etc.


lis reconnaissont donc l' égalité la plus parfaite




CIUPITRE TIIOISIEME, 2H


entre le pavillon national et celui de l'étranger en
matiere de commerce et de navigation, et s· opposen t
a l'étahlissement des droits di1'férentiels en faveur de
la marine nationale ou de ceHe d'une ou de plusieurs
pUlssances.


Le traité du 27 juillet '1853 avec les États-Unis
conLient, sur ce point, une slipulation tres-explicite
dans son article 4:


On n'imposera d'autres ni de plus [orts droits
«::lns les territoires d'une quelconque des deux par-
tie~ contracL:mtes a l'importation des articles de
production natureHe ou imlustrielle dans les terri-
toires de l'aUll'8, que ceux qui se payent ou se paye-
raient pour les arLides semblables de tout autre
pays élrangel'. On n'imposera d'autres ni de plus
1'orls droÍts d::ms les tcrrj[oil'es d'une qllelconque des
deux parties contracL:m tes ;1, l' exporta tion d' artides
du territoire de l' antre, que ceux qui se payent ou
se payeI'aicn t pour l' exportation ti' artictes sÍmilai-
res par loute autre nation élrangere; on n'opposera
aucunt' prohiLition ;, l'importalion des pl'oduits na-
lurels Oll industl'iels des territoires J'une des parties
contractantes dans les lerritoires ou des Lerritoires
de l'autre, qui ne soít étendue aussi am n}(~mes ar-


. licles de [oute autre nation éLrangerc.
Les traités avec la Sardaigne, le Portugal et l' An,·


gleterre conliennenl des stipulations idenliques.
Droit de comtilllO' des COll,~llls. - La Confédéra-


tion admet en prillcipe, dans tons ses traités, le tlroil
1 "




:!4:! LA CO:\FI~\)I\IUTION ARGE~TI:'IE.
des nations signataires, eL par l'usage celui de tous
les gomernements, de constitucr des consuls qui
jouissent de toutes les immunités que lcur conce-
~1ent les nations les plus libérales a cet égard, eL lem
permet de prott:ger par tous les moyens légaux les
lntórets de lems nationaux préscnts ou absents.


Prirwipes relatif's (fU commc/'r:e, ¿i la navigation
des neutres en lnllp!l de guerre. - La Confédération
l'econnait en matiere de commerce et navigation,
en temps de guerre, des principes tres-favorables
aux neutres. Les trait¡Ss avec le Brésil et le Chili son"
tres-explicites sur ce point.


L'arlicle 10 du traité dI! 7 mars 185(\ avec le
Brésil est COIl<jU dans les termes suivants; iI suffira
pour faire connaitre les principes adoptés par la
Conft'déralion Argentinc rclalívement al! commercc
des neutres cn lemps de gucrre :


S'il arrivait qu'une des hautes parties contractan-
tes fUt en état de guerre avec une troisieme, dan s ce
cas elles observe1'ont entre elles les principes sui-
yants:


10 Le pavillon neutre couvre le navire et les per-
sonnes, cxceplé les officicrs el soldats en servicc ef-
fecLif de l' cnnemi.


20 Le pavillon neutrc couvrc le chargement, ex-
cepté les al'liclcs de contrehande de guerreo


Il est entendu el réglé que cc principe ne sera }las
applicable aux puissances qUÍ ne le reconnaissent OH
ne 1'0hseryent pas, el par cOllséquent que la pro-




CllAPl TRE Tl\OlSIEME.


priété d'enncmis qui appartiennent a ces gouverne-
ments ne sera pas préservée par le pavillon de celle
(les deux hautes parLics contl'actantes qui resterail.
lwutl'e.


jO Le pavilloll cunemi rend le chargement dn
neutl'e ennemi, ü moins que celui-ci ait été embar-
qué avanlla déclaration de guerre ou avant qu'on en
eút eu connaissance dans le port de sorlie du navire.


Il est égalcmenl entendu que, si le pavillon neutr,e
IW protége pas la propriété de l' cnncmi, pour etre
eompris duns la clause du second principe, les effets
UII marchalldises des neutres qui seraient embarquék
dans des navires de cet ennemi seront libres, excepté
les articles de contrebande de guerreo


1" Les citoyens des pays neutres peuvent naviguef
librcmcnt avec leurs navi1'cs d'un port quelconque a
1111 autre nppartenant ú l'pnnemi d'IlIle autre partie,
ISLant expressément défendu de le molester en au-
eune maniere dans eeUe navigation.


:j< TOlll naYire d'une des hautes parties contrac-
lancLes quí naviguc vers un fort bloqué par l'autre
ne sera détellu ni confisqué, sinon apres la notifica-
Lion spéciale du blocus ratifiée el enregistrée par le
ehef des forces du hlocus OH par un officier a ses 01'-
{Ires clans le passe-port dudit navire.


Oc Aucune des dcux parties conLractantes ne pel'-
metlra le séjour ou la vente dans ses ports des prises
!':lites a l'autre partie par un État avec lequel elle
serait en guerre.




2H LA CONFÉDI~RATlOl'i AHGENTli'íE.
Un principe de meme nalurc que les précédenl~


est admis par le gouvernemenl argentin dan s l'arti-
ele 21 du traité du 50 aoúl '18G~í avec le Chili, gui
slipule que:


« Dans le cas ou unc des deux républiques serait en
étal de guerre avec Ilnc autre nalion, les citoyens de·
l'aulrc république pourraient continuer leur com-
merce el ~avigalion avec cellc-ci, en exceptant les
villes et ports gui seraient réellement assiégés ou
bloqués; bien enlendll que cette liberté ne s' élenfl
pas aux objets de guerreo


« 11 est aussi entendu qu'on reconnallra un porl
comme bloqllé alol's seulemenL gu'il y aura devanL ce
port une force en état de soulenil' le bloclts eL qui
puisse le nolifier au navire qui lente d'entl'er. »)


Le traité hrésilien du 7 mars conliellt des disposi-
lions analoglles :


Arlo H). - S'il arrivait (ce dont Dieu nOlts pré-
serve) (lue la guerre éclatiH enlre des f~tats du nío de
la Plata ou de ses confluenls, les deux hautes parties
contractantes s'ohligent Ü lIIaintcnir lilJl'e la naviga-
!ion des flellves Parana, Uruguay el Paraguay, rlans
la partie qui leur appartient; He pouvant y avoir
d'aulre exception á ce principe, sinon pout' ce fjui
cst t'clalif aux arlicles (le conlrelwndc de guerre el
aux porLs eL lieux bloqués confonnémcnL aux pl'inci-
pes Ju droit des gens, rcstant toujours sanf el libre
le lransit général assujctti aux reglerncnts donl jI es!
fjlll',o[ioll dans l'article H.




e HAPI TR E TU OISI É~IE.
Dcserteurs. - Un point tres-imporlant pom la


marine a été arlmis ('n principe par le gouvemement
argentin: c'est la restitulion des marins déserleurs.
JUSllu'ü présent, sans sc refuser a la rcslitulion, il
n' avni l pas cru devoir l'inscrire dans ses Lrai tés, par
slIite des difficultés flu'il rencontrait pour remplir
dument cetLe obligation, n'ayant rns a sa disposition
une policr assez Jlomhl'eusc el asscz bien organisée.


Aujollrd'hui la restitution des marins déserleurs
est un point de droit international pour la Confédé-
raLioll, le Drésil clle Chili.


L'al'liclc n du traité avcc le Brésil détermine que:
« Chacunc des hauLes parties contractantes s' 0-


blige a ne pas recevoir dans ses États et ~l ne pas
employer a son senice les citoyens et slljets de
J'allLI'c qui aUl'aicnL déserté du service mililaire de
mer ou de terre, devant etre, les soldals et llIarins
(le gucrre d(;serteurs, arretés eL remis aux consuls
et vice-consuls respeclifs, s'ils étaient réclamés par
eux. ))


L'article 27 du traité du 30 aout 18;-j3 avec le
Chili contient a ce sujel les disposilions suivantes :


« Les agents consulail'es poul'l'ont refluérir l' aide
des auLorités locales pour l'arrestation, la d¡;tention
et la garde des déserteurs de leurs navires, etc. »)


Biens des ctrangel's mo/'l,~ ab intestat. - Les dis-
posítions relatives aux biens des étrangers qui meu-
rent ah intestal sont hasées sur les principes conle-
llUS dans l' article Sllí vant el u traíté avec le Porlu gal.




21G LA CO~FÉDÉRATION AI\GEi\TINE.
ART. 14. - Dans le cas de mort (lb intestalll'ul1


citoyen argentin sur le territoire du Portugal, OH
d'un sujet de Sa Majesté trés-firléle la reine de Por-
tugal sur le territoire argentin, sans hliritiel's nalu-
rels suivantles lois des pa1's respectifs, les consl1l~
des deux partíes contractantes, résidan t sur l' u n ou·
sur l'autre des territoires, ou en Icur absence, celui
qui les représente, auronl le droit de nommel' des
curateurs, qui se chargeront d'administrcl' la pro-
priété du défunt, au profit de ses héritiers Jógitim(~s
ou de ses créanciers.


La nom1nation des curalclIrs que feraient les con-
suls devrá ctre communiqlléc aux gomernements
respectifs, afin d'etre porté e a la connaissance des
autorÍtés judiciaires, et les curateurs intervicndront
dans les inventaires que feront ces autol'ités des
!úens du défunt ab t'ntef>tnf si la distanee le pel'-
met, etc.


La répal'tition de l'héritagc reste sujette aux lois
des pays respectifs, de meme que le payement des
droíts que doivent effectuer les héritiers.


eette dernicre disposition est allssi tl'¡~s-explicite
dans l'article 7 du traité avec le Chili :


« Les hériticrs ou légatairrs ne ~(~ront pas obligés
de payer, sur les biens qu'ils auront obtenus par hé-
ritages ou legs, d'autres ou de plus forts droits que
ceux qui, en cas analogues, se payent par les natio-
naux. »


Liberte d1l culte. ~ Le princilw de la liherté des




ClIAPITRE THOlSIEME. 21i


cultes, inscrit dans les constitutions, était garanti
allx étrangers par le traité du '2 février '1825 avec
l'Angleterre. e'es! gdce il celte stipuhtion que la
Conf(~dération est l' unique répuhlique hispano-sud-
amél'icaine ou il existe des temples de cultes autres
que le catholicisme. C' es! un point ti'es-importan!
pour l'immigration de la race anglo-saxonne, cclles
de l' Allemagne, de la Suede et de la Suisse, quí sonl
destinées a former une partie importante de la po-
puJJtion de la C6nfédération.


Quoique la liberté des cultes soít garantíe par le
traité de 1825 et la cons[itution argentine, elle a lait
l'objet d'llne stipulation spéciale dans le [raité du
27 juillet '1855 avec les États-Unis :


AnT. 15. - Les citoyens de la Confédération A 1'-
gentine el les citoyens des États.Unis; résidant res-
pectivement dans le terl'Ítoire ({'une des partíes con-
tractanles, jouiront, dans leurs habitations, leurs
pe1'sonnes el leu1's proprítStés, de l'enLiere protection
du gouvernement.


1Is ne seront tou1'mentés, moleslés ni incommodés
en allcune maniere, pou!' molif de leurs croyances
religieuses, ni dans l'exercice de leur culte pa1'licu-
lier. soit dans leurs habi lations ou dans leurs églises
ou chapelles, qu'ils pourront b:Hi1' libroment el
conserver dans des lieux convenables avec l' assenli-
ment du gouvernement local, respectant la religioll
et les coutumes des pays OU ils résident. Il sera aussi
permis d'enLerrer les cítoyeIls des deux p;:¡rLies COIl-




~í8 LA CONFÉ DÉRATION A 1\ GENT [NE.
tractantes, qui mourraient dans le territoire de l'au-
tre, dans leurs cimetieres, qu'ils pourront égale-
ment établir et conserver librement.


Les princIpes cité s sont les plus imporLants uu
droÍl international éLabli par les traiLés signés par la
Confédération u'accord avec ceux du droit public ar-.
gentín dérivé de ~a constitution.


Les traités ayec le Brésil et le Chili contiennent en
plus des disposi I ions spéciales a la Confédération et
a ces pays.


Le premier défend en principe de rlémembrcr les
nations; le second établit le libre échange en maticre
commerciale. Chacun de ces points mérite un exa-
men parLiculier sous le rapport de leur importance
pour l'avenir des conlrées sud américaines.


Príncipe de non démembl'cment. - Ce principe,
nouveau en matiere de droit international, est con-
signé dans l'article 2 du trailé uu 7 mars 1855 avec
le Brésil :


( Chacune des hautes parties contracLantes s' en-
gage a n'appuyer, directement ou indirectement, la
ségrégation d'aucune partie des tel'ritoires de l'au-
tre, ni la création dans ceux-ci de gouyernements in-
dépendants non reconnus par l'autorité souveraine
et légitime respccti ve. »)


Au premier abord, OH pourrait trouver étrange
l'établissement de ce princip(~, qui est, jusqu'a cer-
lain point, en conlradiction ayec ceux du droit des
gens d'Europe. Mais, si ce principe n'a pas été




CIIAPITRE THOISIEME. 249


encore admis en Europe, et qu'il n'y ait pas été COll-
sidéré cOlrlme llécessaire d' établi1' une barriere au
fractionnernent des nations, il n'en est pas de rncme
dans l' Arnérique du Sud.


L'expél'ience acquise depuis l'époque 011 cette par-
tie dn nouveau monde s'estsollstraite a la tutelle de
I'ancien a prouvé qu'il fallait, dans I'intéret de 1'01'-
dre intérieu1' des régions sud amé1'icaincs, de len1'
progl'es et de lenr pl'ospérité, empecher des frac-
lionnements silns fin qui créaienl des gouvernemellts
faibles eL des pays constamment livrés a l'ana1'chie,
et qui pOllvaient facilernent devenir l'objel de l'am-
bition ou de la convoitise de voisins forls el puissanls.


La ConfédéraLion avaiL, depuis la guerre de I'in-
dépendance, pe1'du plus de la moitié de son te1'ri-
loire, et le démembrement de cc1ui~ci avait donné
naissance a t1'oi5 républíques : I'Uruguay, la Bolivie
eL le Paraguay. Les deux premieres, impnissantes
par la guerre civile qui les a agitées si longtemps, et
la troisieme perdue pour le monde civilisé, par suite
du despotisme que Francia y a exercé el qu'y main-
tient. encore aujouI'd'hui Lopez.


Pour sa part, le Brésil avait YU se former, il y a
quelques années, sous le nom de Piratini, une répu-
blique des provinces du sud de l'empire; mais une
résistance énergique apportée par le gouvernemcnt
impérial a ceLte ség1'égation, d'accord avec une poli-
tique habile, sauva l'empire d'un dérnembrement
dont iI est sans cesse menacé.




250 LA L O N F f: II f; IL\ T ION A R G E i\ TI N L.
D'un autre cOté, la division de l'Amériqup CCIl-


trale donna naissance h plusieurs r8publiques dont
l'état constant de perlllrbaLion intérieure el. de fai-
blesse a déja éveillé l'attention de l'Arnériquc du
Nord, dont la force expansi\e pent [aire craindre
pOllr 1'indt(pendance de ces répuhlique c(·ntro-amé-.
I'Icames.


La COllfLidéralion Argentine el le Bl'ésil sont les
deux plus fortes puissances de l'Amérique du Sud;
si elles wmaiellt a souffrir une dislocaLion de lerri-
toire, celle-ei ne tarderait pas longtemps a clre sui-
vie d'autl'es, el bientót celle partie du ll](llJ(!e IW pré-
scnlerait qu'une l'éunion de pays indépendanls. sans
fOIH] , sans pouvoir, qui deviendl'aíent la proie d' une
ou plusieurs nations entl'eprenantes.


Le pl'inci¡JC allmis par le Brésil el la Confl:dér;¡tion
est done d'intéret général pour les nalions sud amé-
rieaines et pour toutes eelIes dll monde entier, qui
ont des r~lations commerciales avec les pays de l' A-
mérique du Sud, et qui désirent les VOil' prospérer
dans l'intérel meme de leur commerce. Cesl un
príncipe de paix et de ciyilisation, cal' l' expérienee a
prollvé que la guerre civil e était continuelle dalls
ces pays isolés el indépendants, et qu'ils provoqu;¡ient
les cOIlYoitises des nations élrangeres.


La république du Chili, sans avoil' déclarl> qu'elle
reconnaltl'aiL eornme un point de droÍt international
celui que viennent d'admeltre la Confédél'alion et le
Brésil, n'en a pas moins sentí la nécessité de s'op-




CIIAP l T rt E T H OISIE~l Eo 2:Jl
poser tacitement uu démernhremenl des nations sud
américaines.


Le gouvernement de la province de Buenos-Ayres
avait constitul~ un consul clans ceHe répuhlique; mais
le gouYel'llement chilien rdusa l' excquatur a sa pa-
tente consulaire. Le ministre des affaires éLrangeres
du Chili, dans son rnessage au Congres de 185o,
s' exprime SUI' cet incident dans les termes sui-
vants:


« Le désaccord qui existe entre la Confédération
Argentine el Buenos-Ayres a donné lieu a un inci-
dent que je croís nécessaire de porter a la connais-
sanee du Congreso Le gouvernement de Buenos-Ayres
aHit expédié une patente de consul pour le port de
Valparaiso; mais, comme le Chili a reconnu seule-
ment jusqu'a aujourd'hui un seul O\'gane pour les
relations extéríeures de toules les provinces confé-
dérées, et que la patente dont il est qllestion nOétaiL
pas délivrée par l'autorité chargée de la direclion
de ces relations, le gou vernement s' est ahstenu de
donner l' exequatllr qui luí étai l demandé. »


En agissant de cetLe m:mierc, on [int compte, en-
tre autres choses, de In nature de la situalion dI:
Buenos-Ayres relativement aux ~:mlres provinces qui


. composent In Fédératioll Argentine. Cette situatioll
n'a pas acquis, jusqu'a présent, le caractere d'une
nationalité propre, aycc la yolonté de la I'endre stable
e\. permanente; puisque, par les documents émanés
de scs autorités m(>mes, celle situalion est qualifiér




252 LA CONFÉDÉRATION ARGEl'i1T'i'E.
Je momentanre et Je transitoire, et elles font enL1'e-
voir me me la perspeetive prochaine d'un anange-
menL amiable, (lui doit rendre a la nation argentino
son union et sa force primitives. Sur celte apprécia-
lion des faits, émanée du pouvoir meme (lui gou-
verne Buenos-Ayres, le gouvel'Ilernent crut qu'il n'é- .
tait pas conciliable avee la prudence clu'un État doit
obserV(~r dílns les qllestions intrrieures rl'un antre,
d'agil' autremcnt qu'il l'a fait. D'une autre mílniere,
011 eílt créé peut-elre pour plus tard des l'récédents
facheux, que dans des pays comme les notres, 011 par
malheur surgissent fréquernment des divisions pas-
sageres, il ne manquerait pas d' occasion d'invo-
quer. Le gouvernemenl de Buenos-Ayres a pa1'u se
plaindre de la conduite <¡u'a adoptée ce ministere
dans le cas dont je m'occupe, Sílns remarquer sans
doute qn' elle élílit fon(1L~e su l' ses propres actes, pour
ne pas donner a l'existence ele Buenos-Ayres: comme
État indépendant, lc caractere de slabilité nécessaire
et que seulement doivent prendre en compte les
gouverncments élrangers.


Príncipes de droit maritillle. - La Confédération
Argentine. par une loi elu 1 er oclohre 18tí6, a adhéré
aux lluatre points suivants quí formenL l'objel de la
déclaration signée a Paris, le 1 t3 avril de la meme
année) par les plénipotenLirtires de la Grande-Bre-
lagne, de l'Autriche, de la France, de la Prusse, de
la Russie, de la Sardaigne et de la Turquie :


10 La COll rse est ahol ie;




ClIAPITIlE TlIOISIÉME.
2° Le pavillon neutro couvre la marchandise en-


nernie, excepté la conlrebande de guerre;
5° La m<lrchandise neutre, excerLé la contrebande


de guerre, ne peut etre appréhendée sons le pavillon
enm'lllJ ;


,j." Les blocus, pour Ctre obligatoires, doÍvent eLre
effectifs, c'est.-a-dire main(enus par une force suffi-
sanle pour défendre réellemenL l'aeces du littoral a
l'ennemi.


MMiatíon. - Le Congres argentin a aussi aulo-
risé le président de la Confédération á adhérer au
príncipe de médiaLion élllis par les memes plénipo-
tenliaires el (lui consíste en ce que : C/¡aqllc [ois
qtt' entrc deux j;'tats il sWTicnl des dilficultés sél'icu-
.~es, ararl t d' en appeler aux armcs, il.~ au/,(mt re-
COllrs ({?Cr bons ofliccs d'ww zmis!i(lllce a/llie pOUl' 11/1-
lrmt que /(;s cil'collslanccs le ¡wnnettenl.


Libre eclw nge. - Le príncipe de libre échange
en maLiere comrnerciale, entre la Confédé1'ation el
le Chili, établi par le traité signrS enlre ces Ileux 1'1)-
puldigues le 30 aoüL '1855, esl un fait poli tique el
économiquc qui aura pour elles les plus heureuses
consé(luences. Il rcsserre leurs relations commer-
cía les el lie en meme Lemps leurs inlél'els poliliqucs.


Cest le premier trailé condll en Amél'ique qui
proclame la liheI't(~ commel'ciale dans touto son
étenduc.


Cellc sti pulation est insérée dans l' al'lic1e 1 '1 , qui
déclaro libre de dl'oils a ]' importation et á ]' expol'-




'l:)~ LA CO~FltDJ~HAT[ON AHt:ENTI:'\E.
tation, tous les articlcs de prodl1ction ou de faLrica-
Lion des d~ux républiques an tel'ritoire de l'una
d'elles.


La seule exccption que renferme cette stipulation
es1 relative au taLac et aux car'tcs a jouer, qui son1
1'0Ljet d'un monopole de la part du gouvernemen1
chilien, et une branche importante de son revenu
actuel. eette exception no doit pas durer longtemps.
cal' l' on s' occupe dans ce moment an Chili ,le sup-
primer ce monopole, par la création d'un imp6t qui
couvre le déficit qne son ahoJilion doit faire subir !lU
trésor pu hlic.


II conven!lit hautemenL u la Confédération d'atlop-
ter ceUe politique en lllatiére coml1lcrciale, cal' elle
est en hal'l1lonie avee les principes de liherttS ct d'é-
galit(: inscrits d;;tl1s la r,onstitution de mai. La )JJ)Cl't4S
esL jIlcompl¿~te dans la sp]¡ere du tl'!lvail eL de I'in-
dustrie, lorsrlue les producteurs sont en1ravés par
des prohibitions ou des droits élevés, ql1and ils .iu-
gent convenable de se procurer a l' étranger lcs ma-
tieres nécessaires. Le príncipe d'égalité est fausstS,
si ron ohlige les citoyens, par une législation dOlla-
ni(~re Pl'otcctionniste, a payel' nn trihut en faveul'
c!'une ou deplnsieursindustries; cal' jamais, quelln
que soit la perfcction des lois économiques, l' on
ne poul'l'aiL les protéger également tous, puisqu'il
y a des professions que les lois protectionist.es ne
peuvcnL pas atteindre.


Toutes les nalions montent rers le systeme ti" lihr4~




(:I]\\'ITIIE TR()\~ltME.
{;change, unic!ue expression dc la liherté el de l'éga-
lité <levant la loi.


Tous les gouverncmcnls ont révisé leurs tarifs
tlou3niers, afin d'al'rivcr graoucllement rt la liberté
commcrciale. La pl'ohihition a disparu presquc com-
plétemcnl; les droils SUI' les malieres pl'emieres ont
(~té l'éduits, les droils diffl'renLicls disparaissent, et
le plus gran(l suCct'S a été ohlcnu pal'lout.


eeHe fl:forme, quoique lente, esl cerlaine; elle
s'opere progressivement, paree qu'il u'est pas donné
tIc transformer en un jour un systeme qui a des sie-
eles d'exisLcnce el qui e~t la hase du COInmerce des
na tions.


La Confédéralion Argentine est ent1'ée p:11' le fait
dans 1:1 réforme des anciennes loís en m:11iere de
donann. Lns tariCs ont haissé successivcment et n'ont
pas en vlle la proLection, mais les bcsoins du trésor;
a mesure que I'on pOlllTa élablil' UC nouveaux illl-
vots, les tarifs s'ahaisscronl, sans tenir comple ues
intérets des prouucteurs, quí ont pour hut d' éloi-
gner, aux dépens des consenaLeurs, une concul'-
rence avanlageuse cf nécessairc ponr les progres de
I'industrie du pays.


Le libre échange enlrc la Confédéralion et le Chili,
_ élabli en ver/u dll trailtS du ;)0 aout '1855, élail in-


dispensable pOUI' le développement du commcrce el
.k I'industrie de ces dcux répuhliques, que leur si-
tuation géographique, la nature de leurs produils el
le.;; circolIstallces parliculierc:;, destínaient a se venir




2j6 LA CONFÉDÉRATIOl\ AlIGE.\TIl\E,
muluellement en :lide par l' éeh;mge de leurs pro-
duils h1'uts ou manufaeturés.


Il existe en Europe une uníon semblahle a eeIle
qui s'est étahlie :lujourd'hui entre la Confédél'iltíon
el le Chili ¡e'esl l'assoeiation douaniere du Zollve-
reino Cependant les bases de eette union n'élahlissent
p:lS une liberté aussí aLsolue que eelle quí esl eon-
saeréc d:lns le lraité argentin-chílicn.


Dans le contrat d'assoeiation, iI est stipulé, entre
les États signat:lires, le libre échange international
des produits de ceux-ci) sauf les exccplions énumé-
rées dans les paragraphcs a, ú el (' '.


i Les príncipes (OIulalilelltau,!' lle Lissocialion de doaanes el de
cOlllmerce ailclIlaJlIls ~ont : 1" la libe/'té absolue tln COlmllera
entre Irs Élats associ¿s; ü la sellle exceptioll a) des objcts rnollopo-
lisL'S (les cartrs il joueJ' d 1(' sel): /1) des prodllit~ indigcurs, doul
la production el fal,ric;¡{lulI 1',1 'OllJlli"I', d;lIls !'illll'l'ieu/' des l.'lat"
conlmctallls, i1 de, ÍlJIl;uls di[j'('I'l'flb, on cxcl'jllt'S dI' lont droit
d,ms un I~tat, el illlpos~s dalls llll :llllre, qni, par cette misun, lloi-
etre assujettis á un uroit de comjJcJ/sulioll; e) di 's objel.s f¡ui, sallS
préjudicief aux hre\els d' imention ou prÍyilégl's concülés dans UlI
des Etals cOl/tractants, nI' prml'lli y l-!r(' illlilé, Oll inIIJlirlt's, el
doircnt, par conséqllPut, elre l'xdus pellLlanl !a ¡[m'I;" dl's 111'1'\'['1,
ou priyilr'gcs de l'ÍllIjlorlaliull dalls rÜal qnÍ le, ;1 ;1(,CUft!l'S; -
2' en ,'yslhne de dOllal/es pUlII' les droil,\ d'/'lIlrl'c, de sortie el de
tl'llll,lit, sanf les J11011ifil'alÍOIls 'luÍ, sans faire lul'! au lmt t:unllllUll.
rl~sllllenl uécessairement :;oit dI' la 1l"gislation pal'liclllkrl', <¡ni !'I"-
gil. ('!Jaljue Ét;¡t ('oulracLlIlt, soil rI'ÍIII"'I'!'h IOl'aux: - 5' rwlD'jJ-
fioll tl'lIl1 ¡¡¡eme IIITi(; - - 4' J;¡ rOíJlJ1lllilWllli des l'ecettes de dOllallfS,
¡jano; j:1 proporlioll de la pOjluJalion ]'OllI' lartnrlle ('J¡aquc Élat SI'
lrom't' d;ms r1lllíoll; - 5' le Tl'solutioll ¡¿'I/I/ir lelln; elforls pU/I1'
intl ollaire dans les Ét({/S )'(',,/wcfi¡,' 1111 sylill:lI/e vni(orme de 111011-
n(til',~, de Jloids el df meSllres; - (jo la eOlldllSiol1 d'Ull c{(rlel ]'('-
ciproque, pOl1l' l'/'ot,'yrr le systé/llc C01ll/ll/l11 de dourllles (HIlr" l~1




CHAPITRE Tl\OlSIEME. 257
Le traité argentin-chiIien est donc plus lihéral,


puisque ses exceptions en favem du ehili eompren-
nent selllement lo tabac et les cal'les i't jouer, qui cor-
respondent au paragraphe a .. iI n'en existe aucune
autre.


D'auLrc part, l'union douaniere allemande n'ad-
mel pas le transi t libre pou1' les marchandises étran-
geres, Landis que le traité dll 50 aoÍlt l'établit.


Quant a la communauté des douanes el a l'adop-
lion d'un meme tarif, e' esL un fait que le traité a1'-
gentín-chilien p1'óvoit et qui se réalisera bientot
sans doute; d'ailleu1's, ceUe question n'influe pas
aussi directement sur les échanges internaLionaux.


La loi volée en sepLembre 1855 par le Congres
législatif argentin, qui admet a la circuIation légale
les monnaies étl':mgeres et celles de la Confédération
;ldmises au Chili, de memo que l'égaliLé des poids
d mesmes des deux républiques, établissent des
eonditions pa1'faites d'égalité entre l'union douanie1'e
dI! traité argentin el ceBe des États allemands, en ce
(Iui eoncerne la hase générale du contrat d'associa-
lion.


L'importance du traité du 30 aout 1853 est évÍ-
dente pour les deux nations signataires; si on l'exa-
mine sous le point de vlle des intérets argentins, on
déwuvre immédiatement les avantages qu'il pré·,
sen te a la Confédération.
COI11 I'cbal1de. (Manuel de.l consuls, par Ale:.:. ¡\p Miltitz. - Londres
pI Rrrlin, 1857, Jiy. lIT, dwp. J, ;:pel, x. - Prllssc, § 2, page 1?i47.)


17




258 LA CON FÉDÉHATION ARGENTINB.
On calcule aduellement a un millier de piastrcs


fortes la valeur de l' exportatíon du Chili pour la Con-
fédératíon, qui consiste presque uníquement en mar-
chandises d' outre-mer, tandis que la Confédération
inlroduit annuellement au Chili pour 5 millions de
piastres fortes de produits a1'genlins.


II est pe1'mis de prévoír que, si cela avait lieu
quand il existait des droiLs de so1'tie et d'impo1'lation
au Chili sur les prorluits argentins et a une époque
Ol! la Confédération était dans l'enfance en matiere
el'industrie fébrile, minérile el agricole, que dans
quelques années l' exportation pour le Chili aura au
moins doublé.


L'indust1'ie minérile et pastorale sonlles premie-
res qui vonl recueillir les fmits de la liberté com-
merciale stipulée dans le trai té argentin-chilien; la
secondc surlout, qui fournit aux marchés du Chili les
animaux dont elle a besoin pour l'abatage et }lour
le transporto


Il est a espérer que la Confédération ne tardera
pas longtemps a obtenir de la Bolivie son adhésion
aux príncipes du libre échange.




CHA.prTRE OU¡\TRIE~IE
STTUATTON FINANr.I~;RE DE LA CONFÉnERATrO~


I


La Conf(lclération, :\ l'époque de son organisation,
sr trouvail sans routes, sans commel'ce extél'ieur et
sans moyens Je communication;- il htllait tout créer,
eL, ee qui était plus difficile encore, redresser des
abus que l'usage avait consacrés, mais qui devaient
dispttraitre en présence des principes fondamenlaux
cl'un gouverncment général. La constiLution argen-
lille ayaiL supprim8 les Jouanes intérieures et les
ti roi Ls Je transit qui se percevaient dans chaque pro-
vince, au déLriment du eommeree el de la produe-
lion. ()'un aulre eót<" la eréatioll d'un gouverne-
ment eentl'al cnlrainait la formation d'un trésor
nalÍonal qui nI raec aux dépenses ineombant a ee
ml~tnC gouvcl'l1pmcnL: frais généraux d'administra-
tion, armée, culte eatholiqne, instruclion publique,




260 LA CONFÉDERATION ARGENTINE.
chemins et routes, travaux d'utilité publique, paye-
ment de la dette publique, etc.


Dans ce dessein, la constitution argentine déclare
que le trésor national sera formé:


1° Du produit des droÍts d'importation et d'expor-
tation;


2° De celui de la vente et Jocation eles titres de
propriété nationale;


5° Du produit des postes;
4° Du produit des contributions qu'impose le Con-


gres;
5° De celui des emprunls el des opérations de


crédit.
La constitution avait créé un fonds nntional, mais


il fa1lait en établir et régulariser la perceplion; ce n'é-
taít pas I'ouvrage d'un jour, el, entre lemp.s, il était
nécessaire de pO\ll'voir aux frais de I 'adminisf.ra f iOIl
générale.


En 1855, les dépenses nationales furent couverles
en par ti e par le prélevement de 6 pour 100 sur les
droits d'importation, le produit d'un emprunl
de 500,000 piaslres fortes et quelques avances des
trésol's provinciaux d'Entre Rios, Santa Fé, Co!'(lova
et Mendoza. A l'installalion du gouvernement consti-
tulionnel, le trésor publie devait [aire face au paye-
ment:


Des trailements civils et miJilaires al'riérés j
Des emprunts;
Des elettes exigibles provenant (lE' f01lrnil\1r('s;




t: lIAPITHE QUATRIEME, 2ü1
Ves cn~dits en faveur dcs pl'ovinces,
El des (l()penses ordínaires d'inslallatlon du gou-


vel'IlemenL.
A ces exigcnces de la siluaLion, il fallaiL enCOl'e


iljoulel' les subsides a accol'del' aux provinces cn con-
séquence de la centl'alisation absolue des droiLs de
douunes et de la suppression des douanes intérieu-
rcs; ces provlnccs se trouvaient sans ressources eL
dan s l'obligation de pOUl'voir a leurs dépenses d'ad-
llJlnislralion inlérieure, que les conll'ibutions locales
de,-aicnt couvrir des qu'elles auraient étó établies.


La posilion du gouvernement national était donc
tres-critique: il devait faire face a des dépenses con-
sidérables, el il n'avait pu encore élablir réguliere-
menl la perceptlon de ses revenus, Il n'avait que
del1x moyens pour sortír de cel embarras et sauver
l'organisation du pays, faire usagé du crédit exté·
rieur ou du crédit intérieur de la Confédéralion. Le
premier éLait impossiLlc ou Jifficile, et demandait du
lemps; le second n'était guere plus praticable, mais
enfin c'ótail l'unique ressource. On formula donc un
plan financier basé sur le crédit de la Confédéra-
lion, auquel étaient liés les intérets privés, et q ui
emhrassait tout ce qui pouvait servir al! développe-
rnellL de la richessc puLlique.


Ce plan consistait dans la création d'une bamlue
nationale dirigée par une adminislration génél'alc
de finan~e et compos((e de personncs appartenant a
l'iuJ.ll~tl'ie d au commel'ce; ceUe Lanque étendait




262 LA CONFÉDI::IL\T10N AB.(;E:NTlNE.
ses opérations dans les provinces par le moyen d'ad-
ministrations secondaires. Les opérations étaienl
ceHes de toutes les banques qui s' élablissent en vuc
de protéger ou encourager l'industrie el le COI1l-
merce, et sechargent de la pel'ception des revenlls
de la nation et du payement de ses dépenses.


La banque avait un capilal de t¡ miJlions de pias-
tres fortes, en billets au porteur, garantis par une
inscription <.l'une valeur égale au grand livre de la
dette publique. Les billets étaient émis pour leur va-
leur réelle, considérée comme inv::lriable. Celle opé-
ration devait s'appuyer sur le crédit pllblic, el la
valeur de la monnaie de banque devait se conserver
au m8me taux par un emploi prudent, en ayant soin
qu'il ne fút jamais improcluctif.


Des (j millions, 2 étaient destinés it r dablissemen t
de succursales dans les provinces, :! ponr la cun-
struction de quais, Juuanes, éJiflces, roules, Jili-
gences, etc.; enfin les 2 derniers millions éLaienL
deslinés a rester en compte courant a la Jisposi Lion
du gouvernement el comme une anticipaLion sur les
impóls nationaux que devait pel'cevoir la banque.


Quoique r établissemenL J'un tel syslerne, sans
préparation antérieure qui nl comprendre ::lUX po-
pulations l' esprit de ses opémtions, en rendit les
résultats lres-chanceux, le gouvel'llement He pouvait
hésiter un moment, meme en exposant le crédit pu-
blic, a mettre a exécution le projeL COIl(jU, cal' il s'a~
gissait de sauver l'organisation du pays.




CIIAPl'I'RE QUATI\IÉME. 2tl3
Le Congres eonstituanl sanetionna done, (~n dé-


ecmhre 1855, le plan finaneier eontenu dans les
statu ts d' organisation des finanees et du erédit pu-
hlic qui lui fut pl'éscnlé, et le 3 de février 18541'ad-
lIiinistration générale de la banque fut installée, el
les opéralions de celIe-eÍ furent ouvertes.


Des l'abord, il s'établit une difference cntre la va-
leur des Lillets de la hanque et eelle de la monnaie
métallique qu'ils représentaient, et, llans plusieurs
loealités, ces lúlIets furent refusés ou cotés d'une
maniere arhitl'ail'e.


Ces faits appelel'ent naturellement l'attelltion du
gouvernement, paree que, du moment OU la loi avait
déclaré que les billets de banque. seraient re\ius
comme monnaie courante en payement des impóts
el conlribulions et de toute transaction avec le fise,
ecUe meme déclal'ation importaill'obligation de s'en
servir de la meme maniere dans les éehanges entre
le gouvernement et la société, de meme qu'entre les
diffél'enls producteurs et eonsommateurs. Le serviee
de la lllonnaie de banque était réduit dans la prati-
(1 ue, de la part du gouvernement, a solder ses dé-
penses en mandats que délivl'ait la banque contre des
impóls a pcreevoir, el a rccevoir ces memes rnandats
en payement de eeux-ei. Toute diffél'enee devait
done elt'e réeiproque entre le producteur, le eon-
sommateur et le fisc, cal' aulrement eette différence
existerait seulernent en faveur de quelques-uns, du
rnoment qu' elle pouvait s' établil' arbitrairement el




264 LA CONFf:llÉI\ATION AltUE:,(TI~E.
sans conSCl'ver la rclation (lui doit exister eutre la
lllonnaie et les impóts.


Le gouvcl'l1ement pellsa (lue la difl'érellce de la va-
leul' de la monnaie de ]JaIlflllC pouvait proveuir des
'\Illissions trop fortcs et excédaut les recettes uatio-
nales a encaisser. II fut établi un bilan génél'al, et
il en résulta que le gouvemement n'avait fait usage
de son crédit que pour une sornrne de 200,000 pias-
tres; f[Ue les dépenses et les recettes étaient dans la
proportion de 534 a 541, et que les existences el
l'augmentation progressive du reveou assuraient,
avanl la fin de l'année, le sel'vice des besoins ordi-
naires de l'administrJtion, sans qu'il fut nécessail'e
de recomír a de nouvelles anticipations. La diffé-
rente de la valeur de la mounaie de la hanque ne
pouvait donc etre attriLuée a un ahus dll crédit, mais
a des causes toutes différentes, et qu'il fallait faire
disparaltre en déclarant obligatoire l'usage de la mono
naie de banque, ainsi qu'il fut fail par décret du
22 juillet 1854.


CeUe disposiLion, jusqu'a un certain point, COII-
tl'aire aux principes de libcrté en maliere de )11'0-
priété el de commcrce, n'élait pas de nature a I'a-
mener la confiance el a rétablil' le crédit des billel~
de la banque nalionale. Elle rappelait l' histoi re ¡) 11
papier-monnaie de Law el mena~ail des memes ré-
sultals.


Au lieu d'arreter la baisse de la monnaie de bao-
'lue, le décl'et du 22 juillet la précipita el causa Ull




C1L\l'ITI\E (lUATI\IEME. 20;)
g t'aud Illéwlllelllement dans tou Les les dasses. Le
goU\'ernemellt, ses fOlldionnaires el employés su-
hissaienl une perle (lui alteignail (léFl de 60 a iU
pour 100, lo)'s(J"e la lllOnnaíe de balh{ue n'dail pas
l'efusée.


La situatÍon qu'avait créée le déel'et du 22 juillel
lIe pouvait durer. 11 fallait changer le papier contre
la valeu/' /llétalliqlle, ou suspenclre l'llsilge de celt(~
monnai(~. La hanque n'avait ras de numérairc dalls
ses eaisses, il fallut done avoir recoul's a la démoné-
I iS,ll iOIl des billets, (fllí fllt déerétée en seplem brc.
:-;i l'intél'M publle ne Jlollvait et1'e sOllmis;\ l'égo'isme,
la propriété pal'ticlIliere ne pouvait, d'aulre part,
etre dlSpouilléc des d1'oits que lui assurait la consli-
tulion.


Le gOlln~rncm('nt Il'a,'ait pas abusé dU erédit, mais
I'exposer plus longLemps eút en pOllr résullat de le
eomprometlre a tout jamais. D'ailleut's, on avaiL
franehi les pl'emiers ollstacles (lui s' opposaienUI 1'01'-
gilIlisalion du pays; l'adminislralion pOllvail, f:n
s' iIllpos<lIlL des stlCJ'ifices el en s' asLl'eigna n l ,1 1lI]('
grande éconornie, lllal'ehcJ' sans le sccours de /;¡
monnnic de Lanque.


Le l'ésultaL de la Jir¡uidation des opél'aLions de la
,IJanque, avant sa tlissolutÍon, constata dans la circu·
lalion pour t37G, 120 pÍaslrcs de lI10nnnie de hanque
démonélisée, el, le 7 novcmbreI851" le rOllgrt\~
pourvut a l'amorlissemenL dc cdLe somme, dlScla-
l'anL (IlIC les billcLs de hane¡ llC sel'aÍclI t l'c~us eH paye-




~tjG LA CONFf;DÉB.ATlON AIIGLlNTIi\E.
mcnL L1u tiers des droits de douanes, el que, pom \H;
p~iS diminuer trop sensiblement \<1 I'cceLte ordinaire,
cesdroits de (louanes scraienL augll1entés de 6 pom
100 pourles arLicles sujels u deiS droits w! odorcJ/I.
CeUe mesure eut pour effct de ülirc hausser la valeur
de \'ancienne 1l10nnaie de hanque, et elle fut cotéc
dans les différentes places commerciales de la Conl'é-
dération de 80 ti 05 pour 100 de sa valeur nominalc.


La bonne foi que le gouvernelllent a mise daus
l'accomplissement de ses engagelllenls emel'S les dé-
tenteurs de ce papicr a produiL le mcilleur dTeL en
favcur de son crédiL, et lui permeltra u'en user plus
tard si dés circonstances nomelles l'y ohligent.


La Confédération commen\ii1 a régulariser son ad-
ministration tlnanciere en 18J::;. Un budgeL de re-
ccites eL dépellses fut présenté au Con gres pour l' exer-
cice 18::;6.


Les receites de la Confédération, provenant pl'es-
tlue tout entieres des droits d'imporLation el d'ex-
portation, furent calculées, pour l' exercice 1856, SlI\'
ceUes de 1854, avee une augmenlaiion de 15 pOllr
100, fIlie l'on pOllvait présurncr, tant pOLlr les
(j pour 100 additionncls irnposés ü l' entrée aux
mal'chandises assujelties aux dl'oits ud 1"1f{orem de
12 el 30 pour 100, que d'apres l'accroissement de
b consommatíon el de la productioll.


En 1851, les droits de donanes s' élevaient a
1,4í2,J5i piastres. En 185G ils ont atteint le chif·
fre de pI us de 1,000,000 piastres.




e 11 A l' IT lI. E IJ U A. '1' lI. 1 E ~I E. ::'Gí
Piastl'cs.


Le chitl'rc des receltc,; [10111' 18;"6 fut fixé:l . J ,7 j8, í6;i
el'llli ele,; dépeIN", a . . . . . . . . .. :.!,880,Ol:¡
COIII[lrella"l deux gral/di" diri,io",:


1 o népCIl'I'S ol'dillaire~ dI' !'<l,hnilli,,[ralioll
~·{~tl{~l'alc.


A ,arOlI':


\)l~l'arlell](,lll dc l'illl(~l'il'III'.
dI:, rc]a[iol/." ex-


lérieurcs.. . .
(les fillallCe,. .
tlt: laju,;lil't" d1l


('ulte el de l'i,,-
sll'udiol/ I'H-


Piast!'I' .....
t)~),5;)7


3\),780
278,li2\)


bli'jUI' . . .. ~44, II;:¡
dI' la 12 1 H'I'1'(" l't


(Ir la lllarinc. 860,93li
2' La ddle ill[éricul'l', y compris pres de


IHlO,OOU pia"ll'l'" pOllr l'alllorti"sClIlCill'


1,878,81j


des ilucil'IIS LiJleis dI' l!al/qlll'. . . . . .1,001,640
L'rxcn;ice 1836 prl:'I'lltait dOlle Hll déficit dI' I ,1 :.!1,99~


qui dl'yait eLr\' l'ourl'l't aH moyea ¡['UU l'llljll'lllll OU ¡j'UlIl'
éllli"ioll de hOll' dn Tré,ol'.


La silualion financiere Je la Confédération pl'C-
~eutc pour l' année 18ti í un l'ésultal lres-salisfaisant;
la deLle aul'U diminué consiJérablemcnt a la fin de
cet exercice, donL le lJUdgcL cst eommc suit :


Hece[lc", , ,
Tlépcm;l':;'. ,
COlllprl'lIalll:


[O Fr;lis ¡';'l:lIÚr<lIlX de 1 '¡¡rltllilli"lraliOIl.
A ';;¡YOll':


Piastl'es.


2,222,692
3,000,9\11


2,088,\)13




:lü8 LA CONFÉDÉIIATION AIlUBNTINE.
Pi<Jstl'CS.


lJél'arLellll!ut de ¡'illléril:ul'. jjj,323
» des l'eJalioll~ vx-


tél'it:urc:,. .. üU,;:¡ 3,',
lb ¡¡lIauces.. 27'J,j'27
de la jllslice, dll
culLcddc ¡'jll-
slruclioll 1Ill-
blitjllc ..... '27i,G'd


dt: la !,!lIt'l"J"e d
de la lHariue. ~) UI, 11 i


'2' Ddle inlél'icul'e ...... , ~12,()1¡~
L'L'xercice de I8j7 1'l'ésClllcJ"a dOIH: Illl dl'liril


de ................ . 778,:WU


De la comparaison des budgels de h;5ü eL de
1~57, il résullG :
Iliastl'~.~ ,


l' Que les rccellcs oul augmeulé CIl IIIl all dt: Mi ~,'22;j
'2" Que le,; l'ccdlcs ol'<linairl's soul plu.: <¡Ill' :;l¡J~
jb~lllll~S pUlIt· cOllvrir JE,.; dépcu"l's ordillail'l's,
puisllue k, I'I'l'lllÍercs présl'llll'nt Sllt' cellcs-ci,
pULIr 18j7, lIU l'xcétlaut llL-. • • • • • .. 1;-';:¡,71\1


jo Uue la llelle iulérieUl"e, eu parlic aULUI'lÍ<: par
"uile de,.; éCUlloulil's I'éalisées :,nl' les SOlllllWS
pOl'lées au blldgel de,: dépeu:,cs pUllr 1';11111(\:
18,')(j el de, l'utrécs plus éle\l:'l'S tlue cl"ik,
Sllr lt~,tjlll'lll''' Oll <lyait cUllll'té ¡(Ir,.; di' la 101'-
Illal iou dn lmt1gd des \lIie:, 1'1 lllOyt'Il'. Sau:<
lcuir t;otlll'tc de ce.; lllell1l'S eirl'Oldallt'l''',
ljui, ,allS doulc, se retloll\derClll ell 18;)7,
ell llll all la dl'ltl' illIL'l'ietln~ el diminul' de.. 18\),;)\)2


11 ya done lout lieu d'cspércr fIue, d;.¡ns deux :ms
al! plus, la Confédél'alioll) salls Llyoil' besoill de l'e-




f:UAPITRE QUA T 1\1l~ ME. 269
eourir a l'emploi de son créoit, sera entieremenL li~
hérée de toutc sa dette.


Il luí sera salls aucun doute possible, apres ces
dem:: années, de commencer le remhoursement. de
I'emprunt réalisé au Brésil en 18Gt, pour faire face
aux dépenses de la guerre contre Rosas. e'est la la
senle de He exlhieure fjUÍ pese sur le trésol' argen-
tino La somme pretée fut de 400,000 piastres a
l'intéret de 6 pour 100 l'an.


La situation finaneiere est done des plus satisfai-
san tes el pl'Omet beaueoup dans l'avenir. Les doua-
nes, bien organisées el administn'es, doivent donner
au moins 50 ou 40 pou!' 100 de plus. 11 est certain
fIue, si l'administration des finances, tout en dimi-
nllant les droits oe douane, parvenait a ('t¡¡hlir un
sysl(\rne de perception et d'irnposition, la rente s"é-
]¡'~vrl'ait aujourd'hui a troís miIJions eL demi de pi¡¡s-
(t'es, résultant des impots suivants :


Droils d'importation et <l'expol'lation,
Contrilml iOIl' pr(dl~Y{~rs dan, le Irrri·
loil'(~ f¡"d[;r:11i'I\, ,1, (10m '1,000,


\\i!l'II!t,." dl'Oitsdl' Yl'1l1(', 1'1[',
TII'V('111l df" ]ln;;I!', ,
Til1lbrp .•.•...
Allt!"!'s rll'oils t1iycr"


:;,000,000 piasll'r,.


500,000
(¡O,OOO »
;,0,000
80,000
10,000


3,;)00,000 piaslrro-,


Les droits de douane, a l'entrée, sont en ce mo-
ment de H~ á 51) ponr 100 sur la valeu!'; il est né-
erssaire (le Irs ahaisser. La Confédér¡¡tion n'¡¡ p:¡!'
~::< :l /./ Q 1 .... ~j / '"


il.,..c '
¡¡ 1" ,'~< .
.. i ,1" ~ __ .,;! :
~:




2iO LA CON F É [)f; 11 A TI ON A I\G ENTli\" E.
d 'industrie manufacluriere a pl'oléger, el d' ailleurs
elle ne peul ni ne doit entrer dans le systeme perni-
cieux de la prot.ect.ion. Elle possede de lres-bonnes
matieres pl'emieres, elle doit seulement s'atlacher a
les améliorer, aun d'augrnenler leur valeur; mais
en aucune fa\ion encourager la fahricalion par des
prohihitions qui sel'aient fatales a ses intérels hien
enlendus. Lorsqu'il y ~ura des bras et des capiLiIllX
suffisants dans la Confédéralion, l'indusLrie prendra
d' elle-meme son essor, cal' elle se Lrouvcra clans les
meilleures conditions possibles. Les droiLs élevés sur
les tissus grossiers de lainc, 3G pOli!' 100, tSlahlis
ponr protéger les produits si milaires de l' industrie
de Cordova el de Santiago dd Estero, n'onl pas enI-
peché ceUeindust.rie de disparaitl'e pl'esquc entiere-
menl. Cela n'a rifm cl'élonnanl, Crll' les lisslls an-
glais, meílleufs el plus fins que CClIX fabriqué s ;'. la
rnain clans ces proyinces¡ coUteraienl encore beau-
coup moins que eeux du pays, si, au lieu de 3H, on
lc1ll' faisait payer 60 ou 70 pour -100. D'ailleurs, les
droits élevés onl pour premier cffet, dans une con-
trt)~ ouycrte COlllllle l'est la Conrédt~raLion¡ de favo-
riser la contrebande. II J'audrait dépenscr trois ou
quatre fois plus que ce que l' on pCI'~oil pou!' empe-
cher b. contrebande¡ sans pomoir toutefois l' évitcr.


La Confédération doit done partir dI! prineipe que
les dl'oits de dOllane ne doi\>cnl eLre étahlis que pom
couvrir les dépenses, ou une parlie des dlipenses un
l'atlministralion (Iu pays, rl nn vrrlu tlt~ ef~ príncipe




CllAPITRE QUATRlf;ME. 2il
eL dans l'intéret du fisc meme eL de celui des con·-
sommateurs: abaisscl' les dl'Oits de douane d'abord,
eL ensuite conLinuer cet ahaissemenl a mesure que le
produil augmente.


POIll' le lUOIYtenl, il n'ya }las de JouLe que le fise,
:m lieu de percevoir 2 miIlions de droits de douane,
rn percevl'flil tl'ois 011 fluatre, si les droils étaienl.
moins éJ¡'\'('f; j la eontrehande diminlleraít, el, d'un
au lre c¡''¡[(', l' abaissemcnl du prix: des articles feraí t.
augmclller la consommation.


La Conféd¡;ralion (]r,vrait, pour le prt'sent, étahlil'
;, ren(l'('(~ (mis dl'oils différents :


t) pOli r '1 (lO Sil r les objets de grande valeur el de
pen de volume.


10 ») sur les objets de eonsommation gé-
nérale.


j;') )) sur les ohjels de luxe.
Et, a la sortie, Melarer libres de droits tous les ar-


lieles ouvrés 011 manufacturés, el imposer seulemenl
~¡ pour 100 aux pl'oduits naturels et aux malieres
premi~l'cs, hrules Oll ;\ rl'lat de premiere prépara-
lion, destin6e a rendm l'cxportation plus facile.


Il suffit de comparer les produits des droits tll!
¡{ouane a Buenos-Ayres el dans la Confédération, pour
se persuader qu' actuellement cellc-ri ne per¡;oit pas la
moitié des dmits d' cntTéc sur les articles consommrs.


La population de Buenos-Ayres n'atteint pas au
tiel's de ceHo de la Confédéral.ion, el, (l'aul.re par!,
Sl~S droits d'onln\p sonl moins éley¡)s que d:ms cplle·ci;




272 LA CONF1~nl~RATI01'i AnGBNT1~E.
ccpcndant, en 1855, la douane de Buenos-Ayres a
prodnit 2,028,'185 piaslrcs al'enlréc, lantlis que, la
meme année, la Confódóration n'a per0u ql1'envimll
1,000,000 piaslres.


Si l'on arlmel (lue la population de la ville (le Bue-
nos-Ayres consomme l'clativement plus que eelle de
la Confédération, ce qui n'est. sans doule pas exact,
el si l'on admet enCOl'e l'hypothese un peu exagél'ée
(1 ne le cinqnieme des articles intl'oduiLs a 13uenos-
:\ yres se consomme dans la Confédéralion, aprcs y
avoir payé les droits d'entrée, qu'ils payent une se-
conde fois allx douanes argentines, il résulterait en-
core flue les 230,000 habitants de Buenos-Ayres con-
sommentcnohjcts importés unevaleurqui corresponrl
;\ plus de '1,500,000 piastres de droits de rlonanc. II
serait done raisonnahle de croire fl'lC la Confédéra-
¡ifln, (lui a plus de í80,OOO habilanls, devrait. perce-
voir en droits d' entrée pres du triple de ce que peq;oit
Buenos-Ayres, ou au minimum 3 millions et demi;l
~. millions de piastres, d'autant plus que, eomme
il a élé dit précédemmcnt, les droits d'entrée sont
plus élevés dans la Confédération qu'a Buenos-Ayres.


11 est done bien évident que la Confédération Ar-
gentine possede ou peut posséder un revenu plus
que sllffisant pou!' eouvrir les besoins de son gOllYcr-
nement, et entreprendre meme de grands travaux
d'utilité puhlique, tels que routes, canaux et ponts,
f[ui seraient pour elle de laplus grande impol'tancr.;
eal' la cn;lltion (le nOllvclles voies de comlllllfliealion,




CllAPITRE QUATRIEl\lE. ~75
I'amélioration de celles qui existent et l'accélération
des tl'ansports doubleraient la valcur de la propriété
et décnpleraient la production, c' est-a-dire pl'odni-
raient uneaugmentation notable de la richesse na-
(ionale.


La Confédération a aussi a sa disposition une aulre
sourcc de revenll, encore vierge aujollrd'hui, et qui
<loit, dans pen de temps, lui procurer de grands ca-
pitaux: c'est la vente des terres ele propriété natio-
nale. On pent, san s exagération, évalner ces terres
i\ une huitaine de mille lieues carrées. En les cotant
an prix infime de 800 piastres la lieue, ces tcrres re-
présentent un capital de 24 millions de piastres. La
vente de ces terres produirait non-seulement le ca-
pital de 24 millions de piastres, mais encore elle
amenerait un accroissement considérahle el progres-
sif de population, qui augmenterait a son tour le chif-
1're du revenu, cal' ce dernier est arpelé a suivre
une progression encore bcaucoup plus rapicle que
l'accroissement de la population.


Il arrivera indubilablement a la Confédération ce
Ijui s'est réalisé aux États-Unis, si loutefois elle suÍt
la marche qu'elle s'est imposée par la constitulion de
mai, el si les hommes qui sonl appelés a la gouver-


ner se pénetrent bien du but qu'elle s'est pl'oposéel
comprennent sainemcnt les intéréts du pays.


En 1702, les l'evenus des États-Unis s'élevaicnt
seulement ;',la somme de 5,fi;,)2,014 piastres, y com-
pl'is le produit de la vente de terres publiques, el,


IR




274 LA CONFÉDÉRATION ARGENTINE.
en 1854, ils atteignirent le chiffre de 73,549,705
piastres. En 179~, les États-Unis comptaient environ
4 millions d'habitants, en '1854 plus de ~5 millions.
La Confédération Argenline a aussi pour elle l'im-
mensc avantage de ne pas avoir a sa charge une
detle semblable a celle qui pesait sur les Etats-Unis
a l'époque de la création du gouverncment fédéral,
deUe qui montait a plus de 75 millions de piastres.




CHAPITRE CINQUIE~lE
DE LA COLO:'lISATION DAl'iS LA CONFÉDÉI1ATION ARGE:::\"TINE


La Confédération, qui est dotée d' un clim:lt sain,
d'ahondantes richesses naturelles eL surtout d'un sol
fertile arrosé par un granel nomhre de fleuves et de
rivieres, présente toutes les conditions essenlielles
d'une grande prospérité fuLure, qu'elle aLteindra par
l'exploiLation de ccs trésors naturels, eL d'autant plus
promptcmcnt quc sa populalion prendra un accrois-
scment plus rapidc.


Cet accl'oisscment indispensable ne peut se borner
a celui que pl'oduira normalement la population ac-
tuclle, cal' il faudrait des siecles pour que ce million
d'hahitanLs disséminés sur plus de 80,000 lieues
carrées amcnftt la populaLion relative de la Confédé-
ralion a la hauteur de celle des pays les moins peu-
plés dc l'Europe.




276 LA CONFÉDÉRATION ARGENTINE.
Il est done néecssairc d' appelcr l' émigl'ation élran-


gere eommc élément de richcsse et de prospérité en
meme temps que de stabililé et d'cxislence pour son
jeune gouvernement.


On a pu juger, par la constilulion argentine, que
ce principe a élé hautemcnt reconnu par les législa--
teurs du congres constiluant; cal' ecHe constitution,
qui est leur reuue, conticnt les dispositions les plus
libérales en faveur des élrangers et de la coloni-
sation.


Deux points doivent appeler l'aLtenlion des émi-
grants lorsqu'ils se décident a abandonner lcur pa-
trie pour transporter a l'étl'anger leur industrie, lcm
c3piLal et leur intelligence, ce sont: les avantagcs
matériels que leur offre le pays ycrs lequel ils ont
tOurlll~ les yeux et les institutions qui le régissent.


Pour que les émigran ls n' éprouvent pas de dé-
ceptions et qu'ils puissent abandonner leur patrie
san s crainte pour l'avenir qui leur est réservé dans
leur expatriation, il faut que ces deux conditions
essenLÍclles répondent a lous leurs désirs.


La Confédération Argentine est bien certaine-
ment, sous tous les rapports, la contrée américainc
la plus favorable ti l'immigration j elle possede tous
les avantages que cclIe-ci doit exiger. Loin d'cxcep-
ter dans l'Amérique du Nord les États-Unis et le
Mexique, pom la préférence a donncr a la Confédé-
ralion Argenline, jI faut sjgnalcr ces deux États
comme peu convenables iJ l'immigratioll, le premicr




CHAPITRE CINQUIEME. 277
a cause des acles d'hostililé qu'il a posés contre
les immigranls dans ces dernieres années, et vu en-
core l' occlIpation des meilleures portions du terri-
toire par la populalion existan te ; le second, a cause
de son état permanent de guerre et de son climat
ardenl.


Dans l' Amériqlle dll Snd, le Brésil et le Chili sont
loín de posséder les avantages que réunit la Confédé-
ralion Argentine. Le Brésil est peu convenable a
}'acclimalation des Européens, eL présente le grave
inconvénient de terribles fléaux : la fievre jaune et
le choléra, qui font chaque année d'jmmenses rava-
ges. Le Chili, sous le régime d'insliluLions peu lihé-
rales en maLiere de reJigion, ne possede, d'autre
part, qu'un lerritoire tres-limité, qui, par suité de
son systeme de la division de la propriété, se lrouve
dans les mains de grands propriétaires, au détriment
d'une grande pal'tie de la population, plong(;e dans
]a misereo CeLle seule circonstance suffit pour remire
le ehili peu convenable en ce moment pour l'immi-
gration.


La Confédératíon Argentine, sans présenler aucun
des inconvénients que roa rencontre aux Élats-Unis,
aH Mexique, au Brésil et au Chili, offre a l'irnmi-
gration:


Un climat salubre pour les hornrnes de toutes les
régions;


Des milliers de lieues de terrains fertiles pour la
culture des fruits de toutes les zones el des richesses




278 LA CONFEDÉRATION ARGENTINE.
naturelles de toute es pece pour l' exercice de toutes
les industries;


La concession des terres, gratuite ou a tres-bas
prIXj


Des déhouchés faciles pour les produits j
Des loís qui protégent l'étranger et lui assurent: .


la liberté de son culte, l' exercice de son industrie,
quelle qu'elle soit, et l'exemption du service mili-
taire; la jouissance des droits civils a "égal des Ar-
gentins, l'admission aux emplois administratifs de
toute nature, ct l' obtention facile de la naturalisation,
qui les met sur la meme ligne que les nationaux
pour l' exercice des droits politiques


Ce n' est done pas sans raison que l' on peut assu-
rer que la Confédération Argentine mérite, sous tous
les rapports, de fixer l' attention des émigrants et des
gouvernements qui sentent le besoin d'éloigner l'ex-
ces de population qui pese sur quelques points de
l'Europe.


Jusqu' a présent, les immigrants qui sont arrivés
dans la Confédération y sont yenus spontanément,
a l'exception de ceux qui ont été amenés par
M~f. Brougnes et Castellanos dans les provinces de
Corrientes et Santa Fé, sous certaines conditions qui
forment la base de ces colonisalions. Le chiffre de la
population européenne dans la Confédération n'cst
pas bien connu; cependant, suivant des données
assez exactes, on calcule qu'elle s'éleve a plus de
60,000 ames, dont le nombre relatif suit l'ordre




CHAPITRE CINQUIEME. 279
suivant: Espagnols, Italiens, Fran~ais, Anglaís, AI-
lemands, etc.


La colonisation, a Corrientes, a été protégée par
la concession de terres et l'avance des fonds néces-
saires pour les frais de premier établissement, ainsi
qu'il fut stipulé dans un contraL signé entre le gou-
vernement de Corrientes et M. Brougnes, contrat
qu'a approuvé le gouvernement nat10nal et qui con-
tient les dispositions suivantes:


« En la ville de Corrientes, capital e de la province
Ju meme nom, le 29 janvier i 853, par-devant moi,
notaire public et Ju gouvernement, et les témoins
soussignés, ont comparll le sieur Grégoire Valdes,
secrétaire du gouvernement, el le docteur Auguste
Brougnes, propriétaire a Caixon, département des
Hautes-Pyrénées (France), lesquels je certifie connal-
[re, ont Jéclaré, le prernier, qu'il avait été délégué
par Son Excellence le gouverneur et capitaine géné-
1'al de la provincc, don Juan Pujol, pour s'entendre
avec le docteur Brougnes, relalivement a un établis-
sement de colonies agricoles dans la province, el
traduire la convention sous forme d'actc public; le
second, qu'il accepte la présente Jéclaration et re-
connalt le secrétaire susnommé pOllr légitime repré-


. sentant du gouvernement; en veriu de ce, les deux
parties conlracLantes sont convenues de ce flui suít:


« ARTlCLE 1 el'. - M. le secrétaire Valdes dit que le
gouvernemenl de sa patrie, désiranl favoriser et dé-
velopper dans la province toutes les classes d'indus·




280 LA CONFÉDI~RATION Al\liENTINE.
trie, el parliculieremcnt l'agriculture, comme véri-
tables sources de la richesse d'un pays, autorise
M. Drougnes a introduire dans le territoire de la
province mille familles appartenant a cette dcrniere
industrie, eL composées chacune de cinq personnes,
que M. Bl'ougnes conduira aux licu~ d' exploitation;
avec ceUe clause, que, si le gouvcrncmcnt dc Cor-
ricntcs, an moment de l'arrivée des famillcs au Rio
de la Plata, possl~dait un navire a vapeur sur quel-
{lue poinl de la Bépublique argentine, iI le mettra tI
I.t disposition de M. Brongnes pour remorque!' les
nayires de transport des passagers jusqu'allx licux
d' cx ploitation.


« AR'r. 2. - La majeure partie des cinq pc1'sonnes
qui composeront la famille agricole se1'ont mMes,
capaLles de travaille1' et agées de dix ans au 1I10ins,
le pere de famillo reslanl libro toulefois d'cmmenor
un plus grand nombre do personnes.


« ART. 5. - Deux familles dislincles associécs
par un acte authcnti(lue, el formant entre elles le
nombre de cinq travaillours, scront admises au meme
lilre qu'une seule famille, el des lol's jouiront dos
memes privilégés concédés ü ceUe lIel'llierc.


« ART. 4. - M. Brougnes s'engage ü transporter
les millo familles ci-dessus par groupes de deux ccnls
famillos, le premier, dans l'espace dc deux ans, et
les autees en dix ans ü parlir de la date du contrato


(( ART. 5. - Chaquc g1'oupe de deux cents famil-
les sera destiné ü forme!' une colonie sous la dirce-




(:IIAPITHE CINQUJEME. 28t
lion de M. Brougnes ou d'un chargé de ses pouvoirs,
restanllibre ¡edil sieu!' Brougnes de faire, pour son
propre compte, avec chacune des familles telles con-
venlions qu'il j ngera convenahle 1.


« ART. (j. - Le tenain destiné par le gouvcrne-
menl de Corrientes a l' établissemenL des colonics
sera choisi pal' ]e sieur Brougnes sur Loutes les Lerres
que I'État possede sur les rives du Parana et de l'U-
ruguay, dans la contrée désignée sons le nom de
.Missions.


« AUT. 7. - Le gouvernement de Corrientes, au
nOlll de la provincc qu'il administre, alloue a cha-
que familJe agricole, sur les Lerrains choisis par"
M. Brougnes, vingt cuadras carrées de terrain de
cent cinquanle ,",u'es de c6Lé 2, Ce terrain apparlien-
tIra en toute propriété a 1<.1 famille agricole, apres
cinc¡ ans a parti!' de son arrÍvée SUI' les lieux d'cx-
ploitalion; cetle concession est faite par le gouver-
nement de Corrientes, en échange des avantages
(lile procurcra au pays l'industrie des colons.


« AnT. 8. - Chaque colonie se fonnera en deux


I Par l'artic1l' :l. l\J. DrnuglH's a le droit de raÍl'!) aIre les familles
agricolrs lt s couwntiolls (IU'il lui comienura; Jlt\aumoins il fut
Í<lcitemcnt comenu clltre ll~ gouH'l'1lelllent de Corrirntes et ren-
trl'prelll,ur que celui-ci n<, rrtirefait d';mtrr brnéfiec que le tiers
tlps \'fot!uils anlluP\s dn sol di' chafJlle familh~ pendant cillq ans
sculL'll1rnt, dr lllani¡\re que l.-s famill¡'s soient, apres cinc¡ ans, dé-
gagéps di' tout comprol1lis soit al"ec le gomernelllelll, soi t al"cc ren-
lrl'prenl'ur,


:l Tn'ntc-trois hcetarcs yingt-Imit ares.




282 LA CONFÉDÉnATION ARGENTINE.
sections se faisanl face, de cenl familles chaque sec-
tion, lesquelles s'étendronl sur une longueur de cent
cuadras. En vue d'augmenter la population de la
colonie, le terrain intermédiaire aux deux scctions
sera vendu par le gouvernement aux personnes qui
voudront y construire des maisons. Il reste convenu -
toutefois que la moitié du produit de la vente sera
versée dans la caisse de l'État, et I'autre moiti6 dan s
la caisse communale de la colonie, pour servir a ses
bosoins el améliorations. Le terrain situé entre la
colonie el le fleuve aura la meme destination.


« ART. 9. - Le gouvernement de Corrientcs al-
loue également achaque eolonie, a titre de tClTain
communal, quatre licues carrées de terrain s'éten-
dant autour des propriétés partieulieres des colons.
Ce terrain communal resle inaliénaLle.


«( ART. 10. - Indépendammcnt des concessions
mentionnées, le gouvernement de Corrientes four-
nira, a Litre d'avance, achaque famille une hahita-
tion en hois (rancho), composée de deux pieces car-
rées de cinq vares de coté; une de ces pieces aura
une porle, l'autre une cl'oisée i le tout éV:1lué a ein-
(Iuante patacons (250 feunes); il fournira :1l1ssi a
chaque famille six Larriques de farine de huil :1rro-
bes chacune ('1,200 Iivres), des semen ces de colon
et de tahac pour semer une cuadra calTée de cha-
cune de ces plantes, qualre fanegues (:í hectolitres)
Je froment, et une de ma-is égalemenL; pOUl' sc-
menees des plantes de cannes a sucre pou)' une cua-




CllAPI'l'RE CINQUIEME. 285
(Ira; il fournira aussi achaque famille douze tetes
de bétail, savoir : huit vaches pour la production,
deux cheval1x ou juments, deux bamfs pour les tra-
vaux de lahour.


« ART. 11. - Les familles agricoles se1'ont éta-
blies aux conditions suivantes : les avances ci-dessus
mentionnées seront restituées par chaque famille au
gouvernemcnl deux ans apres leu1' livraison, obser-
vant toutefois que, si les récoltes des colons étaient
mauvaises pendant les deux premieres années, la
restiLution ne se fera qu'apres la troisieme année;
maís a lors aussi l' établissement colonial suivant, au
lieu de se former deux ans apres le premier, ne se
formera que la tl'oisieme année, de maniere que les
avances faites aux colons de la premiere colonie puis-
sent servir a l'établissement de la seconde, et ainsi
successivcment j IlSqUU ce que l'État soit remboursé
par la dernióre colonie, laquelle remboursera en ar-
gcnt sur le pied de deux cents patacons (1,000 fr.)
par famílle. .


« AnT. 12. - Les colons défricheront les terrains
concédés. Chal}ue fnmille cultivera la moitié dudit
lerrain en coton, tabac, canne a sucre, froment,
mals ... Le colon lIsera de l'autre moitié comme bon


. lui semhlera.
« ART. J 5. - Les colonies établies dan s la pro-


vince dépendront d'elle, et ne pourront appartenir
d'aucune maniere a un autre État ou nation. Elles
scront administrécs, civilcment et judiciairement,




28~ LA CONFÉDÉRATION AI\GENTINE.
conformément aux lois du pays, par un juge de paix
nommé par le gouvernernent et choisi pal'mi les co-
lons OH parrni les fils du pays.


« AnT. 'i4. - Les colon s llUI'Ont le oroit o' élil'c
une commission coloniale, composlie de dix mem-
bres pris parmi les colons eux-memcs. Celle com-
rnission sera chargée d'llider le juge oc paix dans
ses fonctions juoiciaires, lorsqu'il y aura lieu de vo-
ter les fonds pour les travaux d'intéret public, el
d'adresser des vreux au gouvernement sur les besoins
de la colonie et les améliorations a J inlroduire.


«( AllT. 15. - Les colons exerceront librement
leur industrie, en se conformant toutefois aux lois
du pays.


« ART. Hi. - Pendant cinq ans, les colon s seront
exemps de tout impót personnel, mobilier ou immo-
bilic1'.


« ART. 17. -- Les oroits d'imporLation et d'ex-
po1'tation se1'ont les mcmes dans les porLs coloniaux
que ceux per<,;us dan s les autres porls haLiLés de la
provIllce.


« ART. '18. - Les colons seront exempts du se1'-
vice rnilitaire; ils pourront toutefois s'organiscr en
garde nationale pour leur propre défense, leur sécu-
rité eL le maintien de l'ordre d:ms la colonie. Le ser-
vice de la garde nalionale se circonscrira a la eoJonie
mcme, et il ne lui sera pas permis de se préscllter
en co1'ps armé au dela d'un rayon d'une licue a par-
tir de la circonférence du ten'ain colomal.




CHA PITRE e IN QUlE ME. 285
« ART. H). - Le sieur Brougnes avisera le gou-


vernement de Corrientes de la pl'ochaine arrivée des
colons quatrc mois auparavant, afin que ledit gou-
vernement ait le temps nécessaire pour construire
les habitations el préparer les autres avances.


« ART. 20. - Le présent conlrat sera soumis a
I'appl'obation de Son ExcelIence le gouverneur de
Corrientes, que représente son secrétaire Valdes, et,
des que la ratification sera accordée, eL acceplées
toutcs les obligations fJu'il impose, iI sera observé et
exécuté cxactement, loyalement, san s modification,
altération ni inLerprétation aucune, contraires a l'es-
prit des stiplllations qu'il renferme. Ainsi l'ont si-
gné les contractants, en présence des témoins Bar-
thélemi Lescano, don Manuel-Joseph Ruda et Ezequil
Madeyro, que je garantís.


« Par-devan!: moi GENARO XIBEYRO, notaire public
el du gouvernement.


« GRÉGOlfiE V ALDES.
« Dr AUGUSTE BIIOUGi'iES.


« Témoills :
« BAHTIIÉLEMI LESCAl'iO. - JOSEPII RUDA.


- JOSEI'II EZEQUlL MADRYRO.


« En ver tu de la loi du 25 du comant, insérée en
telc de cet acle, j'approuve le présent contrat et le
ratifle dans toutes ses parties.


« JEAN PUJOL. »)




286 LA CONFÉDÉIIATION ARL:ENTINE,
Ce contrat commenga a recevoir son exécution en


1854. A la fin d'octohre de la meme année, M. Brou-
gnes fit embarquer a Bordeaux 2;'7 émigrants, dont
17, la plupart des enfants, moururent en roule de
la petite vérole. Une partie des colons, manquant it
leurs engagements, rest(~rent a Montevideo lors de
la rehiche qu'y fit le b:1timent, et seulement 130 d' en-
tre eux arriverent a Corrientes comme noyau de la
prcmiere colonÍe. Celle-ci ne fut pas étahlie sur le
territoire des Missions, comme le pol'tait le contrat,
le gouvernement de Corrientes pensant avec raison
qu'il serait plus avantageux, dans l'intéret des co-
lons, de leur donner des terres pres d'un grand cen-
tre de population. En effet, le 5 mars 1855, on as-
signa aux colon s les terres qu'on avaÍt achetées pou!'
Ieur établisscment sur la cole du Pal':ma, a 4 lieues
au nord de Corrientes, all port de Santa Anna.


Les colon s étaient accompagnés d'un directeur,
d'un curé et d'un maitre d'école. Plus tarrl, cinq fa-
milles de ceHes qUÍ étaient restées a ~'[ontevideo vin-
rent se joindre a la colonÍe.


1\1. le commandant Picard, du vapeu!' de gueree
Flambeau, qui a visité la colonie du port de Santa
Anna pell nprcs sa fondntion, a publié, dans la Ue-
vue coloniale du mois d'octobre 1855, un arLicle
tres-intéressant dans Jequel on lit les passages sui-
vants, qui sonl de naluI'e a donnel' une idée exact(~
de cet établissement ü l'époquc de sa fondation :


« Chaque famille ou groupe de cinq personnes II




CIIAPITRE CINQUIEl\1E. 287
re\ju un champ de 130 metres de fond sur le littoral,
et 2,600 melres de fond, ce qui équivaut a une sur-
face de 55 hectares. La plus grande partie de ce
terrain est une plaine cultivable, et le reste est cou-
vert de forets dont on peut tirer parti. Pres du fleuve
et au centre du grand terrain colonial, on a réservé
un carró de 46:> metres de coté pour former une pe-
tite ville.


« Dans nos conversations avec les peres de fa-
mille, j' ai observé qu'ils ont l' espoir de réussir dans
lems travaux; mais on ne peut se cacher que les pre-
miers temps seront dms, el qu'il faudra faire de
grands efforts pom obtenir la premie re récolLe.


« Tous sont d'accord pour rendre justicc au gou-
verneur de Corrientes, qui leut' a fourni des "ivres
plus que ne l'obligeait le contral j usgu'it la premiere
récolte. Chaque famille a déja re<;u douze tetes de
hétail, et recevra des semences de mais, de froment,
de tahac, de coton, de canne a sucre, suivant I'es-
pece de culture a l:Jquelle ils désirent se livrer.


« La plus grande difficulLé pom la colonie pro-
. viendra de son organisation intérieure, que le gou-
verneur a l'iniention de changer. Quelques individus,
ayant pris le titre de peres de famille, ont fait en
France des cont1'als ayec les journaliers et les lahou-
rellrs, contrals quí obligent ceux-ci a céder leur tra-




288 LA CONF1~DÉRATION ARGENTI:'lE.
vail a raison de 400 francs par an, el ce salaire, si
has dans l'Amérique du Sud, est 1'llnique profit de
ces cultivalenrs, qui n'onL point part aux avanlages
de l'association de cinq personnes. De la des plaintes
et des réclamations que le gouvernement trouvejus-
tes, et il a l'intention de faire change1' ces cont1'at8
léonins que le spéculateu1' a fait signer a de pauvres
ignorants.


En février J856, un nouveau COITvoi de qua-
rante-quatre familles vient augmente1' la colonie, fluí
compte aujourd'hui plus de :)00 ,imes.


Le rapport des commissaires nommés par le gou-
vernement de Corrientes, et qUÍ porte la dale uu
18 mars J856, donne des détails tres-inléressants
sur l'état aetuel de la colonie du port de Sanla
Anna:


( Les soussignés, slliyant les ordres de V. E., se
sont rendus a la colonie établie an porl de Santa Anna,
afin d' étudier et examiner serupuleusement l' élat
d'avancement et de progres dan s lequel elle sc trouve,
et de s'informer en meme temps de tout ce qui est
relatif aux colons. Ils ont l'honneur de déclarer il
V. E. que l'état de la eolonle est aussi florissant
qu'on peut le désirer; prcsque tous les colon s ont
travaillé avec beaueollp d'intelligenee, de sojns eL
de persévéranee, et d'une telle fa00n, filie la plupart
d' entre ellx ont déji1. leur suhsistanee assurée; lous
se sont comportés d'une maniere honorable et se
sont montrés si laLoricux, que la commission ne




CIL\ PITI\ I~ el :\'(JIJIEM E,
erainl. pas d'assurer fJlle le pays se ven'a amplemcnL
illdelllllisl; d(~s sacrinces I'ails en leur ravcur, par les
(~x('lllples qu'ils donnenl de persévérancc, d'acliviLé
el de honne conduite.


« 011 ne peul assez admirer ce fJu'a fail. ce peLit
gt'oupe d'hommes durnnt sa courte résidcncc dans
ce pays, si l'on lÍenl compLe d(~s (liflicllllés el dl~S
cOIlll'ariéL(;s conLre lesfJuelles ils onl eu Ú luttet',
COlllmc iI arrive dans Loutes Ics entreprises nou\'clles;
V. E. doi t etre satí sfaile (1' ~\voir doté la pro\'ince de
ces en/ill1ls adoplifs.


« V. E. I'Cmanjllel'n, par'~qui précede, que bien
peu nombreuses doivenL elre les exceplions que la
commission doil signaler dalls ce groupe de travail-
lelll's, comme n'ayanl pas rempli les dewirs que leul'
ill1po:-;e leuf contrat, cmers le gOllvcrnemenl de la
provincc el J'entreprcncur Brougncs, et cela, non
par défaut de tra \'ail indi vlduel, rnais par manque
de lmls suffisants pour sufilre :\ la cul Lllre ti u chnmp
l;LClIll11, concl~dé Ü une, dellx ou trois pcrsonncs seu-
les, COllll1lC iI aITil"e dans qllelques concessions. »


La colonisalioll dan s la pro\'ince de Sanla Fé re-
pose sur des bases seIllblables il (:(dles rlu conll'at de
M. Brougnes. M. ,\:H'(m Castellanos signa, le 1:) juin
'l~:)3, aYec le gOllvernement de Santa Fé, un con,
tral. (plÍ re«;¡uL aussi l':l pprobation d 11 gou \ernelllcnt
lIational, cl donl les ]ll'itlcipnlcs disposilions sont les
~lli\'aIlLcs :


., lnlI'OdllClioll de I1lille familles eUl'opéelllw:", ell
HJ




:J\JO LA CONFÉllÉII.\TION AI\GENTlNE.
groupes de deux cents familles, dans l' CSp;lCl: de deux
années, pour le cornple de D, Aaron Castellanos, clJa-
r.:un de ces groupes fonnant une colonie.


« La cession par le gouvel'nement de Santa Fé SUl'
les rives du Rio Salado, de 55 heclares do Lort'c par
famille, et de qual.l'e lioues carn~es de terrain par
colonie, a titre de propriété communale. Les 55 heo-
Lares de torro sel'ont acquis aux colons apn\s oillq
ans i les torres cornrnunales, inaliéllnbles.


( Le gouvernernent de Santa Fé fournit achaque
ramille, l'ernLoursabJes en al'genL apres deux allS,
tJll apn\s trois ans si les récoltes vcnaient ú man-
(Iuer :


« 1" Une haLitation eomposée de deux pieees,
d'une valeur de :250 frallcs;


« :2" Six harl'Íques de farine de 200 Ji\Tes dta-
r.:une;


« 5° Des graines de colon, LaLac, LIé, ])lé de Tur-
quie eL pornrnes de Lerre, en quanLité suftlsante pour
semer 16 hectares, .


« 4° Deux chevaux, deux Lceufs pour laboul'er,
sept vaeltes et un taureau.


« D. Aaron Castellanos ne pourra exiger des eo-
lons le rernhoursement des avaIlces qu'illcur :lUrait
faites (PlC par le tiers des proclllits agricoles.


« Les eolons jouissent de louLes les concessions
faÍles par la cODstitution, el, en plus, lel:l'~ pl'oprié-
tés, meuLles el immeublns, sOlll eC\:clllpLes de CUll-
ll'iJJlIliullS pelldanL r.:illLl aIl~. »




ClIAPITHE CINQUlÉME. '2[11
Trois expéditions de colons sont arrivées a Santa


Fé de février 11 avril 1856, formant un total de cent
quatre-vingt-treize familles, ou d'emiron 1,300 pel'-
sonnes, dont 1,150 sont déja établies sur les tcrrains
de la eolonie, sur les bords du f1euve Salado, ~l huiL
lie ues de la vi!le de Santa Fé ; les autres colon s soní
restés dans eette dernicre vilIe, mais il esL prohable
qu'ils ne tarderont pas a l'ejoindre les premiers.


Ce sont des Allemands, des Suisses, des Ft'an\iais;
i Is se mon trent satisfaits, et se sont li vrés avec ar-
dellr a la culture des Lerres concédées. Ils ont semé
en grand du fromenl, du mals, dll tabac et des pom-
mes de terre qui promcttent une abondante réeolte.
La plupart el' entre eux ont formé des jal'llins pota-
gers plantl~s d'al'hres fruitiers, el qui produisent. de
Irt':s-beaux /((gumes. Tous onl reQll des vaebes, des
bceufs et des cl!ev,lUx, el non-seulement les aliments
promis pal' le gouvemcment, mais encot'e les vivre:o
qui lem sonl néeessaires pour attendre le proeluit de
la vente des récoltcs. Le gouvernement de Santa Fé
a déjil dl'pcnsé pom l' établissement de cctte colonie
pllls de 4ür"OOo franes, et le gouvernement nalio-
nallui esl aussi Lll'j:l vcnu en :1ide par un subside de
JI 0,000 franes; on calcule qu'il dépensera enCOl'l~
une soixantaine de mille frailes pour le soulien de
la cnlonie jUSljU'a l'épol}ue des J'(~coltes. Sans comp-
ll~l' le prix du passagc eL les avances faites am co-
IOll~ pal' M, Ca~tcll;[nlls, (¡lte celui-ci évalllc a enVil'Oll
000,000 fJ'Hltc::;, le gouvel'llcnwnt uational et ce\ui




:![I:! LA t:üNFÉDÉfiATION AI\GE.\TIi\I~,
de Santa Fé auront fail lllle aVJnce de fonds (le plus
de G5G,OOO francs. II esl (lueslion qlle (;(~s gou\'(~rne­
menls fassent ahandon aux colons de (:¡;s avarwes, (1 ui,
~IUX termes du contrat, devraient elre l'ernhollrsr\es.


.. La pelite eolonie (le Santa Fé est sous la direclion
administrative et de poliee de j uges de paix ehoisis
panni les colons, el une eOtnmi~sion nOlUm(:e pnl' le
gOllVel'llCment esl ehargée de la disll'ihulioll des vi-
Hes. 11 n'y a pas de doule (Iu'elle ne prospere el (pie
ce pvtit groupe de travailleurs aetifs el intelligents
n'appel\e vers lui une irnmigration plus nombl'eus(',
lIesl donc a espérer que les sacrilices que s'est iIII-
posés le gouvernement pour la fondation de eclle
colonic ne se1'ont pas perdns.


Le gouvernemenl argenlin, ;]prl~S avoil' concéclé it
M~1. Dl'Ollgnes et Castellanos les :mmt<lges (luí /'onl
l'objel de leurs contrals respectifs, a ct'u devoit', mal-
gré la voie de SllCCCS dans layuellc se trollvent ac-
tuellement les colonies de Corrientes el de Santa 1"é,
renoneer a ce systeme de colonisatioll) excessivernent
dispendieux pour l'État, el (luí n'o'Tl'c peul-dt'(~ pas
aux colons tous les avantages quc ceu~-ci pCllvent
aLtendre (Ir, l'applicalion de leut' force, de l(~ur inlel-
ligence el de !eurs petils eapitaux, a l'exploilalion
rlu sol. l)'lln autl'e eol(;, le8 beall~ l'l:slllLtls (llLC se
sont promis de ces enlJ'l'prises les spr\clllateurs qU¡
s'y sont livrés ne sont pas cerLlincmenl de l'énli~a­
lioH f'aeile en pratique, cal' la cunlribuliun du li(~rs
il [ll'éleyel' sur les l'l~cultes peudanl cill<J ,1I1S esl HIl




CIIAPITllg CINQUltME.
impot de perccption difflcile, qui doit, OH donner
liru h des vexalions envers les colons, ou ra pporter
aux enlrepreneurs infiniment moins que ce qu'i1s
avaicnl calculé.


Le gouvernement ne peul aider de celte maniere
(;es entreprises, cal' cela exige d'immenses capiíallx
f¡u'il ne possl~de pas j d'ailleul's ce sysleme, s' il pcul
convenir pour auirer quelques groupes d'immi-
granls, n'esL pas réalisable pour la colonisation sur
une grande échcllc, colonisation dont a hesoin la
C()nft~déralioIl. La proteclion du gouvernement en-
vers (;es entl'eprises doit se limiter, pour le présent,
:\ la concession de len'cs, en s'assurant qll'elles sc-
ront eolonisées dans un lemps donné el que les
immigrants deviendront propriétaires cJ'une partie
du sol. Jiais il esl urgent, dans l'intéret de l'immi-
gration spontanéc, la meilleme; cal' elle n'impose
aueune eharge ü l'État, el, la pluparl du temps, ellr
apporle des eapitaux, qu'une loi délermine le mode
de vente des lerres de propriélé nationale. Il rst né·
eessair(~ al1ssi que chaqne province adopte une me-
sure qlli dégage une parlie des domaines qui, dan s
Irs premit:rs lemps, ont étl; plus ou 1H0ins n\gnlit\-
remenl coneédéfi u titre de propriété définiliyc, ou


. simplemenl, pOUl' la mise en culture c1ans un délai
donné. Ces concessions, si nom]Jreuscs dans IOl1tes
I('s provinees, seront, aussi longlemps qu'elles nc
.-;erolll pilS régularist;rs, les plus grands o]Jslacles an
t!¡;\"e!oprH'J1wnl ¡j(. la colonisatinn; 1'1 mainlit:ntlrolll




2\H LA CONFÉOf:IIATION ARGENTINE.
le pays a l'.éiat de désert au sOl'tir des porles des
villes. Il faut que la loi nationale, de meme que les
lois provinciales, aprcs avoir déterminé les domaines
Ij ui sont de propriété publique, établissent un véri-
lable cadastl'e, prescrivant le mesuragc et. la démar-
calioll des propriétés t'lles divisions des terres incul- .
les et fixant le pl'ix de celles-ci.


Les memes difficultés se sont offcrtes au BJ'(~sil ;
elles ont ét.é vaincues par la loi clu 18 septem-
bre '1850, dont les dispositions ont été complétées
par le décret impérial du 50 janvier t8fí4. Le re-
glement du 50 janvier t 851 eontribue parfaitement.
:'t conduire au hu t que voulait atleindre la loi de '1850.


Le gouvernement argentin a compris, des le prin-
cipp, qu'une loi sur la vente des terres était indis-
pensable comme base de la colonisation, et, atln
d'éclairer la quest.ion, il a ouverl un eoncours pour
la rédaction d'un mémoirc sur les divers points que
la loí doit embrasser. II est a cspérer que la loi sera
sanciionnée dans la prochaine session législative, et
il esi hors de doute que le prix des terres sera infé-
rieur a celui fixé au Brésil, qui n'est que le qual't de
ce que l'on paye auxl~tats-Unis. Aux États-lJnis, le
prix minimum est de (j franes 2~í centimes l'acre,
tandis qu'au Brésil la meme étendue de telTe vanl
7>0 centimes, GO cenLimes, UO cenLimes ou ,1 franc
2;) centimes, suivant la qualité et la situation.


En ce moment, le gouverncment argcntin, en
rah~ellce ll'nne loi sur la vente des terres pllhliqurs,




CllAPITRE CINQUIEME.
concede gratis aux immigranls qui désirent. cultive!'
de 2 juslJu'a 20 cuadras carrées, c'cst-a-dire de ;)
;'\ 30 hect ares, suivanl la localité" el le nombre de
personnes dont se compose la famille. Quelquefois
llleme il accorde des ouLils, des semences, des bes-
I iaux et une partie de l' alimentation pendan t un eer-
lain temps. C'est ainsi qu'il s'est établi a cinq licues
:111 nord de la v¡I1e de P:1l'ana, sur le fleuve du meme
Ilom, ;'\ l'endl'oit appelé Las Conchas, une petito eo-
lonie assez florissante. Il n'y a pas d'exemple que le
gouvernement nalional et les gouvernemenls des
pl'ovinces aienL refusé aux immigrants qui la solli-
ciLaient la conccssion gr<ltulte de terres incultes dan s
le parage désigné par eux. Quelques conccssions plus
importantes ont ét(~ faites en faveur de la colonisa-
lion par des entrrpl'ises pal'ticuliel'es, concessions
flui ont ét6 toules I'atifiécs par le Congres législatif.
Ce sont:


A la compagnie du chemin de fel' du Rosario:\
Coruova) une dCll1i-lieue de chaque coté de la voie
et ~llr tout son trajet ;


Allx concessiollllaires de la hanquc, 200 licues ca\'-
l'lics t1ans les diverses provinces, sons des conditiolls
q ui en assurenl la colonisation dans un temps donné;


A la Société de navigatiol1 ;i Yapeur du flcm"c Sa-
lado, 20 lieues earl'ées sur les bonls de ce fleuve:


Enfln :\ MM. Vanderest et Bruland.
La pr(:miel'c de eelles-ei fut faite pa!' décr!'l dllt 8


:lnúll x~ífi, !'Oll~ l()~ eonrlili()n~ !'lIi\':1JlI('~:




:2!IG LA CONFÉLlÉIL\TIOX AI\GENTINI-:,
'1 0 Le gouvernement uonne en proprj(;té á MM. Van-


dcrest et SainL-Hilaire une étend tiC de 1 enain de 12
lieues el demie cal'rées, soiL 20,000 cuadras car-
rées, pour qu'elles soient peuplécs par 10,000 émi-
gl'ants européens, calculant 10 cuadrlls cal'rées par
chaque fllmille ou groupe de Cill(l pl~I'SOnnes al!
mOillS.


2° L' étendue de terrain dont il es! qllcstion dans
l' article précédent sera uonnée clans le rayon de ;;
lieues de ceUe viII e (Parana), de 4 du port de Las
Conchas, sur le fleuve Pal'ana, ~í licues au nol'u de
la ville du meme nom, eL, dans la province de Cor-
rientes, le plus pres possible de la coLe uu Parana.


50 Les terres données seronL peuplées dans l' ol'dre
suivant leguel elles. sont assignées, éLanL entendu
qu'on les regardera comme peuplées lorsqu'jl y aura
une famille ou un groupe de cinq personnes al! moin~
par (j cuadras carrées dan s le premie!' point indi-
qué, par huit dans le second, et, dans le lroisieme,
ce qui manque pour eompléter le nombre de dem:
mille familles ou groupes, queHe que soit l'étenduc
signalée dans ce dernier point.


4" MM. Vanderest et SainL-Hilaire acquerronL la
propriéu\ du lerrain indiqué dans l' arLicle 1 rr 101's-
qu'ils le peupleront clans la proportion élablie, a
s:woi1': dan s le premiel' point signalé, G cuadras
can'l:es p0111' chaque famille ou grollpe, huit dans
le ~!~cond, et, clans le tl'oisieme, le nombre dI: Cll:1-
cll'a~ r¡ui r(:~ll1tr de I'aire olJlcJ11l0 dall~ cr jloinl di·




e 11 A P 1 T H 1~ e ll\' Q U I E M E.
visé )1ilr le nombre de groupes ou famillcs qui 1'(':;-
lCl'ilienL pom eOlllpléter les rll~UX mille.


;,0 mI. Vandel'esL el Sainl-Uilaire ont la liberté
ue signall~l' aux immigrallls I'aire <jui leur convient,
sans Jlt'l\judiec pour cux d'aequérir la pl'Opriété du
resle du terrain délerminé pour ()tl'e considéré
eomme peupll) pou!' eha1lue famille ou groupc, de
maniere (IlI'ils soienL propl'iétaires oes douze lieue:;
el demie earl'ées, introduisanl cinq mille émigranls,
fIuelle que soit la superficie assignée a eeux-ei, cm
de l'aire corl'espolldanle au nombre qu'ils introdui-
raient sui\'ant la proportion élablie.


(j" Les eulti\'ateurs deviendront propriélail'es de
la Hloitié au moins du LelTain qu'ils eullivenl au
plus tan] dans les hllit années a compter du mo-
menl qu'ils s'y établissent.


7" Tous frais de transporl, logement, etc., se1'ont
a la charge de ~IM. Vallderest el Sainl-JIilai1'e.


8° L'immigTaLion proposée dCHa commencer dans
les dix mois de la date de cel arrclé, el se eomph~ler
dans le lenue de deux <lllS, a compler de la me me
épO(l ue : passé ce lCl'me) sans qu' il pu isse elre pro-
¡'ogé, les entreprencu1's acqnerronl la propriélé du
lcr1'ain clans h proportion établie par l'al'ticle 3.


La dcuxieme fut aeconlée en mai 1 ~3(). En mici
les hases :


,1" Le gouvernement de la ConfédéraLion eonc(~de
all doetenr Bruland, lanl en :;on nom fJu'en ce1l1i d(~
la ~()ciél(; qll'il \'('pré~rnle, IIlW ('lendIW de 211ieur~


~""" .\l'.'r':< .0.\" r:.:. ',' ~ v ." \
'1/ , (~ .
. ' : .:


, ~.
,




2!l8 L.\ r,ONFÉDÉRATIOl' ARCE'ITINE,
carrées) divis(Se par moiLié par le fleuve Salado, de
maniere que chaquc fraction ait ;) U'oís licues de
coté sur les bords du fleuve, a partir du point ap-
pelé Dona Lorenza, et dans la direction du sud.


';20 Le docteur Brulan(l et ses associés acquerron t
la propriété perpétuelle de ces terres, dans la pl'O- .
portion de 20 cuadras carrées pOUl' chaque farn i lIe
ou groupe de cillq personnes, qu'ils inLroduiront. 011
(~tabliront sur les tcrrains concédés, étanl entendu
que la colonisation ,l'une des deux fractions devra se
compléter avant de pouvoir disposer de I'aulre.


3° Des 20 cuadra:- carrées concédées 0111 docteul'
Brnland pour chaque ramille ou groupe de cinq per-
sonnes, le quart deua, apres cinq ans d'établissc-
menL, devenir la propriété des colons; les trois all-
tres quarls apparliendront ¡¡ M. Bruland eL ;\ ses
associés.


1° Apres le délai de cinq ans, a prendre cours dix
mois apres la date de ceUe coneession, les lerrains
concédés dans la premiere clause, les terrains cflli
seraienL colonisés dans la proportioll indiquéc, appar-
liendront, en propriélé perpétllelle, au dodenr Brll-
Innel et a ses associés, s:lI1f la part que la clallse troi-
"ieme rend la propriéL,; des colons.


;)0 Apres le terme de cinq ans, el ,,'il n'«(lnil }las
jllgé eomenable d'aceorclel' un nOllrenu MIni :111
doelell!' Bmland, le gOIlVr'l'llemcnt ponrra dispos(']'
des terrcs non peuplées


nt·" l',(tn 111 iSSl'lllrnt d 11 gonYf'I'IWlllen I cOl1sl.i In-




r.IIAPlTfiE r.INQUIf:ME. 2!l!1
lionnel, les hommrs qui dirigertt la politique de la
Confédération ont compris que l' encouragement a la
colonisation, la protection aux immigrants, était un
des points qui, sans cesse, devaienl occuper leur at·-
Irmlion el etrc l'objet de toute leur sollicilude. Quoi-
fl'lC en préseJlce des difficulLés de toute espece quc
I'étahlissement d'un ordre nouveau rendait inévita-
hles, le gomcl'I1ement n'a pas oubIié flu'il fallait :1
lout prix auirer l'tSmigration éll'angl>re, rt, (lans ce
rlessein, il úsl imposé de grands sacrifices.


Il n'y a pas de don le que, si la Con fédération POll-
"ait avancer une partie du passage aux immigrants,
eelle mesure donnerait des l'l:su ltats cerlains; mais)
tI' un autre coté, elle grcverait le trésol' argentin
d'une charge flu'illui serait impossihle de supporler
en ce moment, Ces ;lYtmcrs doivent pIulot etre I'ob,iel,
t1'entl'epl'ises pal'liculieres, quí y trollvel'aient de
grands hónéfices, ou des gouyernements qui ont in-
téret a se débal'rasser d'un surcl'olt de population.
Le l'embourscment de ces avances, lJllelque 101lrde~
fju'elles puissent paraltl'e aux immigrants, s'effec-
luerait facilemenl, cal' le hon marché des terres, la
vrnLe as:-;nrée et ¿\ IJol1 prix des prodllíls de la cul-
t.ure, les meltraienL promptument a meme de se líht'--


. \'(:1' envcl's cenx qui leul' amaienL rail I'avance dn
prix du passage. Le gouvernrnH'nt al'gcntin ne pent
ni nc doit t:nLreprcndre I:t colonisation a ses fr;lis;
il sllfGt qu'il g:1rantisse anx immígrants la sl'eurit6,
I'ortln: 1'1 les lihrrU;s insr.l'iti's dans la r.onstítlllion;




;ion LA CONFÉDÉUATfO~ AUI;ENTINE.
fjU'il snl'\"eille les opél'ations entre les en{repreneur~
de eolonisation et les colons, aHu de maintenir entrc
cux la bonne barmonie pn protégealJt lnurs intérets
légil.imes respeetifs; qu'il augmenle lcs voies de
communication el les ll1oyen~ de transpor!; qu'il
facil ite l' éehange des pl'oclu i ls et la Illobilisatioll de
la prl1priété par une législation bien enlenclue.


Ces obligatiolls oul été comprises par le gOll\'f'I"-
llemeut ¡¡rgeIlLin, et les immigrallts pl'llvenl I~tre
ecrLains qu'il les n~mplira.




i\PPEND1CE


Déehll"ation du Congrclij, de TncnnUtn, en 181.;, lu"oclalllun..t
liln'es l't indél'endnntes le!! .·,'ovinees-(;nies de I'Jlmé"¡'.ue
tlu "'ud,


Sous, l'l~I)l'(;s('nl¿¡nt rIcs I'l'O\illCes-[:llic;; de r.\n\i;rillllC tlu Sud,
n;llliis cn CilngTcs génl:'ral, in\"oljuant rÜemel flui prl'"ü]e ú
I'ullivcrs, en !10m el par l'autorÍtl'~ r1t'S peuplt's fllle non, l'e]1l'e-
scnlOllS, illlw¡nant Ú la face Ju ci<'l, des natiolls et LIto tous les
hOllll1leS dll glohr, la jl1stirc qUÍ guide nos yo~ux: lkrlal'ons
solenllel!clllcnt ü la faer (le la lerre, que la I"olonte'_ ullilnillll' el
illvaJ'ÍalJle de l'es jll'ovinces es! Ile rornJlre les liens violent,; quí
les alta~haÍcllt au", rois tl'Espagne, di~ rccouvrer les droits qui
lcm ont été !'ulel"l"s, d'[1So111JlCr le hant carattórc ll\l1Je Iwtion
libre el iJl(!t"pcndanle dll roi Fcnlinand VII, tic St~S Succl'sseurs
et di) la Illérc p:lll'ic. St' d,;e1arent en conSt;r¡u8nCl', lle raíl el
¡le droit., ayce plcin el dendu ptllll'tJir, de ~c dUlIllcr la forllle
ti" gouverncmcllt n:ig'\ [lar 1;1 j\¡,;tiCl) pI les cirenllslanl't's 1\1'-
tllcHes. Toutos et clwcullc lJ'rlles aussi le pulJlil'llt, !lt"clarcnl et
ralilielll, s'ohlig',,;llIt par uut.re iul J'l1J(;diaire ú l'exl'cutioll el
soulicn lk sa ynll)lllt'~, S011O' la gar;lIllie de kur vic, hi')lls el l'1:'-
jllIlali()!l. (jue ,e COlllllllllli'lllt' ~ ljl1i dc droit, pOlll' sa 1:llidica-
liou d pou\' tléfGl'CllCC au rl'spcct Ilni es!. 11ft ,Il1X ¡¡;Iliuus, (/u'jl




3U2 LA CONFtIlÉI\ATIO;-'¡ AI\GENTINE.
soit redigé un manifestf) des tres-graves raisons f¡ui ont uOllllé
lieu a cette solennellc déclaratioll.


[}onne dans la salle des i'eSSiOlls, signé Lle notr8 lJIain·eL COlltI'C-
~igll(' par nos députés secrétaires, en !;I eik dc ~an Miguel de
Tucuman, aujour¡J'hui, ti de jllillet 1lWi.


B


'I"'"ité délinitif d'nlli"nec onen"il e et dél'ensÍl'c con ch. cnta'e
1 .... I"·,,\·ine .... de ,,"nnta I'é, .le lJ .. enos •. ~yl·C" ct d'Enll'c
lli .... .


Désirant, les gouvcrnclIlents Lle Santa F(" [lncnos-Ayre,; et
¡fEntre nios, resserrer chaq ue fois dayantage les licns qui heu-
reUSClllent les nnissent, el croyunt qu'ainsi le r0clalllent lcurs ill-
térNs parLiculicrs et CCl1X ue la népublique, ont nommé a cet
erfet lems dépUl('~S rcspectifs, savoir: le gOllvernell1ent de Santa
Fé, M. Domingo Cullen; celui de [luenos-Ayrcs, ~BI. .Jose 1laria,
Hojas et Patroll, el celui d'I':ntrc Bios, ~I. Antonio Crespo; 18s-
quels, Ciprés ¡¡VOil' échangó lcurs pouvoirs respectiJ's, qui se SOllt
trouYes en !Jonne et dur forllle, el tonan t rlfl'~srnt lc trait6 pr,~­
liminaire conclu ¡lan, la citl' de Santa F,", le 23 de fé\'l'ier dcr-
nier entre les gomCl'ilelllents de larlite province el eeHe (le
Corrientes; tenant également préSl'lltl' rillvitation qn'en üale
uu 24 du lllcllle lllois de ft'vrier lit le gOllvernement ¡le Santa
Fe a celui de Buenos-Ayre!'., et la convcntion pr,'liminaire I',"g]¡"c
a linenos-Ayres, le 23 mars de l'ann(~c PI'I'r,,'orlcnlc, enlre les
gouvcrn8ments de cette province et eelle de Corrientes; eolllruC
aussi le lraité conclu, le 3 nwi u8mier duns la capitale d'EII-
tre Bios, eutre son gouverncmcllt et celui dI') Corrientes, el
entln, considl"rant que la plupart des p011plps dr, la 1I¡"puhliflll(~
ont proclam.s de la manii'rc la plus lil)!'l~ et instantall<:'c la
forme de gouvcrnellleilt fédéral, sont rOI\YI'llllS ¡les artielcs
snivants :


AlrI. 1"', - Les gOllvel'lIemcn15 de Sallla F,'" lle !luellos-Ayre:;
el ü'Entre Bi'iS ratilicnt el Mclill'l.'llt dam, t(jnl¡~ km fnrL'c d
,igucur les traites allt,:'rieurs Cúlll:ILb ('lllre LeS IHemeS gOllnr-




Al'l'ENIJlCE. 303
nelllcllts dan:; la parLie ¡¡ui stipule la paix, amitié et unioll
étroite et permanente, I'econnaissant 1'0ciproquement lenr li-
Lerte, leur illdépendance, lcur l'eprésentation et leurs ul'Oits.


AH'!'. 2. - Les provinces de Santa Fé, Bnenos-Ayres et r1'Entre
llíos :;'obligent a n\gister á toute invasion étrangeN, qu'elle ait
l¡el! dan:; le tcrritoire ele chacune des trois proYinces COJJtrac-
tan tes, ou dans une [Iuelconque des autres qui composent l'Élat
argentino


ART. 3. - Les proYinces de Santa Fé, Buenos-Ayres et Entre
lIios se lient et COllstitucnt une alliance offensive et !léfenoive
contre toute agressioll ou j)f["paration de la part !l'une quelcon-
[Iue des nuLres pro\'inces de la Hépuhlique (ce qu'á Dieu ne
plaisc), ([ui menace l'inh\grité et l'indépendance de leurs terri-
toires respectifs.


,\llT . .1. - Elles s'engagent a n'enlellllre ni ¡\ faire ues pro]1o-
sitioJls, ni a conclure aucun truilé parLiculier ¡j une seule, uvcc
une autre du liltoral, !Ji :.tvec aueun autre gouvernement, sans
k conscntcmcnt antrrieur des autres pl'ovinees qui fÚJ'1Il8ut la
prr"scnte fédératioll.


Al\'r. 5. - Elles s'oLligent ,i ne refuser leur conselltelllent a
aueUll traité (IUelconque, qu'unc des trois provinces littorale~
vuudl'aiL conclure ayec UlJe autre u'elles ou les autr~s qui ap-
partiennent ü la n"IJUIJli(¡lW, ú ce truité 11e porte pnjjudice ci
aueune des tl'ois 1I18mes pro\inces ou á leuro illt["rrts g(\néram .. ,
ou a ccux de !a lIt'publique.


1'11\1. ti, - Ules s'obligent égalcment á 11e pus souCfrir qu'an-
cune pcrsoune de SOJl tClTiLoire en offense une autre des deux
antres provillces Oll de leur, gouvcl'llements respcctifs, et á CUll-
St'rV8r la lllcillenre harlllonie possible avee tuus les gouvel'llc-
ments amis.


,\I\T .. 7. - Elles prulllettcnt de ne donnel' asile á aueull cri-
IlJÍllel qui se l'éfugierait dan s I'ulle tl'elles, fuyant les deux autres
pum \lll délit quelconr¡1I8, et de le r8IUcttre a la disposition
du gouvcrnement qui le r(:clame. 11 est cntendu que le présent
article conCCI'J1cra senloment ceux qni aurol1t cOlllmis un erÍlnc
aprcs la ratificatioll et la puLlication de ce traité.


AHT. 8. - Les haIJitant, des pruvillces littorales joniront 11:'-
Cipl'OqUélU81lt de la franchiol' el súreté d'clltl'er et circuler avec
lcurs llavires et dwrgcs llans tOlb les ports, fleuves et territoires




30í LA CONFÉDEIlATIUN ARGENTINE.
de chacune, y excrr¿ant loms industries avec la mómc liberle,
ju~tice et protection que les indigiw8s ¡Jo la province dnns la-
quello ils resident d'une maniere prrlll~nellte ou accidelltel!e.


ART. !l. - Les fruit~ et effets. de quclque CSpé~l' qlW co, soit.
que ron importe ou expo: te du ti'rriloire ou drs port,; (["nlle
proYÍllce it autre, par can 011 par terreo ne payeront pas plus d(~
droits que s'ilS ('taicnt illljlOrt,:,s par Ir., illlligéncs (le la pl'O-
viuce oü 1'011 illlporlc, OH ¡j'oú ron exporto,


Am. JO. - l[ ne sera COJlCl'dé dans aUClIllO lJr{)I'illce un droit.
Ulle gdee OH 1111 pl'ivill'gi' anx rersClnnes I'! jli'Orl'iétt"g d!'s indi-
genes <¡lIi no soit concl:¡]¡" a cenx des (1011'( a11tres l'rovinccs.


,\1:1'. ! l. - AyanL en vue 1[1I"tllle (les provillces contrul:tantes
a dl'tel'lllill," ]lar la loi que pcrsonnc ne ]lent y c\crc,'r la pre-
Illiére magistrature sallS etre n(\ dans cclte pl'Oyince, il est ü1Í1
L'\CeptiorI Je ce cas et d'antl'Cs qlli seraient ,"tal¡lis par d,es ¡ois
special~s, Él3nt oll\.l'nrln (lile, dans le ras Ufl il s"l'C1it falt une ex·
cC]ltion p011l' une pl'ovince, elle s'('Lcndra allX snjets eL prupri¡'lés
el es a u t re,s a [[ i ,''s,


AHT, '12, - Toutc province de la I\l'JllllJli(lue fjlli \'ou,ll'ait en-
trer tlalls la ligllc qlle for1ll8nl ecl!es du littoral sera illlllli,c
cOllfol'lllI"lllellL Ú ce (jui esl ¡"I;lhli dalls la S'COlldc lla;;!' de I'al'-
ti de [lI'Cllli,'r de la conypntioll pl'Il!illlinaiJ'l" cOIll'iue le 2;-; d"
[';'yrier de la pr¡"scntc al1l](\c, el avec ll' cOlIselllt':I:ent. s[l('cial et
ullallilll:' de chaculle ¡Jes 11l'O\incC8 ft\ll~fI"es.


Am, 13. - Au ras oú la lil¡crtc' et ['illll.-pI'mlallcc (¡'une des
t!'Ois provinccs littorales serait att[(qur'r ]l<lr 11111' de cellcs ¡[ui
u'cntrent point pom le présr:llt dallS la r"'(l."rati:JIl, OH par un
autre pouvoir ('tranger, les au'r!'s [lrol'illces lui pretnraicnt le
seCOlll'S de toute8 les rc',qllll'ces el 01011181118ell leur pOlll'oir,
sui\i\llt 1:1 llalul'e de rin\asio;l: a~ :lIil, soin I]uo les troupr,:; en·
Yoyécs ]lar les proYim:r's mil'llt hien y(>luc" a I'lIlrCes et pourvlles,
I'l (IU'elles Illal'c1wnt ayer, lellrs clids el (¡fliciers respcrtifs On
lixera la S0l111ne rl'argl'llt p(!llr laflli,·Iir'. dalls ce cas, uoit 1'011,
trihu!'r chaque provine",


Am . .¡ L - Les fUL'r's rl,~' lCITe ou de IIlcr qui. suivallt l'arliclc
plú'édelll, SOlJL 1'11\'0),·'1" :!U SC['llllrs tic la provinec enyallie,
dCVl'ont ('p,~rer sous la dirCC'lion du goUYernrlllcnt de cclle
proyince, tant qu'cllcs sunt dan,; son tL-rritoil'c ou qu'elles n~"
Yigucnt (bas ses f1cuYeS eu <]uali1l' d'auxiliaires,




APPENDICE. 305
AIlT. 15. - Pendant que dure le présent état de choses et


jusqu'au rétablissement de la paix publique dans toutes les
provinces de la République, il résidera, dans la capitale de Santa
Fé, une cornrnission composée d'un député pour chacune des
trois provinces Jittorales, sous la dénomination de Commission
représentative des gouvernemcnts des provinces tittorales de la
République argenline; ces déput(\s pourront étre changés a la
volonte de leurs gouvernements respectifs, lorsque CellX-el le
jugeront cOllvenable, et i1s nOlllmrront alors immédiatement
d'autres Mputés.


ABT. 16. - Les attributions de cette commission seront :
l' Conc\ure des traites de paix au Hom des trois provinces


citó es, conformément aux instruclions que ehacun des députés
tiendra de son gouvernement respectif et avec la condition de
soumettre ces traités a la ratificalion de cIJacune des trois pro-
viBces;


2° Faire les déclarations de gucrre atonte autre puiss3nce,
au Hom des trois provinces littorales. pourvu toutefois qu'elles
soient d'accord pour faire telle déclaratioIl de ce gen re;


3' Ürdollner ljue I'armée soit réunie en cns de guerre offensiv8
et dt'fensive et IJOlllmer le general qui doilla cOIllluander;


4" Délerminel' le eontingent de troupes avee Jequel cbacnne
des provinces allit"·cs doil concouril', COnfOl'llll"lllcnt a la teneur
de l'aniclel;);


5' Inviter toutes les autres prO\-inecs de la République, lors-
fIu'elles serünt en pleine liberté et tranquillilé, a se réunir en
fédération, a vec les trois pl'ovinres littoralcs, et que, par le
moyen II'UIl congrés gcneral fédératif, on dispose I'administra-
tioll gi·nt"rale rlu pays selon le systcme fódéral, son COlllmerce
int('rieur et eXlérieur, su nayjgation, la perception et distribu-
líon des rentes géllérales et le payement de la dettc de la Répu-
bJique. consultant autant que possible la sUl'eté el ragrantlis-
sement de la llépubli(¡u8, son en'tlit intérieur et extérieur, el
la souveraineté. Iiherte el indépentlunce de chacune des pro·
vinces.


AIiI. 17. - Le pn'sent traité deHa etre ratifié dans les trois
jours par le gouvernement de Santa Fé. dans les six joUI'S par
cclui d'Entre Rios, et dan s les trente jours par le gouvernemenf
d(' Buenos-Ayres.


20




;¡OG LA r:ONFÉDÉRATION ARGENTINE.
Donné en la cité de Santa Fé, le quatre du mois de janvier


de I'année de Notre-Seigneur mil huit cent trente et un.
DOMl~GO CnLEN, - JOSE MAHlA, - HOJAS \ PATRON,


- ANTo~JO Cm;~ro.


A.l'ticle additionnel.


Étant de la plus grande urgen ce de conclure le présent traite,
et la province de Corrientes n'ayant pas concouru a la conclu-
sion, pour avoir retiré a M. le gcnéraJ D. Pedro Ferré la mission
qui lui avait élé conf,\rre a cet l'effet, et ayant des motifs tn's-
fondes et puissants pour croire qu'elle accédera a ce traité dans
les memes termes qu'il est con~u, on l'invitera, par les· trois
commissaires souscrivants, a l'accepter et ratifier dans toutos et
chacnne de ses parties, de la meme maniere que s'il ayaiL étc
conclu conforll1,\ment aux instructions données a son com-
ll1issaire.


Donné en la cité de Santa Fé, le quatre du mois de janvier de
l'année de Notre-Seignenr mil huit cent trente et un.


DO)UNGO eULLEN, - JOSE MARIA, - J\"JA< y PAT,OX,
- ANTONiO CRESPO.


~OUS, gouvorneur et eapitaine gélléral de la province de Santa
Fe, ayant obtenu autorisation compl~tente de la représentation
de la province, acceptolls, approuvoIls et ratifions le présent
traité d'alliance offensive et ddcnsiv8, et HOUS obligcons a exé-
ruter et el faire exécntC'f tous et chacull des articles stipulés dans
te trailé j et a cet rffet le signons de notre lllain, scellé aHe
l'écu des arllles de la pl'oviuce, el contre-signé par notre secl'l~­
tairc.


A Santa F,", le six du Illois de janvier de J'anllée de Notre-
:,eiglleur mil huit cent trente "t un.


(L. S.) ESJ.\:iISL,\O LoPEZ,
PEDRO DE 1.\ RrClIEA.


Les soussignés, COllllilissaires des gouvernelll8uts de Santa 1"',
l1uenos-Ayres eL Entre Rios, autoriSl's pour effeetuer l'échangl'
.,~"s l'atiiications (Jn trail') ci-dr'SóHlS, les éLhangeons dan, la fOrIlIf:




APPENDICE. 307
d'usage, et pour qu'il en conste, signons le present, A Santa Fé,
le quinze du mois de février de mil huit C€nt trente et un.


DOMIXGO CULLEN, - JOSIl l\fARIA,
ROJAS y PATRON, - ANTOlilO CRESPO.


La province de Corrientes, en suite de rinvitation qui lui
fut faite, adhéra et accepta, dans toutes et chacune de ses par-
ties, le traité antérieur, et en conséquence pl'it part a la cornmis-
sion représentalive des gouvernements des provinces littorales
de la RepulJliquc argentine, par son deputé D, Manuel Leil'a.


e


Vive la Confóuération Argentine!
JIurl aux ennelflis de l'organisation nationale !


CIRCULAIRE


Quartier ~énéral á San Jose, " d'anil18M, 42' :mnce de l.
liherté, 3,' de la r,',déralion rl'Entre Rios, 36' de l'indé-
pendanee, et 22' de la COllfédération Argentine.


Le guuycrneur et capitaine gém;ral de la province d'Entre Rios
:l. Son Excellence monsieur le gouverneur el capitaine général
de la province de ...... ,


Le moment est arri vé de mettr'e un frein a l'ambition ténlé-
raire uu gouverneur de Buenos Ayres, qui, non conteat des im-
ll]('nSCS difJicultés qu'i! a crt~ées a la République par sa politique
capricieuse, prétend mainlcn:lJIt prolonger illlléfiniment son
odieuse dictature, renollvelant ses ridícules démissions, afin que
les gouvcrnernents de la Confédération, sous j'infiIJence de la
P'l'ainte ou (l'11n intérct mal entendu, prennent l'initiative d'un
ll1om;emcnt Ilui le place ,!e fait et sans aucune responsabilite
sur le si';gc de la présidence argentine.


La pruvincc d'Entre Rios, qui a tant travaillé, de meme que
ses SLBUI'S de l'int('rieur el du littoral, pour le rctablissement de
la pai\:, avec la doucp. espérance de voir se constituer la Répu-
JJlir¡u8, s'est enfia d,jtrompée, et elle est convaincue pleinement




308 LA CONFÉDÉRATION ARGENTINE.
que, loin d'étre nécessaire a la Confédération, la personne de
don Juan Manuel de Rosas est au contraire I'unique obstacle a
sa tranquillité, a rordre, et a son agrandissement fulur.


Le soussigné, placé a la tete d'un peuple généreux et vaillant.
a souffert impassible l'action funeste du pouvoir dcspotique par
lequelle chargé lles relations extérieures a voulu perpétuer sa
dornination sur le territoire argentin, et, fatigué u'atlenure un
changement, une modification rationnclle dans la politique uu '
général Rosas, a résolu enfin de se mettre a la tete du grand
mouvement de liberté par lequel les province~ de la Plata doi-
vent soutenir Icur foi, leurs principes politiques, leurs pactes
ft5dératifs, ne toléran! pas plus longtcmps l'abus criminel que le
goul'erneur de Buenos-Ayres a commis des hauts et imprescrip-
tibles droits que, pour son malheur, chaque section de la Répu-
blique lui a délégués, contribuallt ainsi a former une somllle
de ponvoirs que le général Rosas a étentllls a l'infini, les dtlve-
loppant a son avantage et au prix de la ruine des intérets 'el
prérogatives tle la nation.


En ou lre de ces sérieuses considératioJls, le soussigné espere
que Votre Excellence, comme représentant de la souveraineté tcr-
ritorialc de eeUe hérolque prmince argentine, ne cédcra point
auxinsidieuses sugg'estions dn gourernclIrde llucnos-Ayre,;, el ne
continuera pas a donner son acqlliesccment aux délihératiolls
officielles du général Rosas, dont la chute est le résultat inévita-
ble de la force des cllOses et du triomphe ue la justice publique,
qui, tbt ou tard, sera dignement satisfaite, Son Excellence n'aura
pas besoin de rccourir aux armes ponr soutenir une déclaration
semblalJle. Les lances de J'armée d'Entre Rios et de ses amis et
alliés sufllsent a ellr,s seules pom renverscr le pouvoir factice
uu gounrneur de Buenos-Ayres, appuyé uniLJuement sur la ter-
renr et la d!Smoralisation qu'il a en J'ex!Scrable habileté de ré-
pandre dans tout le taritoire oi! il comlllandc.


Convaincue Yotre EAcellence de la nécessité ele retitrer les
pouvoirs délégués en la personnc dn général Ilesas, el apres
cette déclaration solcnnelle, la grande question argentine es! dé-
cidée et gagnée; paree que l'armée u'Entre Ríos ne se fera pas
attcnure, si Ir général \tosas persiste dans ,es a]¡snrdes et tyran-
niques prétentions, et ne cede pas denlllt I'éncrgie toutc-puis-
sante ele ropinion nationale qui le reponssc et qui sera soutenue




APPENDICE. 309
par les lances et les ba'ionllettes vietorieuses t1ans la partí e orien-
tale et occidentale de la Plata.


Le palriotisme éprouvé de Votre Exeellence et ses importauls
services relldus a la Confédération Argentine justifient l'espé-
ranee que le soussigné cntretient d 'obtenir la coopération de
Volre Excellence pour mener a bonne fin la noble et gracieuse
pensée de sauver les républiqt\es de la Plata de ['abime profond
olÍ les contluit rapidcment le génie malfaisallt qui préside aux
cOllseils dn gonverneul' de Iluenos-Ayres.


Dieu garJe a Votrc Exeellenee longues années.
J usro J. DE UI\QUIZ.~,
JUAN F. SEQUI, I.seerétai re).


D
Corrientes, lUai 2L de 185L, annéc ,i2~ de la liberté, 36" de


rinllépl'IHlar..ce, et 2'¡!e Je la ConféJération .-\rgcntine.


Le gounrneur et rapitaille géneral Je la provillce de Corrientes
a Son ExcelIellce monsieur le gouverneur et capitaine général
Jc la proYincc d'Entre nios, brigadier général D. ,Justo J. de
Urql1iza.
Le soussigné a l' honneur d 'accuser réception a Votre Excel-


lence de su note datée du 5 avril derniel', et du contenu de la-
quellc il a pris cOllnaissance avcc satisfactioll.


Excrcant son guUYernelll811t en parfait accord avec celui de
\'utre Exccllenr,c, il a clIvoyé a cclui Je Buenos-Ayres la note
.adjointe eu copie kgalisée, eu \'ertu de laquelle a eu lien son
pronllnciamento solcl1ncl par UI1 décret Je eeUe date que ron
I'cmet a Volre Excellence, afiu que tout soit parfailement eOIll-
pris.


Ainsi prononcé, le gouvernemellt Je Corrientes se dispose des
ú présent a Soul.Cllir ses déclaralions avec toute rénergie qu'il
serait nécessaire de déployer, pour alTiver aux hautes Hus
fIU'il se propose, J'Jccord avec celui qUé Votre Excellence pré-
side si t1igllelllent. Pour arriver :l ce hut, ji n'épargnera aueua
sacrificc, ne Ilégligera aucune ressource don! puisse disposer la




510 LA CONFÉDÉRATION ARGENTINE.
proyince, el Votre Excellence, comptant avec toute certitude que
c'est [,esprit qui anime irrévocublement le soussigné, pont etre
~ssuróe de la partieipation de ecUe provinee ave e tout Ir pou-
foir qu'elle possétle, et aree le proll1/1lciamento résolu des habi-
tants de Corrientes en musse, pour soutcnir la dignité ues droits
des deux peuples héroIques qui ont inauguré la grande ontre-
prise de con~titucr, sous des garanties et sur ues fondcments so-
lides et permanellts, la Confédél'aLion Argentine.


Le wussigné uccepte uyec une profonde r~connaissance les gé-
néreuses offres ue Votre Excellence, au nom du peu]Jlc hl~roIquc
d'Entre Rios, assurant a Votre Excellence que cdui de Corrientes
sera fiel' d'unir ses cfforts aux siens.


Dieu garue a r otre Excellence bcaucoup d'anrll;es.
BE:'iJ.\ME'í VIHASO¡:O.


E
fJonvention du~9 l11ai .. ti:. 1, conclue enh'c le D,'é .. iI, la Hé-


publique o,'ientale de l'lf,'ugua}" et l'Entrc Hio .. , I.olll' une
alliance offensh'e et défensivc, afin de mainteni,' nlldél.en-
dance el de I'acifier le te.,,·itoi,·c de cl'tte Hél.ubli<lue.


Nous, empereur constitutionnel et défenseur perpétuel (lu
Brésil, etc., faisons savoir a tous ceux qui la présente lettre ue
eonfirmation verraient, que le 29 du rnois ue mai 1851 il a été
conclu et sign(\ a Montevideo, capitale de la Hépublique orien-
tale do ¡'[Jruguay, entre cet Empire, cette Hépul.Jlique et I'ÉtaL
d'Entre Rios, dumcnt repr6sentés, une COllyclltion uans le but
declaré ci-uessous, etdont la tcneur ot la forme sllnt comme il suit;


Sa Majesté rempel'eul' du Brésil, le gouverncmcnt de la Uépu-
blique orientale de l'Uruguay et I'État d'r~ntrc Rios, en vcrtu ues
droits d'indépendance Ilationale, reconnus par le traité dn oÍ jan-
viel' 185'1, et ayant retiré ce dernier État la faculte concedée au
gouverneur de Buenos-Ayres de représenter la Confédération Al'-
gentine dans ce qui est relatif aux affaires étrangcres; inlóressés
d'assurcr l'indépendance et la pacification ue crtte Répuhlique
et de coopérar, afin que S01l régirne poli tique reprenll8 la mar-




APPENDICE. 311
che lracée par la constitutioll de cel État, se meltant de celtt'
maniere en position d'y étaLlir un ordre de choses régulier pro-
pre, par sa nalme, a assurcr la stabilité des i Ilslitulions, des in-
térets ele la République, el les relations de bonnc intelligrnce el
(l'¡ullitié entre le gouverncmcnt de ecUc I16publiqu8 et les gou-
nrncmcnts rlrs nations amies el voisines, résolurent de rMiger
el de signer une convention dans ce dessein; et, en vertn de
eette délibéralion, MM. Rodrigo de Souza da Silva Pontes, du
conseil de Sa Majest,; l'empereur, commandeur de l'ordre du
Christ, conseillrr de la Cour supérieure de justic8 de ~Ial'a¡¡on,
charg¡'~ d'affaires du Bn;sil pres de la I1ppubliql1e ol'icntale ele
rUruguay, melllLre électif lle nnstitut historique et géographi-
que dll llrésil; le uodeur uon ~Ianuel Herrera y Obes, ministre
et o-ecn;tairc d'Üat ues départernents ue l'intérieur et relatiolls
ext('rienres de la H'!pnblique orientale ue I'LTrllguay, et le ci-
toyen d;)!] Antonio Cuyus y Sampere, suffiS3mment autorisés,
stipulercnt et adoptérent leS artides sllivauts, sujets a la ratifi-
cation de leurs gonvcrnemcuts respectifs, dans le délai de trois
mois a compter de ce jour.


ARTlCLE I'RE~I!EH. - Sa Majeste remper8ur du Brésil, la Rópu-
bliquc oricntale de I'Uruguay et I'État u'Entre Rios s'ullissent
en alliance offellsi\'e el défensive ualls le elessein de maintenil'
l'illelepelldance et de pacifier le territoire de la 'meme Républi-
que, faisant sortir de son territoire le général don Manuel Oribe
et les forces argentin8s qu'il commandc, et travaillent de con-
eer! pom que, du moment OÚ les choses scront rétaLlies dalls
Icnr élat norma], il soit procéde a l'élection libre du president
de la H8publique, suivant la constitution de I'État oriental.


ART. 2. -- Pour arj'iver aux fias que se proposent les gouver-
nemenls alliés, ils contribueront de tous les éléments de guelTe
dont ils peU\'ent disposer sur terre ou sllr mer, a mesure que le
hesoin rexigera.


ART. 3. - Les États alliés pourront, avant que se termine
leur aclÍon respective, faire au général OriLe les inlimations
lju'i1s jugeraient convenables, sans autre restriction que eeHe de
se rendre cOlIl(Jte réciproquement de ces intirnatiollS avant de les
faire, afin qu'il y ait accord dalls le sens et qu'i1 y ait daas ces
intimations unité et cohérence.


AnT. 4. - Aussitot qu'il sera jugó convenaLle, l'armée bré-




312 LA CONFÉDÉRATION ARGENTINE.
silienne marchera a la frontiére afin d'entrer en opération sur
le territoire de la République lorsqu'i1 sera néccssaire, ell'esca-
dre de Sa Jlajesté l'empereur du Brésil se mettra en état (J.'hostili-
tés inunédiates contre le territoire dominé par le general Oribe.


ART. 5. - lHais, prenant en considération que le gouvernernent
du Bresil doit protéger les sujets brésiliells qui ont souffert et
souffrellt actuellernent l'oppression imposl'e par les forees et les
déterminations du general Oribe, il est convenu que, dans le cas
des articles précédents, les forces de l'empire, outre eelles des-
tinées aux opt'rations de guerre, pourront rendre effective cette
protection. se chargcant, d'aecord avec le général en chef de
l'État oriental, de la sureté des personncs et des propriétés, de
Brésiliens comrne d'autres individus quclconques qui résiuent ou
qui sont étahlis sur la frontiere a une distance de vingt lieues
dans ce territoire; eL celte protection sera accordéc contre les
vols, les assassinats et les brutalités commises par des bandes
arlllées, quelque nom qu 'elles portento


Anr. 6. - Uu moment que les forces alliées entreront dans le
territoire de la République oricntale de ¡Uruguay, elles seront
mises sous les onlres eL la direction du généal en clle!' de I'ar-
llIée orientale, a moins que les forces de chacllll des États alliés
n'excedent ceHes de I'État oriental, ou dans le cas OU I'armée dn
Brésil ou cellc ¡¡'Entre Rios entreraient completes dans la l\épu-
hlique.


Dans le premier caso les forces hrésiliennes ou alliées seront
eornmandées par un chef de leur nation respective, et, dans le
second, par leurs généraux en chef respectifs; mais, dan s ¡'une
ou I'autre de ces hypotheses, le chef allié devra se me!!re u'ac-
cord avec le général en chef de rarmt\c orientalc pour ce qui
cOllcerne la direction des opérations de g'uerre, et pour tout ce
flui peut contribner a leur bún résultat.


ART. 7. - Les opérations ue la guerre une fois commcncées,
les gouvernemcnts des États allil!s cuop¿rcront activement et
efficacemcnt, afin que tous les émigrés oricntaux qui e.."istent
dans leurs territoires respectifs et qui seront propres au service
des armes se rneLt~nt aux orrlrcs illlmédiats du g,!néral en chef
de l'armée oricntale, leur donnant (pour compto ue la Ih\pulJli-
que) les ressources néce;;saires pour leur transport.


AlU. 8. - Les contingents que doivent donnel' les armées aJlit:'cs




APPENDICE. 313


seront fournis sur la simple requisition du général en chef de l'ar-
mée orientale, a l'époque et de la maniere qu'il le requerra, en
prévenant u'avance et en se meltant d'aeeord, autant que possi-
ble, avec les généraux rcspeetifs.


AIiT. H. - L'article prérédcnt et l'arLicle ;) ne doivent pas s'en-
tenure ue maniére a pou voir entraver la liherté d'aetioIl des
forces impériales, lorsque raceon! préalable avec le chef des
forees oricntales n 'cst pas possible, soit pour les opérations ue
gucrre, soit pour la protection a laquelle se référe rarticle 5.


ART. 10. _. Le Gonvernement oriental uéclarera rompu l'ar-
mistice, u 'accoru ayec ses alliés, et des ce momellt l'approvision-
nement de rile de Martín Garcia, qui se trouve au pouvoir des
forces et autorÍtós oricntalcs, incombera a chacun des deux al-
liés (suivant les moyens dont il pourra disposer), d'accord ave e
le gouvúrnemcnt de la Hépublique orientale de l'Uruguay, étant
prillcipalement uu devoir uu commanuant en chef de rescadre
hrésílienne de protéger eette ile, son port et sa rade, ainsi que
la liberté de navigation des embarcations appartenant a I'un
queleonque ues États alliés.


ART. 11. - Lorsque arrivera le mouvement de l'évacuation
du tcrritoirc par les troupes argentines, elle 'aura lieu dans la
forme et de la maniere uont on conviellura avec le gouverne-
fllenl aclue! d'Entre lIios.


AnT. 1;]. - Les dépenses, la solde, les vi vres de bouche et de
guarro, el I'habillement des troupes alliées, seront au eompte
des gouvernements respectifs,


ART. 1;;. - Dans lil cas ou ron devrait se preter mutuellement
quelqucs sewurs extraordínaires, la valcur de ceux-ci, leur na-
ture, leur ernploi et leur payement seront l'objet de convelltions
spéciales entre les partícs intéressées.


ART. 14. - Lorsque la paix alifa été oLtenue uans la Répuhli-
que et l'autorité uu Gouvernemcnt oriental rétablie dans tout
l'État, les [orees alliées de terre rcpasseront leurs frontieres res-
pcctíves et y resteront slationnées jusqu'it ce qu'ait eu lieu I'é-
lection uu président de la Répuhlíquc.


ART.Ll. - Quand bien meme ceUe alliancc n'aurait pour hut
ullique que l'illd,'pendar,ce réelle el effective de la République
oricntale uc I'Ul'uguay, si, a cause de cette alliance, le gouver-
nement de lluellos-Ayres déclarait I'a guerre aux alliés, séparé-




314 LA CONFÉDÉRATION ARGENTINE.
Illent ou collcctivement, l'alliance actuelle se cOllwrtira en
alliance commune contre ce gouvcrnement, quand hien memo
les ohjets actuels seraient obtenus, et, tles ce moment, la paix et
la guerre prendront le memo aspect. Mais, si le gouvcrnemcnt
de Buenos-Ayres se limite a ues llOstilit,'·s partielIes contrt' uu
quelconquc des Étab aJl iés, les autrcs cm ploieront tous les 1Il0yens
¡'¡leur portéc pour repousscr et terniiller de telles hostilit!~s.


AuT. ltl. - Dans le cas prévu:i l'article précédent, la garue et
la protectioJl eles fleuves ['Cl'uguay et le Parana seront Ull ues
principaux objets auxquels )"c,c3(lrc (le ~a :lIajesté l'empereuf UU
Br{'sil ueYra (·tre ellJployee, ¿[HC l'aide des forees des l~t¿[ts alli[·s.


AI<T. 17. - (olllme cOllséquence de cette convention et dan~
le désiI' de ne point laisser le rnoindre donte de l'esprit de COI'-
dialité, de honne foi et de désintéresscrncnt qui lui ocrl ue base,
les États alliés se garantisscllt mutuellement leul' sOll\-craineté et
indépendance respective s, et I'intégrité de leurs lerritoires, sans
préj udice des dr9its acquis.


AHr. 18. - Les gouyeruements d'Entl'C Hios et de Corrientes
(si celuici accepte la présente convcntion) permettent aux h<1ti-
monts des États alliés la Iibrc llavigation UU Parana Ilans la
partie dont ils sont riycrnins, et sans préjudice des droi ts et sti·
pulations contenus dans la con \ entioIl préliminaire de p:lix du
27 aoút '1821'l, ou de Ipleh[IW nutre droit provenaut lJ'alltres
príncipes quckonques.


ARTo '19. - Le Gouvernemcnt oriental nomlllera le général
D. Eugenio Garzon général en chef de l'arrnée de la Hépnblique
nussitót que ledit gen~ral tienrlra le gouvcrnement de ~lontevi­
deo pour gouvernernent de la népuhlique.


ART. 20. - Les États alli,'·s (·tant int('rc"sl's :i ee clue la Ilon·
velle autoríté gouvcrnementale de la Répllbliquc orienta \e agisse
avec tonte la yigucur et la stabilité que rcquiert la COIl5CTYatioIl
de la pah: intérieurc, si profolld.'lIIent ébraulée par une longue
lutte, s'engagellt solennellement á soutcnir, nppnyer et secourÍ!
~ette autoriV' de tous les moyens au pouvoir de chacull desdits
Etats, cOlltre tout. acte d'insurrectioll ou de soulévelIlent anl"'"
a cOlllpter du jour tic l'é1ectioIl tlu présidenl, et s8ulement pOul·
le tcmps de son administration, conformément a la constitutiol1
de la Hépubliquc,


ART. 21. - Et, afin que ccHe paix soit faror~\ble :.i tOllO', et




AP PENDICE.
consolide en rneme temps les relations internatiollales par la
eonlialité et l'harrnonie qui doit exister entre elles, le présiclellt
('Iu sera ohligé, aussitM que son gouvernement sera constitul',
tie préscnter, par des dispositions de justice et d'équité, s(¡rett~
aux peróonnes, droits et propriétés des sujets lm~siliens et des
sujets des autres États alliés qui ré~;ident dans le trrritoire de la
Ilépublique, et de conclure avec le gouvernement impérial, de
meme qu'avec \es antres États allü;s, tous les arrangements et
conyentions exigés par la néeessité et l'illtéret de consener les
bonlles relatiolls internutionulcs, si de lels arrangements et de
lelles conventions n 'ayuicnt pas été pris et arrNés auparavant
par le g'ouvernement précédent.


AUT. 22. - Aucun des États alliés n8 pourra se s(\parer tie eette
aJlianee avallt que ron ait atteint l'objet qu'elle a €H vue.


AHr. 2;'). - Le gouvernement du I'araguay sera invité a entrer
dans l'alliancc, par I'envoi d'tll1 exemplaire de la pr6scnte C011-
ventio11, et, s'il y adhérait en acceptant les dispositions y con-
lenues. il prendra la part qui lui incombe dans la coopératioll,
afin d'útl'e admis :i jouir des avantages concédés IllutueJlement
aux gn¡nernements alliés.


ART. :24. - Cette cOllvention se conservera secrete jusqu':i ce
I¡ue ]'011 ait utteillt le Imt qui en est l'objpt.


Fail :i ~Ionteyideo, le 2U nwi de 1851.
RODRIGO DE SUUZA DA Sll,YA PONTES,


MAliUEL HEUREM y OBES,


AliTOliIO CUYAS y SA~IPEl\E.


Et, tL'nant Tllúcnte la mfnne convcntioll de la teneur précé-
dente, et YU, considér,', et examiné par llOUS [out ce qn'cllc re n-
fenne, l'appl'ouvons, ralifiolls, dan s son tout, tomIllO dans cha-
cun de ses articles et stipulations, el par le pl'''Sellt la donnons
pour invariahle et valahle afín qu'elle produise ~es effets. En
vertu de quoi, llOllS signons la présente 1etlre, revelue du grand


. sceau des armes (le I'EIllpirc, et cO{)tre-signée par notre ministre
secrétaire d'Ltat, soussigl1¿.


UOllné au palais de lIio deJanciro, le huit de ce mois rle juillet
de ['an de N. S. J. 1:. 18:í1.


(L. S.) PEDRO EMrERADOR,
PAULI:lO JO;E SOARES De Son.\.




5'\6 LA CONFÉDÉIIATION ARGENTINE,
Cette convention fut ratifiée par la Republique orientale de


rUruguay et Entre Rios.


F


(;onvention concilie le:ll novembrc 18:'1, enh'e le8l>l'Ovinces.
d'Entl'(' Rio!'! ('t (;ol'l·ientc!'!. l'elllpil'e dll aré .. il el la Répll-
bli11lle llI'ientale de I'l:rllglla~',


Nous, Ic citoyen Justo ,J. de Urquiza, gouverneur et capitainc
général de la province ll'Entl'e Rios, faisons savoir que le chargé
d'affaires de cette province et de celle de Corrientes, pr2s de la
République orientale de rUruguay, a arret¡\, conclu el signé dans
la Yille de l\lonterideo, le21 de novelllbl'e de 18vl, avcc le pk-
nipotentiaire de Sa lHajesté l'empereur dll Brésil, el avcc la Ré-
publique oriclltalc de rUruguay, une convention do nI la leneul'
suit:


Au nom de la tres-sainte et indivisible Trinité,
Les gouverncmcnts des I;tats d'Entre Bios el Corrientes, Sa


;W,¡jesté l'elllpereur du Bré,il et le gom81'1lCIl1cnt de la Hépu·
hlique orientale de lTrugllily, reconnaissant que les déclarations
officielles du gouverneul' de Buenos.'\yrcs, et le caractere des
préparatifs de gucrre qu'il fait, les mettent dans le cas de l'al-
liarrce stipulée dan s l'article Hi de la cOllv8ntion du 29 Lllai de
cctte annec contre ce gouvernement, dont l'existence est deve-
nue incompatible ayer la paix, la súreté et le bien·etrc des État,;
alliés, résolnrcnt d'établir dans une cOl1Yelllion spéciale le ruode
et les moyens de remplir les devoirs de celle alliallce, cmpe-
chant les intentions et dispositions hostiles dudit gouverneur,
et a dessein i1s nOllauerent lcurs plénipotentiaires; a savoir :
Leurs Excellenccs .iIM. les gouyerncur,; des ÉLats d'Entre
Ríos eL Corrientes a monseigneur Diogcnes Jose (le Urquiza,
chargé d'affaíres des États d'Entre nios et Corrientes, pres clu
gouvernelllellt de la Rt':publique orientale de rrruguay.


Sa Majesté l'empereur du Bré~il, Son ExceIJence !\l, Hono-
rio Herllleto Carmillo Leao, de son comcil et de celui J'l~tat,
sénatcur de I'Empirc, grand'croix de I'ol'dl'e du Chl'íst et officicr




APPENDlt:E. 317
de l'ordre impérial du Crucero, memhre plénipotentiaire du Bré-
il, chargé d'une mission spéciale prcs uu gouvernement de la


\lépublique orientale de I'Uruguay :
Son Excellencc 1II. le président de la République orien,


tale de I'Uruguay; Son Excellence M. lIfanuel Herreray Obes,
wn ministre secrétaire d'État dans le départelllent des affail'es
étrangeres; lesquels, apres avoir échangé leurs pouvoirs respec-
tlfs, qui furen! trouvés en bonne et due forme, convinrcnt de
ce qui suit :


AaT. 1" .-Les États alliés déclarent solennellement qu 'ilo ne
prétendent pas faire la guerre á la Confédération Argcntine, ni
l'es!reindre en quelque maniere que ce soi! la liberté absolue
de ses peuples dans l'exercice des droits souvel'ains qui émanent
de ses lois e! pactes, ou dc l'indépendance parfaite de la nation.
Au contrairc, l'unique hut vers lequel se rlirigent les États al-
liés e,t de délivrer le peuple argcntin de l'oppression qu'il souf-
fre sous la domination tyrannique uu gouverneur Juan Manuel
de Rosas, et l'aider, apres qu'organisé sous la forme réguliere
qu'il jugc le plus convenahle a ses intérets, ~ la paix el amilié
a,'ec les États voisins, iI puisse se constituer fortement, établis-
sant ave e eux des relations politir¡ues et de honvoisinage, dont
ils ont tant hesoin pOllr leur progres et leur élération réci·
pl'Oques.


Am. 2. - En ycrtn de la déclaration préc(~dente, les États
d'Entre \lios el de Corrientes prendront l'initiative des opéra-
tions de la guerre, se constituant partie principale dans celle·ci;
et rempir8 du Brósil et la République orientale agiront, antant
que le porlllcttra le plus court et le meilleur succes du hut au-
quel tous S(~ dirigent, comIllo simples auxiliail'cs.


AUT. 71. - COmIlJe conséquencc do la stipulation précédente,
~Oll Excellence 1\1. le général (jrquiza, gouverneur d'En-
tre Bios, en sa qualité de génél'ul cn chef de l'armée d'Entre
Bios et de t:OlTientes, s'oblige a passer le Parana le plus tot
pússihle, aUn d'opércr contre le gouvcrneul' Juan Manuel de
Bosas, avec toutes les forces dont il pouna disposer et les contin-
gents des États alIjé, qui se metlen! a sa disposition.


AlIT. ,L - Les contiJJgents seront, de la p:lft de Sa l\Iajeste rem-
pereul' du Bré~il, UIle rlivision composée de 5,000 hommes d'in-
fautcrie, un régiment de cayalerie el deux batterics d 'artilleri,~,




:l18 LA CONFÉDÉHATION ARGENTINE.
bien pourvues de munitions, de chevaux et de tont le matériel
nécessaire.


De la part de Son Excellellce ~I. le présitlent de la Mpublique
orielltale ue lTrnguay, une force de 2,000 hommes d'infanteric,
cavalerie et arlillerie, avec une batterie de six piéces, pourvucs
ahondamJllen t de tout ce qui est nécessaire.


ART. ~). - La division ele J'armée illlpériale dOllt il est ques-
tion dans l'article antérieur ne pourra jalllais etre fractionnéc
ou disséminée de telle maniere, qu'elle ces se d'etre sous le COIll-
malJ(lcmcnt imml'diat de son chef respl'ctif. Cependant ce chef
opércra toujours couformément aux dispositions des ordres Sl1-
périeurs de Son Excellence M. le général Urquiza, except6 daw:,
le cas uil l'accord préalable serait impossible.


ART. 6. - Afin de mettre les États d'Entre Rios et tic Cor-
rientes a mfmle de poufYoir aux dépenscs cxtraordiuaires qu'ils
doivent faire pour le rnouvement de Icur al'lIléc, Sa 3lajesté
l'empereur du Br(~sil lenr donnera, a titre de preL, la SOfllUle tle
'100,000 piastrcs fortes mensuellerncnt pendant quatre mois, a
comptor du jour OÚ ces États ratifieront la présente convcntion,
ou pendant le lemps (lui g'écoulera jusqu'a la dissolutioll du
gouvernement du général Rosas, si cet év¡'nefllent avait lif'll
aVDllt (;e terme fixé.


Cette sOlllmc sera payéc au moyen de le ltres tirées sur le lnl-
sor national, a huit jours de vuc, et rcmises chaqué rnois par le
ministre plénipotentiaire du Brésil a ragent de Son Excellcncc
;\1. le gouverneur d'Entre Rios.


ART. 7. -- Son Excellence M.le gouverneurd'Entre llios s'obligl'
Il'obtenir du gouvel'llement qui succédera immcdiatement a ce-
lui du général Rosas la reconnaissance de ce prCt comlll8 lIeue
tIe la CUllfédération, et qu'il effectuera son prompt paycmcnt a
rintel"l:~t tic six pour cent ran. Dans le cas improbable uü l 'Oll
ll'oLtientlrait pas ce point, la dette restera ;i la charge des États
d'Entre Rius et de Corrientes, et, pour garantir de son payemenl,
Leurs ExcelleHces MM. les gouverncurs d'Entre Rios et oe Cor-
rientes hypotliequent, des;i prés8nl, les re venus et proprieté;:,
publiques dcsdits États.


ART. 8. - L'armée impériale stationl1t'·c actuellemcnt dan;
l"État oriental y demeurcra, occupant les points les plus come-
nahks sur les riyes tle la Plata ou de ITrngnay, rt ,on gt"ll~ral




APPENDICE. 319
en chef fournira lous les renforts qui lui seraicnt uemandés par
Son Excellence M. le gouverneur d'Entre Rios, soit pour la dé-
fense de cet ÉtaL ou oc celui de Corrientes, Roít pour les opéra-
Lious dans la llande occiuentale du Parana; il est cepenuant en-
tendu que, indépcndamment de cette réquisition, le général en
chef de l'arlllée impériale pourra se l1'ansporter avec toutes les
forces sous ses orures sur le theatrc (les opérations, si ainsi l'exi-
geaient les événernents de la guerreo Dans ce cas, ledít général
conservera Je commandement de toutes les forces de Sa Majesté
I'pmpercur, se mettant, autant que possible, préalablement
d'aecord avec Son ExceJJcnce i\I. le géuéral Crquiza, tant pou1'
la marche des opérations de gucrre que pour tout ce qui peut
contribuer a lenr bOÍl r('·sultat.


AIIT. U. - L'cscadrc impérial(~ se placera sur les points qui
paraftront le plus cOllYenables a son chef, avcc lcquel s'enten-
tira SOll Excellellce M. le général Urquiza, afin qu'il puisse lui
preter tout l'appui possible, soit pom le passage du Parulla ou
la sccurité de ses territoires el cotes, ou loute autre opération
qui aura pour objet de cOllcomir au hut de l'alliance.


ART. 10. - En out.re des articles mentionnt':s, le gouverne-
lllelll impérial remettra a rarmée d'Entre Rios, et de Corrientes
,.leux mille sabres de cavalerie, et, plus tard, le général en chef
de I'arrnée (le ~a I\lajcsti\ I'clIlpereur [era, s'il esL possible, la re-
mise des armes et munitions de gucrrc 'lui lui seront deman-
dé cs. Le montaut de ces fourniturcs sera considérl: comme une
audiLion au pret en argent, el payable de la meme maniere.


ART. 11. - Son Excellence 1\1. le général Urquiza fournira les
chevaux qui seraient uécessaires au corps de cavalerie de la di-
ri,ioJl iIlJpériale dont il est fait mention dans l'articIe 'í, et de
tont alltre cOlltingen! refluís paf lui, imputant leur yaleur au
llayement de la detto eontractée envers le gouvernement im-
perial.


Am. 12. - Son ExcelIence M. le president rle la République
. orientale rle lTruguay contribuera, pom sa part, avec toutes les


rcssources don! il pourra disposer en outre de la force indiquée
dans rartic1e1, et fournira de son pare d'artillerie toutes les
Illunilions oe guerre qui lui seront demandées par Son Excel-
lencc M. le général Crquiza .


. \nr. l;j. - Les dépenses de soldes. subsistances el artíc1es de




520 LA CONFÉDÉnATION ARGENTINE.
guerre des troupes formant les contingents des États alliés se-
ront faites pour le compte des memes Étals.


ART. 14. - La stipulation contenue dans I'articlc 15 de la con-
vcntíon du 29 maí reste en vigueur. El. en outre, les gouverne-
ments d'Entre Rios et de Corrientes s'cngagcnt 11 elllployer toute
leur influence prés du gouvernement qui s'organisera dans la
Confédération Argentine, pour que celui-ci concede etaccorde la
libre navigation du Parana et des autres affluents du llio de la
Plata, non-seulement pour les billiments appartenant aux États
alliés, maís encore pour ceux rle tous les autres riverains qui
accordent la me me liberté de navigation daus la partie de ces
fleuves qui leur apparLiendrait. 11 est entendu que, si le gouver-
nement de la Confédération et ceux des autres États riverains
ne voulaient pas admeLtre celte librr navigalion dans la partie
qui leur correspond, ni convenir le nécessaire pour cet objet,
les États d'Entre níos et de Corrientes la maintiendront en faveur
des États alliés, eL traiteront avec eux seulernent ponr établir
les reglernents touchant la police et la súreté de ladite navi-
gation.


Ar.T. '15. - Si les forces alliées étaient fOfCI\es d'abandonnel'
tout le territoirr fIu'elles occuperaient sur les rives droites du Pa-
rana et de la Plata, rescadre impériale facilitera el protégera cettr
retraite.


Am. 1f¡. - Dans le cas de l'al'licle précédent, les forces orien-
tales et cclles de Su Majestl! l'empereur se réuniront, ,'il esl
possible, en un seul corps, et seront cornmalldées par le chef le
plus élevé en grade; au cas de grade égal, par celui qui aurait
a ses orures une force majellre,


ART. 17. - Ces forces, ainsi réunies, devront garder et dé-
fendre les États d'Entre Ríos et Corrientes, si ceL appui leur est de-
mandé par les chefs de leurs armées ou par les gouverneurs des-
dits États.


ART. 18. - les conditions de paix seront réglées entre [es
chefs des force s alJÍl~cs, sons l'apPl'obation des gouvernements
respectifs OH de leur:; représentants dúment autorisés.


Am. 1 (J. - L ·arrnée de Sa Majesté l"empcreur, amsi IOllgtemps
qu'elle sera slatiollnt'c dan s la Hépublique orientale, pretera toute
l'aide possible, el qui lui sera dellJalllléc par le gou\'ernelllCllt
res[wrtif, pour la cOllservation de l'oI'tlre puLlic et du fl'gillJl'




légal, si, pendallt ce temps et avaut l'électioll presiuentiellc,
survient un seul cas spécifie uans l'article uu traité d'alliance
cxistant entre I'empire et la Répl1 blique.


AIIT. 20. - Le gouvcrJlelllcnt de la Hépubliqll8 du Paraguay
sera invité a entrer dans l'alliance, par I'envoi d'un exelllplajre
de la présente convention, el, s'il le fait ainsi, acceptant les dis-
positiollS antérieures, il deHa proBure la part ue eoopéralioll
qui lui incombe pour atteinure le but de eette alliancc.


ART. 21. - eette conycntion se gardera secrete jusqu'a ce
[¡u'on attcigne son but : sa ratification sera échangée a la cour
de Rio Janeiro dans le délai d'un mois, ou ayant, s'¡¡ était pos-
siblc.


En témoignage de quoi, nous, les soussignós, plénipotentiaires
des États d'Entre Rios el r.orrirntes, de Sa Majesté l'empereur
tlu Brésil el de S. E. 1\1. le pré~ident de la République oriental e
de rUJ'uguay, en ycrtu de nos pleins pouvoirs, signons la pré-
,ente r,onvcntion et y faisolls apposer le seeau de nos armes.


Fait a la cité de Montevideo le vingt el un de nOVemb1'8 de
l'an tle N. S. Jésus-Chl'lst mil huil cent cinquante et un.


DIOI;E:-iES J. DE U HQUIZA,
IIo~or.IO HER)[ETO CARNEIRO LEAO,
M.lNl"EL I1ERRER,\ y OBESo


(Celte convention fut ratifiée et l'challgéc en temps opportull.)


G
I"'otoeole de la eonfé,'ence tcnue entre I,eul's F.xcellenees


lUM. les gOlnerneul'" de Jlueno".,,,"yres, d'J;:nh'e nios et de
«;orriente!l, el le plénil,otenliaire de lu I,,·o.'inl'c de Sunta
Fé, .. palermo de !lian Benito, .. I'enet, d'exnlllinel' 1 .... itlla-
tion de la nél.ublique, el lU'endre IIne déte"minution !lUI'
la néeeNsité de con .. titller IIn cha"gé de la "irectinn des
aUa"'es étrangi'wes de 1 .. Confédé"ation, cn v .. e des prontlIl-
ciamientos dcs provinces qu¡ la composent, et <t .. i ont élé ,·cO:" ..
jUllqu'ja ce jo ... '.


Les 80ussignés, gonnrneur pl'Oviwire de J¡¡ pI'lwillce de
Iluenos-Ayrcs, cOlIseillcl' ue la cour supremc tle justice, duelenr


:ll




322 LA cüNFI~[)I;HATlON AHIJENTINE,
D. Vicente Lopez; gouvel'neur et capit:üne génóral ue la province
cl'Entre Rios, général en chef de l"al'mée alliée librratl'iee, hri-
gauier général don Justo Jose de Urquiza; gouverncur et capi-
taine général de la prúvince de Corrient"s, major général de la
meme armée, gl:'néral don Benjamin Vivasoro, et le docteur
don Manuel Leiva, revNu de pleins pouvoirs pour représcnter
Son Excellcnce ~1. le gouverneur el capitaine géneréll de la
province de Santa Fé, citoyen D, Domingo Crespo, reunis ~en
conférence a PalernlO de :-an Benito, r(\siuence actuellc de Son
Excellence M, le capitaine général de la proYincc d'Enlre lIi(,s,
brigadier général don Justo Jose de Urquiza, pour examiner la
silualion présente de la Hépublique, dcpuis la chute du pouvoir
dictatorial exercé par l'ex-gouverneur don Juan Manuel de
llosas, el prelldre les mesures sur la nr\:cssité urgent!' (]'r':tablir
l'autoritl\ qni, en couformit,) des pactes et lois fondalllentail's
tIe la ConfelUération, la représcnte dans ses relations extérieures
avec les puis,ances amieo, avcc lesquelles elle doit maintenir et
cultiver les liens d'amitié qui les unisscnt, el, en outre, Jlourvuir
a d'autres arrangemcnts avautago\lx a ces memos relatiom:,
cOlltractant des engagements ulilcs qui les consolident, et con-
sitIérant :


'10 Que le droit puhlic argelltin, tIes qne s't'taLliL le cOllgres
gélléralllans la provinee de TlIclIlllan, el y flll décbré:e ),illdé-
pendancc nationale de lout pon "oir élrallger, jusqu 'a la c01é-
hration du traité du 4 janvier '1851, sur ce qui est relatif a rau-
torité compétente pour la direction tic ces importantes affaire:;,
a varié, suivant les diverses époques de la révolntioll de la
IIl'puhlique;


2' Que cette partie dn droit public cOll:;litutionllcl de la Hé-
puhlique paraissail prenrlre un caractere plus tIéflni, dl's que le
cOllgrcs général conslituant proIlmlgua la loi fondarnentalc uu
25 janvier1825, par laquelle fut chargé provisoirel1lcnt, et jus-
qu';i l'électioll du pouyoir cxécutif nutional, le gouvernellleut
tIe Buenos-Ayrcs, entre autt'CS attributiolls, " de tuut ce qui
concernait les affaires étrangeres, norninations et réceptiolls de
ministres, el conclusioIlS de traite" restant leurs rati(ications
soumises ;i l'approbalion dn congrés; )}


5" Que, quan d le congres national fut dissous, et la présidencc
de la lié publique retuplacéc par ulle autorité provisoire, jusqu'li




APPENIHCE.
ta r"~unioll (rUnO collvention natiouale. la loí un 7 juillct 1827
,1éc1ara que tes fonctions de eette autoritti se borneraient a ce
'lui élait l'elatif a la paix, ¡\ la guerre, aux affaires étrangéres
et ;IIlX finances nationales, et postéricurement, par la loi pro-
'/I'eiale ue Buenos-Ayrcs, dn 27 aoút '1827, il fut disposé que,
jll"/U'~ résolution des provinces, le gouvernerncnt de Bueno:;-
Ayres resterait chargé de tout ce ¡¡ui avait rapport a la gucrrc
nationali) et aux affnires ,'·trangeres;


!¡O Qne. des cette ,"poqne jusqu'au 4 janvicr 1831, les pro-
vin';cs l:onf,"uen'o¡;s stipulérent entre elles difft'rents traités,
~alls ¡¡\cr d'une maniére uniforme rautol'jt¡'~ qui devait con-
tíllll,'!' I'e\r.rcice de ces fonctions, et stipulant au nom de la
n:'jlulJlil¡ue ave e les puissances étrangéres, et que le pacte
l!lel1tionn,~ appelé communl'ment ligue du littoral, auquel ont
adli('n' toutes les pl'ovince,; de la R('publir¡1l8, conféra a la com-
111 i,sion fl'unie a Santa Fé ¡es attributions que le congrés gÓll~­
ral tcnait a l'<"poque de son existencc, énoncees dans son article
lG, el que celte llléme comrnission laissa an gouvernemellt de
Iluenos-;\yres la direction des affaires étrangel'cs, soumettant
Il's ;\f'trs á son approhatioil, tant qn'elle resterait réllnie;


;," (¿u'apres sa dissolution, et a l'époque de la prcllliére admi-
Ili"lratioll du diclateul' D. Juan Mmmel <le Rosas, les peuples
pL tes gonvernements cOIIJ'l,dérés qui anient acecpté ce trait,',
ebargél't'l1t le gouvcrnUlllent de nucllos-Ayres de la direction
¡les affaires drangéres de la lIépublique. ainsi qu 'il rl'sultl) tlcs
pii~cco qui existent (Ian, tes archives du clt"[lal'tement tll,s affaires
¡'~trallgercs du goul'crnCIll8nt ¡le Bucnos-Ayres, qu'ils ont exa-
ll1illi',CS, c!wrge (/ui él ,'tó maintenuc sans illtcrfuption, jusqu'a
ce qu'clle fúL lIlo,liJji~o par presquc tous les gOllvernements con-
!""¡]¡',n',o, allXf¡Ucls Oll arracha que la COllccssiun de cclto haute
Pl'('j'ogative flit délégu,')c rlalls la pCl'sonne dll dictateur, el non
<1\1 gouV8l'llelllent de l:uellos-.\yl'es, qui u'c'í.istait en fuit ni en
droit, jlnisfjuc cclui-Iú muit Lldruil toutes les lois el s'('tait OIJl-
[I,11't\ de tous les pouvoirs publics, el ¡ln115 cet état fnt surpris
par la ¡.tl'Jlldl' victoire de ~lolltc Caseros lo :i fl~vrier domicl';


tj" !JIU' la Llisparitioll de D. Juan ~lanucl de Hosas de la
SCt';I€ politi'lue a annnlé de fait celle fa e ult(,, ¡¡túl alait atlri-
lJu:'e el "a l'er.'iOIlJlO, el a reslilu\' aux ¡Wllptcs leur part rcsJ1"l:ti re
l.le soulcrainc'¡, Ilatiollak; pouvant aillsi la délégucr au gO\1-




324 LA CONFÉDÉRATlüN AIIGE~TlNE.
vcrnClllcnt confédéré de leur choix, et qui fut rnicux á meme
de représenter et defendrc leurs droits á l'étranger;


7° Que l'exercice de ce droit fut tout d'abord mis en pratique
par les gouvcrnements d'Entre Rios et de Corrientes, autorisant
pleincment, en mai 1851, le gouverneur et capitaille général
de la province d'Elltre Rios de les représenter dans tout ce qui
pourraiL avoir rapport aux int{'rets politiques de la meme pro-
vince eL de la Confédération Argentine; autorisation dont il fut
fait usage dans les conventÍons conclues en mai et novembre de
la memo annl'e, entre le Brésil, la lIépublique orientalc de
rUruguay et les provinces mentionn(\es;


8' Uue celle de Santa Fé, d'accord avec les autres signatairos
du traité du 4 janvier 1851, pacte fondamental de la Cunfédl'ra-
lion Argentine, autorisa le gouvernement provisoire de Buenos-
Ayres á maintenir la direction de ces affaires jusqu'á nouvcllo
disposition, en vne des pronunciamientos rcspectifs dos autres
provinces, en conséqU8nce de la victoi re de la grande arnule
dans les plaines de Moron, ce que ledit gouvernement a accom-
pli jusqu'á présent aveo l'approbation de tous;


!JO Que toutos les provinccs confédérées, ayant déjá manifesté
leur volonté en adhérant á la politique de paix et d'ordre inau-
gun:'e par~. E. ]U. le général D. Justo Juse de Urquiza, ainsi
que le constatent les notes des gouvcrneIlIents rcspectifs et des
alltorisations reQues, eonllenl la direction des affaires extérieures
de la République, et jusqu'á la réunion du congres g(\nl'ral
cOllstituant, á la personne de S. E. le général D. Justo Jose de
Urquiza;


A rtiete résolu.


Que, pOUl' rétablir cet important pouvoir national et éloi-
gner tout motif de doute et d'anxiété, en donnant des garan-
ties positi ves aux puissances étrangéres qui ont ou peuvent
ayoir des rclatiolls avec la RépuLliquo, et que sos engagernellts
et stipulations soient reyetus d'un caractere obligatoire pour
la memo confédératiun, S. E, [\I. le gouverneur et capitaiuc
gt"llI'ral de la province d'Entre Rios, gl'néral en chef de ['arlllce
¡¡lIj,\c libératrice, brigadier général D. Justo Jose de UrfJllizu,
est autorisé á diriger les affaires étrangéres de la lléplllJlique,




APPKNDICE. 525
jusqu'a ce que, un congres national étant reuni, il soit ótabli
dt'·finitivement ¡\ quel pouvoir correspond l'exercice de cette
charge;


Ont detcrminé ensuite que chacull des gouvernelllents si-
gnataires du trai té du 4 janvier 1851 procéderait immédiate-
ment a la nomination du plónipotentiaire quí doit faire partir
de la eommission représentatiye des gouvernements, afin que,
rCllnie duns la province de Santa Fé, elle entre des ce moment
dans l'exercice des ¡tttributions qui lui appartiennent, suivant
l'article 16 du memll traitó;


Et, enfiu, que la présentc resolution, signée par les gouver-
neurs et plénipotcntiaircs soussignés, soil envoyée aux gou ver-
nements confédlírés, pour leur cOJlnaissance et Dpprobation, et
que, jusqu'a ce que ceHe-ei ait été obtenue, les pouvoirs signa-
taires de ee protocole, et Ics gOll\'crnemcnts de Salta et Cor-
dona, prennent sur eux toute la respoJlsabilité de cet acte, s'o-
bligeant a remplir les engagernents qui se contracleraiellt avec
les nations et gouverncmcnts étrangers amis, aux agents des-
qnels, comrne a tous les gouvernements avec lesquels la Confé-
dération est en rclation, on le communiquera en due forme.


Pour la validité el force. signent ce protocole, ¡\ Palermo de
San llenito, le six du mois d 'avril de l'an de N. S, mil huit cent
cinquante-deux.


JUSTO JOSE DE URQUIZA,
VICENTE LOPEZ,


llEXJAMIX VIRASOI\O,


MANUEL J.E1VA.


H
l:onvention conclue cnh'e Leurs E:lcellenees les gouverneUl'!iI


des I.rovinces argentine!il, ... San Nicolas de los "'rro~'CI!iI,


Les soussignés, gouvcl'Ileurs et capitaines gént~raux des pro-
vinces de la Confédération Argentino, r6unis en la ville de San
Nicolas de los Arroyos, par invitation spéciale de S. E, le ehargé
des rplatiol1s cxtí'rieures de la Ré¡JUhliqup, hrigadier gél1t'ral




.121j LA CONFÉDÉRATION AHGENTL'iIl.
D. Justo Josede Urquiza; savoir: S. E. le géneral Urquiza, comli1e
goul'erneur et capitaine général de la province d'Entre Hios, et
représentant celle de eatamarea par loi spéciale tle celle pro-
vinee; S. E. doctcllf D. Vicente Lopez, gouverncUI' de la province
ue Buenos·Ayres; ~. E. le général n. Benjamin Virasoro, gOUVi'I'-
neur de la provillce de Corrientes; S. E. le genéral D. Pablo 1,11-
cero, gouverneur ue la provincc de San Luis; S. E. le g('néral
D. Nazario Benaviues, gouverneur lle la province !le San J uall;
S. E. le général D. Celedonio Gutierrez, gouvern~ur de la pro-
vinee de Tucuman; S. E. D. Peclro Pascual ~cgara, gouVenll'llr
de la proyince de illendoza; S. E. D. Manuel Taboada, gouver-
neur de la province !le Santiago; S. E. D. Manuel Vicente Bustos,
gouvcrveur de la province de la Rioja; S. E. D. Domingo Crespu,
gouverneur de la province de Santa Fé;


Ayant pour objet de rapprocher le joU!' de la réunioll d'un
Con gres général, lequel, conformémcnt aux traités existants et
au vam unanime de loug les pcuplcs de la République, sanction-
nera la cOllstitution politique qui régularise les relations qni doi-
vcnt exister entre tous Ics peuples argentins, commc apparte-
nant a une meme ramille; établira et définira les hauts pouvoil's
nationaux, et assUl'cra 1'ordl'e et la prospérité intl\rieure, el le
respect d1\ a la naLion a l'extérieur;


Étallt nécessaire a'aplanir auparavant les aiflicultés qui peu-
vent s'offrir dans la pratiquc pour la reunion du Congres, de
pourvoir aux moyens les plus eflicaces dc maintenir la traIl-
quillité intérieure, la Sllreté de la Répl1blique et la représenta-
tion de sa souvéraineté pendant la période constituante;


Prenant en considération les nécessites et les vomx des pel1-
pIes qui nous ont confié leur direction, et invoquant la protcc-
tion de Dieu, source de toute raison et de toute justice;


Nous avons accordó el adupté les résolutiuns sui van tes :
10 Étant une loi fondamentale de la Républiquc le traité cé-


lébré le 4 janvier 1831 entre les provinces de Buenos-Ayres.
Salita Fé et Entre níos, pour y avoir aahéré 10uWs les autres
provinces de la COJlf,~dt'ration, iI sera religieusDment observé
dans tontes ses cIauses, et, pour plus de sCtreté et garantie,
S. E. M. le charge des reIations extérieures est autorisé a le met-
tre a ex(:cution dans tout le territoire de la Hépublique.


2° 11 est déclaré que, étant, an moment pl'8Srnt, touÍ!'S les pro-




APPENDICE, 327
"inecs de la lIépubliqnc en pleino libertó et tranquillité, est ar-
riv,', le eas prévu par J'al'tic\r, 1ü clu tmité cit,,, de rrglcr, par le
moyen d'un Congres gélll'ral féderalif, l'atlministration générale
du pays. sous le systeme fédéral. son C0Jl1tll81'Ce illtél'ieur et ex-
t¿riem, su navigation, la pCl'c8ption et dislrilmlion des recettes
gén('rales, le payelllelLt de la deltc de la Rt':publique. wnsultant
le mieux po,siblc la sureté et l'agr:mdissement de la République,
son crédit intél'ieur et extérieul', et la souveraineté, libert" et.
indépcntlancc de chacune des provinces,


1)0 Étallt pr('vlls, dans l'artiele !) rlu trait.é cit.é, les moyens qni
doivellt allll'liorcr la condition du C0ll1111erCe intérieur et réci-
proqne des rliverses provinces argentill8S, et ayant vu, par une
longue exp,"('iencr, les funesles effels que protluit le S) sleme
restrictif stlivi dalls quelques-unes ,l'elles, il est convcnn quc
les articles de lm,duction OH de fabrieation nationnle on ('tran-
gi're, de mente que les bestianx de toute espece qui passent par
le territoire d\me province a une autre, ,eront libres des uroils
appelés dc transit, l'étallt egalement les voiturcs, navirrs ou
bétes qui les trallSportent, et qu'aucun autre uroit ne pourra etre
appliqul', quclle que soit sa dénominatioll, par le fail ue lrayer,
ser le territoÍrc.


4" Il est cOllvenu que le Congri's g"'lléral ronslituant s'instal-
kra dans le courant du lllois d'aoül; prochain; et, pon!' que cela
puisse se réaliser, on ordonnera de faire immédiatemcnt, dan s
les provinces respeetives, J'élcction des députés qui doivent en
faire partie, suivant dans chacune d'clles les regles établies par
la loi éleclorale pour les députés des législatures proyinciales,


[,0 Toutes les pl'OVillCes élant ('gales en droit, COJl1Tlle lIlemhres
de la nation, il est. entellllll que le Congres constituant se COIll-
pOS81'U de ,leux d('~putt:s pour chaqne pl'oyiuce.


(jo Le Congres sallctÍollnera la ConsLitution nationale a la ma-
jorité des suffrages; et, COlllll1e, pour arri ver a cet objet, ce serai 1
un cllILarras insurll10ntable que les dt':putés apportassent des
instructiollS spécwles qui linlÍtel'aicnt leurs pouvoirs, il est con-
Hnu que l't~lection se fera sans condition ou restriction aucune,
se conflant. a la conscience, au savoir et au patriotismo des dé-
putés pour la sanetion par lrul' vole de ce qu'ils croiroJlt le plus
jllste et conv8llable, se cOllformunt á ce r¡ue dódrlr la majorité,
,ans protr,tr1' nn 1'(>('13111"1',
~) / ......




;;~g LA CONFÉOÉRATION AI\GENTINE.
70 Il est nécessaire que les députés soient animés de sentiments


purement nationaux, afin que les préoccupations de localité n'en-
travent pas la gl'unde LEU vre entreprise ; qu'ils soient persuadés
que le bien des peuples ne s'obtiendra pas par ues exigences con-
traires et partielles, sinon par la consolidation u'un régime na-
tional régulier et juste; qu'ils estiment la qualité Jo eitoyens ar-
gentins avant eelle de provinciaux. El, pour que cela s'ohtiennc,
les soussignés emploieront lous leurs rnoyens afin de répandÍ"e
l't de reeommander ces principes, et useront de toute Jeur in-
flnence légitime afin que les citoyens éIisent des homllles de la
plus grande probité et d'un patriotisme pur et intelligent.


8' Les uéputés élus et incorporés au Congres nc pourront elre
jugés pour leurs opinions ni accusés pour aUCUllS motifs ni par
ancune autorité, jus'Iu'a ce que la Constitution soit sanctionnée.
Leurs personnes seront sacrées et inviolables pendan t cette pé-
rioue; mais toute province pourra retirer ses Mputés lorsqu'elle
le croira opportun, et uevra, dans ce cas, les relnplacer illllllé-
diatement.


(1' Le chargé des relations extérieures de la Confédcration est
chargé de pourvoir aux frais de voyage et Je séjour ues députés.


IO° Le chargé des relations extérieures de la ConfédératioB
insLallera et ouvrira les sessiolls UU COllgres. ou nomlllera un
délégué en cas d'impossiLilité; il fournira les fonus nécessaires
pour I'organisation des hureaux, et prcnura toutes les mesures
qn'il croira opportllnes pour assurer le respeet dO. au Congrcs et
a ses membres.


11 o Le Congres se réunira en la cité de Santa Fé; une fois
réuni et installé, il déterminera lui-meme lo !ieu de ses ses-
sions.


12' Une fois votées la Constitution et les lois organi'Iues né-
cessaires pour la meltre en prati'Iue, elle sera communi'IUl"c par
le président du Congrés au chargé des affaires étrangeres, et
celui-ci la promnlguera immédiatement comme loi fondamen-
tale ue la nation, la faisant exécuter et ohserver. Apres cela, on
Hommera le premier président conslitutionnd de la Répuhli'Iuc,
et le Con gres constituant fermera ses sessions, laissant au pou-
voir executif la mise ti exécutioB des 10is organiques 'Iu'il aura
votées.


13' Comme il es! n¡\r,essaire Je donner a l'ordre intórieur de la




APPENDICE, 52D
Ih~puLli'lue, a la paix et a la dignité extérieure toutes les garan-
Lies possiLles, pendant que ron discutera el votera la ConsLitu-
lion nationale, les soussignés 8111ploicront tous les moyens qui
sont dan, la sphere de leurs attributions pour maintenir, dans
lenrs provinccs respective" la paix puhlique et la concorde en-
tre les citoypns de lous les parlis, prévenant ou élouffant tout
élément de désordrc ou de ilisconle, Sem311t roubli des erreurs
passées et He s'occupant que de resserrer l'amitié entre les peu-
pIes argentins,


14' Si, ce que Dieu ne veuille, la paix intérieure de la Hépu-
blique était trouLlée paJ' des !tostilil¡;S on vertes entre J'une ou
I'autre provinc8, ou par des soulév8Illents aL'més ilans une m8me
province, le chargú des affaires exlcL'ieures est autorisé:i. em-
ployer toutes les mesures que la prudence el son pur patriotisme
lui inspireront ponr rétaLlir la pai x, soutenant les autorités légale-
ILlent conslituées; :i. cet effet, les gouverneurs lui prNeront leur
coopération et ai<le, en conformilé du traité du 4 jan vier1851,


1;)" Comme il est ilans les attributiolls du chargé iles relatiolls
extérieures de représenter la souverainelé et ile conserver l'iLL-
divisiLilité nationale, ile maintenil' la paix inlérieUl'e, d'assurer
les fl'ontiel'es pendaTlt J'époque constitutive el de défendre la Ré-
jluLlitjllC tle tOllte pl'élention étrang-ere, et de veillpr sur l'exé-
cution exacle ile la présente convention, e'est une conséquencc
de ces obligations que celui qui est chargé de ces fOllctions soil
investí des facultes et des lIloyens propres:i. les remplir, En
vürtu <le ces consiilérations, il est cOLlvenu que Son Excellence le
general D, Justo Jose de Urquiza, dans son caractere de général
eu r:hef des arlllées de la Confédération, aura le commanilement
effectif de toutes les forces militaires qul existen! actuellement
dans chacune des provinces, lesquclles seront considérées, dés a
présent, comme partie intégranle tle J'afLllée nationale, Le gene-
ral en chef répartira ces forces de la [[luLLiere qu'il cfoil'a la plus
c0J1ven3blc an sel'vice national; el, si, p0ur remplir ces fins, il
croyait devoiL' ll:'s augmeuler, il pourra le faire en demandant
iles contingents aux provinces, de meme qu'il pourra aussi les
réduire s'i! les trouvait trop fortes en nombre ou en ol'gani-
sation,


Hi' 11 appartienilra an chargé iles relations exlerieures de f(~­
glenH'Lltt'l' la navigation de~ tleuves intérieurs ile la Hépublique,




330 LA CONFÉDÉRATlON AHGENTINE.
de maniere a tenir en considération les intl\rets et la sureté dll
territuirr el les reyenus de l'l~tat: :i lui allssi apparticndra l'ad-
millistration des postes, la crl'ation el l'aI1lélioration des chemins
publics et postes de bccnfs pOllr le transporl des marcilandises.


-17' Conlllle jI (;onvient, pour la consitlél'ation et la l'l:ussite dl'S
actes du chargé lles relations pxtéricures dan,; la direction des
affuires nationalcs, pClldant la périodc constituanle, qu'il soit
étalJli pres de sa persoJlnc un cunseil d'l~tat qu'il puissL' con,;nl·
ler dans les cas qui lui paraiSs8nt graves, iI est aulori5é :i insti-
tuer ce conseil, en nommant des citoycns argenlins qui, par leur
savoir el leur prudence, puurront rcmplir dignemenl eette haute
charg'e,


18' Attendu les importantes aUributions que ecHe convcn lion
accorde a Son Excellence [e chargé des affail'cs ext,"rieures, il
cst résolu r¡ue son titre sera celui de Dil'a:leu1' }))'OL'i.lOi1'C de in
Confédératíon Argentine.


19' Pour faire face aux dépenses qu'exige radministration des
affaires nationales indiquées dans cette cunvenlion, le~ proyine,'s
conCOUlTont proportionnellement au produit des douancs pxte-
rieures, jusqu'a l'installation des autorités constitutionnelJes,
aux/lucllcs cOlllpétera exclusivement I'Ptahlisscment permanent
des impbts nationaux,


11 sera [ait quinze exemplaires d'une meme teneur de la pré-
sente conventiO!l, destinés : un an gouvernement de chacune
des provinces, et l'autre an ministre des affaires extérieures.


Donné a San Nicolas de los Arroyos, le trente et uniéme jour
du mois de mai de l'année mil huit cent cinquante·deux.


JUSTO JOSE D~ [RQUIZA, ponr la pro\'ince
d'En tre flios, el l'n re[lI"<\scntatiulI rl(~
cellc de r:atamarca,


VICENTE LOI'EZ,


IlENJU!I!'í V IRA '0 no,
PAlil.O LUCEI\O,


l'IAzARIO RE:'<HIDE,


CELA\}O~IO GUlIEHlIEZ,
PE DilO P. S¡.¡;rTII,
l\:iA~rEL TAllOAIlA,
MA:>nL \" ICENTE B,.'TOS,


nOl!l ~GO CII¡':SP/I.




APPENDICE. 33\


Article additionnel á la conventioll conelue entre les gouverneurs
des provinces argentines réunis a San Nicolas de los Arroyos.


Les gouvernllments el provinees qui n 'ont pas concouru a la
conventlOll conclue ce jour sel'ont invités, par le uirecteur pro-
visoire de la Confédération Argentino, ¡i y adhérer, leur faisant
a cet égaru toutes les instances auxquelles donllent droit l'inlé-
ret et les pactes nationaux.


Donné a San Nicolas de los Arroyos, le trente el unicme jour
uu mois de llIai de l'anJlée mil huit cent cinquante-deux.


JUSTO JOSE PE [HQCIZA, pour la province d'Entre Uios
et en représentallOn de eelle de Catalllarca, - VI-
CE:STf: LOPEZ, - BmíJA~IIN VIRASORO, - PABLO LUCEr.o,
- NAZARlO BEHVIDES. - C~I,ADONIO GrTIERREZ, - h:-
DRO p, SEGURA, - MA~rEL TADOAD.\, - 3IANUEL VICENTE
BUSTOS, - DllHI~GO CnEsro.


K
"'tatuts de 1'00'gunisution des finnnees el tlu e.'édit publie,


(Loi Yot(~e par le Congrcs consliluallt en déccllIhrc 18~)~.)


TITRE X, - DES PROPRIÉ'fÉS SOrTERRAINES OU MINES,


AnneLE PHE1I1ER. - .JllSqU'¡i ce que le Congrcs (~diete le eode
des mines, les ordonnances de ~Iexico sel'ont en vigueur dans
la r:onfód(~ration, en tout ce qui ne déroge pas ú la présente loi.


ART. 2, - Il est rntenlln par mine l'exploratioll du terrain par
le moyen d'cxcavations supcrficiclles ou sonterraines, pour ex-
ploiter des picITes lJnkieuses ou tonte snbstal1ce métallique Ol!
milll'rnle réuuclihle GIL mélal. Par conséquent, ne sont pas como
pris tluns le mot mines: les carrieres, salines, terres argileuses
ou de couleur, pierres silicellses, sonfre, etc., etc,


ART. J. - Les lavagcs (rOr ~Ollt compris dam; les mines el SE'-
ront. slIjcts aux 111[~IIICS reglrs.




ií:'i2 LA CONFÉDI;J1ATION ARGENTINE.
AroT. 4. - r.haque mine comprendra la superficie du terrain


indiquée dans I'ordonnance.
ART. 5. - Toute personne ou association de personnes est apte


a dl-noncer et travailler les mines.
ART. 6. - Le nombre de propriétés contiguils ou sépan'cs


qu'une personne ou société peut posséder n'est pas limité; maiR
chaCUllC des concessions aura son titre de propriété.


AR"\". 7. - Tont litre de propriélé de mines uoit elre enrpgis.
tré sur le registre des mines ue l"adnJinistration corre,pondallte
tle la Banqne : les titres antérieurs á ceHe loi, dans le délai de
180 jours a compter un jour de I'étahlissement de la Ganque, et
ceux poslt'rieurs, dan s les quatre-villgt-dix jours qui slIivront
I"obtention de la propriété de la mine.


ART. 8. - L'adruinislralioll de la Danque ouvrira un registre
de mines dans lequel on insnira : le propridaire, la classe du
mineral, le lieu, le cours ou directioll de la veille, la date du li·
tre et celle de SOIl enregistl'Cl11ellt. 011 inscrira sur le titre Ulle
uéclaration qui constatcra qu'il a été enregistl'é ú tel folio et telle
date, et que la con tributioll indiquée dans I'article suivant a ptl~
payée.


ART. 9. - Toute mine avec travaux ou sans travaux, en cx-
ploitation ou non, pourvll qu'elle soit possédée, payt'ra une eOIl'
tribution armuelle de vingt piastres (cent frallcs). Cette conLri!Ju-
tion devra se payer dans les trois premiers mois de l'année á
compter de l'éLablissement de l'administration de la Banque,
dans le bureau d'ellregistrement des mines. Les ti tres de mines
acquis pendant les douze mois de l'année de la contribution
payeront, au moment de I'enregistrement, les cent franes dési-
gnés, quelle que soit l'époque de I'année a laquelle ils s'enregis·
treront.


ARTo 10. - Les propriétaires de mines qui ne payeront pas la
contribution désignee quatre·vingt-dix jours apres I'époque fixée
ponr l'enregistrement eL le payemenL, ahandonnent par ce faiL
lenr propriété, et elle pourra etrc dénonc~e par un tiers dans
les termes de l'ordonnance.


ART. Ü. - Le titre de propricte d'une mine n'e,t pas valable,
s'il n'a pas été enregistré, ou si la contl'ilJution n'u pas éLé
payép.




.\I'I'EN1HCE.


L
I,oi dll J" déee ... l,,'e 18 ... , déehwllnt le" mine!'! de ehllr-


10011 eo ...... ·;".· .. dun .. I·u,·tiele 1" du titre X de .. "lalut" des
nllUIICCH.


"1:1ICLE I'REllIEn - Les mines de charLon de lerre ,Ollt COIII-
pri,es dans l·ar!. J" dll litre X des statllts des lin3necs el crédit
puhlic.


A!:'!. 2. - 11 es! dérogl' a r~rt. 2 tlulllelIle lit.re, dans la ¡nrtie
el} opposition a l'article anl(·rieuJ'.


I,oi lu ... tllnt e~eml.tion de droi". de doullne!'! en 'avcll" de
l~il1dll!!ih'ie 1l1iné."nle.


Le S0nat et la r.hamLre des députés de la Conféd,\ration Ar-
gentin8 sanctionnant ayee force de loi.


Anr. 1". - Est libre de droils J'exportation des ml'lau" de
touto classc, ti I'état de minerai, de pate, de bane ou de lllOll-
naie.


AH!. 2. - Est égalelllent lihre de droits l'illljJOrtatioll de
brilJues rMl'aetaircs ou infusibles, mereur!', lllDehines, aJlpa-
reils complds el outils, destillés a J'exploitation des mines et
fonle des minerais.


Am.;¡ - En COllsl'qucncc, il est dl\rogé :l loutes les ditiposi-
tiOllS des sl~ lllls ti" ¡¡nance et crédit qui s'opposent ü la pré-
sente loi.


ART. ll. - Communiquel' au J1ollvoir cx('cutif.
Salle de sessioll de la charllbrc des dl'pllt<\S, Farana, 1" aOllt


J855.
Lt:CL\~(I TOl;HG~'r, \ ice·président;
FHll'E Cu~tl\EI:AS, secl'élaire.




;¡;¡i LA CONFÉDÉRATION AI\GENTll'lE.


DÉrARTEME~T DES fl1iA~CES.


'l'cnil' pour loi. accomplil'. aecuscr re¡¡u, cornmuniqucr, pu-
blier et donncr au registre national.


L'SQVIZA,
JUAN T>EL CAllP IL1O.


N
(,xh'ni( d .. eonh'ut eonel .. entl'e le go.n·ernelllent uI'gentin


et J·;Mte".n RUlIls et (;\ 1'011" lit nu'·ig .. ti .... de ... Jlc.ne" !lia-
lad .. et Dulce, "Pl'rOlné 1 .... • 1 .. loi du Cong.·'''' fédé".,1 tllI
~O de juin U ... O.


Ar.T. 1". - Le gouvernement concede ti la lIJaison Estcvan,
Rallls et Cornpagnie, le privilége exclusif, pendant quinze llns,
de la navigation a vapeur des tleuves Salallo el. llulce.


ART. 2. - Les vapeurs cmployés el eelte navigation sel'ont
libres eles droils de port et ancragc pendant ce telllps, et les
marchal1tliscs introduites par ces vapcnrs dalls les ports uu
lIeuve Salado ne payeront que la llIoitié ues droits u'entl ée,
pendant les di:\ prelllieres années a comptor du jou!' ou prend
eours le termc fixé dalls l'articIe precédent.


AI;T. 3. - Les embarr,ations remorqm"cs par les Y3pl'UrS de
la cOlllpagnie, lui appartcnant ou frétées pour cet ohjet, SCl'ont
considCrées comme vapeurs pour I'applicutioll de l'al'ticlc pri~­
cérlcnt.


,\r.r. 4. - Les h&timents a voilcs, canols et autres embarca-
tions du mf'lllc genro pourront navigllcl' avec ou sans chal'gc-
lllcnt, et commcrcer sans le concoul'S de la r.olllJlugnie dans les
lleuv8s iudiqw's, étant entenuu que celte libertó S'ÓICllll seu le-
nlont au~ elllbarcatiolls mucs par des voiles.


Am. 5. - Le gouvernement promet que, pendant le privil¡'gc
de quinze ans aecordé il la lIlaison Bams el CUIIlIlDgllie, il ne
fera aU0lllle concession relative el la navigalioll des memes




APPEl'iIHCE,
neu,es, en raveu!' ue, embarcations dont il est ljuestioll uaus
l'article 4, el l¡ui puisse faire tort a la cornpag'llie, renuallt
illusuire le tout Ol! partie du privilege; mais néaull10ins jI ne
,era pas entondu que l'autorité natíonale ne pourra modificr
les ltlis ;;llI' le:; illlputs du COlllrncrce fluvial.


ART. (j, - Aussitut que la compagnic commoncera ses op(;ra-
tions de COllltllerCe dans le fleuyc Salado, le gouvernelllcnt dé-
clarera les ports libres pour les exportaLiulls a Boliyia ues effets
et marchandises u'outre-mer, se réservant de régulariser cclte
J'rallchise de mallil'rc Ú ellJpl~chcr la conll'cballde,


Awf. 7, - Seront libres de tont droit, le charbon, les ma-
chines et autres ohjets que la compagnie introuuirait ponr le
,ervice de ses nuyires ou déposerait, dans le meme desscín,
uans des líeux destillés a ceL effet,


Awl. 8, - Le gonvcrIlelllenL mcttra á la disposition de la
compagnic, dans le port de Rosario, 40,000 varas carrl'es de
terraill, dans le but de construire des quais ct magasins de dc-
pots pour son muge cluns le port de Santa Fé; dans le memo
uessein 10,000 varas carrées, terrains (lui devienclront la pl'O-
priété de la compagnie a l'expiration du terme du privilége,


ART. (J, - Le gouverncment concédera également yingt Iieues
cal'j'(\cs de terre adjacente~ au :)alado, et clans les localités que
la cOlllpagnie jugerait cOllyenables pour l'établissernellt cle fa-
milles et la coupe de bois.


ART. 10. - Le maxirnurn du fret sera de 3 fr, 75 cent. les
Yingt-cinq litres pOllr les 31'ticles ou marchundisps ppsanLrs
entre le Rosario et ,IJatara, et ~ fr, entre le meme port dll
Hosario el le point le plus t'lové dn flenve Salado, jusqu'ou les
entrcprrneurs s'obligellt ¡\ faire arriV81' Jeurs b&tiluellls. Pour
ce qui CUJlcefIle les efrels kgers eL ue fo1'! volume, aiin d'éviter
des difficultés sur le fret, la cornpagllie sera oblígee de se con-
former a un tarif ¡¡Xl;, par ucux courtiers maritimos el apprnuvé
pal' le goUYCrnClllcnt.


ART. 11. - Ce ljlli est conV8nu duns l'articIe prccéllellt sel'vira
pOli!' délerllliuer la valeur lit', J'l'etii daHs le fleuve llulce, eH
!lrenant pOU!' hase de la prOpOI'Lioll le llIaximum fixé pou!' la
llistance qui cxi,te entre le Hosario et .\latara,


AB]', 12, 13, ti, !G, - Hclatifs aux mesures qlli ll1etteut Ú
l'abri les intérets fiscaux.




j7jl¡ LA CU~F~LlI~l\ATlO[,; AI\GENTli'\E.
AnT. llí. - La cOlllpagnie nr pourra sllspendre la navigation


des flenvcs mentionnés allssi 10nglrll1ps qne ccux-ci aurunt
trois pieds et d"mi d'eau.


AHT 17. - S'il arrive qU8 ueux fois de suite les hfttirlHlJIts
de la compagnie ne suffisen t pas pour embarquer tClute la
charge qui se pn"sente, le gouvernement pourra exiger que 1'011
augmente le nomhrc des bfttimenls.


(Les articles suil'anls sont relatifs a ues détails purellJent d'in-,
téret particuliers ponr l'cntreprise.)


o
Le Sénat et la Cballlbre ues dóputés sanctionnent avec force de


loi:
ARTICLE PREmER -Sont libres des droits de transitles marchan-


dises importées au territoire de Bolivie et cclles qni s'en expor-
tent par le tleuve Bermejo.


ART. 2. - Les marchandises introduites par le Bermejo pou\'
les consommalions des provinces de la Conféderation, et celJes
qui s'exportent par lo lIIerne fleuve, payeront la moitié des droits
établis dalls les autres UOU11lleS nationales,'


ART. 3. Le I'ouvoir exécutif ouvrira ojlportnnl'ment les ports,
et ¡"lalJlir<l les douallcs n,"ccssaires sur le lilloral un Bermejo.


Ánr. 4. - Les franchises concédées par la presente loi dure-
ront quatre ans a comptcr du jour OÍ! arriycra la premiere ex-
pédition commerciale allX ports du lilloral du Bermejo, el ce
terme pourra etre prorogé par le congres de la ConféJératioll,


ART. 5. - Communiquer, etc.


p


Le Sénat et la Clwnlbl'c UCS tléputés de la Cunf('dél'ation Ar·
gentine, réunis en congre:i, sanctionnont aycc force de loi :


AmleLE ¡'PoE!IIER - Le !)ouvoir executif est autorisé á raire les
dépenses fIn'exigent l'ouveJturc, rcntrrtien et la securité d'une
l'Uute qui met en cOllHllunication les provinces uu NUl'd avec le
lIem'e Para na.




..


AI'PENOICE. 3;:'7
ART. "2. - Le l'Cl'enu du papirl" timbré est assigué a cet o!JjeL


.l1NIIl·Ú nounlIc disposition.
¡\l:T. 5.- COlllllllllliquer au Pou\oir ex,:cntif.
Salle des sessions du Sénat, an Parana, capitale provisoire de


la r.onfédération Argentino. ce 12 de septem!Jrc 1855.
IIA)lON ALVARADO,
CARLOS 11AOH S.mA VIA, secrétaires.


PaL\lUa, 17 tle seplcmhrc 1 ~5:).


Le Vice -Présidenl de la ConfMl~ration Argelltine accorde el
¡J,\crete :


AWIICLE I'JiEMIEI •• -L'anlériuul'C sanction duCongres fédéral sera
tenue pour loi de la Confédl'mlioJl.


ABT. 2. - COlllll1UIlÍlIllCI', aceuser rc~u, inscrirc au l"egil:itre
ofticiel el pllblicr,


CARIUL,


SA~TJAGO DEI\QUJ.


u
ConeeHsious en r/lveur oIes .. hemins .le fe.' .hl Rosa.'jo


al t.~ol·do,·tl.


OI~I'ARTEJ¡f:-;T OE L'IXTÉI\IEUl\.


Le GOllvernemenl, consi,lúrant lju'il est de la plus haute illl-
pol'tance pour toutes les provinces du nord de la Confédéra-
tion, el spécialement pour celles de Santa Fé el Cordova, de con-
struire un chemin de fer partant d'lln pointdu tleuvc du Parana
jusCjll';i Cordova, a résolu, avcc l'avis du conscil llcs minis-
tres, et ,auf approbation du Congl'és fédéral, d'autol'iser M. Josc
BlIscltcllthal afin ¡¡u'il contracte en Enrope, a\'ce un Oll pll1sicnrs
individus ou sodélé, l~ constructioll .d'UlI chcluin ¡Jé fer lI1en-
tioJlué ;;ur les !Jases slIivantes :


Anl'lCLE 1'I\~mEl:. - Le r;henlÍn tic fer aura SOIl urigine all point
22




jjll LA CONFÉDÉHATION AIHiENTlNE.
uu littoral du I'arana le plus favorable, qui sera désigné par l'in-
g(;lIieur Allan Campbell, et suivra la ligue qu'il détcrllliucra
ualls le tren'ail de reconnaissance jusqu':i Cordova.


AnT. 2. - Les terrains nécessaircs pour les chelllins, quais,
stations, cte. ctc .• seront donnes libres de toutes chargcs ;i la
compagnic par le Gouvcrnemcnt, et ceux qui semient de pro-
!lriété particulicre seront expropri0s et payés par lui:


¡\ltT. 3. - En autre des terrains antéricurclllcllt Illentiannés,
le Gau \'crnement concede, ¡\ partir de deux licues de la cité de
t:urt!o\'u, et d'une de chaque ville du parcours, vingt cuadras
de terre de chaque cóté tIu chemin. Les lerrains qui ne scraient
paint tIe l'État sefont expropriés et payés par lui.


AnT. 4. -- Les terrains concétIés par l'article prl~cédent le 00-
ront en propri6té perpétnelle.


ART. 5. - Les terrains du chemin et toute la partie immcu-
ble seront rendus au Gouvernemcnt apres quatre-vingt-t!ix-neuf
a ns, d mec de la concession.


AHT. 6. - Les voitures et lous les olljets menllles seront taxés
¡\ eeUe époqne eL payés par le Gouverllement :i la compagnie, et
deviendront sa pl'opriété.


ART. 7. - L'usagc des forets et flenves de I'État est libre pour
la compagnie pendant la durée de la conccssion, pour Ulluper tlu
bois, puiser de l'eau, et en tirer tout le partí qu'clle jllge con-
venable.


I\RT. 8. - La compagnie aura le droit d'établir le tarif qll'elle
croit convenable; mais les effets et personnes qui voyagellt pour
uompte du Gonvernernent payeront un tiers en moins.


ART. 9. - Les voitures, waggons, machines, autils et mutt"-
riaux pour la construction du chemin de fer seront lihres, ¡\
J'elltrée, de tonte espece de droits fiscaux.


ART. 10. - Les cmployés de la compagnie, nationaux ou
étrangers, SOllt cxernpts de tout service militairc, non-seulemcllt
pendant la construction, mais encore pendant toute la durée de
la concession.


ART. 11. - Le chemin de fel' et ses dépendances, menbles ou
immeublcs, seront consideres commc propriéLós particnliércs, et
jouiront tIe la protection spéciale du gomernement national et
local, nH~JJ1e par le llluyell tIe la force armée, si elle était
réclamée.




APPENilICE. 339
AHT. 12. - Tous les employés et üuvriers pOUl'l'Ollt etre mu-


nis tI'armes, sans autre permission que l'autorisalÍon tlu repre-
sentant de la compagnie.


/11\1'. 13. - Les eolons qui s'étab)iront sur les te'lTains de la
cumpagnie jouiront, en o11tl'e de t011tes les garanties que leur
aceordc la constitution de I'État, des avantagcs qu'ils obticll'
draient par les traités internatioTléiUX respectifs. Dans ces pri\i-
l()ges est comprise la faculté d'exercer leur culte, de batir des
é;.:lis,'o, des écoJe" cte.


ih'r. 14. - Tout,~ ramification que la compagnic voudrait
cnlmprcndre, et qui ne serait pas concédée an tlTienremcnt, jouira
de:; ll1ellleS avantages que le cbemin principal; mais la durée de
la cOllcessioIl ne se prolongera pas au dela de celle tlu chemin
pl'incipal, qui comporte l'époque de I'achévement de l'embran-
chcment.


ART. 15. - Si, pendant la construction, les travaux étaient
interrompus ponr cause de gllerre civile, et qu'il en résullat dl's
dommagcs pour la compagnie, le Gouvernement s'engage a ré-
parel' ces dommages.


Ar.T. Hi. - Ce qni est SliPlllé dans l'artide précédent est éga-
lemsnt applicable lorsque le chemin de feL' J'onetionnera.


ART. 17, - Le Gou verneLllellt remetlra a la compagnic les
plans, coupes, cartes, etc., faits par I'ing6nieur AIIan CaLllpbell,
et eelIe'ci fixera la valeur du travail en actions anx lJIeJJJes COll-
tlitions qu'aux parLiculiers.


AHT. 18. - Le Gouvernement pourra ou non accepter le rem-
hoursement des frais du travail de recollnaissance de la route ¡Jont
fait menlion I'articlc précédent en actions ou en Iluméraire.


Anr. Ir!. - Les travaux du chemill dcvrollt COLLlIll811cer au
plus tarel l'aIlIlée de la renlÍse á la cOIlLpagnie des plallS, cou-
pes, etc., dont parle I'art. J 7.


ART. 20. - Si dans le délai d'un an le contra! de construetioLl
Il'était pas réalisé aV8C une personne, des personnes ou une
sociétéqui offrent loules les garalLties de bonne exécnlion et
di' rnoralill", ks présenles concessions serollt considér6es COlHlIlC
nulles et d'aucuJLe valeur.


FaiL en la (~itt" au Parana, le ~ d'avril de 1855.
(Pararé par ~. E. M. le ,icc-présiJell~,


SANTBGO DEHQ~I.




310 LA CONFÉllÉnATI\)N .1I\GE:'íTliH.
Ce euntrat fut appl'ouvé par le Cungrés II~gislalif fédl"l'al, el


plus tanl un llouveau uélai fut concédé it M. Ru,;ehcllthal pUlir
la réalisation de la société qui doit entrcprcndrc la eUllstrucliun
dudit chemin de fer.


Constitutioll de la (;onfédél'ation ."rgcntille.


Non" représentants dn peuple de la Confédération Argentiuc,
réunis en Congri~s général cOllstituant, par la volonté et éleetion
des provinces qui la composent, en exécution des pactes cxistants
uans le but de constituer runioll nationale, affermir la justice,
consolider la paix intéricurc, pourvoir a la defense CUlJJllIllIIC,
concourir au bien-étre général et assurer les bénéfices tle la li-
herté pour nOllS, pour notre postérité el pour tOllS les hOI1lIl:cs
du monde qui voudraient habiter le sol argentin; invoqllant
la protection de Dieu, source de toute raisoll et jllsticc : onloll-
IIOIIS, décrélons et établissons celte Constitutioll pour la CO!lfé-
dératioll Argentine.


PREl\1JERE PART lE
C!JAPITRE PRElHIER. - DECLARATIONS, DROITS El' GARANTII:'.


AI\TICLE I'RE!lIER. - La !lation argentinc adopte pour son gou-
vernement la forme représentativc républicaine fédbrule, aill3i
que l'établit la présente Constitution.


ART 2. - Le gouvernement fédéral soutient le culte catholi-
que. a postolique et rOl1lain,


ART. 3. - Les aulorit0s qui exercent k gonvernement fé¡]éral
fésiden! dans la vilJe de Buenos-Ayres, <{ui est déelarée capitale
de la Confédération par une loi spéciale .


. AlIT. 4. - Le gouvernement fédéral pourvoit aux ¡]I~pcnscs tic
la nation avec les fonus du trésor national. forll1{~s du proL1uit
tlcs droits u'importatioll et u'cxportation, des dOllanes, de la
\ ente ou location des terres de propriété nalioualc, tle la rl'celte




APPENDICF..
,lp.~ ]1oslps, et des nutres contrihutions que jllstement el ]1l'Opor-
liol1lwllcment le Congr¡~s general ilnpose a la poplllation, el des
Plllprnnls el op('l'ations de crédit que décrete le meme Congres,
ponl' les hesoins de la nation ou pOlll' entreprises (l'utilitl\ na-
tionale,


Anr, 5, - Chacune des provinr,es confédérées se donn€l'a une
cOIlt<tiLution sous le syslenw l'cpréselltatif républicain, d'accol'u
ave~ les principes, uéclarations el garanties de la Constilution
nationale, el 'lui assure son adlllinistration de jllstice, son régime
lIlunicipal el rMucation primairc gratuite, Les constitutions
provinciale:i serollt revisécs par le Congrés avant leur promul-
g'ation. Sous ces conditions, le gouvernement fédéral garantit a
ehaque pro\ inee la jouissance et l'cxercice de ses inslilul ions.


AH'/" li, - Le gouvernernent féderal interdcllt ayec ou sans
]'J\'Iuisition des assemblées législativcs et des gouvcrneurs pro-
villciaux dan~ le terriloire des provinces, dans le IJllt unique de
rét;lblir l'ordre publie trouble par la sédition, OH ue veiller a
la surclé naliollale menaCl';ü par Ulle atta que ou un danger exté-
rieur.


ABT, 7. - Les ae.les publics el proc6Ut\s judieiaires u'une pro-
vince jnuissent de foi entiére dans les nutres; et le Congres peut,
par eles lois géllél'ales, el,~terminer quelle sera la forme de ces
arles et pl'lcédés, el les effets 10gaux qll'i1s produiront.


ABr, 8. - Les citoycns de clncnnc des proyinces jouissent de
lous les uroits, pri\'iléges et imrnunites atlac]¡és au titre de ei-
toyen dans les autres. L'extradition des criminels est une obli-
g~tion réciproque entre toules les provinces cOllféUérées.


AI:'1. !J, - Dans tout le territoire ue la Conf0(lt':ration, il n'y
ama u'nutres douanos que les UOUJIleS nationales, qui seroll t
r~gies par des tarifs sancLiorllles par le Congreso


ART, 10, - Dans l'intériellr de la Hépublique, la circulation
des effets de production ou de fabrication nutionale est libre de
tout uroit, comrne rest également ccHe des étoffes et murr.han-
Ji,,·s (Ic tOllte espéce i¡,tnHluites par les douanes extérieu: es.


AnT. 11, - Les articlcs de prorJl1ctioll Ol1 fahrication nationale
ou étrangére, ue lIlt~ll1e f{llC les bestíaux ue toute cspéce qui pas-
SI'lIt p<lr le lel'ritnire r]'une proviuce ú une autre, seront libres
des urüi ls apprl,"s de transit, CO[]llne aussi les équipages on cha-
riot" Ilólvil'p, tl':lIlinmnx r¡ni senen! ~ lenr Iranspnrl; pt ancnil




342 LA CONFÉDÉRATION AHGENTINE.
autre uroit ne pOUfl'a leur ~tre imposé dans I'avenir, pou!' le fait
de traverser le territoire, quel que soit le nom qu'on lui uonne.


ART. 12. - Les navires dostinés d'une proYince a une ,1 utre
ne seront pas obligés u'entrer, de mouilJer et de payel' des
droits pour leur passage.


AUT. 15. - On pourra admettre de nouvelles pl'ovinces uan'
la Confédération; mais il ne pourra s'rrigor une nouvellc pro-
vince dalls le territoire u'une seule, ou plusieurs se r('unil' rn
une seu le, sans le consentement ues assemulées législativ8s !l1'S
pl'oYinces intéressées et du Congreso


ART. 14. - Tous les habitants de la Confédération jouissellt
des droits suivants, conformément aux lois qui déterminenl
leur exercice; á savoir: de travailler et exercer toute illuustrie
licite, de naviguer et commel'crr, et auressrr ues pl,titioflS au"
autorités; u'entrer, rester, passer et sortir uu territoire argülllin;
ue pub!ier par la presse ses iMes salls censure pl'éalahle; d'user
et disposer ele sa propriété; ue s'associer dans un but utile; de
professer lihrement son culte; d 'cnseigner et d'apprcndre,


AR!. 15. - II n'y a pas d'e,clave, dans la Confédération Ar-
gentine: le petit nombre qui existent sont libres du joU!' uu
serment preté a cette Constitutioll, et une loi sp¡~ciale d¡"terllli-
nera les indemnités auxquelles donlleru !ieu celtc u¡\claration,
Tont contrat de vente on u'aclwt ue personnes est un crimc uu·
quel 8eront responsables les perSOllnes qui le réalisent et le
fonctionnaire public qui y intervient.


ART, 16, - La Confédération Argentine n'admet de préroga-
tives de sang ni de naissance: il n 'y a pas de priviléges de
personnes ni de titres de noblesse. Tous ses hahitants sonL égaux
e1evant la loi, et admis aux emplois sans autre considération
que la capacité. L'égalit¡, est la hase de J'illlpót et ues charges
puhliques,


AUT. 17. - La pl'opriété est illYiolable, et aueun hahitant
de la Confédération ne peut eu etre privé, sinon eu vertu ue
jugements fondí"s 3ll1' la loi, L'expropriation pour cause (l'ntilitó
publique doit etro dótermilH"c par une loi rt. inuemnis¡"c au
préalable, Le Congrés 8eul impose les contribuLÍons que ueter-
mine l'art. 4. Aucun service personnel n'est e:l.igihle, sinon cn
vcrtu d'une loi ou de jl1gement fOlll¡{~ sur la loi, Tout auteur
ou illventeur est propriétairr cxclnsif <l{~ S01l (J~uVJ'e, inv8n1Íon




APPENDlCE.
ou découverte, pour le temps conel'd,': par la loi. La conliscation
des biens est abolic pour toujoul's dans le code pénal argentin;
aucun corps arml' ne pwt faire de réquisition, exiger de secours
d'aucune espece.


ART. '18. - Aucnn habitant de la Confédération ne peut etre
puni saus jugement prealablc, fondé sur une loi ant¡\rieure an
raít du procl:s, ni jugó par des commissions spécialcs, ou privé
des juges désignt':s par la loi avant le fait de la cause. Personne
ne peut fMe obligé it déclarer contre soi-meme; ni etre arr(\té,
sinon en vertl! d'un ordre écrit de l'autorit(: compétente. La
d¡'fense de la personne ot drs droits est inviolable dans le pro-
res. Le dOll1icile est inviolable, de mellle que la correspondancc
¡\pistolaire et les papiers privés; une loi déterminera dans quels
cas et COll1llLont l'on pourra proceder pour les saisir. Son! abo-
li"s pour tOlljours la peiftc de mort en rnatiére politique, tonte
espece de torture, la flagellation et les cxécutions au moyen ue
la lance et du coutean, Les prisolls de la Confeuération seront
saines et prorres, établies ponr la garde, et non pour le chilti-
ment des l\onpables qui y sont détenus, et le juge qui autori-
s,~rait toute mesure qui, sons prétexte de précaution, scrvirait
;i gtmer les jlrisollllicn; au dela de ce qui est nécessaire it [¡;ur
gardo, en sera responsable.


ART. HI. - Les actiolls privées d,'s hOllllllOS qui n'offensent
ni J'ordr8 ni la 1l10rale publique, OH ne font point tort a antrlli,
,ont seuloll1ent justiciables de Dion, et en dehors de l'autoritt"
des magistrats. Aucun habitant de la Confédération ne sera
oLligó de faire el' r¡ue n'orclonne ]las la loi, on privé de ce
qu'elle Ile prohibe paso


ARTo 20 - Les etrangcrs jouissent, dans lo territoirc de la
COllfédt':ratioll, de lOlls les droits ci"ils des citoyclls; ils peuvent
exercer leur ind ustric, COlllluerco et profession; ]lossMel' des
bicllS fonciers, les acheter, le,; venclrc; llavignol' sur les 1lemes
et cOtes; 'exel'cer libl'elllcnt leur culte; tester et se marier sui-
van! les lois. lis ne sont pas obligés a admettre la naturalisa-
tion, ni a payer des contriblllions j'urcé¡~s extraol'dinaires. lis
obtienLlcnti'a llaturalisation par deux anuées de n'sidence nOll
illtel'l'ompues dans la Confédt'ratio!l; JJlais l'autoritt': peut dillli-
nucr ce temps en faHur de eelui qui le demande pour ser\'icf's
rcndus á la Rt'publir¡up.




;¡ "·í L A e o N F É D É 1\\ T I () 1\ A 1\ G 8 ¡\ T 1 1\ 8,
ART. 21. - Tout citoyen argenLin esL obligé de s'armer pOllr


la défense de la patrie et de cette ConsLitutioll, conforrnl'mcut
aux lois qu'a cet effet dictera le Congres eL aux llt~crets uu Pou-
voir exécutif naLioual. Les eitoyens llaturalisl's sont libres ue
prendre ou non uu service penuant le trrrnc de llix ans, comp-
tés du jour OU i]S obtiennent la naturalisatioll.


AUT. 22. - Le. peuple ne délibére ui UB gouverne, sinon par
le moyen de ses représentants et ues autori tés créees par ceLLe
Constitution. Toute force armée ou reunion ue personnes qui
s'arroge les uroits uu peuplo et pétitionne en son 110m COllllllet
un délit de sedition,


ART. 23. - En cas ue cornmotion intérieure ou u'attaque ex-
Lérieure qui mette en danger l'exercice ue eette COllstitution et
des autorités créées par elle, on déclarera en dat ue siego la
province ou tcrritoire OU existe la perturbation ue l'onll'e, sus-
pendant dans ces lieux les garanLies constitution nelles. l\lais,
pendant cette suspension, le présiuent de la lIépuhlir¡uc He
pour!'3 conuanmer par lui-meme ni appliquer aucunc peine,
Son pouvoir se lilllitera uans ce cas, quant aux pel·sonnes. :i les
arreter ou les transporter sur un autre point ue la COllfL·¡j(··ra-
tion, si elles ne préféraient sortir !Iu territoire argentino


AroT. 24. - Le Congrés prendra I'initiative ue la rL·fol'llle de
la législation actucUe dans toutes ses branchcs et I'étaLlisseuH'lIt
uu jugement par ues jurés.


ART. 25.-- Le gouvernement fédéral cncouragera r(~migration
européellne, et ne poulTa restreindre, limiter ou chal'gel' u'au-
cun impot l'entrée dans le territoire argentill des étrangel's
qui ont pour but de travailler la terre, u'améliorer les indus-
tries et d'introduire et enseigner les sciences et les arts


Am. 2G, - La navigation des fleuves illtérieurs dl' la Conft'·-
uération est libre pour tous les pavillons, avec la senle soumis-
sion aux reglements uictés par J'autorité llutionale.


ART. 27. - Le Gouvernement fMéral est ohligt\ u'assurer se~
relatiolls ue paix et de comll1erce avec les puissallces (·trangéres,
au moyen de traités qui soient en conformité avec leo prillc.ipes
du uroít puhlic étaulis pal' cettc ConstitutiolJ.


AIIT, 28. - Les principes, garantic8 et droils reCOllJlllS dalls
les articles anteríeurs ne pOllrront <'-tl'C ,¡]t(']'L'S par drs lois flui
Llétel'llli llen I lem rxercice.




.\ r r E :-; ni r. E.
AHT. 2f1. - Le COllgl'¡~S ne peut donnrl' au POllyoir exérnti r


natiollal, lli ks ChalldJl'es législatives provinciales, aux gÜUHI'-
neUl's de province, des (IIC/llti'S txtmordinaires, ni la somlllc dll
pOllvoir ]JI/ulie, ni leu!' accorder soumissioll ou suprónatie, par
lesquelles la ,ilO, J'honncul' ou la fortune ues Argentins soient a
la nwrci du gouveruelllent ou d'autres personnes, Des faits de
cettc naturc eutl'aflleraicnt ayec el1X une nulJité absolue, et sou-
lllettenl ceux qui les proposenl, consentent ou signent, a la res-
ponsahilité el al1X peines ]'l~servées aux infames, tl'attl'es a la pa-
trie,


AnT. :;0. - La Constitution pcut etl'e l'éformée clans son tout,
ou dans quelqn'une de se" parties, apres uix ans a dater !lu jour
ou la Constitution srra jurée par le peuplc. La nécessitt\ de ré-
formes doit etre déclarée dans le Congres par le vote des deux
tiers ue ses membres al! Illoins; mais elle n'aura líeu que dans
une Convention convoquée a col effet.


ART, 31, - Celte Constitution, les loís de la Confédératiotl que,
en vertu u'ieelle, dictel'a le Con gres, el les tl'aités ayec les puis-
sanees (~trangercs, sont des lois supreme~ de la nation; et ]('s au-
torítl\s de ehaquc proyinee sont obligées ti s'y conforIller, malgl'ó
les dispositions eontraires que eontienuraient les lois ou consti-
tutions provinciales,


SECONDE PARTIE


.\l'TOllITÉS DE L.\ COi'lFI;DÉIlATlON


TTTnE PREMIEn, - con¡·:n;\n¡r.NT F¡~[)ÉnAr.


SECTION PREMIE RE , - DU POUV01R LÉGISLATJF.


AHT. 32. - t:n r.ongl'es composé tIe deux r.hamhl'pg, une de
111':pUtl:S tIe la nation, rl UIll: tl1ltl'l' de sénateurs des prol'inres pt
de la capitale, sera ill\'esti !lu pou\'oiJ' législatif de la Confédé-
falioll,




346 LA CONF1~DÉRATION AnGE~TINE.


CIIAPITRE PREMIER. - DE L.\ CH.\MUIlE DES D1~prTÉS.


ART. ;;;;. - La Chambl'e des députés se eOlllposc de représp,n·
tants élus direeternent par le peuple des provinces el de la c~]li­
tale, que ron considérera a eeUe fin comme districts dectoran'\
d'nn seul État; et a la simple pluralitl\ dt:'s suffrilges, a rai,;on
de un pour chaqne vingt mille habitallts, ou ¡J'UIl8 frac\Íon líui
ne soit pas au-dessous de dix mille.


ART. 3i. - Les députés ponr la prcmicre lég'isluture se n()lIl-
meront dans la pro portio n suivante : Pour la capi tale, six (ti);
pour la proYince de Buenos.Ayres, six (6); pour celle de Cordoya,
six (6); ponr celle de Catamarea, trois (3); pour eelle de Corrien-
tes, quatrc (4); pour celle d'Entre Rios, deux (2); pour eclle de
.Jujuy, denx (2); pour eelle de Mendoza, trois (;;); ponr eeHe de la
Rioja, deux (2); pOUf eclle de Salta, trois (3); pour eclle de San-
tiago, qnatre (4); ponr ceHe de San .Juan, lleux (2); pour eellc
de Santa Fé, deux (2); pour eelle de San Luis, deux (2); el ponr
celle de Tucuman, trois (;;).


AUT. 35. ~ Ponr la seconde législature, on formera le recen-
sernent general, et l'on se reglera sur lui pour le nombre de dé·
putes; lllais ce recensement ne ponrra se reIlOU veler que de dix
en dix ans.


AIIT. ;;6. - Pour etre député, il faut avoir vingt·cinq ans ac-
eomplis et avoir quatre ans d'exercice du droit de citoyen.


ART. 37. - Ponr cette fois, les lúgislatllres provinciales déter-
mineront les rnoyens de rendre effective rélection directe des
députes de la nation : par snite, le Congrés fera nne ¡oi gén';rale.


AnT. 7lR. - La duréc du mandat des dcputés pst de qllutre UIl-
nees; ils sont rééligibles; llIuis la Clwlubl'e se renollyellcra par
moitié tous les denx ans; a cet effet, les députés nornmés ponr
la premiere legislaturc, irnmédiatcment apri's s'f:tre ft'unis, lire-
rout au sort ccux qui doi vont sortir au prpll1icr tcrlll~.


ART. 39. - En cas de yacance, le goUYCrnelllcllt de la pro-
vince ou de la capitule fera proct;del' ú l'élection légale d'un non·
ycau député. •


A1\1'. 40 - A la Chambrc des !1t':llUtl~s appal'tient exclusi ve-
lIlent I'initialiye des lois ;;lll' les cOlltrilJl1liullS et Ir I'l'Crlltelllent
de troupes.




A PPENDICE.
AIiT. 41. - Seule elle exerce le droit d'accuser devant le S¡"nat


le président ou le vicc-président de la Confédéralion, et ses mi-
nistres, les mernbres des deux Chambres, ceux de la Cour su-
preme de justice et les gouverneurs de province, pour délits de
trahison, concussion, malversation de fonds publics, violation
de la Constitution, ou autres crimes passibles de peine infamante
ou de IIl0rt, apres avoir pl'is connaissanee de ce, délits, sur la
llemande d'unll partie de la t:hambré ou de quelqu'un de ses
lI1embres, et déclaré y avoir lieu a la formation de cause par la
majorité des dcux tiers des mernbres présents.


CllAPITRE JI. - DU SÉNAT.


AUT. 42. - Le Sénat se cornposera de deux sénateurs de cha-
que province, élus par les législatures a la pluralité des suffra-
ges, et de deu'l de la capitule, ("lus suivant la forme prescrite
pour l'l'leclion du président de la Confédératioll. Chaque séna-
teur aura une voix.


ART. 45. --- Sont nécessaires pour et.re élu sénateur: trente
alinees d'age, avoir été six ans citoyen de la Confédération et
jouir d'une rente :wnuelle de tleux mille piastres fortes ('10,000
franes), ou d'ulI revenll éqllÍ\'alent,


ART. 44, - Les s('~nateurs restent neuf ans dans l'exercice de
leu\' mandat et sont rééligibles indéfinimcnt; mais le Sénat se
rpllouvellera par ti 81'S tous les trois ans. A la pl'emiére réunion,
le sort décidera ceux qui doivent sortir" a la fin du premier et du
deuxiéme tenue de tmis ans.


A 1:'1". 45. - Le vice-pr¡"sident de la Conf:'dération sera prl'si-
Ilent du S("nal; lllais il n'aura voix qn'en ras de purtuge (~gal de
votes .


• \IiT. 46. - Le Sénat nommera un présillent provisoire, qui le
préside eu cas d'absence du president ou qnand il exercc les
fonctions de présidcnt de la Con[t"deration.


'AH'I'. 47. - Au Sénat apparticnt de juger en séanre publique
11':; accusés par la ChullJbre des d6putés; ses ll1cmbres doivent
pl'eter serment ponr cet acte. Lorsque l'accusé est le président de
la Républiquc, le Sénat sera présidé par le president de la Conr
slI)ll'l'mc. Personne ne se!':! d('~clnré coupable, sinon a la majo!'it,'·
Lll'S d('llx tirr, dc~ Illpmhres p!'¡"srnts.




348 L A e o N F 11 Il I~ 1\ A T 10 N A n G E N' T I N E,
ART, 18. - Le jugement n'aura d'autre effet que tle destÍtupr .


l'accllsé et de le déclarer incapable d'occupcr aucun ellljlloi
d'honneur, de confiance Oil a la solde de la Confétll-ration, Jjai~
la partie condarrmée restera, néanmoins, sujctte á accusation,
jllgement el chatiment, conformémcut au'>. lois, dcYan~ les tri-
bunaux ordinaires,


ART. 4G. - 11 appartient égalemenl uu Sénat d'auloriser le
présirlcnt de la Confédél'alion de déclarer l'état de si':'ge sur uu
011 différellts points de la Rl'publique, en cas ¡J'attaquc 1~'I.t,\­
rieure,


Ar.T. ;)0, - Lorsqu'i] y aura un" place de senateur Yacallt~,
par mort, démission, ou autre cause, le gouvernelllcnt :lllfjllel
appartient la place fera proceder iUlIllérliatcment ú l'él~dilJn
rl'un nouyeau melllbre.


ART. M. - Le Sénat seul pent jlrendre l'initiativc pOU!' les r('-
formes de la Cons1itution.


CHAPITRE llI. - DISPOSlTIONS COIDIV~¡;S AV", DEUX CIl,nUlRES.


AnT. 52. - Les deux Chambres se réuniront en sessiolls ordi-
naires tous les ans, depuis le f" lIlui jusr¡u'uu 30 septelllbrr.
Elles poulTont ,'gal('lllcnt etre eonyoquées extraorrlinairclllcnt
par le présidcnt de la Confédératioll, on bien (·tre prorogées.


ART. 53. - Chacune des Chambres est juge des élecliolls,
droits et titres de ses membrcs pour IcUt' validité. Aueune d'elles
n'entrera en session sans la majorité absolue de ses mcmbres;
mais, en cas d'insufflsance de membres, on pourra obliger les
membres absenls a concourir aux sessions, dans les termes et
sous les peines que chacuna des Chamhres établira,


ART. 54. - Les deux Chambres comlllenceront et finiront
leurs sessions silllultanément. Aucune d'elles, ppndant qu'ellps
sont reunies, ne pourra suspendn; ses sessions plus de trois
jours sans le consentement de l'autre,


ART. 55. - Chaquc (;harnlire diclera son I'l'gle[lJcnt el pourra,
ayec la majoril6 des deux tiers des \'oix, réprimander un ¡Je ses
lllembres pour faute de conuuite clUllS l'cxl'rciec rlo ses l'ollcli('IlS,
ou l'éloigner pour inLapacité pliysirjllC ou Illorak SllJ'Vl'l\llC apres
son inr-orporation, ou l'explllscr de son sein; lIlais il sufJIra de
I~ Inajlli'il," absolup d,'s IlH'lllbi'f'S prr's"nls pnuJ' dl,,'illl'J' ,]¡'I~l 11,"-




Illis,i"n \o!\;ul"il't' dl~ J¡,\I1' l'ilIploi que f\;rai, lllllue!ljUeS-Ulls de
~es Jucli:brcs.


A 1\1'. 56. - Les sénalcurs el tll;plltl\oi, au moment de leu\' in-
torporation, preteront serment de remplir dúment lellr emploi
et rl'agir ron fonnémcnt aux tlispositiollS (le celte Constitution .


• ~I\1'. ;J7. - Aucun tles lIlemlires dll Congres ne pellt elro ae-
I;USÓ, illtcrrogé jutliciairellJent, ni molesté pour les opinions et
discollrs qu'ill'Illct en rcmplissant ses fondion; de 10gisJalcur.


AnT. 58. - Allcnn St'nateur ou tlllPUté, du jOllr [le son (;jec-
lion jusrllú\ cclui de la cessalion de srs foncliom, ne pcut 8tl'()
;(m\lé, cxcept('; le ras Ol! il snait Slll'pl'is en flagr<1l1t dólit elalls
j"l'xt\cutioll tl'un crimc qui mérite la peine I~C Olor!, Ol! une
peinc infaln,ll1tc ou afflietil'c, : tlans ce cas, OIl rcmlra COlllpte tlu
fait ú la Chambre respcelivc, en y joignant le proccs-ycrbal.


ART. ;)!J. - Lorsf!u'il sr f01'lIIC une demallCle par éerit devant
la jnslice ()f'{linnire conlrc un sénateul' OH déput(\, pour délit
f[ui He wit pns un de ccux stiPlll¡\s dans I'art. 41, apri;s avoil'
exalninó le fonllclllcnt de l'instrmtion en jugemellt public, eha
eUlle des Cllalldm.'s pourra, a la majorilé des deux tiel's des voix,
suspenelr8 l'accusú ele ses fonctions el le mettre a la dispositioll
du juge cOlllpétent ponr procéder a son jugemetlt.


ART. (jO. - Chacune des Charnbres pout faire comparaftre les
Illinistres du Pouyoir exécutif, pour cn recevoir les explicalions
et renseigncments qu'elle juge ronvenables.


ART. G l. -- Aucun membre du Con gres ne pourra recevoir
II'CllIploi OH de commission rlu pouvoir exécutif suns le consen-
teJllent préalable de la Chall1bre a laquelle il appartient, ü l'ex-
ceptioIl des emplois 0([ l'avancement se fait graduellell1cnt sui-
vaIl! la loi.


Al:l, 62. - Les rccl¡';~instiques réguliers ne pruvrnt f>trc mem-
lires tlu Cougres, (le ll1f'Il1C quc les gouverl1cl1l's ele provinee pour
la province sous I!~ur l'olllmundell1E'nt.


Anr. (j3. - Les services des sénatellrs et des dóputés sont
payés par le tréso!' de la Confédl"ration, conformément :i la loi.


CIlAPlTnE IV. - ATnIDl'TIO~S I:U C()~GIIE8.


AnT. (i í. - II ajljlurticul aH Cllugri's :
1" tdictcl' les l\lis tiUl' ks ¡]O\l¡IIlCS c:-l0ricul'cs, el daldir




¡¡jO LA I:ONFÉDÉRATION AHGENTIN~.
les droits d'importation et d'exportation á payel' á ces douaIll's.


2' Imposer les contributions direetes pour un tnmps déter-
miné et proportionnellement égal¡,s dans tout le tcrritoire de
la Conféderation, lorsque la udense, la sécurité commune el le
hien général de I'État l'exigent.


3' Contracter des empl'UIlts SU1' le créctit ue la Confl'dération.
4° Regler I'usage et la vente des terres de pl'opriétó natio-


nale.
~)" Établir el organiserune DanCjue naLionale dans la capitale et


des succursalrs dans les provinccs, avec la faculté d'érneltrc des
hilleLs.


(j' Déterminer le payement de la dette intérieure et extérieurc
de la Conféderation.


7' Fixer annuellement le budget des Mpünses de l'adminis-
tration de la Confédération, et approuver ou rejeter le cornpte
de ces d épenses.


8' Accorder des suhsides sur le trétol' national aux provinccs
dont les rentes n'arrivent pas, suivant leurs budgets, á couvrir
les dépenses ordinaires.


9° I1églementer la navigation libre des flcuves intérieurs,
ouvrir les ports Cju 'il considere convenahl es et créel' ou suppri-
mer des douanes.


10' Faire frapper la monnaie, fixer sa valeur et celIe des
llJOnnaies étrangéres ; adopter un systeme uniforme de poids et
mesures pour toute la Confédération.


11' Édicter les eodes civil, commercial, pénal et des miues,
el spécialement les lois générales pour toute la Confédération,
sur les droiLs de citoyens et la naturalisatioll, sur les hanque-
routes et les falsifications de la lI10nnaie courantc et des ti tres
IJl1blics de l'Étal, eL celles exigées pour l'établissement du juge-
1118nt par le jury.


J 2" I1égler le COllllIlerce maritime et terrestrc a vec les uution8
étrangéres, ct celui des provinces entre elles.


13' Établir les postes et nommer les eourricrs généraux de la
COllfédération.


H' Déterllliner définitivement les limites du territoire de la
l:onfédération, ainsi que celles des provinces, en creer de nou'
velles, eL déterminer ]lar une législation speciale l'organisation,




APP ENlHCE.


I'adminislration et le gouvernement qui UOiV81lt régir les terl'i-
toires nationaux qui resteront en r1ehors des lillJites que l'ou
assignera aux provinces.


1 ;)' POurVOil' Ú la sureté des frontiéres, conserver les relatiullo
pacifiques avec les Indiens et encouragcr leur conversion au
catholicislYll',


1 ()O Ponrvoir a ce qui peut arnener la prospérité du pays,
au progre, et au bien-eLrc de tontes les provinces et a l'illstruc-
lion, en dictant des mesures d'instruction générale el univcl'-
sitaire, el en clIcuurageaut l'inunstrie, I'irnruigration, la con-
struction de chclllins de fer et de canaux navigi;tbles, la
colonisalion des terres de propriété nationalr, l'entrée el 1'(:ta-
blissement d'indnstries nouvellAs, l'importatioll de capitaux
étrangers et l'exploration ues fleuves intérieurs, par des lois
protectrices et par des concessions temporaires, priviléges et
encouragements.


17° Établir les tribunaux inférieurs a la Cour supreme de
justice, créer et supprirner des emplois, déterminer leurs attri-
bution" uonner des pensions, décréter des honneurs et concé-
del' des amnisties générales. ,


'18° Adme.ttre ou rejeter les motifs de démission du president
ou du vice-président de la I\épublique, déclarer le cas de proce-
der a I'élection nouvelle et procéder au scrutin.


'19' Approuver ou rejeter les traités conclus avec les autres
nations et les concorddts avec le saillt-siége, et déterminer
I'cxercice du patronat dans toute la Confédérarion.
~O" Adrnettre dans la Confédération d'autres orures religieux


en outre de ceux qui existent.
21° Autoriscr le Pouvoir exécutif a déclarer la guerre ou a


faire la paix.
22' COllcéder des lettres de marque el de représailles et ela-


blir des réglelllcnts sur les prises.
23' Fixer la force des troupcs de terre eL de mer en temps de


paix et de guerre ; former les réglemellts et ordonnances pour
la directioll tle ces armees.


24' Autoriser la réullioll des milices de toutes les provinces
ou d'ulle partie, lorsque J'exige I'cxécution des ¡ois de la Confé-
dóration, et (¡n 'íl cst necrssaire de reprimer des insufl'ections on
de repousser des invasions. Déterrlliller l'organisation, l'arme.




3~~ LA l:uNFÉIl\i:lIATIOJ\ AI\UENTIl\E.
l!lenL et la discipline de ces milices, el J'auminislratioll eL la
directioll de ceHes 'lui seraicnt cmployócs au scrvice de la Con·
fedération, laissallt aux }lrOlinccs la llomination de leurs chcfs
el officiers, el le soin d'établir dans leurs milices respectives la
discipline prescrito par le Congl'és.


25' Permettre rentrée des trou pes étrangeres dans le terri·
toirc de la Conf0dt'ration, et la sortÍe des forces nationales.


26' Declarer retaL de siego d'un ou plusieurs points de, la
Conféelération, en cas ele bouleyersement intrrieur, et approu.
yer ou suspenelre l'élaL !le siége Melaré par le Pouyoir exécutif
pendant que le:; spssions sont ferml\cs,


27' Exercer la lt'gislation exclusive dan s tout le territoil'e de
la capital e de In Couféelération, et sur les autres lieux acq lIi, par
vente ou cession dalls une quelcollqUl~ des provinces, pour l-ta-
hlir des fortere;;;;rs, arsellaux, rnaguoins ou autres étahlisS81ll8T1ts
d'utiliLé nationalc,


28" Examiller Irs constitutions proyinciales, les désappl'omer
si elles He sont pas conformes aux principes et dispositions de
eeUe ConstituLioll; et faire toutes les ¡ois et réglements nél'es·
,aires pou!' lllettrc en exercice les pouyoirs antérieurs eL tOI1S
les autres concédés par la présente Constitntion au gouYcrnc-
ment de la ConfMératioll Argentine.


CIlAPiTRE V, - DE LA FORMATlON El ,A~ClION DES UlL',


AnT, li:5, - Les lois ¡WUYellt avoir I(~ll\' origine dalls une
ChamlJre quelcouque <iu t;ongrós,.par projets pn\:;cllll'S pa!' ll'llfs
ttlembres ou par le Pouyoir ('xl'cutif; it \'exceptioll de celles re-
latives aux objels tlesql1el~ traitent les arL. 40 el ~d.


AI\1'. till, - Le projpt lll: loi approllY'" par la Cltall¡)J!'" a la-
qllcHe il l¡oit son origine passera ri l'anlr!' pour sa tliscussion.
Approuv(" par les deux CII,II11lm':" il ]1<lSSC au l'ouvoir ex('wtif
de la !:ollf,"d0ralio]) ponr son examen, el, s,il olJtient l"gall'ment
son approbatioll, il le prOlllUlgucra COlllmr loi.


AnT, (j7, - On consld"j'¡'I'Cl COlllme app!'ouyé par k I'o\l\'oir
l'xerulif tont projet qui no Sl'fi\ pas rCllvoyl' dalls le (1('~lai de
di,,; jours pleins.


AllT. 118. - Aucun projl't rcjclt" en son entier par Ulj(' de"
CllalllLres ne pourra etl'e re¡)f(\sl'llte dano les sessiolls Ul' la




.\l'l'E~IlICE.
J1jl;IllC ltllllt·'l!. Muis, si seulellll'nt il a él(' auglJH'llli'~ ou corrigé
par la Chambrc 'lui l'a revisi\ il relournera a eeHe d'ol.! il emane;
d di) la, si les additiollS ou corrcctions sont approuvées par la
lIIujorit() abwlul', il passera au Poul"oir exécutif de la Confl\dt')-
ralion. Si )('s additions ou corrections ótaient rejetées, il re-
tourncrait une seconde fois a la Charnbre qlli l'aurait revisé,
el, si elles étaient nouvellernent sanctiollllées par une majorit~)
drs dcux ticrs de ses membms, le projet passerait a l'autrc
ChamlJrc, el )'on n'admctlrait pas que ecHe-ei désappromat les
additiolls 011 corrections, si ce n'est a la llJujorit6 des deux tiers
de ses rnembres présents.


AIlT. ü!l. - Un projet rrjet6 dans son entier ou en partie par
le pouvoir f'xécutif rctournera, ave e les observations corres-
pondantes, a la Chambre 'lui a dUllné lieu au projet; eeHe-ei le
disculera de nouveau, et, si elle le confirme a une rnajorité des
dcux ticrs des voix, il passera de nouveau a l'autre Chambrc.
Si les doux ChamLres le sanctionncnt a une rnajorité des deux
til'rs des voix, le projet est considéré comme loi, et passe au
1'ouvoir exóeutif pour qu'il soit promulgué. Le vote des deux
Chambrcs sera duns ce cas nominal, par oui ou par non; et les
noms et motifs des votants, ainsi que les objections du 1'ou1'oir
exécutif, se puLlieront imUll'diatement par la presse. Si les
Chambres ne peuvent se mcttre d'accord sur les objectíons, le
projct ne pourra etre représcn té durant les sessions de eeUe
annéc.


ART. 70. - Dans la ~anction des lois, on fera usage de eette
formule: - Le Sénat et la ChumLre des députés de la Confédé-
ration Argcntine, reuuís en congrés, etc., décretent ou sanc-
tionnent avec force de loi ...


SECTlON DEUXIEME. - DU POUVOIB ExÍlauTIF.


CIL\PITRE pnEMIER. - DE SA NATURE ET DE SA DrnÉE.


AHT. 71. - Le Pom·oir executif de la nalion sera cxcné par
un citoycn ave e le titre de f'róidclll de la Con{cdémtion A r-
gentil/e.


23




354 LA CONFÉDÉHATION AIIGENTINE.
ART. í2. - En cas ue maladie, aLsence de la capitale, mort,


dl'mission ou dcstitulioll UU présiuent, l~ pouvoir cxécutif sera
c"crcó par k \ icc-prl~sidt'nt uc la Conféd0ration. En cus de
destitutioll, mort, démission ou incapacitú du présiuent et du
,ice-prL'siucnt de la Confédération, le Congres uéterminera
(lud esl le fonctiol1naiL'c puLlic qui doil occllpcr la présídeuce,
jusqu':i ce qn'ait eessé la ~ause OH incapacité, ou qu'un nou:-
VeuU pré:;ident soit élu.
AI~T. 73. - Pour etre élu président ou vice-président de la


Confédéralion, il faut etL'e né sur le territoirc argentin, ou etre
fils de citOYCll né cluns la Confédération, appartenir a la rcligioll
::atholique apostoliqne romaine, et posséder toutes les autres
qualités requises pour elrc sénateur.


ART. 74.- Le prl'sidellt et le vicc-présirJcnt 801lt élus pour si"
ans, et !le peuvent etre réélus, sinon aprés un intcl'valle rJ'une
période de six alls.


ART. 7 J. - Le pou voir du président de la Confétlération ceS,8
le me me jour qu'expire la période de six ans, sans qu'ancull
accident qui rait illterrompu pui3se etre un motir pour la com-
pléter.


AHT. 76. - Le président et le vice-president jOllisscnt tI'un
traitement payé par le trésol' de la COllfédl'ralion, ct r¡ui ne
pourra etre changé durant la pl'riode de leur nOlllillatioll. Pen-
dant celte période, il, ne pourront exercer d'autre elllploi, ni
recevoil' aueua émolument de la Confédération ou d'auculw
province.


Am. 77. - Au moment de prendre posscssion de leur cm-
ploi, le président et le vice·président preterunl sermcnt entre
les mains du prlísident dll Sénat (la preluiere fois du présidcnt
du Congrcs constituDnt), le Congrcs étant réuni, dans les terllles
suivants : ({ Je jure par Ilien Notre-Seigneur et ses saints Évan-
« giles de rcmplir aree loyauté et patriotisme la charge de
({ président (ou vice-président) de la Cunfédération, et d'ohscrver
({ et faire observe!' fidelement la constitution ue la Confédératioll
« Argentinc. Si je ne le faisais pas, que Dieu et la Confédéralioll
« m'en aceusent. ))




APPENDICE. 3J5


CllAPITRE 11. - DE LA FORME ET DE L'ÉPOQUE DE L'ÉLECTlON Dl:
PRÉSIDENT ET DU VlCE-I'BÉSlDE1iT DE LA CONFÉDÉRATlON.


,\1\1'. 78. - L'élection des président et Yice-président de la
Confédération se fera de la maniere suivante: la cupitale eL
chacune des provinces nommelonl pur vote direct un conscil
d'¡i1ecleurs, rgal au double du nombre des députés et sénateurs
qu'jjs t'llvoient au Congres, aypc les memcs qualités et sons les
luelllc, forllles que celles prescritos pour I'élection des députés.


I'\c peuvent etre électcurs ni les députés, ni les sl'natenrs,
ni les clllployl\s quí rc~oivent traitement du gouvernemcnt fé-
déral.


Les électeurs réunis dan s la capital e de la Confédération et
dans cclle de leurs jll'Ovinces resjlectives, quatrc mois avnnt que
le présitlent ache"c son temps, procéderont a l'dection dés pré-
,idellt et vice-présidcnt par hulletins signés, intliquant, dalls
l\m la pcrsonne pour laquelle ils yotent Jluur président, et dans
Ull autre ceHe qn'ils éliscnt pour vice-président.


On formera deux listes de toutes les pcrsollnes élncs pOllr
préoideul. et lleux autrcs· de cellcs nommées pour vice-président,
u\cc le lIomhre de voix que chacun8 d'ellcs a obtenues. Ces lis-
tes seront signérs par les éleetenrs el remises, fermées et caclle-
t'\I'S (chacune d'eHes), au présidellt de b législature provillciale,
et, dans la capitale, all président du cOllseil municipal, OÚ elles
resteront tl!lposées el fermées, et les tlClIX uulres an président
du sénat (la premiérc fois an présiclent clu l:ungres cOIlstiluallt).


Am, 79. - Le présiclent du sénat (la premiére foil; le prési-
dent du C()ngrl~s eonstituant), lorsque toutes les listes seront
l'éunics, les ouyrira 0n préscnce des deux Chambres réunies.
IJuulre mcmbres tirés au sort, joints aux secrélaircs, pl'océrlc-
ron! an scrnlin et annonceront le nombre de suffrages réunis
en raveur lle chaque candidat pour la présidencc et la vice-prl'si-
denee de la Confédération. Ccux quí reuniront dans les deux c:as
la IlliljOl'ill: abooluc l/e tous les yates seront pl'oclamés itllllll'dia-
temellt président el vice-présidcnt.


AM. SU. - llUllS le cas oü, pltr suite de divisiun des YO les, il
u'y aura pas de llIajorité absolue, le COJlgl'es choisiru enlro le:,




356 LA CONFÉDÉHATION AI\GENTlNE.
ucux pcrsonnes qui auront obtenu le plus grand nombre dc suf-
frages. Si la premiere majorité avait été oblcnuc par plus ue
ueux personnes, le Congrés choisirait entre toules. Si la prc-
miére majorité avait été obtcnue par une seule personne, el la
seconue par l1eux ou plusieurs, le Congrés cltoisirait entre les
pcrsonnes qui auraient obtenu la premiére el la seconde nwjo-
rité.


AHT. 81. - Cette élection se fera a la pluralité absoluc des
suffrages et par vote nominal. Si, apres le premier vote, il He
résultait pas de Illajorité absolue, on procéderait a un sccond
vote elltrc les ueux personnes qui dans la prcmiere auraient ou-
tenu le plus grand nombre de voix. En cas d'égalité des suffra-
gcs, on procé(lel'a a un nouveau vote, et, s'il y avait une fois
encore égalite de suffrages, le présidcnt du sénat (la premiérc
fois le présidcnt du CongTés conslituant) déciderait entre les
deux candiuats. On ne pourra procéder au scrutin et rectificatiull
des élections sans que les trois qual'ts des mcmbres du COllgrés
soient présents.


ART. 82. - L'élection du président et vice-président de la
Confédération doit litre terminée dans une seule session uu Con-
gres: immédiaternent apres, la presse publicra le résultat et les
actes électoraux.


CHAPITRE IlI. - AUnIBUTIONS DU rOUVOlR EXÉCLTIF.


AI;T. 85. - Le président de la Confédération posséde les aUribu-
tions suivantes :


1. Il est le chef suprerne de la Confédération, et a a sa charge
l'administration générale du pays.


2. Il fait les instructions et rcglements nécessaires pour l'exó-
culion des lois de la Confédération, veillanl a ne pas en altl'rcr
l'esprit par des exceptiolls réglementaires.


5. JI est le chef illllllédiat et local de la capitale de la Confé·
déralion.


,1,. Jj prend parl a la forrnation des lois, cOllformémcnt a la
COllstilutioll, les sanctionne et les promulgue.


5. 11 llOl1lme [es magistrats de la Cour supreme et des ,lUlres
lrilJunaux fétléraux inférieurs, d'accord avec le Sénat.


li. 11 fait gracicr ou COIllmuer les peines pour délits sujets de




APPENDICE. :i57
la jUl'idirtion f,"derale, avee information préalab!e du tribunal
correspondant, a l'exccption des cas d'accusation par la Chamhrr
des députés.


7. Il concede les pensions, retraitcs, congés et jouissance de
sccours, conformérncllt aux lois de la Confédération.


8. Il cxeree le droit du patronat !luliona! dans la présentatíon
des évequcs pour les églises eathéJrales, sur les propositions en
triple du Sénat.


!J. 11 eoncéde passage ou retient les décrets des conciles, Imlles,
hrcfs ct rcscrits du souverain pontife de Rome, d'aeconl avec
la r.our suprf~tlw; il faut une loi lorsqu'ils contiennent des dis-
positiolls générales ou permanentes.


10. 11 nOlllmc ei change les ministres pllínipotentiaires et
charg(\s d'affaires, rl'accord ayer, le Sénat, et par lui seul nornl11e
et challge les ministres du gouvernemenl, les employés des se-
crétariats, les ageuts cOllsulaires et les autres employés de I'ad-
lllillistration dont la 1l011Ji uation n 'est pas réglée d'autre ma-
niere par cette Constitution.


11. 11 fait annuelIemeut I'ouverture des sessions un Congres,
réunies a cet effet dans la salle elu Sénat; il rend compte, a cette
occasioll, au Congrés de l'etat de la Confédóratioll, des réformes
promiscs par la Conslitution, et recommande a sa considération
les mesures qu'i! juge nécessaires et cOllvenables.


12. 11 prolonge les sessiolls ordillaires du Congres, ou le con-
Yoque en sessions extraordinaires, lorsqu'un grave interet
d'ordre OH de progres le reclame.


15. tI [ait pel'cevoir les rentes de la Confédération et d(~créte
leu]' i nversioll, conformémcnt;i la loi OH aux budgets des df:-
peuses natiollales.


H. 11 conelut et signe Ir, Irait0s dr, paix, de commercc, de
na~ igation, rl'aIliance, de limites el de ncutralité. cOllcordat> el
autres llt'gociatiolls requises pOUl' la conserYatioll (les lJonnrs re·
lations avec les puissanees IJtrangéres; il re~oit leurs ministres
et aumct leurs consuls.


l;j. JI est com1Llanuallt en chef de toules les forees de terro et
d" Iller de la COllfedératioll.


J(l. 11 pourvoit aux 8Illlllois militaires de la Confédt'ration,
d'accoJ'll arce 11' SélJ,lt, t1ans la concession ¡]('s cmplois 011 gradrs




;,;,8 LA CONFEDÉRATION ARGENTINE.
d'officiers supérieurs de l'armt\e et de I'escadre, et par lui seul
sur les champs de bataille.


17. 11 dispose des forces militaires, marítimes et terrestrl~S, rl
regle leur organisation et distribution suivant les nécessités de
la Confédération.


18. 11 déclare la guerre et concede leUres de marque et de I'P-
présailles, avec l'autorisation et approbation du Congreso


-19. 11 rlóclarc en l~tat de siége un ou plusieurs points de la
Confédération, en cas d 'attaque extérieure, et pour un terrne li-
mité, d'aceord ayee le Sénat. En cas tle troublcs intérieU!'~, il
jouira de eelle aulorité par lui seul, lorsque le Congrés n'est pas
réuni, attribution appartenan I d 'ailleurs a ce corps. Le présiden t
l'exerce dans les limites prescrites par J'article 23.


20. Quand me me le Congrés serail réuni, dans les cas urgents
dans lesquels la tranquillité publique est en danger, le pr:-
sident pcut par lui seul user sur les personnes de la facuILt'
déterminée dans J'acticle 25, en renrlant compte uu Congrés,
dans le delai de dix jours á compte!' du jour ou iI en a fait usage.
~rais, si le Congrés ne fait pas une cléclaration d'état de siégc, Irs
personncs arrCtées ou transportt\8s d'un poinl á un autre seront
rcslitUl)CS á la jouissance enticrc de lcur liherté, a moins qu'ellcs
n'aient été mises en jugement ou qu'elles ne dussent rester ar-
reMes en vertn de rlispositiolls du juge ou du tribunal qui pst
saisi de la cause.


21. 11 pcut demander aux chefs de toutes les branchos et dé-
partements di) J'administration, et, par lcU!' entremiso, a tous
les autres employt\s, les renseignements qu'il croit conycnables,
et ils sonl obligés de les lui donner.


22. Il ne peut s'aLsenter !lu territoire de la capital e sans la
permission du Congreso Lorsque celui-cÍ n'est pas I'éuni, il ne
pourra s'absenter sans p8I'Jllission qu'en cas d'objcts graves de
eryicc public.


23. Dans tous les cas ou, suivant les articles précédents, le
Pouyoir exécutif doit pl'océder d'aecord awc Ir: Séllat, il pourra,
penrlant l"absellce Je c(~lui-ci, pl'ocl:der par lui seul, en rendant
comple tontefois des mesures adoptt"es, ¡\ la prochaine réunion
du Sénal, afín tl'oLtenir son 3pprolJation.




APPENDlCE.


CIIAPlTllE IV. - DES MINISTRES DIJ POUVOIR EXIÍCUTIF.


ART. 84. -Cinq ministres-secrétaircs. savoir : de l'intérieur,
- des affaires étrangercs, - des finances, - de justice, eulte
el inslruction publique - et tle guerre et marine, auront a leur
charge l'expéditioIl des affaires de la Confédération, contre-si-
gneront et légaliseront les actes du prl'sident par leur signalure,
sallS laquelle ils manquent de yalem. Une ¡oi marquera les
IJi'anclles qui sont du ressort de chaclln des ministcres.


AI:T. Kí. - Chacull des ministres est r~spollsable des actes
qu'il légalise, et solillairemcnt de ceux qu'il arrCle ayer ses
coIlégues.


ART. 86. -- Les ministres ne peuv8nl par enx-mf)mcs. dan s
aueun ca s, prendre de résolulions saIlS I'ordre et le consentc-
ment préalallle du présidcnt de la Conft~dération, a l'exceptioll
de ce qni rrgal'de I'ordre l'conomiquc et adIllinistratif de lcul'S
r1t\partements respectifs.


AI\T. 88. - lis !le púuvent etre ni sénateurs ni députés salls
donncr la démission de lours emplois de ministres.


AnT. ¡W. - Les ministres peuYCllt assister aux sessions dll
Gongrés, prendre par! aux t1éLats, Inais non \'oler.


AIIT. 00. -- Ils jouiront, Jlour leurs s¡;rviecs. d'un traitement
¡"taLli par la loi, et qui no pourra elre augmcnté ni diminut\
pendant la durée de leurs fonctio!ls,


SECTION TROISIEME. - DU POUVOIR JUDICIAIRIl.


GIIAPlTRE PREMIEn. - DE SA M1lJnE ET DE SA DunÉE.


ART. !/l. - Le pouyoir jurliciairc de la Conft\Mration est
exereé par une COUI' supréme de justice, composrlc de neuf juges
et dcux procul'eurs fiscaux, t¡lli aurollt lem domicile dans la
capitule, et par les antres triltunaux infrrieurs que le Congrl's
ét~blira dans le territoire de la Cunfédération.


AnT. 02. - Dnns nurUll ("as le présirlent de la Conft\lt\ratioll
ne pOUI'I'U rxrl'cer (lrs fonetions judiriaires. S'arl'llg'cr la rOI1-




3fjIJ LA CONFI~\)ÉRATION AHGENTINE.
naissance des causes pendantes Ol! remettre en question cellcs
qui auront ('té jugées.


ART. 95. - Les juges de la Cour suprcme et des trihunam:
inférieurs de la Confédération conserveront leurs emplois aussi
longtemps que leur conduite sera irréprochalJle; ils reCCVfont
pour Icurs serviccs un traitement que la loi fixera, et qui ne
pourra étre dimiIJué d'aucune maniere pendant la durée de leurs
fonctions.


ART. 94. - Personne ne pourra etre membre de la Cour su- .
preme de justice sans etre avocat de la Confédération, aver
huil ans d'exercice, et posséder les qualitcs requises pour etre
sénateur.


Afor. 95. - A la premiere installation de la Conf supremo,
les persollnes nommécs preteront serment, entre les mains du
president de la Confédération, de remplir leurs obligations, CII
rondant bonne ct exacte justice, ¡;onformémcnt aux lois el el ce
que prescrit la Conslitution. Pour la suite, ils pr1:teront le 581'-
ment entre les lUaills du présidcnt de la meme Cour.


ART. 96. - La Cour supremo dictera son reglernent intl~rieur
et éconornique et n0Il1111era tous ses cmployés sulJalterncs.


CHAPITRE 11. - ATTRIBUTlONS DU POUVOIR J~DIC[AlRE.
ABT. 97. - Apparticnnenl á la Cour supreme et aux triuu-


naux inf,'rieurs de la Confédération : la connaissance et décision
de toutes les causes qui roulent sur les points régis par la Con-
stitution, par les lois de la Confedération el pa r les traités a vee
les nations étrangeres; eeHe des conflits entre les différents
pouvoirs publics d'une rncrne province; celle des causes rcla-
tives aux ambassaueurs, ministres publics el consuls I'~trang()rs;
celle des causes de I'amirautr. et de la juridictioll maritime; c,clle
des rccours en abus de pouvoir; des affaires dans lesqlleHes la
Conféileration est ]Iartie; des causes suscitées en lre deux ou
plusieurs provinccs; entre une province et les hahitants voisin,;
tI'autre province; cntre les habitants vúisins de diff,\r~ntes pro-
vinces; elltre une province et ses habitants; entre une province
et un tlat ou ciloycn l\trangeJ'.


Am. Hg. - Dans ces cas la Cour de justií:e exercera su juri-
diction par appel, suil'unt les régles p[ exceptiolls que prescrira




APPEl\IlICE. 3tH


le Congre,. Mais, uans toutes les affaires concernant les ambas-
sadeurs, ministres et consuls etrallgers, uans celles ou une pro-
vince scrait partie, et uans la Jécision des conflits entre les pou-
voir, publir,s d'une meme province, elle exercera son autorité
des son origine et exelusivement.


Am. tJg. - Tous les j ugellll'llls crimillels ordinaires qui ne
d¡¡rivent pas un uroit d'accnsatioll concéué a la Chambre des
uéputt\s se feront par jures, aussit6t que s'établira cette institu-
\ion dans la Confédération. Ces jugements auront lieu dans la
province Illeme oi! se commettrait le uélit; mais, lorsqn'i! se
comlllat hor8 des limites Je la Confl~dératio!l, contre le droit Jes
gens, le Congrés deterrn in era par une loi spéciale le lieu OÜ
dena se poursuivre le jugement.


AI\T. 100. - La trahison contre la Confédération consiste uni-
quement a prendrc les arllles contre elle, ou a s'unir a ses enne-
mis en leur prUtant aiue et secours. Le Congres uéterminera par
nne loi speciale la peine ue ce delit; mais elle se limitera a la
personne du délinquaut, et l'infumie du coupable!le se tl'l1llS-
mettra pas a ses parcnts, a quelque uegré que ce soit.


TITRE n. - GOUVERNEMEl'iTS DE FnOI'll'iCE.


Am. 101. - Les provinces conservent tout le pouvoir non
uP!l'gué par eette Constitution an gouverncmcn t fl'lit'ral.


A¡;T. 102. - Elles se donnent leurs institutions locales et se
gOllvcment par cllcs-memes. Elles élisent leurs gouverneurs,
leurs ll-gislaleurs et les autres fonclionllaircs de provin(;e, sallS
intervention UU gouvernemenl ft1uóral.


ART. 103. - Chacune des provinces fait sa constitution, el
avallt ue la metlre en rxcreicc la remet au COllgrés pour son
examen, conformément aux uispositiollS de ,'article 5.


AnT. 10'1. - Les provinces peuvcnt conc\ure des traités par-
tiels ayant pour objet I'administration de la justice, des intérets
économiques el u'utilité comlllune, avec connaissancc rln Con-
gres fédüal, et enconrager !'inuustrie, l'é/lligratioll, la con-
struction ue chemins ue fel' el canaux navigables, la colo-
)lisatioll des terres de pl'opriété provincialc, l'introuuCliolJ 81
J'¡"tablissemcnt li·industries nOllvelles, l'importation de capitaux




362 LA CONFÉDÉRATION AIWENTINE.
étrangers et I'exploration de ,es flem'cs, par des lois protec-
trice~, et avec ses ressourccs propres.


AHT. 105. - Les proyinces n 'exercent pas le pouvoir dl-Iégué
a la Conf\~uération. Elles ne peuvent cCllclure des trait(,s par-
tiels ue caracterc politique, ni cdicter drs lois sur le commerce
ou la navigation illtérieure on extérieure, ni établir des uOllanes
provinciales, ni battre lllonnaie, ni établir des bUllques avec
faculté d'\\mettre des billels, sans uulorisatioll du Cungres féUt~~
ral, ni ['dicter de code civil, c.olllll1ereiul, pl!llul ou ues llIillCS,
sans que le Congres les ait sanctionues; ni ~dicler des lois sur
la citoyennet(l et la natnralisatiol1, les hanquerol1tes, la falsifi-
catiüII des lIlonnaics ou litres de rÉtat; ni établir des droits de
tOllnage, ni armer des navires de guerre, Ili lever des a[,(lIt'C8,
sanf le cas d'invasion extérieure OH de danger siimminent
qu'il Jl'adrnetle aucun retard, et en rendant anssilM compte au
gouvernement fédéral; ni nomrner ou recevoir des tlgCllts t'ltrt1l1-
gers; ni admettre de nouveaux ordres religiellx.


ART. 106. - Aucune province ne peut d¿clarer ou fain, la
guerre a une autre province. Ses plaintes doivent etre sonmises
a la Cour supreme de justice et réglées par elles. Les hostilitt"s
de fait sont des actes de guerre civile, qualiiil\s de séditioll ou
r¿volte, que le güllverncment f['l¡'-~ral doit étouffer et réprimcr
conformément a la loi.


ART. 'lO7. - Les güuyerneurs de provinec sont les ageuls na-
turels uu gonveruernent fédéral ponr faire 8'1.écnter la Consli-
tution et les lois de la Confl\dl~ration.


Donné en la salle des sessiolls du Con gres
tuant, en la cité de Santa Fú, le 1" jour de
Scigneur 1855.


génl\ral consti-
mui de l'an du


) Ont signé : FACU~DO Zu I'lRIA , president;
PEDRO CE~TE~O; - PEDRO FERRÉ; - Ju.u DEL CAMPILLO; - SA~TIAGO


DERQUI; - PEDRO DIAZ COLOD!\Eno; - LUr.t..NO TOHRMT; - JUA?i'
MARIA GUTIEnREZ; - JOSE QUINTA~A; - MA:\UEL P.\[)ILLA; - ~1.IH1U
ZAPATA; - AeGusTIN DELGADO; - HEGIS JfAIlTINI':Z; - S.H.V.\Jon
~L~mA DEI. CAnRIL; - RUI'Enro GODOY; --- [)ELGI:\O B. HUERCO;-
JUAN LU-:I\EU; - J U.Ui F. SECUI; - Jh~¡:EI. LEIVA; -- llE:\j.\)II:'1 .J.
LAVAN.E; - JosÉ llE'\JAMIN l:OI\OSTL~G,\; - Fn. ,1. ~IANUEL PEHEZ;
- SALUSTlANO Z.IYALIA;




APPENDICE.


s


Loi Mili' la capitule.


Le Congres général constituant a sanctiollllé, avec la condition
qu'eIle contiell!, avec force de loi, ce qui suit :


ABTlCI,F, I'RE~IlER. - Conformf'rnent it l'articlo 3, partie 1" dp, la
Conslitution, la citt': de Buenos-Ayres est la capitale de la Con-
fédt'>ration.


Am', 2. - Tout le territoire qui es! compris entrl' le fleuve de
la Plata et celui de las ConclJas jusqu'au pont de Marquez, et
depuis ee point tiran! une Iignc sud·est jusqu'ú rencontI'!'r sa
perpendiculairc depllis le flcU\'c de Santiago; comprenant Ir
hane de Bal'3gan, les deux r~des )fartin·Garcia et les canaux
l(u'eIles dominent, appartien! it la capitale et esl fédéralisé.


ART. 3. - La calJÍtale et le lerritoiro signalé clans I'article
ant,'ricul' sont SOllS la ¡lir('dio]] illlfllédiaté et exclusivo de la
1¡"gislatufI' et dn pn"sidrnt de la CoufMl'ration.


AnT. 4. -, Tous les l~tabli"seJllellls publies de la capitale sont
fl'Mraux.


ART, 5. - La ConféLléralion se suhstitue dan s toules les ac-
tion,; et uans tous les devoirs et charges contraclés par la pro-
YÍlJce cle Buenos-Ayres. r:t garanlit sa lllonnaic circulante,


AI\T. G. - La provinec de Buenos·Ayres sera invitl'C a s'in-
staller et cOllstituer, couformémenl ú la Constitution, dan s le ter-
ritoire restant de la !lI!!Ule province.


ART. 7. - La proYinc') de Buenos-Ayres sera invitée, dan s la
meilleure forme qu'il se pourra, par le ulOyen d'une eOlllluis-
sion prise cluns l,~ seia du Congres, a exaJlJiuer el accepter l~
Constitution de la Conf(dératioll et la présentc loi organique.


AnT. 8. - llalls le cas ill1prévu OU la provinee de Buenos-
Ayres refuscrait ll'accepter b constitution el la présenle loi, 1"
COJlf!:t'i)s génpral CClllstiluant sanrtionnera une loi provisoirr
p011I' pOlIf"oit' Ú la capitalt' de la ConJ'édération.




3G4 LA CONFÉIlÉllATION AI\GENTINE.
ART. (l. - Porter la connaissance de la prés8nte loi uu direc-


teur provisoil'e.
'anta Fé, f" mai 1853.


FACUNDO ZUVIHIA, président;
J OSE MARIA Z UVlnJA, secrétaire.


T
Loi HUl' la capitalc pl'o,'illoire.


Le r.ongrcs général constituant de la ConféUération Argentino a
sanctionné, avec valour et force de loi, le décret suivant:


AlmeLE PHEMlEr:, - La capital e provisoirc de la Conf{'dération
sera la cité capitale de la proyince OU le gou vernernent fédl'ra!
fixera sa résidence pendant tout le ternps qu'il y I'éswe.


AnT, 2. - La pL'oYincc dont la capitale se trouvcra flans le
cas de l'al'ticle antéricur sera fédéralisée par les lIloyens consti-
tutionnels.


ART. 3. - La présente loi n'a pas de caractere penuunent, el
elle sera révisée par les chambres législatiYcs.


ART. 4. - Communiquer an gouvernemcnt national délé-
gué, etc., etc.


Salle des sessions, en Santa Fé, Hí d¿celllbre 1853.
SANTIAGO DEJ:QUI, pl'ésident;
JUAN DEL CAMPILlO, député, secrélaire inlérim.


x
Décl'et déHignant la copitole I'1·o,'iliOil·C.


nÉI'AnTEME:\"T DE L '1~T1¡r.IEUr..


Le vice-pl'ésident de la Confl"dérnlion AJ'gelltine,
A résol u et décréte :


AnTICUe ¡·I:ElIlER. - La villt' du Parana, r~pít~lc de la prol'inre
d'Elltl'C Rios, oil a fixé sa n"sidcnce le gouYcl'llcrncnt fMeral,




AI'PE:.'iDICE.
est Ut\Siglll"C pon!' ('ilpitale proYisoire UI! la CUlIféJératiull Argell-
tint),


Al\'!'. ~, - Üanl remplies les prescriptions requises par la loí
dul3 deccmLrul 855, uOllnée par le souverain Congres gén,~ral
eonstituant, est déclarée féuél'alisée la provincc u'Enlre Rios
dans toule son étendue, et sujettc a la juridictioll immédiate ue
la législat.ure nationale et du Président de la Conféuération, dans
toutes les Lranchcs de son adminislration.


AI\T. 3. - Porter a la connaissance de toutes les corporatioJls,
triLunaux el chef, d'adlIlinistration de eette province, pour qu"ils
se mettent a la uisposition uu millistére correspolJdunt.


AI'1'.l. - Les ministres, duns leurs départcmcnls respectifs,
adresseront des a préscnl a ces corporaliolls, tribunaux et aurlli-
nistrations, les ol'drcs qu'exigc le servicc publico


Am. 5, - Le ministre de J'intt'ricur esl spécialement chargé
ue ['eúcutioll ue ce décret, qu'il c0ll1111uniquera a ccux a qui
il apparticllt, et il sera illséré au registre officiel.


CARI:IL.


JosÉ BENJAllIN GOROSTlAG,\'


y


T.·oité l,our la liln'e na"igalion des Oeuves Parana et ':.'u-
guoy, enh'e la Confédération Argentine et S,ltJ. l'Emllereur
des )<',·un<;uis.


Au nom de la tres-sainte Trinité.
Son Excellence M. le directeur provisoirc de la Conféuération


Argentiue et Sa ~Iajesté I'Ernpereur ues FranQais,
Iksirant rcsscrrer les lieus u'aruitié qui si heureusctllcnt


existent entre leurs États et pays respectifs, et convainclls fIue
d'aucune maniere ils ne pourraient aUeindre ce r(sultat, sinon
en preuant de com1l1un accord toutes les mesúres propres a faci-
liter el augmenter les relatiolls commerciales,


Unt r~solu tle ¡¡xer par un truité les conditiolls de la lilJre
navigatiun des f1cuves Parana et Uruguay, et eloig!ler ainói les
ohstacles 'luí jUSfjU'a préscllt ont elltravé eelle llaYÍgalioll,




31Hí LA CUNFÉDÉRATION ARGENTlNE.
A cet eifet, ils ont nommé pour leurs plénipotcutiaircs,


savoir :
Son Excellence 1iI. le directeur provisoire de la Conféd¡\ration


Argcntine, mI. D. Salvador Maria llel Carril et D. JosP Benjamin
Gorostiaga;


Et Sa lIlajgstó l'Empereur des Frall~ais, M. le c]¡cvalier de
Saint-Gi:'orges, o[fieier de rordre impórial uo la Légion u'hon-
Ileur, cOIllIllanueur de rordre imperial uu Christ Ul! Drésil, son'
cnvoyé extraoruinaire et ministre plénipotentiaire, en missioll
extraoruinuire et spéciale pres de la Confédération Argentine.


Lesquels, aprés avoir échangé l8urs plcins ponvoirs, el les
avoir lrouvés en honlle et due forme, ont arreté les artieles sui-
va/lts:


AunCLE PBEJIIEn. - La ConfMération Argenlille, en excrcice de
ses uroits souverains, pertllet la libre navigation ues flcuvrs
Parana et Uruguay, dans loute la partie de lcurs cours qui lui
ilppartient, aux navires marchands de loutes les nations, avec
runiquc sujétioll aux: conuitiolls élaLlies par ce traité et aux
réglemcnts sanctiollnés ou qui, dans l'avcIlir, se sanetiolllle-
raienl par l'autorité nationale de la ConfMéralion.


ART. 2. - Par conséquent, lesdits navires scront adrnis it Sl~­
journer, charger el uéc/Jarger dans les lieux el porto de la (;Oll-
fédéralion Argentine ouverts a cet ohjct.


ART. 3. - Le gOllvernement de la Conf¿dération Argentino,
désirant procnrer toute facilité a la navigatÍon intérieure, s'en-
gage d rnaintenir ues bouées et marques q ui ;;ignalcnt les cananx.


AUT. 4. - Il sera étahli par les imtorili"'s compétentes de la
Confl'dération un systcl11e uniforme ponr la pcrception des droils
tle douane, de port, de fanal, de poliee et pilotage u3ns lout le
cours des eaux qui apparticnnent a la ConfMéralion.


AUT. (j .. - Les bautes parties contractautes, reconnaissant 1] ue
I'Ue de Mmtin Gurcia peut, par sa positioll, en tra ver el empecher la
libre na\'igation ues affluents du !lio de la Plata, convicnncnt
u'employcr leur influence pour que la possession de eeUe He ne
;:ait retenue ni eonservéc par aueun État du Bio uo la Plata ou
de ses affluents qui n'aurait p:.lS donné son adhésioll au príncipe
tle sa libre navigation.


Am·. ti. - S'il arrivait (ce qu'it Dieu ne plaise) que la guerrc
éelatat entre des États, républiques ou provillccS UU Hio de la




APl'ENDICE.
Plata ou (h~ bes affluents, la navigation des ileuves Parana et
Uruguay restera libre pour le pavillull marchand de toules les
llations. lJ H'y aura pas li'exception a ce print.:Ípe, sinon pour
ce fluí est relatif aux Illunitions de guerre, ainsi que le sont les
armes de tuute cspéce, la poudre, le plomb el les boulets.


ART. 7. - 011 reserve particuliérerncnt a Sa Majesté J'Elllpe-
l'cur du llresil el aux gouvernements du Paraguay, de Bolivie et
de rÉtat oriental de rUruguay de pouvoir prendre part au pré-
sent traité, dans le cas OU ils seraient dispusés a appliquer ces
príncipes <i la partie des flcuves Parana, Paraguay et Uruguay, sur
¡aquelle ils peuvcnt poss6Uer respectivement des droils riverains.


AIIT. 8. - Les principaux objets en ,"ue desquels les tlell'l-es
Parana el Uruguay sont uéclarés libres pour le COIllmerce du
monde élant de développer les relations commerciales ues payo
l'iverains et de favol'iser l'itnllligralion, il esl convenu qu'il ne
sera aecordé aucunc faveur ou immunité au pavillon Ol! au com-
lIlerce de toute autre nalion qui ne soient accordée~ également a
ceux de Sa l\Iajesté I'Empercur des Fran<¡ais.


ART. !l. - Le présent Imité sera ratifié par Son Excellence
1\1. le directeur provisoire de la Confédération Argentine dans
les deux jours de su uate, a la condition de le présenter pour
son approbation au premier Congres législatif de la Confédéra-
tion, el par Sa Majesté I'Empereur des Fran<¡ais, dans le délai de
quiúze mois.


Les ratificutions devronl s'échanger dans le~ dix-huit mois,
dan, le lieu de la résidellce du gouV8I'llemcnt de la CüllfMéra-
tion Argentine.


En foi de quoi les plénipot8utiaircs l'cspectifs on 1 signé le
préscllt traité et I'ont revétu du seeau de lcUl's armes.


Fui! a San José de Flores, le dixieme jour dl! mois de juillet
de l'an mil huit cent cinquante-trois.


(L. S.) SALVADOR MAIIIA DEL CARp,¡L,
(L. S.) JOSE UENJ.\1I11i GOR08T1AGA, ):-,
(L. S.) LE CIIEVALIEI\ DE SAIIIT-GEOI\GES.


FIN




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TAllLE DES MATIEHES


hTl:ODCCTION. . . . .


CIIAI'ITTIE PREJIlEB.


:"01l0,;S lIlSTCTIIQCES.


l. C\lnf[\lI)[(~ des I'I\gi0I15 qlli forll1ent :ll1jour,fhui la COllfédéra-
lion .\I'gcntine. - Division ~dll1ini,trative ct politi'luc dll pays
,le b Plata sous la ,lominalioll espagtlol(·. - 'lJI J-J 81 O.. ,j


11. Apcr911 de l'histoire polili'plIJ de la COllrédéralion Argentinc
,Icjmis son éll1ancipation du gonvel'nt'll1cnt L'spagnol jl:'-
qu'¡¡ I'ilhtallation dn premier président con,titutiolllwl.-
~:í mai 1810 au 5 11l3l'S -1854. . .. ......•. :¿5


CllAPITRE DElXIÉ}!E,
GÉOGIHPIIIE, TOPOGTIAPIlIE, tOmlEUCE ET 1:i[·C'lIIE.


1. Ét!~n(h;~, lilllites, poplllation, naturc du sol, COtllll:([L'l' ,t i::-
dllstrie. - Divisioll tcrritorialc. - Des Ilifiérelltc, provillce",


:H




370 TABLE DES l\lATIEHES.
leurs limites, étendue, pOlmlation, eonllnercc ct industrie. -
Agriculture el élilVe des hcstiaux dans I'Entre Hio. - Culture
dl1 taLae, du eotonnier, ele la eanne ;¡ollere el de la vigne dans
les provinces de TlIcuman, Catamarca, Salla, la Rioja, etc.. 63


n. Hichcsses minérales el éLlt de l'illlhdrié miniere dans les
dilTérentes provillces. - Caniere, el fours ir chanx ¡Ians la
province d'Entre nios.. . . . . . . . . . . . . .. '122 .


IlI. Principah's voies de COllllllunication par tcrre el par cau. 183


ClIAI'ITl\E THmSll\~lE.
DRorT PUBLIC l~TEU~~T¡O~~I_.


1. Organisatiofl politique de la Confétlération Argentine et prin-
cipes de son droit puhlic. . . . . . . . . . . . . , . 21 g


n. Des traité, exislant entre la Confédération Argelltinc ct les
nations étrangercs, comllle pouvant servir de hase pour foro
muler les principes en matiere de uroit international. 231


CIL\PlTHE QUATIHEME.


:)rHA'lION fl~A,Clüm DE 1.\ r.DWÉnÉr.'TION .. 2G9


CIIAP1TlIE CINQU1E~m,
DE LA COLO:>TSAlIO:'> ¡JAl'\S L\ co:-;ri;m\;'.\1IO:> Ar.GE~TlNE,


APPENDlCE.


A. Declaration de l'indépendance. . . . 301
B, Trai té du Liltoral.. . . . . . . . 302
c. Prommciamellto du général Urquiza. . 307
D. Aclh,~sion du gOlJl'ernernelll de Corrit'nt{'~ :m 1)fOnllncirl.-


mento.. . • . . . . • . • . . . 50g
E. Con"cntion du 29 mai 18:í1. ... , 3-10
F. COllrcntioll du 21 novcmbre 1851. . 316
G. Protocole (It; la confCrence tenue :i Palermo, le G :\V!'iI1852. 521




T ABLE DES MATIERES. 371
n. Convcntion de Snn Nicolas du 31 tllai 1852. 525
K. Loi sur la propriété des mines,. . . . . . 35'1
1. Loi sur les mines de e1wrhon. . . , . . . 355
111. Excmption des droits de douane en faveur ele l'industrie mi-


niere. . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . 353
N. Extrait du privilége concédé pOUl' la naviga lion des nf'UVe,


Salado ct Dulcc.. . . . . . . . . . . . . . . . . . 3;)·1
O. Loi portant franchises au commr,rcc fait par le fieuve Ber.


mejo. . . . . . . . . . .. .......... 33:;
P. Loi sur l'ouverlure d'un dlCmin au travers du Chaco.. . . ;:;;-,u
Q. Conccssions en faveur du chemin ele fer elu Rosario 11 Cordova. 337
B. Constitution de la Confédération Argentine. . 540
S. Loi sur la capital e •. . . . . . . . . 3l);)
T. Loi sur la capitale provisoire. . . . . . .
X. Déc\'(·t dó,igIIJut la capitule provisoire. . .
Y. Traité pour la libre navigation des neuves Uruguay el


Parana. . . . . . . . . . . . . . . . .


FIl\ DL LA HULE DES ~lAIJEIlES.